Aller au contenu

Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

JAEN, Gienna ou Giennum en latin moderne, v. d'Espagne (Andalousie), ch.-l. de l'intendance de même nom, à 300 kil. S. de Madrid, sur une montagne, près du Rio-de-Jaën, affluent du Guadalquivir : 19 000 h. Évêché. Château fort, cathédrale; plusieurs belles places. Environs très-agréables. — La ville de Jaën occupe, suivant les uns, la place d’Oningis, selon d'autres, celle de Mentessa. Importante dès le temps des Romains, sa prospérité augmenta encore sous les Maures. Comprise dans le califat de Cordoue, elle devint, après le démembrement de ce califat, la capitale d'un petit État séparé. Alphonse VIII, roi de Castille, battit les Maures à Jaën, 1157. Ferdinand III de Castille la prit en 1246. Les Maures ravagèrent son territoire en 1295, 1368 et 1407. Depuis ce temps sa décadence n'a fait que s'accroître, malgré les efforts tentés pour lui rendre son ancienne splendeur. — L'intendance de Jaën, entre celles de Ciudadréal, de Grenade et de Cordoue, a 130 kil. sur 110, et 300 000 hab, Au N. s'étendent plusieurs branches de la Sierra Morena, où se trouvent des mines nombreuses, mais peu exploitées. Pâturages magnifiques; vastes forêts, gibier abondant, etc. Industrie presque nulle.

JAEN-DE-BRACOMOROS, v. de la république de l'Équateur (Loja), à 260 kil. S. E. de Cuença, au confluent du Chinchipe et de l'Amazone : 8000 hab. Fondée en 1549, et longtemps ch.-l. d'une province.

JAFFA, Joppé, v. et port de Syrie, sur la Méditerranée, à 55 k. N. O. de Jérusalem, à 100 k. S. O. de St-Jean-d'Acre ; env. 6000 h. (la plupart Turcs; 500 Chrétiens catholiques, 6 à 700 Grecs et 100 Arméniens). Jaffa est bâtie en amphithéâtre sur une langue de terre qui s'avance dans lamer: elle est dominée par une citadelle en ruines. Rues étroites et malpropres ; plusieurs mosquées et trois couvents; aux environs jardins délicieux remplis d'arbres fruitiers. Le port de Jaffa est le rendez-vous des pèlerins qui vont à Jérusalem. Du reste, le commerce y est peu considérable; il consiste en blé, riz, toile de lin, etc., apportés d'Égypte, et en savon et, huiles, qui sont les denrées du pays. — Cette ville est très-ancienne : on prétend qu'elle existait dès le temps de Noé. Les Juifs la nommaient Joppé (c.-à-d. belle, agréable). C'est là que s'embarqua Jonas, et que S. Pierre ressuscita la veuve Tabithe. Des auteurs païens placent à Joppé l'aventure de Persée et d'Andromède. Jaffa eut à subir des sièges nombreux : dans l'antiquité, elle fut prise et reprise par les Égyptiens et les Assyriens; Judas Macchabée la brûla; le général romain Cestius la détruisit ; Vespasien la ravagea; au VIIe siècle les Sarrasins s'en emparèrent; au XIIe, les Croisés la prirent d'assaut et en firent un comté que posséda Gautier de Brienne; S. Louis fortifia Jaffa, mais bientôt elle devint la proie des soudans d'Égypte, auxquels les Turcs l'enlevèrent. De ce moment date sa décadence. En 1799, les Français, commandés par Bonaparte, s'emparèrent de la ville après un long siège et une résistance acharnée; mais la peste décima les vainqueurs : c'est alors que le général français, pour relever le courage des soldats démoralisés, osa, dit-on, défier la contagion en touchant de sa main les tumeurs empestées. En 1837, un tremblement de terre détruisit la plus grande partie de la ville et fit périr 13 000 h. En 1840, les Anglais ont pris Jaffa pour les Turcs sur le pacha d’Égypte.

JAFNA ou JAFNAPATAM V. DJAFNA.

JAGELLONS, anc. dynastie qui a régné sur la Lithuanie, la Pologne, la Hongrie et la Bohême. Elle doit son nom au grand-duc Jagiel, qui, ayant épousé Hedwige, fille de Louis, roi de Hongrie et de Pologne (1386), se convertit au Christianisme, et devint lui-même roi de Pologne, sous le nom de Wladislas V. Ses descendants régnèrent, les uns sur la Lithuanie, les autres sur la Pologne. Alexandre Jagellon réunit ces deux couronnes en 1501. La mort de Sigismond II Auguste, qui ne laissait point d'enfants, mit fin à la dynastie des Jagellons en Pologne (1572). — Plusieurs Jagellons fournirent des souverains à la Hongrie et à la bohème. Wladislas VI, déjà roi de Pologne depuis 1434, fut roi de Hongrie de 1440 à 1444. — Un autre Wladislas J., fils aîné de Casimir IV, roi de Pologne, fut élu roi de Bohême en 1471, sous le titre de Wladislas II, et roi de Hongrie en 1490, après Matthias Corvin ; mais il ne régna pas en Pologne, où il fut remplacé par son frère Jean I Albert (1492). — Après sa mort (1516), Louis, son fils, régna sur la Bohême et sur la Hongrie jusqu'en 1526. V. WLADISLAS, LADISLAS, CASIMIR, etc.

JAGERNAT ou JAGGERNAT. V. DJAGGERNAT.

JAGUAPIRI, riv. du Brésil (Para), coule au N. O., et tombe dans le Rio-Negro après 320 kil. de cours.

JAGUARIBE, nom de 2 riv. du Brésil: l'une, dans la prov. de Céara, tombe dans l'Atlantique, à 110 k. S. E. de Céara : cours, 400 k.; l'autre, dans la prov. de Bahia, se jette dans l'Atlantique au S. O. de la baie de Tous-les-Saints : cours, 110 kil.

JAHDE, golfe de la mer du Nord, dans le grand-duché d'Oldenbourg, à l'O. de l'emb. du Weser, n'existe que depuis 1218. En 1850, le gouvernement prussien acheta au duc d'Oldenbourg le droit d'y creuser un port dans le but d'y former l'établissement principal de sa flotte.

JAHEL, femme juive, accueillit, après sa défaite, Sisara, général de Jabin, roi d'Aser, et pendant son sommeil le fit périr en lui enfonçant un clou dans la tête.

JAHN (Jean), orientaliste et théologien catholique allemand, né en 1750 à Taswitz en Moravie, mort en 1817, chanoine de l'église métropolitaine de Vienne, professa l'archéologie biblique, la théologie et les langues orientales à l'université de cette ville. Il a laissé : Grammaire hébraïque, en allemand; Grammaire arabe, 1796; Grammaire chaldaïque; Archéologie biblique, 1797-1802, Lexicon arabico-latinum, 1802; Enchiridion hermeneuticæ, 1812, avec un Appendix, 1815. Ce dernier ouvrager fut mis à l’Index à Rome pour des interprétations hasardées.

JAHN (Fréd. Louis), patriote allemand, vu1gairement appelé le Père Jahn, né en 1778 dans un village de la Poméranie, m. en 1852, dirigea longtemps un établissement de gymnastique à Berlin. Il fut un des premiers à susciter en Allemagne le sentiment de la nationalité germanique et contribua puissamment en 1813, par ses écrits et ses exemples, à l'élan de la jeunesse allemande soulevée contre la domination française; mais il alarma le gouvernement prussien par les cours qu'il fit, même après l'invasion, sur la nationalité allemande, fut incarcéré en 1820 à Kolberg et ne recouvra la liberté qu'en 1824. Il fit partie de l'assemblée de Francfort en 1848. On a de lui : la Nationalité allemande, 1810 et l832; la Gymnastique allemande, 1816; Feuilles runiques, 1814 et l828.

JAILLOT (J. B.), né à Paris vers 1710, mort en 1780, fut avocat au parlement de Paris, puis secrétaire d'ambassade à Gênes, et finit par se livrer au commerce des cartes géographiques. Il fonda le Livre des postes, et le publia seul jusqu'au moment où l'Administration s'en empara. Il est surtout connu par d'excellentes Recherches critiques, historiques et topographiques sur la ville de Paris, 1775, 5 v. in-8.

JAÏR, de Galaad, juge des Hébreux de 1283 à 1261. Pendant son administration, les Israélites subirent le joug des Philistins : ce fut la 5e servitude; elle dura de 1261 à 1243.

JAÏRE, chef de la synagogue de Capharnaüm, dont Jésus-Christ ressuscita la fille. V. Matth., IX, 18; Marc, V, 22; Luc, VIII, 41.

JALAPA ou XALAPA, v. du Mexique (Vera-Cruz), sur une hauteur, à 60 k. N. O. de Vera-Cruz; 13 000 hab. Sucre, café. Cette ville était jadis l'entrepôt du commerce du Mexique avec l'Europe. Elle a donné son nom à la racine employée en médecine sous le nom de jalap. — Bustaments y publia, le 4 décembre 1829, le plan dit de Jalapa dirigé contre le président Guerrero, qui fut bientôt après déposé et fusillé.

JALÈS, bourg et château de l'anc. Languedoc, auj. dans l'Ardèche, au S., entre les Vans et Barjac. Il s'y forma en sept. 1790, sous le nom de Camp de