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1650, mort en 1712, vécut d’abord à la cour du duc de Parme Ranuccio II, puis obtint la faveur de la reine Christine, qui l’emmena à Rome (1685), et s’y lia dans cette ville avec le cardinal Alberti (depuis Clément XI). On a de lui des Poésies lyriques estimées, Parme, 1671, deux pastorales, Endimione et Dafne, et une tragédie, Amalasonta.

GUIDO. V. GUI et GUIDE (LE).

GUIDONIS (Bernard), dominicain, né en 1260 dans le Limousin, m. en 1331, remplit avec rigueur les fonctions d’inquisiteur en Languedoc de 1307 à 1323 et devint évêque de Lodève. C’était un des hommes les plus savants de son temps. On a de lui : Sententiæ inquisitionis Tolosanæ (à la suite de l’Historia inquisitionis de Ph. Limbroch) ; Chronicon comitum Tolosanorum (dans l’Hist. des comtes de Toulouse de Cate) ; Descriptio Galliarum (dans les Scriptores Francorum coætanei de Duchesne).

GUID’ UBALDO (le marquis), mathématicien, né à Urbin vers 1540, mort en 1601, passa sa vie livré à l’étude dans son château de Monte-Baroccio. On a de lui, entre autres ouvrages : Planispheriorum theoria, 1560 ; Mechanicorum libri VII, 1577 ; Perspectivæ libri VI, 1600, ouvrage où il posa les premiers principes de la perspective.

GUIERS, riv. de France, se forme près des Échelles par la jonction de deux bras (Guiers-Vif, Guiers-Mort), coule entre le dép. de l’Isère et la Savoie, et tombe dans le Rhône à 15 kil. S. de Belley, après un cours de 50 kil.

GUIGNARD (J.), jésuite, régent et bibliothécaire du collége de Clermont (auj. collége Louis-le-Grand, à Paris), fut impliqué dans le procès de J. Châtel, assassin de Henri IV. Condamné par le parlement pour des écrits séditieux qu’il avait publiés sous la Ligue, il fut exécuté en 1595.

GUIGNES, ville de France. V. GUINES.

GUIGNES (Joseph de), orientaliste, né à Pontoise en 1721, mort à Paris en 1800, étudia la langue chinoise sous Fourmont, le remplaça en 1745 comme secrétaire-interprète à la Bibliothèque du roi, fut nommé censeur royal en 1753, professeur de syriaque au Collége royal (Collége de France) en 1757, garde des antiques au Louvre en 1769, et membre de l’Académie des belles-lettres en 1773. On a de lui : Histoire générale des Huns, des Turcs, des Mogols, 1756-58, 5 vol. in-4, ouvrage d’un travail immense ; Mémoire dans lequel on prouve que les Chinois sont une colonie égyptienne, 1759 ; le Chou-King, traduit avec notes, 1770, in-4 ; un grand nombre de Mémoires. En outre, il travailla 35 ans au Journal des Savants. Érudit consciencieux, il n’hésita pas à combattre lui-même sur la fin de sa vie plusieurs des opinions qu’il avait soutenues dans ses précédents ouvrages. On reproche à ce savant d’avoir trop négligé son style. — Son fils, Louis Joseph, 1759-1845, cultiva aussi les langues orientales et fut consul à Canton. On a de lui un Voyage à Pékin, 1809, et un bon Dict. chinois-français et latin, 1813, in-f., réimprimé en 1853 par le P. Mangieri.

GUIGNOLÉ (S.), né dans l’Armorique, d’une famille de princes Gallois, se consacra à Dieu, fonda le monastère de Landevenec (près de Brest), se livra aux plus rudes austérités, et m. dans un âge avancé vers 629. On l’hon. le 3 mars.

GUIGUES I, dit le Vieux, tige des dauphins du Viennois, possédait le comté d’Albon, ainsi que quelques autres terres dans les environs de Grenoble, et fit ériger ses domaines en principauté. Il fonda le prieuré de St-Robert, près de Grenoble, et prit, sur la fin de sa vie, l’habit de moine de Cluny. Il eut pour successeur son fils Guigues II (1075-80). — La plupart de ses descendants portèrent le nom de Guigues. Les plus connus sont : G. IV, fils et successeur de G. III (1120) ; il est le 1er prince viennois qui ait pris le titre de Dauphin, titre qui a fait donner celui de Dauphiné à la principauté. Il mourut en 1142, à la fleur de l’âge, d’une blessure qu’il avait reçue dans un combat contre le comte de Savoie. — G. V., son fils, qui mourut à peine âgé de 30 ans, en 1162, ne laissa point d’enfants ; sa sœur Béatrix hérita de ses États, et porta le Dauphiné en dot à Hugues de Bourgogne, qui mourut en 1192 à la croisade, laissant un fils qui prit le nom de Guigues VI. — G. VII, fils de G. VI, laissa ses États à Jean, son fils, qui mourut sans enfants en 1281. Alors, par le mariage d’Anne, sœur de Jean, le Dauphiné passa dans la maison d'Humbert de La Tour. — G. VIII, petit-fils d’Humbert de La Tour, qui avait commencé une nouvelle maison de Dauphiné, remporta dès l’âge de 16 ans une victoire signalée sur Édouard, comte de Savoie, dans la plaine de Varen, conduisit des troupes à Charles IV, roi de France, et contribua à la victoire remportée par Philippe VI à Cassel sur les Flamands en 1328. Attaqué de nouveau par le comte de Savoie, il fut tué dans un engagement près de Voiron, en 1333, à l’âge de 24 ans. Il avait épousé en 1323 Isabelle de France, 3e fille de Philippe le Long, mais il ne laissa point d’enfants. Il eut pour successeur son frère, Humbert II, qui légua ses États à la France.

GUILBERT DE PIXÉRÉCOURT (Ch.), fécond dramaturge, né en 1773 à Nancy, mort en 1844, sortait d’une famille noble, qui possédait le château de Pixérécourt près Nancy. Emmené en émigration par son père, ancien major au régiment de Royal-Roussillon, il rentra en France dès 1793, se cacha dans Paris, eut à lutter contre la misère, et ne put faire jouer sa première pièce qu’en 1797, après de nombreux rebuts. Ayant réussi, il fit représenter depuis sur différents théâtres, notamment à l’Ambigu et à la Gaîté, une foule de pièces des genres les plus divers, comédies, opéras, vaudevilles, drames, mélodrames. Il excellait surtout dans ce dernier genre, et mérita d’être surnommé le Corneille, le Shakespeare du boulevard. Dans ses mélodrames, où l’intérêt est puissamment augmenté par une habile mise en scène, il représente les situations les plus terribles, les plus déchirantes, les actes les plus noirs, mais il sait tempérer le tragique par le bouffon ; du reste, il a toujours soin de faire triompher la vertu. Son style, enflé et ronflant, offre la déclamation inhérente au genre, mais il était parfaitement adapté au goût de son public. Guilbert de Pixérécourt fut longtemps directeur du théâtre de la Gaîté, et s’enrichit dans cette entreprise ; mais l’incendie de la salle en 1835 lui fit perdre une partie de sa fortune. Après cette catastrophe, il se retira à Nancy. Parmi ses productions, dont le nombre ne s’élève pas à moins de 120, on remarque : les Mystères d’Udolphe, 1798 ; Cœlina ou l’Enfant du mystère, 1800 ; le Pèlerin blanc, 1801 ; l’Homme à trois visages, 1801 ; la Femme à deux maris, 1802 ; les Mines de Pologne, 1803 ; Tekéli, les Maures d’Espagne, 1804 ; la Forteresse du Danube, 1805 ; Robinson Crusoé, 1805 ; la Rose blanche et la Rose rouge, 1809 ; Marguerite d’Anjou, 1810 ; les Ruines de Babylone, 1810 ; le Chien de Montargis, 1814 ; Charles le Téméraire, 1814 ; Christophe Colomb, 1815 ; le Monastère, abandonné, 1816 ; la Fille de l’exilé, 1819 ; Valentine, 1820 ; l’Évasion de Marie Stuart, 1822 ; la Tête de mort, 1827 ; Latude, 1834. Il a donné lui-même ses Œuvres choisies, 4 vol. in-8, Nancy, 1841-1843, et y a joint, sous le titre de Souvenirs, une notice de sa propre vie.

GUILDFORD, v. d’Angleterre, capit. du comté de Surrey, sur la Wey, à 30 kil. S. O. de Londres ; 6000 hab. Jolie ville ; château en ruines, église de la Trinité, hôtel de ville, prison, théâtre, etc. — Jadis résidence de divers rois saxons et normands. Godwin fit périr dans le château de Guildford, en 1036, 600 partisans d’Alfred, fils du roi Éthelred. Cette v. donne le titre de comte à la famille North.

GUILDFORD (le duc de), 4e fils du duc de Northumberland, avait épousé Jeanne Grey, et comptait monter sur le trône avec elle, lorsqu’il fut arrêté et