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toue. Des dessins licencieux, qu’il avait eu le tort d’exécuter pour l'Arétin, lui ayant attiré la disgrâce du pape Clément VII, il fut forcé de quitter Rome. Il alla se fixer à Mantoue et y devint le chef d’une école célèbre. Il ne retourna à Rome que sous Paul III.

JULES L'AFRICAIN, historien grec. V. AFRICANUS.

JULIA Gens, illustre maison patricienne de Rome, originaire d'Albe, se prétendant issue d'Iule ou Ascagne, fils d'Enée et petit-fils de Vénus et d'Anchise. C’est à cette famille qu’appartenait Jules-César.

JULIA, nom de plusieurs villes fondées ou restaurées par Jules-César. Les principales sont : Julia Cæsarea (Mauritanie), auj. Cherchell - Julia Chrysopolis (Italie), auj. Borgo-San-Donino ; — Julia Félix (Bretagne anc-), auj. Berwick;Julia Livia (Hispanie), auj. Puycerda ; — Julia Pax (Lusitanie), auj. Béja; — Julia Traducta (Bétique), auj. Tarifa.

JULIACUM, v. de Germanie, auj. Juliers.

JULIA FONTENELLE (Eug.), médecin et chimiste, né en 1790 à Narbonne, m. en 1842, fut reçu docteur à Montpellier, alla en 1820 à Barcelone pour étudier l’épidémie qui y régnait, et fut nommé en 1823 médecin en chef de l’hôpital de convalescence de Catalogne. On lui doit d’intéressantes recherches sur la Fièvre jaune de Barcelone, 1820; sur l'Air marécageux, 1823 ; sur l'Incertitude des signes de la mort et le Danger des inhumations précipitées, 1833, ainsi qu’un grand nombre de Manuels pour la collection Roret : Manuel de Chimie, — de Physique, — de Pharmacie, — des Eaux minérales, — du Verrier, — du Moutardier, — du Vinaigrier, etc. Il fut un des fondateurs du Journal de Pharmacie et de la Soc. des Sciences physiques.

JULIANESHAAB, établissement danois, à l’extrémité S. du Groenland, entre le cap de la Désolation au N. O., l’île des Baleines au N. E. et le cap Farewell au S. ; 2000 hab. Fondé en 1775.

JULIANUS (DIDIUS), empereur. V. DIDIUS.

JULIE, Julia, fille de Jules-César, fut donnée en mariage à Pompée l’an 60 av. J.-C, et empêcha longtemps, par la douceur de son caractère, les discordes du beau père et du gendre. Sa mort, arrivée l’an 55 av. J.-C, fit disparaître le plus grand obstacle à la guerre civile. — Fille d'Auguste et de Scribonie, épousa successivement le jeune Marcellus, puis Agrippa (dont elle eut 3 fils: Caïus, Lucius et Posthumus, et 2 filles: Livie et Agrippine), et enfin Tibère. Elle se livra à de tels déportements qu'Auguste, indigné de sa conduite, l’exila dans l’île de Pandatarie. Tibère, devenu empereur, l’y laissa mourir de faim (14 de J.-C.).

JULIE DOMNA, fille d’un prêtre du Soleil à Émèse (Syrie), née vers 170, épousa Septime-Sévère, encore simple général, et lui donna 2 fils, Caracalla et Géta. Après la mort de son mari (211), elle essaya vainement d’entretenir la bonne intelligence entre ses deux fils : elle eut la douleur de voir Géta assassiné dans ses bras par son frère; elle mourut de chagrin, en 218.

JULIE MAMMÉE, MÉSA, SOEMIS. V. MAMMÉE, etc.

JULIE (Ste), vierge et martyre, née à Carthage d’une famille distinguée, fut vendue comme esclave par ordre de Genséric, roi des Vandales, puis emmenée par son maître en Syrie, et de là en Corse, où elle mourut pour la foi vers 439. On la fête le 22 mai.

JULIE D'ANGENNES. V. ANGENNES et MONTAUSIER.

JULIEN, Flavius Claudius Julianus, dit J. l'Apostat, empereur romain, fils de Jules Constance, et cousin de Constantin, né à Constantinople un 331, fut d’abord destiné à l’état ecclésiastique et relégué en Asie-Mineure. A force de soumission, il obtint de Con-stance II d’être rappelé à la cour et fut nommé en 355 gouverneur des Gaules, avec titre de césar. Il fixa son séjour à Lutèce (Paris), où il habitait le palais dit des Thermes (V. ce nom). Il se signala dans plusieurs expéditions contre les Germains, et les battit complètement à Argentoratum (Strasbourg) en 357. Constance lui ayant ordonné d’envoyer de Gaule en Orient une partie de ses troupes, celles-ci refusèrent de s’y rendre et proclamèrent Julien empereur, l’an 360. Constance marcha aussitôt à sa rencontre, mais il mourut en route, et Julien devint par là l’unique maître de l’empire, 361. Alors il renonça ouvertement au Christianisme,dans lequel on l’avait élevé, revêtit le manteau des Stoïciens, porta comme les philosophes la barbe longue, et manifesta hautement l’intention de restaurer le Paganisme. Arrivé à Constantinople, il fit quelques sages lois et réforma les abus les plus criants. Il marcha ensuite contre les Perses, soumit l'Arménie et la Mésopotamie, franchit le Tigre, prit Ctésiphon et s’avança dans l'Assyrie. Ce pays ayant été dévasté par l’ennemi, il voulut revenir en arrière; mais il fut blessé mortellement dans cette retraite, et il expira la nuit suivante (juin 363). Il avait à peine régné deux ans. — Julien est un assemblage de contradictions : il eut, il est vrai, des qualités brillantes, de l’esprit et de l’instruction, de la tempérance, du courage, quelquefois même de la générosité ; mais ces qualités étaient gâtées chez lui par la vanité et l’ostentation. Il se donnait pour philosophe, et en même temps il se jetait dans les erreurs du Néo-platonisme et les folies de la théurgie. Tout en proclamant la tolérance, il se montra l’ennemi juré des Chrétiens et prit contre eux les mesures les plus vexatoires : s’il n’ordonna pas une persécution sanglante, il leur retira tous leurs privilèges ; il leur défendit d’enseigner les belles-lettres; en outre, il dépouilla leurs églises. Pour donner un démenti aux prophéties, il voulut rebâtir le temple de Jérusalem; mais il en fut miraculeusement empêché. — Il reste de Julien quelques écrits satiriques, les Douze Césars, son meilleur ouvrage, le Misopogon, des Discours politiques et religieux et des Lettres, etc. Il existe plusieurs éditions particulières de ces écrits. Ses OEuvres complètes ont été recueillies par Spanheim, Leips., 1696, et trad. en fr. par Tourlet, 1821, et par E. Talbot, ld63. Ses attaques contre le Christianisme ont été réfutées par S. Cyrille, par le cardinal Gerdil, etc. Sa Vie a été écrite par La Bletterie, 1735, et par Jondot, 1817. E. Desjardins a publié une intéressante Étude sur Julien, 1847.

JULIEN (S.), apôtre et 1er évêque du Mans, issu, dit-on, d’une famille noble de Rome, mort vers 286. L’Église l’honore le 27 janvier. — Martyr, contemporain du précéd., périt à Brivas (Brioude), chez les Arvernes, lors de la persécution de Dioclétien. On le fête le 28 août. — Solitaire, contemporain de S. Éphrem, avait d’abord été esclave. Affranchi à la mort de son maître, il se retira dans un monastère voisin d’Édesse où il mena une vie édifiante. Il y mourut vers 370. On l’honore le 9 juin. S. Éphrem a écrit sa Vie.

JULIEN (le comte), gouverneur de l'Andalousie pour les Visigoths, se défendit avec gloire contre les Maures , de 708 à 710, mais ensuite, mû par la vengeance, il leur ouvrit lui-même l’entrée de l'Espagne et combattit avec eux à Xérès (711) : il voulait, dit-on, punir ainsi le roi Roderic qui avait fait violence à sa fille Florinde. Il existe une tragédie de Guiraud intitulée le Comte Julien.

JULIEN (le cardinal), Juliano Cesarini, né en 1398, présida le concile de Bâle, s’opposa au pape Eugène IV qui voulait dissoudre ce concile, et chercha, mais vainement, à ramener les Hussites. Député par le pape au roi de Hongrie Ladislas, pour lui faire rompre la paix conclue avec Amurat II,il fut l’instigateur d’une guerre malheureuse, dans laquelle l’armée chrétienne fut battue à Varna (1444).

JULIEN (Pierre), statuaire français, élève de Coustou et membre de l'Académie, né en 1731 à St-Paulien, près du Puy, m. en 1804, a fait, entre autres ouvrages, le Guerrier mourant, la Baigneuse (au Luxembourg), Galatée, la Chèvre Amalthée, son chef-d'œuvre, et les statues de La Fontaine et du Poussin.

JULIEN (Simon), dit J. de Parme, peintre, né en 1736 à Toulon, mort en 1800, étudia longtemps à Rome et s’éloigna du mauvais goût qui régnait de son temps en France. Ses ennemis l’appelaient pour ce motif Julien l'Apostat; mais lui, il ajouta à son nom celui de de Parme par reconnaissance pour le prince de Parme qui l’avait protégé. On a de lui : Jupiter sur le mont