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GRADISKA, v. de Bosnie, sur la r. d. de la Save, en face de Vieux-Gradiska. — VIEUX GRADISKA, v. des États autrichiens (Esclavonie), à 40 kil. O. de Posega; 2500 hab. Place forte. — NOUV. GRADISKA, bourg des États autrichiens (Esclavonie), à 182 kil. O. de Peterwaradin; 1600 hab.

GRADO, v. et port des États autrichiens (Illyrie), à 31 kil. S. O. de Goriz; 2500 hab. Le patriarche d'Aquilée y transporta son séjour vers 568, et le patriarcat resta dans cette ville jusqu'en 451, époque à laquelle il fut transféré à Venise.

GRÆFENBERG, vge de la Silésie autrichienne, à 32 k. S. de Neisse. C'est là que fut fondé le 1er établissement hydrothérapique. V. PRIESSNITZ.

GRÆTZ ou GRATZ, Græcium ou Gratium, v. murée des États autrichiens, en Styrie, ch.-l. du cercle de Grætz à 180 kil. S. O. de Vienne, sur la Muhr; 60 000 hab. Siège de l'évêché de Seckau, autrefois princier, et du gouvernement de la Styrie. Burg ou château, nouvel hôtel de ville, cathédrale remarquable, université; Johanneum (établissement pour les hautes sciences); bibliothèque de 100 000 volumes; muséum d'histoire naturelle (avec collections); observatoire, etc. Soieries, cotonnades, draps; faïence; rosoglio, etc. Grand commerce. — Le cercle, entre l'archiduché d'Autriche au N. E., le cercle de Bruck au N. O., l'Illyrie à l'O., le cercle de Marburg au S., et la Hongrie à l'E., compte 345 000 hab.

GRÆVIUS, J. George Græfe, érudit, né en 1632 à Naumbourg en Saxe, mort en 1703, se forma en Hollande sous Gronovius, le remplaça en 1658 dans la chaire d'histoire de Deventer, fut appelé en 1661 à l'université d'Utrecht, et y enseigna l'histoire avec une grande distinction jusqu'à sa mort : il compta au nombre de ses élèves le prince de Nassau, fils de Guillaume I. On a de lui des éditions estimées de Justin, Catulle, Tibulle, Properce, Suétone, Florus, César, de plusieurs ouvrages de Cicéron, cum notis Variorum ; le Trésor des antiquités romaines, en latin, 12 v. in-f., Utrecht, 1694 (c'est un recueil de tous les traités sur les antiquités romaines qui lui avaient paru mériter d'être conservés en un seul corps); le Trésor des antiquités d'Italie, 1701-1723, — de Sicile, Sardaigne et Corse, 1723-1725 : ces 2 derniers ouv., écrits aussi en latin, ne forment pas moins de 15 vol. in-folio; ils furent terminés par Burmann. On admire l'élégance de la latinité de Grævius.

GRAFFIGNY (Françoise d'APPONCOURT, dame de), née à Nancy en 1695, morte en 1758, avait épousé un chambellan du duc de Lorraine, homme violent, dont elle fut obligée de se séparer. Elle vint à Paris en 1743 avec Mlle de Guise (depuis duchesse de Richelieu), s'y consacra aux lettres, et publia en 1746 les Lettres d'une Péruvienne, roman ingénieux qui eut du succès; elle donna aussi deux drames, Cénie, qui réussit, la Fille d'Aristide, qui échoua, et composa des petites pièces pour les enfants, entre autres la Fièvre d'Azor. Ses Œuvres forment 4 vol. in-12, Paris, 1788. On a publié en 1820, sous le titre de Vie privée de Voltaire et de Mme Duchâtelet, 29 Lettres de Mme de Graffigny, écrites pendant un séjour qu'elle fit à Cirey et qui n'étaient pas destinées à l'impression.

GRAHAM (George), célèbre horloger et mécanicien de Londres, né en 1675, mort en 1751, a inventé l’échappement à cylindre et exécuté des instruments d'astronomie et de mathématiques d'une précision admirable, notamment le mural, qu'il fit pour Halley, le secteur, à l'aide duquel Bradley a fait de nouvelles observations sur les étoiles fixes, et un planétaire connu sous le nom d’Orrery, parce qu'il fut fait pour le comte de ce nom.

GRAHAM'S TOWN, v. de la colonie anglaise du Cap, à 35 k. N. O. de Bathurst; 2000 h. Résidence du gouverneur des districts de l'Est.

GRAILLY, antique maison de Guyenne, acquit le comté de Foix en 1398 par le mariage d'Archambault de Grailly avec Isabelle, héritière de la maison de Foix. Son membre le plus illustre est Jean de Grailly, dit le Captal de Buch. V. CAPTAL.

GRAINES (Côte des). V. CÔTE DES GRAINES.

GRAINVILLE (J. B. Franç. Xavier COUSIN de), écrivain, né au Havre-de-Grace en 1746, mort en 1806, était cousin de Bernardin de St-Pierre. Il entra dans la carrière ecclésiastique, se fit quelque réputation comme prédicateur et embrassa pendant la Révolution l'état d'instituteur. On a de lui une comédie en vers, le Jugement de Pâris, et un poëme en prose, le Dernier Homme du monde (1805). Le peu de succès de ce poëme, auquel il attachait beaucoup de prix, lui causa une fièvre violente; dans un accès, il se jeta dans le canal de la Somme, à Amiens, où il s'était retiré. Le poëme du Dernier Homme était tombé dans l'oubli quand il en fut tiré en 1810 par un érudit anglais nommé Croft. Ch. Nodier en publia une 2e éd. en 1811 avec une notice intéressante. Creuzé de Lesser le mit en vers : ce travail, bien supérieur à celui de Grainville, a été publié en 1831.

GRAISSESSAC, commune de l'Hérault, cant. et au N. de Bédarieux; 1500 hab. Riche mine de houille; chemin de fer conduisant à Béziers.

GRAMAT, ch.-l. de c. (Lot), sur l'Alzou, à 30 kil. N. E. de Gourdon ; 1830 hab. Laines, eaux minérales.

GRAMMONT, Gerardsbergen en flamand, Gerardi mons en latin, v. murée de Belgique (Flandre or.), sur la Dender, à 31 kil. S. E. d'Oudenarde, 8000 h. Toiles, tapis de pied, tapisseries, dentelles, tabac, etc. — Fondée en 1068 par le comte Baudouin de Mons, qui en avait acheté le terrain d'un nommé Gérard.

GRAMMONT, vge de France (Hte-Saône), à 22 kil S. de Lure; 350 hab. Anc. château fort, qui a donné son nom à la famille de Grammont.

GRAMMONT ou GRANDMONT, anc. abbaye de Bénédictins, fondée près de Muret (Hte-Garonne), au milieu des montagnes, en 1076, par des religieux qu'avait réunis Étienne, fils d'un vicomte de Thiers, eut des prieurs jusqu'en 1318, puis des abbés électifs. La règle de l'ordre était très-sévère : elle fut mitigée par Innocent IV en 1217. Cet ordre fut supprimé en 1769.

GRAMMONT (famille de), illustre famille de Bourgogne, ainsi nommée de l'anc. château fort de Grammont, en Franche-Comté (Haute-Saône), entre Vesoul et Montbéliard, remonte au XIe siècle, et compte parmi ses ancêtres S. Théodule, évêque de Sion sous Charlemagne. En 1656 la terre de Grammont fut érigée en comté par le roi d'Espagne, Philippe IV; en 1708, Louis XIV donna le marquisat de Villersexel à Michel, comte de Grammont, lieutenant général, en récompense de sa belle défense de Rheinstein. La famille de Grammont a fourni trois archevêques à Besançon : Ant. Pierre I, mort en 1698; Franç. Joseph, mort en 1717, et Ant. Pierre II, mort en 1754. Besançon est remplie des monuments de leur bienfaisance. Le dép. de la Hte-Saône, reconnaissant envers cette famille, a successivement choisi pour députés, depuis 1815, le marquis de Grammont (Alex. Théodule), alors chef de la maison, et beau-frère de Lafayette, puis son fils Ferdinand, comte de Grammont. — Il ne faut pas confondre cette famille avec celle des Gramont. V. ci-après.

GRAMONT (que l'on écrit souvent, mais à tort, Grammont), famille anc. et illustre, issue de Sanche Garcie d'Aure, qui vivait à la fin du XIVe siècle, tire son nom de la seigneurie de Gramont dans la Basse-Navarre (Labourd). D'abord comté, cette maison fut érigée en duché en 1643. Elle a fourni plusieurs personnages éminents, ducs, maréchaux et pairs de France. Nous citerons : Gabriel de Gramont, mort en 1534; il fut ambassadeur de France à la cour de Rome sous le règne de Louis XII, et chargé par François I de plusieurs missions diplomatiques dont il s'acquitta avec succès ; il reçut en récompense l'évêché de Poitiers, puis l'archevêché de Toulouse; — Philibert de Gramont, comte de Guiche, qui épousa en 1567 la belle Corisande (V. GUICHE); — Antoine III, duc de Gramont, qui se distingua comme militaire