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fresque dans le monastère de San-Salvi, près Florence; le Sacrifice d'Abraham; un Christ mort, etc. Il forma d'habiles élèves, Fr. Salviati, G. Vasari, etc.

ANDRÉ DEL CASTAGNO, peintre. V. CASTAGNO.

ANDRÉ (Yves-Marie), dit le Père André, écrivain estimé, né en 1675 à Châteaulin en Basse-Bretagne, mort en 1754, entra chez les Jésuites en 1693, et enseigna d'abord la philosophie; mais, ayant manifesté trop d'attachement aux doctrines de Descartes et de Malebranche, il fut retiré de cet enseignement et chargé d'une chaire de mathématiques à Caen. Il est surtout connu par un Essai sur le Beau, qui parut en 1741, in-12, et qui a été depuis souvent réimprimé. On lui doit aussi un Traité sur l'homme, où il cherche à expliquer l'action de l'âme sur le corps. Ses œuvres ont été rassemblées par l'abbé Guyot, Paris, 1766, 5 vol. in-12. Le P. André a laissé de précieux manuscrits conservés à la bibliothèque de Caen. M. Cousin a donné ses OEuvres philosophiques, 1843, in-12. MM. Charma et Mancel ont publié 2 vol. de Documents inédits sur le P. André, Caen, 1843 et 1957. — Il ne faut pas le confondre avec le Petit P. André, prédicateur du XVIIe siècle, dont le vrai nom est Boullanger.

ANDRÉ (ordre de St-), ordre russe fondé en 1698 par Pierre le Grand, n'est accordé qu'au plus haut mérite et aux actions les plus éclatantes. L'insigne est une croix émaillée en bleu, surmontée d'une couronne impériale; elle porte sur la face l'image du martyre de S. André et sur le revers un aigle aux ailes déployées, avec cette devise : Pour la foi et la fidélité. Le cordon est bleu.

ANDREÆ (J. Valentin), théologien protestant et mystique célèbre, né à Herrenberg (Wurtemberg) en 1586, mort en 1654, fut chapelain d'Éberhard III, duc de Wurtemberg, et abbé d'Adelberg. Il a publié un très-grand nombre d'ouvrages, et a été soupçonné d'être le vrai fondateur des Rose-Croix, dont il se donnait seulement pour le restaurateur. On distingue parmi ses écrits : Menippus seu Dialogorum satiricorum centuria, 1617; Civis christianus, 1619; Mythologiæ christiana, 1619; De Fraternitate Rosaceæ Crucis, 1619. Il cultiva aussi la poésie avec succès et fit un heureux emploi du dialecte de la Souabe.

ANDREÆ ou ANDERSON (Laurent). V. ANDERSON.

ANDRÉASBERG, c.-à-d. montagne St-André, v. du Hanovre, à 25 kil. S. O. d'Elbingerode; 4500 h. Fer, cobalt, argent, cuivre; dentelles.

ANDREEVA, v. de Russie (Caucase), à 58 kil. S. O. de Kizliar, sur l'Aktach; 3000 maisons. Asile de tous les malfaiteurs du Caucase : il s'y fait un grand trafic d'esclaves et d'objets volés.

ANDRELINI (Publio Fausto), poète latin moderne, né à Forli vers 1450, mort en 1518, obtint dès l'âge de 22 ans la couronne poétique à Rome, vint à Paris en 1488, avec le cardinal de Gonzague, et y enseigna les belles-lettres jusqu'à sa mort. Il jouissait de la protection de Charles VIII, de Louis XII et de François I, et célébra ces princes dans un grand nombre de poésies. On a de lui des Élégies, Paris, 1492 ; des Poésies érotiques, Venise, 1501 ; des Distiques moraux, Paris 1519

ANDREOSSI (Franç.), habile ingénieur, né en 1633 à Paris, mais d'origine italienne, mort en 1688, partage avec Riquet l'honneur d'avoir conçu, ou tout au moins exécuté, le canal de Langedoc. On lui doit une Carte du canal, 1669, 3 feuilles in-f. — Son arrière-petit-fils, Ant. Fr. Andréossi (1761-1828), l'un des meilleurs généraux d'artillerie de l'Empire et habile diplomate, a publié l’Histoire du canal du Midi, 1800 et 1805. Il y met en lumière les titres de son aïeul, trop longtemps méconnus. Membre de l'Institut d'Égypte dès sa fondation, il fut admis en 1826 à l'Académie des sciences.

ANDRÈS (Jean), savant jésuite espagnol, né en 1740 à Planès (Valence), mort à Rome en 1817. Expulsé d'Espagne avec son ordre en 1766, il alla se fixer en Italie, devint conservateur et bibliothécaire à Naples, et y publia, en italien, un grand ouvrage, Dell' origine, progresso e stato attuale d'ogni litteratura, écrit dans un style élégant et pur, et qui nécessita d'immenses recherches.

ANDRÉZIEUX, bourg du dép. de la Loire, sur la Loire, entre Montbrison au N. O. et St-Étienne au S.; 673 h. Chemin de fer de 68 k. conduisant à Roanne.

ANDRIA, ville du roy. d'Italie (Terre de Bari), à 12 kil. S. de Barletta; 15 000 hab. Évêché suffrag. de Trani. Fondée en 1046 par les comtes de Trani.

ANDRIEUX, homme de lettres, né à Strasbourg en 1759, mort à Paris en 1833, fut d'abord destiné à la profession d'avocat. Détourné de cette carrière par les événements de la Révolution, il entra dans les affaires et devint successivement chef du bureau de la liquidation, juge au tribunal de cassation (1796), membre au Conseil des Cinq-Cents (1798), puis du Tribunat (1800) ; il porta dans toutes ces fonctions une indépendance qui ne se démentit jamais ; aussi fut-il éliminé du tribunat par le premier consul (1802). Il fut nommé en 1804 professeur de grammaire et de belles-lettres à l'École polytechnique, et en 1814 professeur de littérature au collége de France. Il exerça ces dernières fonctions jusqu'à la fin de sa vie avec autant de succès que de zèle ; malgré la faiblesse de sa voix, il se faisait entendre, a-t-on dit ingénieusement, à force de se faire écouter. Admis à l'Institut lors de la création de ce corps (1797), comme membre de la classe de littérature, il devint en 1829 secrétaire perpétuel de l'Académie française. Andrieux s'était fait connaître dès 23 ans par la jolie comédie d’Anaximandre (1782) ; il donna depuis les Étourdis (1788), Helvétius (1802) , la Suite du Menteur (1803), le Trésor (1803), la Soirée d'Auteuil (1804), le Vieux Fat (1810), la Comédienne (1816), le Manteau (1826), et une tragédie, Junius Brutus (1828). Il a aussi composé de charmants contes en vers dont il parut un premier recueil en 1800, in-8, des contes en prose et des fables. On a rassemblé ses œuvres en 4 vol. in-8 et 6 v. in-18, 1817-23. Andrieux fut uni d'une étroite amitié avec Collin-d'Harleville et Picard, ses rivaux en talent.

ANDRINOPLE, Orestias puis Adrianopolis chez les anciens, Ederneh chez les Turcs, v. de Turquie d'Europe (Roumélie), au confluent de la Maritza, de la Tondja et de l'Arde, à 230 kil. N. O. de Constantinople, est comme la 2e capit. de tout l'empire; 100 000 hab. Résidence d'un archevêque grec et d'un grand mollah turc. Plusieurs beaux monuments : mosquées de Sélim II, de Bajazet II, de Mourad II ; superbe bazar d'Ali-Pacha; Eski-Séraï ou vieux palais; bel aqueduc, pont sur la Tondja, etc.; antiquités nombreuses. Industrie assez active (étoffes de soie, laine, coton ; tapis, tanneries, maroquins; distilleries d'eaux odoriférantes). — Cette ville, qui appartenait originairement à la Thrace, fut embellie par Adrien, dont elle prit le nom, et devint la métropole de la prov. d’Hæmi Mons sous l'Empire. Il se livra aux environs 2 batailles décisives : dans l'une Constantin défit Licinius, en 323; dans l'autre, les Goths vainquirent Valens, en 378. Prise par Amurat I en 1360, elle fut la résidence des sultans ottomans de 1362 à 1453. Elle fut occupée temporairement par les Russes en 1829. Les Russes et les Turcs y signèrent en 1829 un traité par lequel les Turcs cédaient à la Russie les bouches du Danube, lui accordaient la libre navigation dans la mer Noire, reconnaissaient l'indépendance des Grecs, et fixaient le sort de la Valachie, de la Moldavie et de la Servie.

ANDRISCUS, aventurier, natif d'Adramytte, se fit passer pour Philippe, fils de Persée, dernier roi de Macédoine, 152 ans av. J.-C. Ayant, à la faveur de cette imposture, rassemblé une armée, il disputa quelque temps la Macédoine aux Romains, mais il fut battu à Pydna par Cæcilius Metellus, 148, puis fut livré au vainqueur et emmené en triomphe à Rome.

ANDROCLÈS, esclave. On raconte qu'ayant été livré aux bêtes dans le cirque de Rome pour s'être