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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/215

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pagnes, de 1737 à 1783, se signala surtout à la bataille d’Ouessant (1778) et au combat de Fort-Royal (1779), captura en 1781 26 vaisseaux de l’escadre de G. Rodney, et fut nommé lieutenant général des armées navales.

LA MOTTE-SERVOLEX, ch.-l. de c. (Savoie), arr. de Chambéry ; 4000 hab. Jolie petite ville, située dans une plaine fertile.

LAMOURETTE (l’abbé), né en 1742 à Frévent (Pas-de-Calais), était vicaire général à Arras et s’était fait connaître par quelques écrits philosophiques lorsqu’éclata la Révolution de 1789. Lié avec Mirabeau, il fut nommé évêque constitutionnel de Rhône-et-Loire (Lyon) et élu en 1791 député à l’Assemblée législative. Il y porta un esprit de concorde et de paix qui se manifesta surtout après la journée du 20 juin 1792 : il y avait alors scission entre les membres de l’Assemblée ; Lamourette les exhorta à se réconcilier : persuadés par son discours ils s’embrassèrent les uns les autres ; mais cette réconciliation ne dura pas deux jours, et elle fut bientôt ridiculisée sous le nom de Baiser-Lamourette. Ce député, trop modéré pour ces temps, périt sur l’échafaud en 1794. Il a laissé plusieurs écrits religieux et philosophiques, entre autres des Prônes civiques, 1790-91.

LAMOUROUX (J. V. Félix), naturaliste, né en 1779 à Agen, mort en 1825, professa l’histoire naturelle à Caen, donna à cette ville de précieuses collections, et fournit de savants articles au Dictionnaire classique d’histoire naturelle. On lui doit : Dissertation sur plusieurs espèces de fucus, 1805 ; Essai sur les thalassophytes, 1813 ; Histoire des polypiers coralligènes, 1816 ; Exposition des genres de l’ordre des polypiers, 1821 ; Cours élem. de géographie physique, 1822, etc.

LAMPADOPHORIES, fêtes célébrées à Athènes et dans lesquelles les concurrents parcouraient en courant une distance de 6 stades, tenant à la main un flambeau ou une torche allumée : celui qui touchait le but sans qu’elle s’éteignit recevait un prix ; dans le cas contraire, il passait la torche à un autre et se retirait. Ces courses avaient lieu 3 fois par an : aux fêtes de Minerve, de Vulcain et de Prométhée.

LAMPEDOUSA, en lat. Lopadusa, île de la Méditerranée, près de la côte E. de l’État de Tunis ; 35 kil. de tour. Bon mouillage. Les îlots du Lampion et de Linosa en dépendent. Elle appartient au roy. d’Italie. Occupée quelque temps par les Anglais, cette île fut recouvrée par le roi de Naples en 1843. Elle sert auj. de lieu de déportation pour les condamnés politiques.

LAMPOURDAN ou LABOURD. V. LABOURD.

LAMPRIDE, Ælius Lampridius, historien latin qui vivait sous Dioclétien et Constance Chlore, a écrit les Vies de Commode, d’Héliogabale, d’Alexandre Sévère, etc. Ce qui reste de Lampride se trouve dans les Historiæ augustæ scriptores (Leyde, 1761), et a été trad. en franç. par de Moulines (Berlin, 1783), par Laas d’Aguen (dans la collection Panckouke, 2e sér., 1847), et par T. Baudement (dans la collection Nisard). Saumaise, Vossius et Fabricius croient que Lampride et Spartien ne sont qu’un seul et même personnage. Cet historien passe pour véridique, mais il manque de critique et de goût.

LAMPSAQUE, Lampsacus, auj. Tcherdak ou Lampsaki, v. de Mysie, sur la Propontide, à l’entrée de l’Hellespont, avait pour dieu national Priape, et était renommée par ses vins. Patrie du philosophe Anaximène, qui la sauva de la fureur d’Alexandre, et du géographe Straton.

LAMURE, ch.-l. de c. (Isère), à 38 kil. S. de Grenoble ; 3294 hab. Anthracite. Jadis v. forte.

LAMURE, ch.-l. de c. (Rhône), à 22 kil. N. O. de Villefranche ; 1215 hab.

LAN, nom des principales divisions territoriales de la Suède, signifie gouvernement ou préfecture.

LANARK, v. d’Écosse, ch.-l. du comté de Lanark, à 49 kil. O. d’Édimbourg, non loin des chutes de la Clyde ; 8000 hab. Elle était jadis fortifiée. Kennet III y tint le 1er parlement d’Écosse, en 978. — À 2 kil. S. se voit le village de New-Lanark, remarquable par ses filatures de coton, fondées et organisées par D. Dale (1784), et où Robert Owen fit depuis ses essais d’organisation sociale ; 2000 hab. - Le comté de L., dit aussi Clydesdale, c.-à-d. val de la Clyde, entre ceux d’Ayr et de Renfrew à l’O., de Dumbarton, Stirling, Édimbourg, Linlithgow au N., de Peebles à l’E., de Dumfries au S., a 88 kil. sur 53 et 430 000 hab. Outre Lanark, il renferme Glasgow, Hamilton et Douglas. Montagnes, vallées et plaines fertiles ; mines de houille. Industrie très-active.

LANCASTER ou LANCASTRE, Longevicum, v. d’Angleterre, ch.-l. du comté de Lancastre, à 384 kil. N. O. de Londres, et à l’emb. de la Lane, dans la mer d’Islande ; 25 000 hab. Église gothique, ancien château fort, construit pour Jean de Gand, et qui sert auj. de prison, hôtel de ville, bibliothèque. Industrie assez active (chapeaux, corderie, toile à voiles, chantiers de construction) ; commerce encore important, mais déchu depuis l’accroissement de Liverpool. Aux environs, canal de Lancastre. — Cette ville est fort ancienne ; elle était la résidence habituelle des ducs de Lancastre. Elle souffrit pendant la guerre des Deux-Roses ; mais elle s’est relevée depuis. — Le comté de Lancastre ou Lancashire, entre ceux de Cumberland et de Westmoreland au N., d’York à l’E., de Chester au S., et la mer d’Irlande à l’O., a 110 kil. sur 44 et 1 800 000 hab. Outre la v. de Lancaster, il renferme celles de Manchester, Liverpool, Preston, Bolton, Oldham, etc. Nombreuses rivières, deux lacs, sources thermales. Sol très-varié. Grains, légumes et pommes de terre ; mines de fer, plomb, cuivre, houille excellente, alun, etc. ; gros bétail, gibier. Industrie et commerce extrêmement actifs. Ce comté fut érigé en souveraineté indépendante par Édouard III pour son 3e fils, Jean de Gand. Il fut réuni à la couronne sous Édouard IV. Le titre de duc de Lancastre, créé pour Jean de Gand, appartient, depuis Henri IV, au souverain de l’Angleterre.

LANCASTER, nom commun à plusieurs v. des États-Unis, dont la principale est le ch.-l. d’un comté de même nom de la Pensylvanie, à 105 kil. O. de Philadelphie ; 15 000 hab. (la plupart Allemands) ; industrie et commerce ; banques, colléges, etc.

LANCASTER (détroit de BARROW-ET-), détroit du Grand-Océan boréal, unit la mer Polaire à la mer de Baffin, par 15° 16′ lat. N. et 86° 10′} long. O.

LANCASTER ou LANCASTRE (maison de), maison royale d’Angleterre, célèbre par sa rivalité avec la maison d’York, descendait d’Édouard III et portait dans son écu une Rose rouge. Édouard avait eu 4 fils : 1o Édouard, prince de Galles, qui mourut avant son père, en laissant un fils, Richard, qui régna sous le nom de Richard II (1377-99) : 2o Lionel, duc de Clarence, qui laissa une fille, Philippine, mariée au duc de Mortimer ; 3o Jean de Gand, duc de Lancastre ; 4o Edmond de Langley, duc d’York, chef de la maison d’York. Henri, fils de Jean de Gand, détrôna Richard II, et monta sur le trône à sa place, au préjudice de la 2e branche (1399). Il régna sous le nom de Henri IV, et transmit le trône à son fils Henri V et à son petit-fils Henri VI. Sous ce dernier, Richard d’York prétendit avoir des droits au trône en vertu de l’alliance contractée par son père, Richard d’York, avec Anne de Mortimer, arr.-p.-fille de Lionel, duc de Clarence, et légitime héritière du trône après la mort de Richard II. De là une guerre sanglante, dite la guerre des Deux-Roses (V. ce mot), par suite de laquelle la maison de Lancastre fut renversée (1461), et remplacée par la maison d’York, qui compta trois rois : Édouard IV, Édouard V et Richard III. Sous ce dernier une nouvelle révolution renversa la maison d’York (1485), et porta sur le trône Henri Tudor de Richemont, qui se rattachait aux Lancastre par les femmes, et qui régna sous le nom de Henri VII. Ce prince épousa l’héritière de la maison d’York, et, confondant ainsi en sa personne les droits des deux maisons, mit fin à la guerre civile.

LANCASTER (James), aventurier anglais, partit la