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glantine, le souci, l'amarante, le lis. Cet institution fut fondée en 1322 par plusieurs poëtes qui se réunirent pour former ce qu'on appela le Collége de la gaie science; elle fut renouvelée vers 1500 par Clémence Isaure, et fut, en 1695, érigée en académie, Elle subsiste encore aujourd'hui. La distribution des prix a lieu, chaque année, le 3 mai.

FLORE, Flora, déesse des fleurs et des jardins chez les Romains, épouse de Zéphyre, était représentée la tête et les mains chargées de fleurs. Son culte, établi chez les Sabins, fut introduit à Rome par Tatius. On célébrait en son honneur les jeux floraux, qui avaient lieu à l'époque de la floraison (avril). Ils se célébraient la nuit : il y régnait une grande licence. Renouvelés vers 230 av. J.-C., ces jeux ne devinrent annuels qu'à partir de 174 av. J.-C. Selon Lactance, le culte de la déesse Flore aurait pour origine un legs qui aurait été fait au peuple romain par une courtisane nommée Flora, à la condition qu'on célébrerait tous les ans une fête en son honneur.

FLORE (Ste), née à Cordoue d'un père musulman, fut élevée par sa mère dans la religion chrétienne et subit le martyre plutôt que d'abjurer, en 851. On l'honore le 24 nov.

FLORE (FRANC-), peintre flamand. V. FLORIS.

FLORENCE, Florentia Tuscorum chez les anciens, Firenze en italien, capitale de la Toscane, sur l'Arno, dans une situation délicieuse, à 372 kil. N. O. de Rome, et à 1400 kil. S. E. de Paris; 110 000 hab. Archevêché, résidence de l'administration; cour d'appel, université fondée en 1438, école de médecine et de chirurgie, écoles pies. Édifices superbes et qui en font une des plus belles villes du monde ; palais Pitti, Vieux-Palais ou degli Offici, contenant la galerie de Florence ou de Médicis, nombreux palais appartenant à des particuliers; magnifique cathédrale dite Duomo; belles églises; beaux jardins et agréables promenades, notamment celle des Cascine; places vastes et richement décorées; neuf théâtres (la Pergola, Cocomero, etc.). Les statues, tableaux et autres objets d'art se trouvent en profusion à Florence. Cette ville a de plus beaucoup d'établissements scientifiques, artistiques et littéraires (bibliothèques Magliabecchiana, Laurentine, Musée florentin, Musée d'histoire naturelle); plusieurs acad. et sociétés savantes, entre autres l'Académie della Crusca; une célèbre école de peinture, un observatoire, etc. Florence fabrique les taffetas dits florence, des chapeaux de paille, des lainages, de la carrosserie, des instruments de mathématiques, des parfums et des liqueurs; on y fait de belles mosaïques en pierre dure. Patrie des Médicis, du Dante, de Boccace, de Machiavel, de Guichardin, de Villani, de Marsile Ficin, d'Améric Vespuce, de Cimabué, de Brunelleschi, d'André del Sarto, et d'un grand nombre de peintres qui ont formé l'école dite Florentine; des musiciens Lulli et Cherubini, de plusieurs papes, entre autres Léon X. — Florence existait du temps des Étrusques, mais elle n'eut quelque célébrité que quand Sylla en eut fait une colonie romaine (81 av. J.-C). Etle était au IVe siècle la capit. de la prov. d'Étrurie. Stilicon y remporta une grande victoire sur Radagaise en 406. Prise et reprise successivement par Totila, par Narsès, elle finit par être ruinée : Charlemagne la releva en 781. Tout en faisant partie du marquisat de Toscane, elle resta à peu près maîtresse d'elle-même et finit par s'ériger en république. Longtemps étrangère aux factions qui déchiraient l'Italie, elle était arrivée à un haut point de prospérité; mais en 1215 elle prit part à ces discordes, et depuis ce temps elle devint la proie de l'anarchie : elle fut dans l'Italie centrale le siège de la puissance des Guelfes. Son gouvernement subit de fréquentes variations; cependant sa tendance fut éminemment démocratique : elle s'érigea en république en 1250 et se donna en 1282 une constitution dite Ordinamenti di giustizia, qui fit arriver au gouvt les Arts majeurs (le gros commerce). Souvent en guerre avec l'empire, avec Milan, avec les Pisans, avec les papes; soumise à Naples de 1314 à 1317, puis de 1326 à 1328; à Gautier de Brienne, duc d'Athènes, de 1342 à 1343; gibeline un instant, de 1378 à 1383, elle acquit au milieu des guerres Pistoie, Arezzo, Pise, Cortone, Livourne, et s'assura la domination de toute la Toscane. Elle tomba à partir de 1421 sous l'influence des Médicis, et finit, malgré quelques révolutions passagères, malgré l'occupation momentanée des Français (1494) et les prédications de Savonarole, par devenir le patrimoine de cette famille. Elle conserva d'abord le nom de république; mais, à partir de 1569, Florence et son territoire furent érigés en grand-duché sous le titre de grand-duché de Toscane (V. ce nom). — A Florence se tint en 1439 le 18e concile œcuménique, suite de celui de Ferrare, qui lui-même faisait suite à la partie du concile de Bâle tenue de l'aveu du pape. On s'y occupa des moyens de réunir les églises d'Orient et d'Occident. Cette ville fut désolée en 1348 par une peste horrible, dont Boccace a laissé une célèbre description.

Le nom de Florence a été donné à plusieurs villes des États-Unis : la plus importante est dans l'Alabama, sur le Tenessee; 2000 hab.

FLORENCE (le cardinal de). V. ZABARELLA.

FLORENSAC, ch.-l. de c. (Hérault), à 8 kil. S. E. de Pezenas ; 3525 hab. Beau pont suspendu.

FLORENT (S.), abbé du monastère de Glonne, auj. St-Florent-le-Vieux, mort au commencement du Ve siècle. On le fête le 7 nov. — Il ne faut pas le confondre avec S. Florentin, qui est hon. le 27 sept.

Le nom de Florent a été porté par plusieurs comtes de Hollande. V. HOLLANDE (liste des comtes).

FLORENTIA, auj. Fiorenzuola et Florence.

FLORÈS, une des Acores, la plus occid., par 33° 28' long. O., 39° 33' lat'. N. ; 15 000 hab. : 23 kil. sur 14.; ch.-l., Flores. Orseille, vins, grains, bons fruits.

FLORÈS, une des îles de la Sonde, par 117° 37-120° 45' long. E., 7° 53'-9° 3'lat. N.: 310 kil. sur 90. On y remarque un volcan. Cannelle sauvage, sandal, coton, riz, bois de sapan. Habitants malais ; quelques Portugais. L'île appartient à la Hollande. — On nomme Détroit de Florès le canal qui se trouve entre l'île de Florès et les îles de Solor et de Sabroun.

FLORIACUM. V. FLEURY.

FLORIAN (J. P. CLARIS de), littérateur, né en 1755 au château de Florian (près de Sauve, Gard), avait pour mère une dame espagnole et pour grand-oncle Voltaire, qui de bonne heure encouragea ses essais. Il entra comme page chez le duc de Penthièvre, servit quelque temps comme officier de dragons, puis vint se fixer à Anet et à Sceaux, auprès du duc de Penthièvre, dont il devint le favori et dont il distribuait les bienfaits. Il fut reçu à l'Académie française en 1788. La Révolution vint troubler son bonheur: il fut incarcéré en 1793 et mourut peu après à Sceaux en 1794, à 38 ans. Florian s'était exercé dans plusieurs genres : quoiqu'il manquât de vigueur et de génie, il se distingua toujours par la grâce et la sensibilité. Il a écrit de petites comédies remarquables par le naturel et la délicatesse : les Deux billets, 1779; Jeannot et Colin, 1780; les Deux jumeaux de Bergame, le Bon ménage, 1782, pièces jouées au Théâtre-Italien et dont Arlequin est le héros; des nouvelles, pleines d'intérêt, des pastorales, dont les plus estimées sont Estelle et Galatée (1783); des poèmes en prose, Numa Pompilius (1786), Gonzalve de Cordoue (1791), précédé d'un excellent Précis sur les Maures, et des Fables charmantes, en vers, qui lui assurent le premier rang après La Fontaine. Il avait beaucoup étudié la littérature espagnole : il a laissé une traduction libre de Don Quichotte. Il a été fait plusieurs éditions de ses œuvres ; on distingue celles de Briand, 1823-24, 13 vol. in-8, et de Fr. Jauffret, 1837, 12 vol. in-8. Fr. Jauffret a écrit sa Vie, et Lacretelle son Éloge.

FLORIDA-BLANCA (don José MONINO, comte de), ministre espagnol, né en 1729 à Hellin (Murcie), m.