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sulte, né près de Nuremberg en 1671, mort en 1729, professa successivement la philosophie, l'éloquence et la jurisprudence à l'Université de Halle, puis devint recteur de cette Université et conseiller du roi de Prusse. On remarque parmi ses ouvrages : Via ad veritatem moralem, 1714 ; Via ad veritatem juris naturæ, 1714 ; Histoire de la philosophie morale, 1706-1708, en lat. ; Histoire de la littérature, en all., posthume, 1734. Il fonde, comme Hobbes, tout le droit et toute la morale sur la force, qu'il nomme coercition.

GUNDLING (J. P., baron de), professeur d'histoire à l'Académie de Berlin, puis historiographe de Prusse, né en 1673, mort en 1731, vécut à la cour de Frédéric I, et fut par ses ridicules le jouet de cette cour. Il a laissé la Vie de Frédéric I et de Frédéric II et une excellente Description au Brandebourg, etc.

GÜNS, v. de Hongrie (Eisenburg), sur la riv. de Güns, à 33 k. S. d'Œdenburg ; 6000 h. Château. Güns soutint un siége opiniâtre contre les Turcs en 1532.

GUNTER (Edmond), mathématicien anglais, né en 1581 dans le comté de Brecknok, m. en 1626, professa l'astronomie au collége de Gresham. On lui doit l'invention de plusieurs instruments géométriques, tels que le secteur à l'aide duquel on trace les lignes parfaites des cadrans solaires ; l’échelle dite de Gunter ou règle logarithmique, qui simplifie les opérations de calcul. Ses Œuvres, contenant ses observations astronomiques et ses découvertes, ont été imprimées à Londres, 1673, in-4.

GUNTHARIC, GUNTHER. V. GONDERIC, GONTIER.

GUNZBURG, v. murée de Bavière (H.-Danube), au confluent du Danube et du Gunz, à 49 kil. O. d'Augsbourg : 3000 hab. Château. Les Français y battirent les Autrichiens le 9 oct. 1805.

GURAU, v. des États prussiens (Silésie), ch.-l. de cercle, à 80 kil. N. E. de Breslau : 3500 hab.

GURK, nom de deux rivières des États autrichiens (Illyrie), qui tombent, l'une dans la Save en face de Ran (100 kil. de cours), l'autre dans la Drave, à 24 kil. E. de Klagenfurt (cours, 140 kil.). Celle-ci arrose un bourg de Gurk, dans la Carinthie, à 35 kil. E. de Klagenfurt, qui donne son nom à un évêché dont le siége est à Klagenfurt.

GURRAH, v. du Bengale, dans l'anc. prov. de Gandouana, à 5 kil. S. O. de Djabbalpour, est le ch.-l. d'un district qui formait jadis une principauté, conquise par les généraux d'Akbar en 1564. Elle passa ensuite au pouvoir d'Aureng-Zeyb et des Mahrattes, auxquels les Anglais l'enlevèrent.

GUSTASP, GOUCHSTAP, anc. roi perse de la race des Kaïaniens. C'est, d'après le Zend-Avesta, sous ce prince que parut Zoroastre. Les uns voient en lui Cyaxare I, roi des Mèdes, les autres le père de Darius Hystaspis, d'autres Darius lui-même.

GUSTAVE I ou GUSTAVE WASA, roi de Suède, né en 1496, mort en 1560, était fils d'Éric Wasa, seigneur suédois, et fut un des six otages que le roi de Danemark Christian II se fit donner par la Suède en 1518, avant de s'emparer à main armée de ce royaume. Gustave Wasa, prisonnier en Danemark résolut d'affranchir son pays : il parvint à s'évader à la fin de 1519, se réfugia dans la Dalécarlie, dont les habitants détestaient l'oppression étrangère, vécut quelque temps parmi eux déguisé en paysan, se livrant aux travaux des champs et des mines ; se fit enfin connaître, révéla ses projets, fut aussitôt entouré de partisans, et marcha à leur tête sur Stockholm (1523); il y était à peine arrivé qu'il fut proclamé roi. Après avoir assuré la paix avec ses voisins, il s'occupa de ramener la prospérité dans son royaume ; il releva les finances, favorisa le Luthéranisme, le fit officiellement adopter par les États à la diète de Vesteras, en 1527, fit décréter que tous les biens du clergé qui ne seraient pas nécessaires à l'entretien de ce corps reviendraient à l’État, et se réserva la nomination des évêques. En 1540 il fit déclarer la couronne héréditaire dans sa maison. Si l'on en excepte quelques troubles excités par le clergé mécontent et par Christian II, troubles qu'il réprima facilement, il passa le reste de son règne en paix, occupé à faire prospérer l'agriculture, à encourager le commerce, à fonder des écoles publiques, et à créer une marine. A l'âge de 70 ans, il abdiqua solennellement, le 25 juin 1560, devant la diète, en faveur de son fils Éric, et bénit l'assemblée après l'avoir remerciée. Il mourut 3 mois après.

GUSTAVE II ou GUSTAVE-ADOLPHE, surnommé le Grand, roi de Suède, né en 1594, succéda à son père Charles IX, en 1611. Il se forma un conseil d'hommes de mérite, à la tête duquel il plaça le chancelier Oxenstiern. La Suède était alors en guerre avec trois puissances, le Danemark, la Russie et la Pologne : il conclut la paix avec les deux premières (1613 et 1617), et força la 3e, par deux victoires remportées, l'une en 1626, près de Wallhof en Semigalle, l'autre en 1628, à Stuhm, dans la Prusse occidentale, à lui céder toutes les places fortes de la Livonie et de la Prusse polonaise. Après avoir ainsi terminé cette guerre, Gustave fit alliance avec les princes protestants d'Allemagne contre l'empereur Ferdinand II, dont les généraux Tilly et Wallenstein avaient soumis l'Allemagne jusqu'aux bords de la Baltique, et se mit à la tête du parti protestant (1630). Il traversa en vainqueur, au milieu de l'hiver le plus rigoureux, la Poméranie, la Marche de Brandebourg et la Saxe, et remporta une sanglante victoire à Leipsick sur Tilly (1631). L'année suivante, après avoir soumis les électorats de Trêves, de Mayence et du Rhin, après avoir forcé le passage du Lech contre Tilly, qui y fut blessé mortellement, il engagea une grande bataille contre Wallenstein à Lutzen : la victoire fut gagnée, mais il périt dans l'action (1632). Au milieu de ses guerres, Gustave-Adolphe avait encouragé le commerce, l'industrie et les lettres, et avait fondé la première cour de justice (1614). Il reconstruisit Gothenbourg, où une statue lui a été érigée. Il eut pour successeur sa fille Christine. L’Histoire de Gustave Adolphe a été écrite en français par Mauvillon, 1764 ; en suédois par Fryxell, 1838 ; en allemand par Gfrœrer, 1839.

GUSTAVE III, roi de Suède, né en 1746, succéda à son père Adolphe Frédéric en 1771. Sans employer la violence, il sut faire accepter par les États, en 1772, une constitution nouvelle qui rendait à la couronne son ancienne autorité, dont la noblesse et le sénat l'avaient dépouillée depuis Charles XII. En 1788 éclata une guerre avec la Russie, qui soutenait l'opposition de la noblesse : la flotte suédoise fut d'abord battue à Hogland et, pour comble de malheur, le Danemark se ligua avec la Russie contre la Suède, et envoya une armée assiéger Gothenbourg. Cependant, grâce à la médiation de l'Angleterre, de la Prusse et de la Hollande, Gustave força le Danemark à signer un traité de neutralité, puis, reprenant la guerre avec la Russie, il remporta sur elle une victoire navale dans le détroit de Suensksund, et l'amena à signer la paix à Varela (14 août 1790). La même année, il força la diète d'accepter l'acte d’union et de sûreté, qui investissait le roi du droit de paix et de guerre. Mais dès lors sa perte fut jurée par la noblesse : une conspiration, à la tête de laquelle était le comte de Horn, s'ourdit contre lui, et, dans la nuit du 15 au 16 mars 1792, au bal masqué de la cour, un noble suédois, Anckarstrœm, tira sur lui à bout portant un coup de pistolet Gustave survécut 14 jours à sa blessure. Ce prince fonda l'Académie de Stockholm (1786), et enrichit le musée de cette ville de collections précieuses. On a de lui des Discours, des Lettres et des Pièces dramatiques, traduits en français, par Dechaux, Paris, 1803, 5 vol. in-8, et des Mémoires, Hamb., 1843-46, M. Geffroy a donné Gustave III et sa cour, 2 vol. in-8, 1867.

GUSTAVE IV, roi de Suède, né en 1778, fut proclamé roi après la mort de son père Gustave III (1792), sous la tutelle de son oncle, le duc de Suder-