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nople (1799), puis voyagea pendant 6 ans dans toute la Grèce pour son propre compte, recueillant une foule de marbres, de vases, de statues, de médailles et de camées, et fit connaître les résultats de ses recherches dans un Memorandum publié à Londres en 1811. Ses précieuses collections, connues sous le nom de Marbres d'Elgin, furent achetées en 1816 par le gouvt anglais et déposées au British museum. On y remarque, entre autres, l'épitaphe des Athéniens morts à Potidée, des statues et des bas-reliefs tirés du Parthénon et du temple d'Égine.

ÉLIACIM, roi de Juda. V. JOACHIM.

ELIAS LEVITA, docteur juif, critique et grammairien, né en Italie en 1472, enseigna l'hébreu à Padoue, à Rome et à Venise, et mourut dans cette dernière ville en 1549. Ses ouvrages, écrits en hébreu, sont encore estimés. Le plus remarquable est la Massore, examen critique du texte sacré de l'Écriture, Venise, 1538; il y expose, sur les points voyelles, une doctrine nouvelle, qui a donné lieu à de vives disputes parmi les hébraïsants. Ses autres ouvrages sont : un Commentaire sur la Grammaire de Moïse Kimchi, grammairien du XIIe s., 1508; Explication des mots irréguliers du texte sacré, 1516; les Chapitres d'Elias, ou Traité des lettres serviles, 1529, tous trois traduits et publiés en latin par Munster.

ÉLIDE, Elis, Elea, contrée du Péloponèse, à l'O., sur la mer Ionienne, entre l'Achaïe et la Messénie, comprenait plusieurs petits États qui se gouvernaient par eux-mêmes, entre autres Pise, Élis, Pylos, la Triphylie. L'Alphée, le Pénée, le Ladon, étaient les rivières les plus remarquables de l'Élide. Olympie, si célèbre par ses jeux, et Élis, qui donna son nom à l'Élide, en étaient les deux villes les plus importantes. Ce pays fournissait des athlètes renommés et des chevaux estimés. — Selon la Fable, l'Élide avait reçu son nom d'Élée, fils de Neptune. Elle eut d'abord des rois, parmi lesquels on connaît Épéus, qui fit donner aux habitants le nom d'Épéens, et Augias, fameux par ses étables, La royauté y fut abolie au VIIIe s. av. J.-C. Ce pays fut depuis gouverné par un sénat de 90 membres et par deux, puis dix hellanodiques, chargés de la direction des jeux. — L'Élide ne joue qu'un rôle secondaire dans l'histoire de la Grèce. La possession d'Olympie, où se rendaient tous les peuples de l'Asie pour assister à des fêtes et à des jeux qui faisaient partie de la religion commune, lui donna le privilège d'être regardée comme un territoire sacré, et de rester neutre dans les guerres intestines qui désolèrent le reste de la Grèce. L'Élide forme auj. avec l'Achaïe une des dix nomarchies du royaume de Grèce; elle a pour ch.-l. Pyrgos.

ÉLIE, prophète juif, né à Thesbé, dans le pays de Galaad, prophétisait au temps d'Achab, roi d’Israël, et de Jézabel son épouse, vers 900 av. J.-C. Il chercha à les détourner du culte des faux dieux, et leur prédit en punition de leur idolâtrie une sécheresse de trois ans. Voulant ramener le roi par un prodige, il offrit un sacrifice au vrai Dieu en même temps que les faux prophètes en offraient un de leur côté à Baal : le feu céleste vint aussitôt consumer ses victimes, tandis que celles offertes aux idoles, restaient intactes; le peuple, témoin de ce miracle, égorgea tous les faux prophètes. Poursuivi par Achab après cet événement, Élie se réfugia dans le désert d'Horeb, où il fut nourri miraculeusement. Après le meurtre de Nahoth, il prédit à Achab une fin cruelle : après la mort de ce prince impie, il sacra Jéhu roi d’Israël. Enfin il choisit pour son propre successeur Élisée, auquel il donna son manteau de prophète. Il fut enlevé au ciel vers 880 av. J.-C. Pendant sa fuite, Élie avait ressuscité le fils d'une veuve de Sarepta qui lui avait donné asile. Les événements de sa vie sont racontés dans le IIIe livre des Rois.

ÉLIE DE BEAUMONT (J. B. Jacq.), avocat au parlement de Paris, né en 1732 à Carentan, mort à Paris en 1786, s'est acquis une réputation européenne par ses Mémoires judiciaires et ses Factums : il y fait preuve à la fois de logique, d'imagination et d'esprit, et sait tirer d'une cause tous les moyens qu'elle peut fournir. Le plus connu est le Mémoire pour les Calas, qu'il publia à Paris en 1762. Le célèbre géologue Armand ÉLIE DE BEAUMONT, né en 1798, membre de l'Institut, auteur de la théorie des soulèvements, appartient a la même famille.

ÉLIEN, Claudius Ælianus, écrivain du IIIe siècle, né à Préneste, vivait à Rome sous Héliogabale et Alexandre-Sévère, et enseignait la rhétorique à Rome. Quoique né en Italie, il écrivit en grec. On a de lui trois ouvrages: De Natura animalium, en 17 livres, traité plein de fables, mais aussi de faits curieux; Historiæ variæ, en 14 livres, compilation faite sans jugement, mais précieuse par les morceaux d'auteurs anciens qu'elle nous a conservés, et renfermant des faits curieux ; Epistolæ rusticæ. Ils ont été publiés ensemble par Conrad Gessner, Zurich, 1556, in-fol., gr.-lat., et reproduits dans la Biblioth. grecque de Didot, 1858. Le Traité des animaux a été publié à part par Gronovius, Londres, 1644; par Schneider, Leipsick, 1784; par Fr. Jacobs, Iéna, 1831, et trad. en français par Ajasson de Gransagne, Paris, 1832; les Histoires ont été publiées par Périzonius, 1701; Gronovius, 1731; par Coray, 1805; et trad. par Formey 1745, et par Dacier, 1772 et 1827.

Un autre Élien, qui vivait sous Adrien, est auteur d'une Tactique, dont la meilleure édition parut sous le titre de Cl. Æliani et Leonis imperatoris Tactica, gr.-lat., cum notis Sixti Arcerii et J. Meursii, Leyde, 1613, in-4, et qui a été trad. en français par Bouchaud de Bussy, 1757.

ÉLIÉZER, c.-à-d. en hébreu Dieu aide, serviteur d'Abraham, alla en Mésopotamie demander pour Isaac la main de Rébecca, et amena la jeune épouse. Les Musulmans lui attribuent la fondation de Damas.

ELIMBERRIS, v. de Gaule, auj. Auch.

ÉLIS, la principale v. de l'anc. Élide, au N. O., près du Pénée. Patrie de Pyrrhon et de Phédon. On en voit les ruines entre Paléopolis et Kalivia.

ÉLIS (École d'), école de philosophes grecs qui eut pour chefs Phédon, le disciple et l'ami de Socrate, et Ménédème d'Érétrie. Cette école conserva assez fidèlement les doctrines de Socrate, combattit les vaines subtilités de l'école de Mégare et plaça le vrai bien dans la force du caractère.

ELISA, ÉLISE, premier nom de Didon.

ÉLISA, sœur de Napoléon et grande duchesse de Toscane. V. BONAPARTE et BACIOCCHI (Élisa).

ÉLISABETH (Ste), cousine de la Vierge et épouse du prêtre Zacharie, devint, après une longue stérilité, mère de S. Jean-Baptiste, le précurseur du Messie.

ÉLISABETH DE HONGRIE (Ste), fille du roi de Hongrie André II, née en 1207, morte en 1231, épousa à 14 ans Louis IV, landgrave de Thuringe, et se distingua sur le trône par l'exercice de toutes les vertus. Veuve dès 1227, elle se vit privée de la régence par Henri Raspon, son beau-frère, et se retira chez l'évêque de Bamberg, son oncle, refusant les offres des barons de Thuringe, qui voulaient la replacer sur le trône. Elle passa le reste de ses jours dans un couvent de Marbourg, se livrant aux plus grandes austérités et soignant de ses mains les malades. On l'hon. le 19 nov. M. de Montalembert a écrit son Histoire, 1836. — Sa nièce, nommée aussi Élisabeth, fille de Pierre III d'Aragon, née en 1271, m. en 1336, épousa le roi de Portugal Denis, et se retira après la mort de ce prince dans un couvent de Clarisses qu'elle avait fondé à Coïmbre. Elle mérita également d'être canonisée : on l'hon. le 8 juillet.

ÉLISABETH, fille de Wladislas Lokietek, roi de Pologne, épousa en 1319 Charobert, roi de Hongrie. Après la mort de son frère Casimir, roi de Pologne, elle gouverna pendant dix ans ce pays au nom de son fils aîné, Louis, roi de Hongrie et de Pologne; mais les Polonais, mécontents de son administration, la forcèrent de se retirer, en 1380. On lui attribue le parfum dit Eau de la reine de Hongrie.