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le ministère des évêques ; que les quatre Évangiles avaient été rédigés du temps de Trajan, etc. — Son fils aîné, Henri D., publia en 1742 le Christianisme non fondé en preuves, pamphlet anonyme, où il attaquait la révélation, tout en affectant du zèle pour le Christianisme. — W. D., frère du préc., 1709-88, entra dans le clergé anglican et devint archidiacre de Berks. On a de lui une Libre réponse aux Libres recherches du docteur Middleton, et un grand nombre de Sermons, dont un contre le livre de son frère, le Christianisme non fondé. — Édouard D., 1737-1832, s'est fait connaître comme antiquaire. On a de lui : Classical tour in Greece, 1819, et Vues et description des constructions cyclopéennes de la Grèce et de l'Italie, avec un texte franç., Paris, 1834, ouvrages très-estimés.

DOEBEREINER (J. Wolfgang), chimiste, né en 1780 à Hof (Bavière), mort en 1849, enseigna à partir de 1810 la chimie à l'Université d'Iéna. On lui doit, entre autres découvertes, celle des chlorures alcalins, des propriétés désinfectantes du charbon, des procédés propres à extraire la soude du sel de Glauber, de la singulière propriété qu'a le platine à l'état spongieux d'enflammer l'hydrogène au contact de l'air, propriété qu'il appliqua à la construction de briquets, de veilleuses et d'eudiomètres de platine. Il a laissé, outre de nombreux mémoires, des Éléments de chimie pharmaceutique, Iéna, 1819; des Essais de chimie pneumatique, 1821, et des Principes de chimie générale, 1826.

DOERING (Wilh. Asmus), poëte allemand, né en 1789 à Cassel (Hesse), mort en 1833. On a de lui 2 drames : Cervantes, 1809, et Albert le Sage, 1825 ; 4 tragédies : Posa et le Fidèle Eckert, 1822; Zénobie, 1823; le Secret du tombeau, 1824; plusieurs opéras, plusieurs romans et des nouvelles en prose et en vers : c'est dans ce dernier genre qu'il réussit le mieux. Il fournit un grand nombre d'articles aux journaux littéraires de l'Allemagne, et fonda lui-même deux journaux, l'Iris, en 1816, et le Kaléidoscope, en 1819.

DOES (van der). V. DOUSA et VAN DER DOES.

DOESBURG, v. forte de Hollande (Gueldre), à 13 k. S. de Zutphen, au confluent des deux Yssel; 2400 h. Prise par Louis XIV en 1672.

DOFRINES, dites aussi Alpes Scandinaves, chaîne de mont. qui traverse dans toute sa longueur la péninsule Scandinave en séparant la Norvége de la Suède, et en formant la ligne de partage des eaux entre la Baltique et la mer du Nord. Son point culminant, le Sneehættan (Bonnet de neige), a 2500m. Les Dofrines sont les mont. les plus riches de l'Europe en mines de fer et de cuivre. On y trouve aussi du plomb, de l'arsenic, du cobalt et de l'argent.

DOGADO (c.-à-d. État du doge), anc. prov. de l'État de Venise, entre la Polésine au S., le Padouan à l'O., le Trévisan au N., et l'Adriatique à l'E., comprenait les nombreux îlots qui forment la v. de Venise, plus Giudeca, St-George, St-Rasmo, Malamocco, et un peu de terre ferme. Venise en était le ch.-lieu.

DOGES. On appelait ainsi le premier magistrat de plusieurs républiques italiennes, particulièrement de Venise et de Gênes. A Venise, le doge avait pour attributions principales : de décider la guerre ou la paix, de commander les armées, de nommer aux fonctions civiles et ecclésiastiques, de présider le sénat; mais il ne pouvait prendre aucune résolution sans l'assentiment du Conseil des Dix. La monnaie était frappée au nom du doge, mais non à ses armes; il ne pouvait choisir une épouse ailleurs qu'à Venise. En entrant en charge il se fiançait avec la mer Adriatique, usage qui faisait sans doute allusion à l'empire que Venise avait sur les mers. Le 1er doge fut Paulucci Anafesto (697), et le dernier, Ludovico Marini, qui était en exercice lorsque la république de Venise fut conquise par les armes françaises (1797). Les doges vénitiens les plus célèbres sont les Dandolo, les Faliero, les Tiepolo et les Gradenigo. V. ces noms.

A Gênes, la dignité de doge fut créée en 1339 et fut d'abord conférée à vie; le doge devait être de famille plébéienne et de la faction gibeline. Parmi ces doges perpétuels nous citerons les noms de Guarco, Montaldo, Fregoso et Adorno. En 1528 André Doria fit décréter qu'on élirait un nouveau doge tous les deux ans et qu'il serait choisi parmi les familles aristocratiques; ce doge devait partager le pouvoir avec un conseil de 400 membres choisis dans la noblesse. Les Spinola, les Doria, les Grimaldi, les Imperiali, les Durazzo, les Balbi, les Pallavicino, sont les plus célèbres de ces derniers doges. Gênes cessa d'avoir des doges en 1797, lors de l'occupation de cette république par les années françaises.

DOGGER-BANK, c.-à-d. Banc des Chiens, long banc de sable de la mer du Nord, entre l'Angleterre, la Hollande et le Danemark, par 54° 10'-57° 23' lat. N. et 1° 21'-4° 17' long. E. Il est très-fréquenté pour la pêche de la morue. Il s'y livra, le 5 août 1781, un combat naval entre les Hollandais et les Anglais.

DOHNA (comtes de), anc. et illustre famille d'Allemagne, est originaire de la Gaule Viennoise (Dauphiné), et fut transportée en Allemagne par Charlemagne (806), pour défendre les frontières de l'empire contre les Wendes. Elle tire son nom du château de Dohna ou Donye, situé à quelques kil. S. E. de Dresde. Le titre de burgrave était héréditaire dans cette maison. Elle forma deux lignes principales, celle de Silésie, qui s'éteignit en 1611, et celle de Prusse, qui existe encore auj. Elle a produit un grand nombre de personnages distingués. Les principaux sont : Fabien, burgrave de Dohna, né en 1550, mort en 1622; il fut le compagnon d'enfance d'Albert, premier duc de Prusse, parcourut la France et l'Italie, puis entra au service de Jean-Casimir, comte palatin, qui le chargea de plusieurs missions, et lui donna le commandement d'un corps de troupes allemandes envoyé au secours de Henri IV, roi de France. De retour en Prusse, il reçut de l'électeur de Brandebourg, Jean-Frédéric, le titre de grand burgrave du duché de Prusse; 1604. — Acace, burgrave de Dohna, neveu du préc., né en 1581 : après un voyage en France, il fut nommé gouverneur du fils de l'électeur palatin, et fut, dans la suite, chargé de plusieurs missions diplomatiques par son élève, Frédéric V, devenu électeur palatin et roi de Bohême. Après les désastres de ce prince, Dohna se retira en Prusse, où il mourut en 1647. — Frédéric, bourguemestre de Dohna, acheta en 1657 la seigneurie de Coppet en Suisse, reçut le droit de bourgeoisie à Berne, et occupa une place dans le grand conseil de ce canton. Bayle fut le précepteur de ses trois fils. — Alexandre, comte de Dohna, né en 1661, mort en 1728, feld-maréchal de Prusse, premier ministre d'État de Frédéric I et Frédéric-Guillaume I : il avait été gouverneur de ce dernier.

DOIRE BALTÉE, Dora Baltea des Italiens, Duria Major des anciens, riv. d'Italie qui prend sa source au pied du Petit-St-Bernard, arrose Aoste et Ivrée, et tombe dans le Pô entre Crescentino et Brusasco, après 175 kil. de cours. — Elle a donné son nom à un dép. de l'empire français dont Ivrée était le ch.-l.

DOIRE RIPAIRE, Dora Riparia des Italiens, Duria Minor des anciens, riv. d'Italie, au S. de la précédente, sort du versant oriental des Alpes Cottiennes, traverse la province de Suse, et va grossir le Pô un peu au-dessous de Turin après 120 kil. de cours.

DOKKUM, v. de Hollande (Frise), à 19 kil. N. E. de Leeuwarden, à 9 kil. de la mer, à laquelle elle communique par un canal navigable à la marée haute pour les gros bâtiments; 3600 hab. Patrie de l'astronome Gemma Frisius. Prise et dévastée par les Espagnols en 1572.

DOL, ch.-l. de c. (Ille-et-Vilaine), à 28 kil. S. E. de St-Malo; 4000 hab. Collége; anc. évêché, qui fut quelque temps métropolitain de toute la Bretagne; place jadis importante, qui joua un rôle pendant les guerres avec l'Angleterre.

DOLABELLA (P. Corn.), gendre de Cicéron, embrassa pendant la guerre civile le parti de César,