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vers d’Épigrammes choisies de Martial (1841). On a aussi de lui une traduction de Juvénal.

DUBOULAY (ÉGASSE), né vers 1610 à St-Ellier (Mayenne), mort en 1678, fut professeur d'humanités au collége de Navarre, puis recteur et historiographe de l'université de Paris. On a de lui une Histoire de l'Université de Paris, depuis 800 jusqu'à 1600, écrite en latin, 1665-73, 6 vol. in-fol., ouvrage capital, qui a été abrégé par Crevier, et quelques autres écrits sur l'université, entre autres : De Patronis Quatuor Nationum universitatis, 1662; Fondation de l'Université de Paris par Charlemagne, en français, 1675.

DUBOURG (Ant.), président au parlement de Paris, fut nommé par François I, en 1535, chancelier de France, après la mort du cardinal Duprat, et contribua à faire rendre l'édit de tolérance signé à Coucy la même année. Accompagnant le roi dans une visite à Laon, il fut renversé de sa mule au milieu de la foule et mourut de ses blessures, 1538.

DUBOURG (Anne), conseiller au parlement de Paris, né à Riom en 1521, était neveu du chancelier. Il se prononça ouvertement dans le parlement pour le Calvinisme, et parla au roi Henri II avec une grande hardiesse en faveur des nouvelles opinions. Immédiatement conduit à la Bastille, il fut, malgré la mort du roi qui survint, condamné, pendu, puis brûlé en place de Grève. 1559. Ce supplice amena par représailles la conspiration d'Amboise.

DUBRIS, v. de la Bretagne anc., auj. Douvres.

DU BUAT NANÇAY (L. G., comte), historien et écrivain politique, né en 1732 près de Livarot (Calvados), mort en 1787, fut élève du chevalier Folard, auprès duquel il puisa une rigidité de principes qui ne l'abandonna jamais. Après avoir été ministre de France à Dresde et à Ratisbonne, il quitta les affaires, se fixa en Allemagne, et s'y maria. Ses principaux écrits sont : Les Origines, ou l'Ancien gouvernement de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, etc., La Haye, 1757, et une Hist. ancienne des peuples de l'Europe, Paris, 1772, 12 vol. Cet auteur, fort savant d'ailleurs, manque de méthode et d'élégance.

DUBUQUE, ville des États-Unis (Iowa), sur la rive droite du Mississipi, aux confins de l'Illinois et du Wisconsin; 10 000 hab. Évêché, créé par Grégoire XVI. Écoles dirigées par le clergé; missionnaires. — Fondée par des Français du Canada en 1786.

DUC, en lat. dux, général. L'origine de ce titre remonte aux premiers temps de l'empire romain. On voit sous l'empereur Probus, en 276, le titre de dux porté non-seulement par les généraux d'armée, mais aussi par les proconsuls et les préteurs. C'est surtout à partir de Constantin que ce titre prévalut. Les ducs étaient alors chefs de l'administration et de la justice aussi bien que du commandement militaire dans les prov. qui leur étaient confiées. Ils étaient, ainsi que les comtes, subordonnés au chef de la milice. On comptait 13 ducs dans l'emp. d'Occident, et 12 dans celui d'Orient. L'invasion des Barbares permit à la plupart des ducs de se rendre indépendants dans leurs gouvernements : tels furent les ducs des Bavarois et des Alemani. En France, dès le VIIIe siècle, Eudes, duc d'Aquitaine, transmit le premier son duché à ses descendants, et au Xe siècle, sous les derniers Carlovingiens, tous les ducs avaient érigé en principautés héréditaires les gouvernements qui leur étaient confiés. Sous les Capétiens la puissance territoriale des ducs diminua à mesure que grandit le pouvoir royal, et la titre de duc finit par n'être plus qu'une dignité. On distinguait les ducs et pairs, qui siégeaient au parlement; les ducs héréditaires, et les ducs à brevet, dont le titre n'était point transmissible. Une ordonnance de Charles IX, rendue en 1566, établit que les duchés héréditaires seraient réversibles à la couronne à défaut des mâles. — Le titre de duc, aboli à la Révolution, fut rétabli en 1806. Plusieurs ducs furent créés sous l'Empire et sous les gouvernements qui suivirent. — Sous l'ancien régime, on désigna, à partir du XVIIe s., sous le titre Monsieur le Duc, le fils aîné du prince de Condé. On connaît particulièrement dans l'histoire sous ce nom le duc H. de Bourbon, qui fut ministre en 1723.

DU CANGE (Ch. DU FRESNE), historien et glossateur, né à Amiens en 1610, mort en 1688, fut trésorier de France à Amiens, puis vint se fixer à Paris (1668), pour se livrer tout entier à des recherches sur l'antiquité et le moyen âge et mérita d'être surnommé le Varron français. On a de lui : Hist. de Constantinople sous les empereurs français, 1657, in-fol., faisant suite à l’Hist. de la conquête de Ville-Hardouin; Glossarium mediæ et infimæ latinitatis, 1678, 3 vol. in-fol., et, avec un supplément de Carpentier, 1766; Glossarium mediæ et infimæ græcitatis, 1688, 2 vol. in-fol., ouvrages indispensables pour la lecture des écrits du moyen âge. Il a en outre édité plusieurs ouvrages précieux pour les études historiques : Hist. de S. Louis par Joinville, 1668, in-fol.; Historia Byzantina, 1680, in-fol.; Zonaras, 1686, 2 vol. in-fol. Il a laissé de nombreux manuscrits, qui se trouvent à la Bibl. impériale et à la Bibl. de l'Arsenal, entre autres une Géographie de la France par provinces. Le Glossarium latinitatis a été abrégé par Adelung et réimprimé, avec de nombreuses additions, par les Bénédictins, 1733-36, et par Honschel, chez MM. Didot 1840-61, 8 vol. ia-4. Une statue en bronze a été érigée à Du Cange à Amiens en 1849. Une Étude sur sa vie et ses ouvrages a été publiée par M. L. Feugère, Paris, 1852.

DUCANGE (Victor), romancier et auteur dramatique, né en 1783 à La Haye, mort en 1833, était fils d'un secrétaire de l'ambassade française en Hollande. Il occupa sous l'Empire un emploi au ministère du commerce, mais ayant perdu cette place à la Restauration, il s'adonna à la littérature : en moins de 20 années, il produisit 60 volumes de romans. Comme il frondait dans ses écrits les abus de l'ancien régime qu'on voulait faire revivre, il s'attira de perpétuelles vexations. Trop souvent aussi il tombe dans la licence. Ses principaux ouvrages sont : Valentine ou le Pasteur d'Uzès, 1821, où il flétrit les massacres de 1815 (il subit pour ce livre 7 mois de prison); Léonide ou la Vieille de Surène, 1825; la Luthérienne ou la Famille Morave, et l’Artiste et le Soldat, 1827. V. Ducange réussit aussi dans le drame : on se rappelle surtout Calas, 1819, Thérèse, 1820, et Trente Ans de la vie d'un joueur, 1827, mélodrame fait en commun avec le pseudonyme Dinaux (Beudin et Goubaux), et qui a eu une vogue prodigieuse.

DUCAS, famille qui fournit plusieurs empereurs à Constantinople. V. ALEXIS V, CONSTANTIN XI, JEAN III.

DUCAS (Michel), de la famille impériale des Ducas, fut témoin, en 1453, de la prise de Constantinople par Mahomet II, après laquelle il se réfugia dans l'île de Lesbos. Il a écrit l'histoire de l'empire d'Orient depuis Jean Cantacuzène jusqu'à la chute de l'empire. Cette histoire, publiée au Louvre en 1649 in-f., fait partie de la Byzantine; elle a été trad. en latin par Boulliau, et en français par le président Cousin.

DU CASSE (J. B.), marin, né dans le Béarn vers 1650, mort en 1715, se distingua de bonne heure par son intrépidité, fut nommé en 1691 gouverneur de St-Domingue, devint chef d'escadre et lieutenant général des armées navales. S’étant mis à la tête des flibustiers de St-Domingue, il fit beaucoup de mal aux Anglais, et battit l'amiral Benbow près de Ste-Marthe en 1701. Nommé chef d'escadre en 1703, puis lieutenant général des armées navales, il commanda en 1714 la flotte qui investit Barcelone.

DUCATO, Leucate promont., cap situé à l'extrémité mérid. de l'île Ste-Maure, V. LEUCATE.

DUCAURROY (Eustache), compositeur du XVIe s., né en 1549 à Gerberoy, mort en 1609, était chanoine. Maître de la Ste-Chapelle et de la Chapelle royale sous Charles IX et Henri III, il fut nommé par Henri IV surintendant de la musique du roi. Il est auteur d'une Messe des morts, qui eut le pri-