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ALKENDI, Alchindius, dit le Philosophe par excellence, médecin et philosophe arabe du IXe siècle, mort vers 860, vécut à la cour d’Al-Mamoun et de Motassem. Il fut un des premiers à étudier et à commenter Aristote mais il prétendit allier la magie à la philosophie. Il traduisit en arabe une foule d’ouvrages grecs. Il écrivit en outre une Exhortation à l’étude de la philosophie ; un traité de la Philosophie intérieure ; des Questions logiques et métaphysiques ; un traité sur la Composition des médicaments, et une Théorie des arts magiques : c’est le plus curieux de de ses ouvrages. Flugel a écrit sa Vie, Leips., 1857.

ALKMAAR ou ALEMAER, v. forte de Hollande (Hollande sept.), ch.-l. d’arr., à 38 k. N. O. d’Amsterdam, sur un canal qui joint le Zuyderzée à la mer du Nord et qui y forme un port ; 9000 hab. Hôtel de ville, arsenal, chantier ; bibliothèque, jardin botanique et autres établissements scientifiques. Draps, brasseries, salines, ; fromages estimés. Patrie de Drebbel. Brune y battit les Anglo-Russes, commandés par le duc d’York, le 18 oct. 1799.

ALKMAAR (H. d’), poëte hollandais du XVe siècle, fut conseiller du prince-évêque d’Utrecht (1477), puis entra au service de René, duc de Lorraine (1485). Il a mis en vers la Fable du Renard (Reineke de voss ou Rainier le Renard), espèce de satire qui paraît avoir été composée originairement en vieux français au XIIIe siècle, par Pierre de St-Cloud, et qui eut une grande vogue. Son poëme parut à Lubeck en 1498.

ALLAHABAD, v. de l’Inde anglaise (présidence du Bengale), ch.-l. de la province d’Allahabad, au confluent du Gange et de la Djomna, par 79° 30’long. E., 25° 27’lat. N. ; 20 000 hab. Les Hindous voient dans Allahabad la reine des cités saintes et y vont en pèlerinage. A 3 kil. de la v. est une citadelle fondée par Akbar en 1583, et prise en 1765 par les Anglais. Ils y signèrent la même année un traité, qui assurait à la compagnie des Indes la souveraineté de tout le Bengale. Ils ont fait de cette ville la première place d’armes de l’Inde. — La prov. d’A., entre celles d’Aoude, d’Agrah, de Gandouana, de Maloua, a env. 7 000 000 d’hab. On y trouve les célèbres mines de diamant de Pannah. Tout l’Allahabad est tombé au pouvoir des Anglais de 1765 à 1803.

ALLAINVAL (l’abbé SOULAS d’), né à Chartres vers 1700, m. à l’Hôtel-Dieu de Paris en 1753, a donné différentes pièces de théâtre, dont les princip. sont : la fausse Comtesse, l’Embarras des richesses (1726), et l’École des Bourgeois (1728), où l’on trouve du naturel et du comique. On a aussi de lui Anecdotes de Russie sous Pierre I ; Éloge de Car, et des Ana.

ALLAIRE, ch.-l. de cant. (Morbihan), à 48 kil. E. de Vannes ; 228 hab. Excellentes châtaignes.

ALLANCHE, ch.-l. de cant. (Cantal), à 17 kil. N. E. de Murat ; 1085 h. Station de chemin de fer. Vieux château. Dentelles, cuirs.

ALLARD (Jean-François), général français, né à St Tropez (Var), en 1785, mort en 1839. D’abord de 1815 à 1866 aide de camp du maréchal Brune, il alla chercher fortune en Égypte après la chute de l’Empire, puis passa en Perse, et se fixa enfin dans le Caboul, ou il devint le général en chef et le conseiller intime de Runjet-Sing, roi de Lahore. Il établit une discipline sévère dans les troupes de ce prince, et l’aida à fonder un empire vaste et puissant. En 1838, il visita la France, mais il retourna l’année suivante à Lahore. Il y mourut peu après son retour.

ALLATIUS (Leo), en italien Allaci, savant du XVIIe siècle, né à Scio en 1586, d’une famille grecque, m. en 1669, vint de bonne heure à Rome, où il embrassa le Catholicisme, enseigna dans cette ville au collége des Grecs, et devint en 1661 bibliothécaire du Vatican. Il a composé de nombreux ouvrages de théologie et de philologie, tous pleins d’érudition. Les plus importants sont De Ecclesiæ occidentalis et orientalis perpetua consensione, Col., 1648 ; De patria Homeri, Lugd., 1640 ; De antiquitatibus etruscis, Par., 1640. Il a édité plusieurs ouvrages grecs, entre autre une dissertation d’Eustache d’Antioche sur l’Engastrimythe, à laquelle il a ajouté des recherches curieuses.

ALLECTUS, aventurier breton au IIIe siècle, devint lieutenant de Carausius, général romain, qui avait usurpé la pourpre dans la Grande-Bretagne, tua l’usurpateur pour prendre la pourpre à son tour, 294, mais fut vaincu lui-même et tué 3 ans après par Asclépiodote, général de Constance-Chlore.

ALLEGANY (monts) ou APALACHES, grande chaîne mont. de l’Amérique du N., dans les États-Unis, s’étend parallèlement à l’Atlantique des confins de l’Alabama et de la Géorgie à l’embouchure du St-Laurent. Elle se ramifie en un grand nombre de chaînes parallèles, et se divise en 2 groupes : l’oriental, qui comprend les mont. Bleues, les mont. Vertes, les mont. Blanches, et l’occidental, qui porte les noms de monts de Cumberland au S., et d’Allegany proprement dits au N. Le nom d’Allegany désigne aussi une riv. des États-Unis, qui sort du N. de la Pensylvanie, coule au N. O. puis au S. O., et se joint à la Monongahéla, pour former l’Ohio.

ALLÉGEANCE (Serment d’), serment de fidélité que les Anglais prêtent à leur souverain, diffère du serment de suprématie prêté au même souverain en tant que chef de l’Église anglicane. Ce serment fut composée originairement en vieux français au introduit en Angleterre en 1606, par Jacques I, après la conspiration des Poudres.

ALLEGRAIN (Christophe-Gabriel), sculpteur, né à Paris en 1710, m. en 1796, était fils d’Ét. Allegrain, paysagiste, et devint sculpteur du roi et membre de l’Académie. On admire ses statues de Vénus au bain, de Diane et de Narcisse, au musée du Louvre.

ALLÈGRE, ch.-l. de cant. (H.-Loire), à 22 kil. N. du Puy, près d’une mont. volcanique ; 1072 h.

ALLEGRI (Alessandro), poëte burlesque du XVIe siècle, né à Florence, m. en 1597, a laissé des Rime piacevoli, qui sont citées comme un modèle du pur langage florentin.

ALLEGRI (Gregorio), compositeur de musique sacrée, né à Rome, mort en 1640, est auteur d’un Miserere qu’on ne chantait qu’à Rome, dans la chapelle Sixtine, le vendredi saint, et dont il était défendu de donner copie ; la défense fut éludée par Mozart, qui, après l’avoir entendu deux fois, le nota sans rien omettre. Ce morceau se trouve dans la Collection de Musique classique de Choron.

ALLEGRI, dit le Corrège, peintre. V. CORRÈGE.

ALLEMAGNE, Germania, chez les anc., Deutschland en allemand, vaste contrée située au centre de l’Europe et bornée au N. par la mer Baltique, le Danemark et la mer du Nord ; à l’O. par la Hollande, la Belgique, la France, et la Suisse ; au S. par l’Italie et la Méditerranée ; à l’E. par la Turquie, la Hongrie et la Pologne, comprend à peu près tous les peuples qui parlent allemand et qui faisaient partie du ci-devant empire germanique. Dans un sens plus précis, le nom d’Allemagne s’est appliqué de 1815 à 1866 aux pays compris dans la Confédération germanique. Ainsi déterminée, l’Allemagne se composait de 35 États de fort inégale grandeur, qui comptaient env. 44 000 000 d’hab. Voici le tableau de ces États :

Autriche, Saxe-Meiningen,
Prusse, Saxe-Altenbourg,
Bavière, Saxe-Cobourg-Gotha,
Saxe-Royale, Oldenbourg,
Hanovre, Anhalt-Dessau-Cœthen,
Wurtemberg, Anhalt-Bernbourg,
Bade, Schwartzbourg-Sondershausen,
Hesse-Électorale,
Hesse-Grand-Ducale, Schwartzb.-Rudolstadt,
Holstein et Lauenbourg, Lichtenstein,
Luxembourg et Limbourg, Waldeck,
Brunswick, Reuss, br. aînée ;
Mecklembourg-Schwerin, Reuss, br. cadette,
Mecklembourg-Strelitz, Schaumbourg-Lippe,
Nassau, Lippe,
Saxe-Weimar, Hesse-Hombourg,