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Les historiens grecs citent un de leurs rois, Télèphe, qui se serait distingué à la guerre de Troie. Sous leur reine Tomyris et sous Indathyrse ils défirent Cyrus et Darius fils d'Hystaspe. Alexandre les combattit, puis les admit dans son alliance. Plus tard Lysimaque, roi de Thrace, fut défait par eux; mais, vaincus à leur tour, ils quittèrent les vallées de l'Hémus. Au temps d'Ovide, qui fut exilé dans leur pays, à Tomi, les Gètes avaient franchi le Danube et s'étaient étendus le long des bords du Pont-Euxin jusqu'au Borysthène, dans le pays appelé de leur nom Désert des Gètes (auj. la Bessarabie). D'autres pénétrèrent dans la Transylvanie, d'où ils chassèrent les Agathyrses. Au Ier siècle de notre ère on les voit mêlés aux Daces dont ils suivirent depuis les destinées. On cite parmi les sages ou ases de ce peuple : Zamolxis, qui les civilisa et qui était révéré par eux comme un dieu; Anacharsis, qui voyagea en Grèce, et Abaris fameux magicien. V. MASSAGÈTES.

GETH ou GATH, v. de Palestine, dans la tribu de Dan, sur la mer, à 16 kil. de Joppé, était la patrie de Goliath et fut prise par David sur les Philistins.

GETHSEMANI, lieu situé sur une montagne à l'E. et près de Jérusalem. C'est là qu'était le Jardin des Oliviers, où J.-C. passa une nuit dans l'agonie.

GÉTULIE, Gætulia, partie du Biledulgérid, du Maroc, du Sedjelmesse, du Sahara, anc. contrée de l'Afrique, au S. de l'Atlas, avait au N. la Numidie et les deux Mauritanies, à l'E. le pays des Garamantes, au S. la Nigritie et à l'O. l'Océan Atlantique. Iarbas, que l'on fait contemporain de Didon, est le plus célèbre de leurs rois. Carthage avait beaucoup de Gétules parmi ses mercenaires. Jugurtha vaincu s'enfuit chez ce peuple et y forma d'excédents soldats avec lesquels il prolongea la guerre contre les Romains. Les Gétules avaient les mœurs des Kabyles modernes, et probablement ils n'en diffèrent pas,

GEULINCX (Arnold), professeur de philosophie et de théologie, né à Anvers en 1625, mort à Leyde en 1669, était d'abord catholique et enseigna 12 ans à l'Université catholique de Louvain (1646-1658), puis il adopta la Réforme, et fut pourvu d'une chaire de philosophie à Leyde. Il a laissé: Logica, Leyde, 1662, Gnothi seauton, sive Ethica, publié après sa mort, 1675; Compendium physicum, 1688; Metaphysica vera, 1091, et des Notes sur les principes de Descartes, 1691. Geulincx déduisit des principes de ce philosophe le système des Causes occasionnelles, d'après lequel Dieu seul meut le corps à l'occasion des volontés de l'âme, sans que l'âme agisse elle-même sur le corps.

GÉVAUDAN, Gabalitanus ou Gavuldanus pagus, anc. pays de France, dans le grand-gouvt de Languedoc, entre le Vélay, le Vivarais, le Bas-Languedoc, le Rouergue et l'Auvergne. On y remarquait Mende (ch.-l. général), Marvejols, Javoulx, Espagnac, Langogne, Florac, Barre, Quezac. Il est auj. compris dans les dép. de la Lozère et de la Hte-Loire. Ce pays, habité autrefois par les Gabali, fut compris par les Romains dans la Celtique, puis dans l'Aquitaine 1re. Il fit ensuite partie du roy. d'Austrasie et du duché d'Aquitaine; il devint comté sous les rois francs de la 2e race. La maison de Toulouse le posséda héréditairement du Xe au XIe siècle. À cette époque, Raymond de St-Gilles, comte de Toulouse, l'aliéna pour subvenir aux frais de la guerre sainte. — Il ne faut pas confondre le comté de Gévaudan avec la vicomté de même nom. Celle-ci avait pour ch.-l. Grèzes (Lozère). Elle fut possédée au Xe siècle par Bernard, frère de Bérenger, vicomte de Milhaud en Rouergue. Elle passa ensuite dans la maison de Barcelone, puis dans celle d'Aragon. Jacques I, roi d'Aragon, la céda à S. Louis en 1258.

GEVREY, ch.-l. de c. (Côte-d'Or), à 11 kil. S. O. de Dijon; 1560 hab. Station. Vins renommés.

GEVROLLES, vge de la Côte-d'Or, arr. et à 27 k. E. N. E. de Châtillon, 670 hab. Bergerie impériale.

GEX, ch.-l. d'arr. (Ain), sur le Jornant, au pied du Jura, à 92 kil N. E. de Bourg; 2800 hab. Station. Trib. de 1re inst. Mérinos; commerce de laine, fromages recherchés. — Autrefois Gex était ch.-l. du Gesinensis pagus, petit pays presque indépendant. Il avait pour places principales Gex, Versoy, Ferney, le Fort-de-l'Écluse. Soumis successivement par les ducs de Savoie, les Bernois et les Genevois, il fut cédé à la France en 1601. Compris d'abord dans le dép. du Léman, il fut réuni en 1814 à celui de l'Ain.

GEYER (Éric Gustave), historien et poëte suédois, né en 1783 dans le Wermeland, mort en 1847, fut en 1810 nommé adjoint à la Faculté de philosophie d'Upsal, en 1817 professeur d'histoire, puis historiographe du roi, et représenta l'Université aux diètes de 1828 et de 1840. On lui doit une excellente Histoire de Suède, qui malheureusement ne va que jusqu'à la fin du règne de Christine (trad. par J. F. de Lundblad, Paris, 1840). Il a aussi composé des poésies nationales, qu'il mit lui-même en musique, et qui excitèrent un enthousiasme universel, surtout le Wiking, le Dernier barde, le Dernier héros.

GEYLER (J.), écrivain et prédicateur suisse, né à Schaffouse en 1445, mort à Strasbourg en 1510, où il était chapelain de l'évêque, a donné une édition des Œuvres de Gerson, Strasbourg, 1488, 3 v. in-fol, et a laissé lui-même un recueil de sermons sur la Nef des fous (Narrenschiff) de Séb. Brandt. Ce recueil fut publié en latin par Other, sous le titre de Navicula sive Speculum fatuorum, Strasb., 1510.

GEYSA, duc de Hongrie au Xe s., fut converti au Christianisme par Adelbert, évêque de Prague, et fut père d’Étienne le Saint, qui lui succéda en 997.

GEYSA I, roi de Hongrie, fils de Béla I, renversa du trône Salomon, son cousin, et régna trois ans, de 1074 à 1077. — Geysa II, arrière-petit-fils de Geysa I, fut couronné roi de Hongrie en 1141, après la mort de Béla II, son père, et mourut en 1161. Il prêta hommage à l'empereur Conrad III en 1151.

GEYSERS, sources thermales d'Islande, lancent des jets d'eau d'une manière intermittente et à diverses hauteurs. Les jets des deux sources principales, le Grand-Geyser et le Nouveau-Geyser, s'élèvent à 30 et 50m.

GHADAMÈS ou RHADAMÈS, oasis d'Afrique, dans l’État de Tripoli, au S. O., renferme 92 villes ou bourgades, et forme comme une république tributaire du pacha de Tripoli. Elle a pour ch.-l. une ville du même nom, à 400 kil. S. S. O. de Tripoli, par 8° 5' long. E., 30° 41' lat. N. Cette oasis, couverte de forêts de palmiers, produit des dattes en abondance. Commerce avec Bournou, Kachena, Tombouctou. Aux environs, ruines d'une ville anc., Cydame, soumise par les Romains l'an 19 de J.-C.

GHARIPOUR, île de l'Inde. V. ELEPHANTA.

GHAT ou RHAT, oasis de l'Afrique, chez les Touaregs du Sahara, à 1000 kil. E. de Laghouat, et à l'O. du Fezzan. Marché important.

GHATTES (monts), double chaîne de montagnes qui s'étend sur toute la surface de la péninsule indique, se distingue en Ghattes occident., longues de 1400 k. (de l'emb. du Tapty au cap Comorin), et Gh. orient., longues d'env. 600 k. (dans les prov. de Salem, Carnatic, Balaghat, jusqu'au Krichna). Les Ghattes occident. serrent de très-près la côte; elles ont des sommets qui s'élèvent à 1500 et 2000m.

GHAZAN-KHAN, sultan de la Perse occidentale, né dans le Mazandéran en 1271, m. en 1304, était fils d'Arghoun-Khan et petit-fils de Gengis-Khan. Il protégea les Chrétiens qui, persécutés par le soudan d’Égypte, avaient abandonné la Syrie et s'étaient réfugiés en Perse. Après avoir remporté quelques avantages en Syrie sur Nasser, soudan d’Égypte, il fut complètement défait. Il donna aux Persans une espèce de code, qui est encore en vigueur, et dont un extrait, trad. par Kirk-Patrick, avec des notes, a été publié à Calcutta en 1786.

GHÉDIMIN, grand-duc de Lithuanie, succéda vers l'an 1315 à Within qu'il avait fait assassiner, battit