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siège mémorable dans Stralsund. Après l'abdication du roi, 1809, il fut appelé au conseil d'État par son successeur Charles XIII et fut envoyé en ambassade à Paris. En 1814, il commanda un corps d'armée dans l'invasion de la Norvège; il gouverna ce pays jusqu'en 1816, puis fut nommé grand maréchal de Suède.

ESSÉNIENS, sectaires juifs, se distinguaient par des vertus austères, proscrivaient le mariage, la servitude et la guerre; proclamaient l'égalité des hommes, recommandaient l'amour de Dieu et du prochain et enseignaient l'immortalité de l'âme; ils formaient une sorte de communauté ou d'institut moral et religieux, et vivaient autour de Jérusalem et sur les bords de la mer Morte, dans des espèces de monastères, mettant leurs biens en commun, et se livrant à l'agriculture. Ils étaient opposés aux Saducéens, qui niaient l'immortalité de l'âme. On trouve entre cette secte et les premiers chrétiens une frappante analogie. — On ne commence à faire mention des Esséniens que vers le temps des Machabées, env. 150 ans av. J.-C. V. THÉRAPEUTES.

ESSEQUEBO, riv. de l'Amérique du Sud, sort de la Sierra de Aracua, naît dans la Guyane brésilienne, coule au N. O., puis au N. E., sépare la Guyane anglaise de la Colombie, et se perd dans l'Océan Atlantique, après un cours de 700 k. — V. DÉMÉRARY.

ESSEX (pour East-Seaxe, Saxe orientale), comté de l'Angleterre, borné à l'E. par la mer du Nord, au N. par les comtés de Suffolk et de Cambridge, à l'O. par ceux d'Hertford et de Middlesex, au S. par celui de Kent, dont le sépare la Tamise; 80 k. sur 70; 380 000 h.; ch.-l. Colchester. Les assises se tiennent à Chelmsford. Marais au S. Beaucoup de grains et de bétail. Pêche des huîtres.

ESSEX (Roy. d'), un des roy. de l'Heptarchie anglo-saxonne, fut fondé en 526 par Erkenwin, qui le détacha du roy. de Kent, et disparut avec l'Heptarchie (V. ce mot). Il comprenait les comtés actuels d'Essex, de Middlesex, la parties S. du Hertford et avait pour capit. Londres.

ESSEX (Robert DEVEREUX, comte d'), favori de la reine Élisabeth, né en 1567, était fils de Walter Devereux, premier comte d'Essex, et parent de la reine par sa mère; il avait pour beau-père le comte de Leicester. Présenté à la cour dès l'âge de 21 ans, il plut à la reine et obtint en peu de temps les premières places et les plus grands honneurs. Après la mort de Leicester (1588), il lui succéda dans la faveur de la reine; mais il la garda peu de temps. Envoyé en Irlande, à la tête de plus de 20 000 hommes pour soumettre cette île qui s'était révoltée, il laissa dépérir son armée et parut pactiser avec les rebelles (l599). Élisabeth, qui avait déjà eu plusieurs fois à se plaindre de sa hauteur et qu'avait irritée son mariage secret avec une fille de Walsingham, le suspendit de ses dignités et lui défendit l'entrée de la cour. Essex résolut de se venger : il porta l'audace jusqu'à tenter de détrôner sa bienfaitrice, noua des intelligences avec Jacques VI, roi d'Écosse, et provoqua une émeute dans Londres. Il fut arrêté, se reconnut coupable, et fut condamné à mort (1601). La reine balança longtemps entre la justice et la clémence; mais enfin croyant, sur de faux rapports, que le coupable dédaignait de lui demander grâce, elle signa l'arrêt fatal, et d'Essex fut exécuté. Il n'avait que 34 ans. Ce personnage avait dû sa faveur à ses qualités extérieures bien plus qu'à un mérite réel. Sa fin tragique a été mise sur la scène par Boyer, La Calprenède. Th. Corneille, etc. — Il laissa un fils, né en 1592, et nommé aussi Robert, qui fut rétabli dans les prérogatives de sa famille par Jacques I, mais qui, sous Charles I, entra dans l'opposition et combattit l'armée royale à la tête des Parlementaires. Il livra aux troupes royales les 2 bat. de Edge Hill (1642) et Newbury (1643), restées indécises, et mourut en 1646, avant la fin de la guerre. Il ne laissait pas d'enfants.

ESSEX (Arthur CAPEL, comte d'), chef d'une nouvelle maison d'Essex. V. CAPEL.

ESSLING, v. d'Autriche, à 9 kil. E. de Vienne. Napoléon y remporta sur les Autrichiens les 21 et 22 mai 1809 une victoire chèrement achetée : elle valut à Masséna, qui y avait eu la plus grande part, le titre de prince d'Essling. Lannes y perdit la vie. Les Autrichiens donnent à cette bataille le nom de bataille d'Aspern, du nom d'un village voisin.

ESSLINGEN, v. murée du roy. de Wurtemberg, à 11 k. S. E. de Stuttgard; 6000 hab. Cour d'appel, école normale et polytechnique; riche hôpital. Anc. ville libre et impériale, florissante sous les Hohenstaufen, réunie au Wurtemberg en 1802.

ESSONNE, vge du dép. de Seine et Oise, sur la rivière du même nom, à 2 k. S. O. de Corbeil. Fonderies de fer et de cuivre, ateliers de construction. manufact. d'indiennes et de toiles peintes; papeteries, les plus anc. de France, etc. Sous les Mérovingiens Essone était un domaine royal; on y battait monnaie. La riv. d'Essone sort de la forêt d'Orléans et tombe dans la Seine à Corbeil après 90 k. de cours.

ESSOYES, ch.-l. de c. (Aube), sur l'Ource, à 16k. S. E. de Bar-sur-Seine, 1800 h.

ESTAÇO (Achille), dit Achilles Statius, écrivain portugais, 1524-1581, fut secrétaire du concile de Trente et du pape Pie V. On a de lui : Comment. in Ciceronis librum de Fato, l551; — in Artem poet Horatii, 1553; — in Catullum, Tibullum et Propertium, 1604; — in Suetonium (De claris grammaticis), 1610, etc. Dans ses appréciations, il paraît avoir pris Denys d'Halicarnasse pour modèle.

ESTAGEL, v. des Pyrénées-Orient., à 21 k. O. N. O. de Perpignan, sur la Gly; 2306 hab. Miel, eau-de-vie, huile d'olive, marbre gris. Patrie d'Arago.

ESTAING, ch.-l. de c. (Aveyron), à 9 kil. N. O. d'Espalion; 1000 hab. Fabrique de burats, tanneries. Ruines du château des comtes d'Estaing.

ESTAING (Charles Hector, comte d'), amiral français, d'une noble et anc. famille du Rouergue, né en 1729 au château de Ruvel (Cantal), servit d'abord dans l'armée de terre comme colonel d'infanterie, et combattit dans les Grandes-Indes ; mais il fut pris par les Anglais au siège de Madras en 1759. Rendu lors de la paix de 1763, il fut nommé lieutenant général des armées navales. Il se signala dans plusieurs combats contre les Anglais sur terre et sur mer pendant la guerre d'Amérique, leur prit St-Vincent et la Grenade, et battit l'amiral Byron, 1778. Partisan de la Révolution, il fut élu membre de l'Assemblée des Notables en 1787, fut nommé en 1789 commandant de la garde nationale de Versailles, et obtint le grade d'amiral en 1792. Malgré ses principes, et sa conduite, il n'en fut pas moins poursuivi comme noble et il périt sur l'échafaud en 1794. Il est auteur d'un petit poème intitulé le Rêve, d'une tragédie des Thermopyles, pièce de circonstance, 1791, et d'un ouvrage sur les colonies.

ESTAIRES, petite ville du dép. du Nord, sur la Lys, à 16 kil. S. E. de Hazebrouk ; 3210 h. Collège.

ESTANGLIE, un des roy. de l'Heptarchie anglo-saxonne, fondé en 571 par Offa, chef d'une troupe d'Angles, comprenait les comtés actuels de Norfolk, de Suffolk, de Cambridge, et l'île d'Ely, et avait pour capit. Dunwich, v. du comté actuel de Suffolk, auj. ruinée. Il disparut avec l'Heptarchie. V. ce mot.

ESTE, Ateste chez les Romains, v. de Vénétie, au pied des monts Euganéens et sur le canal de Monselice, à 26 k. S. O. de Padoue; 9000 hab. Évêché. Belle cathédrale ronde. Porcelaine, faïence; moulineries de soie. — Cette ville a donné son nom à l'illustre maison d'Este.

ESTE (maison d'), famille noble et antique, ainsi nommée de la v. d'Este, près de Padoue, qui faisait partie de ses possessions, a régné sur Este, Padoue, Ferrare, Modène, Reggio, et a produit plusieurs branches illustres, entre autres celle des ducs de Brunswick, qui règne encore auj. sur le Hanovre et