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DICTIONNAIRE


UNIVERSEL


D’HISTOIRE ET DE GÉOGRAPHIE.
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LABA LABA

L, dans les abréviations, signifiait chez les Romains : Lucius, Lælius, Lollius, Latinus, Legio, Lex, Libra, Legatus. L. s’emploie aussi souvent, chez les modernes, pour Ludovicus, Louis, Lucien, Léon, etc.

LAA, v. des États autrichiens (Basse-Autriche), à 42 kil. N. de Korneuburg; 1400 hab. En 1278, Rodolphe de Habsbourg battit Ottokar de Bohême dans la plaine de Marchfeld, voisine de cette ville. Cette bataille dite de Marchfeld, lui valut la possession de l'Autriche et de la Styrie.

LAACHERSEE, lac des États prussiens (Prov. Rhénane), à 23 kil. N. O. de Coblentz, a 3000 m de long sur 2600 de large; c'est le cratère d'un ancien volcan. Ruines d'une abbaye de Bénédictins, fondée en 1093 et où habita, dit-on, le fameux Lancelot du Lac

LAALAND, île du Danemark, dans la mer Baltique, entre celles de Falster et Langeland : 58 kil. sur 22 ; 40 000 hab. ; ch.-l., Mariboë. — Jointe à celle de Falster et à quelques autres, cette île forme le bailliage de Laaland, qui compte 85 000 hab.

LABADIE (J.), sectaire, né en 1610 à Bourg en Guyenne, m. en 1674 à Altona, avait d'abord été jésuite. Il prétendit avoir des visions, se donna pour un nouveau Jean-Baptiste, chargé d'annoncer la seconde venue du Messie, quitta les Jésuites, se mit à prêcher, et fit bientôt un grand nombre de prosélytes. Après une vie fort aventureuse, il abjura le Catholicisme à Montauban (1650), et fut pendant huit ans pasteur calviniste du temple de cette ville ; puis il passa à Genève, de là à Middelbourg. Il fut condamné pour hérésie par le synode de Dordrecht et se réfugia à Altona. Jl enseignait que le baptême ne doit être donné qu'à un âge avancé ; mêlant à ses erreurs une grande licence de mœurs, il prétendait que les actions les plus impures peuvent être sanctifiées en les rapportant à Dieu. Il composa un grand nombre d'écrits bizarres : le Héraut du grand roi Jésus, Amst., 1667, le Chant royal du roi Jésus, le Véritable exorcisme, etc.

LA BALUE (Jean), cardinal et ministre d'état sous Louis XI, né en 1421 dans le Poitou, d'une famille d'artisans, sut, par son caractère actif et intrigant, capter les bonnes grâces de Louis XI. Il fut fait évêque d'Évreux et d'Angers, aumônier du roi, intendant des finances, et eut pendant plusieurs années toute l'autorité d'un premier ministre. Il fit abolir la Pragmatique-Sanction, malgré l'opposition du Parlement et de l'Université, ce qui lui valut le chapeau de cardinal. Il entretint en outre avec les ducs de Berri et de Bourgogne, ennemis du roi, une correspondance secrète, dans laquelle il leur livrait les secrets de l'État. Ses lettres ayant été interceptées, Louis XI voulut lui faire son procès; mais le pape s'y opposa, alléguant qu'un cardinal ne pouvait être jugé par l'autorité séculière. Louis XI le fit toutefois arrêter (1469), et il le tint, dit-on, pendant 11 ans, enfermé dans une cage de fer, que La Balue lui-même avait inventée. Rendu en 1480 à la liberté, il se retira à Rome, où il fut comblé d'honneurs et fait évêque d'Albano; on osa même l'envoyer en France comme légat à latere (1484) ; mais il fut si mal accueilli qu'il se vit obligé de retourner en Italie; il y mourut en 1491.

LABAN, fils de Bathuel et petit-fils de Nachor, était frère de Rébecca et père de Lia et de Rachel. Il donna successivement l'une et l'autre en mariage à Jacob.

LABARBEN, Barbentum, vge des Bouches-du-Rhône, à 24 kil. N. O. d'Aix; 1625 hab. Anc. château fort. Les Romains y eurent de nombreuses villas, sur les bords de la Touloubre. Les Templiers y fondèrent un hospice et une église.

LABARRAQUE (A. Germain), pharmacien, né en 1777, à Oloron (B.-Pyrénées), m. en 1850, fut dans sa première jeunesse employé dans la pharmacie militaire, s'établit pharmacien dans la capitale en 1805, obtint le prix proposé en 1820 par la Société d'encouragement à celui qui trouverait le moyen d'assainir l'art du boyaudier, découvrit ce moyen dans l'emploi des chlorures de calcium et de sodium (liqueur de Labarraque), livra généreusement sa découverte au public, et en fit lui-même de nombreuses applications, notamment au curage des égouts, à l'assainissement des lieux infects, à l'embaumement des corps, au pansement des plaies, au traitement de maladies réputées contagieuses, typhus, fièvre jaune, choléra, morve, etc. L'Académie des sciences lui décerna un prix Montyon (1823); l'Académie de médecine et la Société de pharmacie l'admirent dans leur sein; il fut en outre décoré et appelé au conseil de salubrité. Labarraque a exposé ses procédés dans l’Art du boyaudier (1822), et dans une brochure sur l’Emploi des chlorures (1823).

LA BARRE (L. Fr. Joseph de), érudit, né à Tournai en 1688, m. en 1738, rédigea le Journal de Verdun depuis 1727, donna une édition estimée du Spicilegium de D'Achéry, 1723, et publia des Mémoires de Charles VI, 1730. Élu dès 1727 membre de l'Académie des inscriptions, il enrichit les mémoires de cette compagnie de savantes dissertations historiques.

LABARRE (J. F. LEFEBVRE, chevalier de), jeune étudiant, avait à peine 19 ans lorsqu'il fut condamné, en 1766, par le tribunal d'Abbeville, à être brûlé vif pour avoir mutilé un crucifix. Le parlement de Paris, voulant user d'indulgence, lui accorda d'être décapité avant d'être jeté sur le bûcher; le Dictionnaire philosophique de Voltaire, qu'on regardait comme la source de son impiété, fut brûlé avec son corps.

LABARRE (Éloi), architecte, né en 1764 à Ourscamps (Oise), mort en 1833, fit, sous Chalgrin, la restauration du Luxembourg, éleva la colonne rostrale de Boulogne, et fut chargé en 1813 de construire la Bourse de Paris. Il fut admis à l'Institut en 1816.