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DICTIONNAIRE

UNIVERSEL

D’HISTOIRE ET DE GÉOGRAPHIE.

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AARH
ABAD

A., dans les abréviations de noms propres, signifiait Aulus, et quelquefois Augustus ; A. U. C. est pour anno Urbis conditæ, et veut dire : l’an de Rome ; A. D., anno Domini, l’année du Seigneur ; A. K., ante kalendas, avant les calendes.

AA. Ce nom, qui en celtique veut dire eau, eau courante, est porté par un grand nombre de petites rivières, dont une en France, qui passe à Saint-Omer et se jette dans la Manche à Gravelines, après un cours de 84 km ; et plusieurs en Suisse, en Hollande, en Prusse (où une rivière d’Aa passe à Munster), en Livonie : cette dernière arrose Venden et se jette dans le golfe de Riga après un cours de 230 km. — Parfois le nom d’Aa est joint à un autre nom, comme Boulderaa, Treideraa, Gouldenaa.

AACHEN, nom allemand d’Aix-la-Chapelle.

AALBORG, v. du Danemark, ch.-l. du diocèse d’Aalborg, sur le Limfiord, à 71 km N. E. de Viborg ; 8 000 habitants. Bon port, mais dont l’entrée est difficile. Évêché, école de navigation, collège, bibliothèque. Grande pêche de harengs, commerce de grains. Prise par les Suédois en 1643 et 1658, mais rendue en 1660. — Le diocèse se compose de la partie septentrionale du Jutland et de l’île de Lessoë, et compte 142 991 habitants.

AALEN, v. du Wurtemberg (cercle d’Iaxt), sur le Kocher, à 11 km au Sud d’Elwangen ; 2400 hab. Jadis ville impériale. Filatures ; exploitation du fer.

AAR, Arola, riv. de Suisse, sort par deux cours des monts Schreckhorn et Finster (canton de Berne), traverse les lacs de Brienz et de Thun, et tombe dans le Rhin, vis-à-vis de Waldshut, après avoir baigné les villes de Thun, Berne, Soleure, Aarau. Elle reçoit, à droite, l’Emme, la Reuss, la Limmat, à gauche, la Saane et la Thiele, et a 270 km de cours. Le 17 août 1799, le prince Charles, voulant tenter le passage de cette rivière, fut repoussé avec perte par les généraux Ney et Heudelet.

AARAU, v. de Suisse, ch.-l. du canton d’Argovie, sur l’Aar, qu’on y passe sur un pont couvert ; à 40 km S. E. de Bâle ; 4 600 habitants. Fonderie de canons. Bibliothèque riche en manuscrits. Patrie adoptive du romancier Zscholzlke. Il y fut signé en 1712 un traité de paix qui termina la guerre du Tockembourg.

AARBOURG, ville de Suisse (canton d’Argovie), au confluent de l’Aar et de la Wigger, à 15 kil. S. O. d’Aaratt ; 1700 habitants. Citadelle qui sert de dépôt d’armes et de munitions, construite en 1660.

AARGAU. V. argovie.

AARHUUS, v. et port de Danemark, ch.-l. du diocèse d’Aarhuus, sur la côte Est du Jutland, à 58 km S. E. de Viborg ; 8000 hab. Évêché fondé par Othon ; belle cathédrale du XIIIe siècle, la plus haute du Danemark, bibliothèque, musée d’antiquités.

Bière, eau-de-vie de grains, gants. — Le diocèse se compose de la partie E. de la presqu’île du Jutland et des îles d’AnhoIt, Knoben, Nordvest-Rev, Hielm et Endelave ; 100 628 hab.

AARON, frère aîné de Moïse, de la tribu de Lévi, né en Égypte en 1574 av. J.-C., selon Ussérius, en 1728 selon l’Art de vérifier les dates, eut part à tout ce que fit son frère pour délivrer les Hébreux du joug des Pharaons, et fut désigné de Dieu pour exercer le sacerdoce, lui et toute sa postérité. En l’absence de Moïse, qui était alors sur le mont Sinaï pour recevoir les tables de la loi, les Hébreux pressèrent Aaron de leur construire une idole, et il eut la faiblesse de faire ériger un veau d’or, qu’ils adorèrent à l’imitation du bœuf qui était adoré en Égypte. Il obtint cependant son pardon ; il fut même élevé par son frère à la dignité de grand prêtre, charge qu’il exerça le premier. Aaron parlait avec éloquence : il portait ordinairement la parole à la place de Moïse. Il mourut dans sa 123e année, et ne put entrer dans la terre promise parce qu’il avait douté de la puissance de Dieu.

AASI, Oronte ou Axius, riv. de Syrie, sort de l’Antiliban à 80 kil. N. de Damas, arrose Hammah, Famieh, Antakieh (Antioche), et se jette dans la Méditerranée après un cours de 400 kil.

ABA ou ABÆ, v. de Phocide, au N. E près du Céphise, fondée, dit-on, par Abas, roi d’Argos, était célèbre par un oracle d’Apollon. Ses habitants la quittèrent lors de l’invasion de Xerxès et allèrent s’établir dans l’Eubée, qui reçut d’eux le nom d’Abantis.

ABA (Samuel, dit), roi de Hongrie, monta sur le trône en 1041, après avoir défait le roi Pierre, contre lequel les Hongrois s’étaient révoltés à cause de ses exactions. Il abusa lui-même de l’autorité, et ses sujets, soutenus par l’empereur Henri III, le chassèrent après trois ans de règne, pour replacer Pierre sur le trône : celui-ci le mit à mort, 1044.

ABABDEHS, peuple nomade arabe qui parcourt le désert entre la vallée du Nil et la mer Rouge, depuis le parallèle de Derr (22° 30′ N.″) jusqu’à Cosseïr, se trouvant ainsi à la fois en Nubie et en Égypte. C’est à tort qu’on les confond avec les Arabes Bédouins, leurs ennemis : loin de piller les caravanes, ils escortent celles de Sennaar et d’Edfou. La résidence de leur cheikh est Reden. C’est dans leur territoire que sont les fameuses mines d’émeraudes de Djebel-Zabarah et les ruines de Bérénice. Ils peuvent mettre sur pied de 1500 à 2000 hommes.

ABAD I, premier roi maure de Séville, chef de la dynastie des Abadites, fut élevé au trône à cause de ses richesses et de ses qualités, en 1015, et régna 26 ans. Il ajouta à ses États le roy. de Cordoue, dont il avait


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