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avait aussi écrit un précieux traité de géographie intitulé : Periegesis, avec des dessins ou cartes. On n'a de lui que quelques fragments, publiés par Creuzer, dans ses Historicorum Græcorum antiquissimorum fragmenta, Heidelberg, 1806, par Klausen, Berlin, 1831, et reproduits dans les Historic. græc. fragm. de la collection Didot. — Un autre Hécatée, d'Abdère (colonie de Téos), qui vivait sous Alexandre et Ptolémée I, avait aussi écrit sur l'histoire et sur la géographie; on lui attribue une Histoire des Juifs. Il reste de lui quelques fragments, qui ont été publiés par P. Zornius, Altona, 1730, et qui se trouvent aussi dans la collect. Didot.

HÉCATOMBÉON, le 1er mois de l'année civile des Athéniens, était ainsi nommé des fêtes Hécatombées qu'on célébrait alors en l'honneur d'Apollon, et dans lesquelles on immolait une hécatombe au dieu. Il répondait à juillet et août.

HÉCATOMPYLOS (c.-à-d. la Ville aux cent portes), un des noms de la Thèbes d’Égypte. V. THÈBES. — Ville d'Hyrcanie, auj. Damghan, à l'E. des Portes Caspiennes, devint la capitale des Parthes.

HÉCATONNÈSE, auj. Musconisi, île grecque, sur la côte O. de l'Éolie, à l'E. de l'île de Lesbos.

HECHINGEN, v. des États prussiens, anc. capit. de la principauté de Hohenzollern-Hechingen, à 50 kil. S. O. de Stuttgard et au pied du mont Zollern; 3600 h. Source sulfureuse. Château où résidait le prince; gymnase. Réunie à la Prusse en 1850.

HÉCLA, volcan d'Islande, sur la côte S. O., à 40 k. S. E. de Skalholt; 3 cimes principales : la plus haute a 1557m. On connaît 22 éruptions de ce volcan depuis l'an 1004: les dernières sont de 1766 et 1845.

HECQUET (Phil.), médecin, né en 1661 à Abbeville, m. en 1737, exerça d'abord à Reims, se retira en 1688 à Port-Royal-des-Champs pour se livrer à des exercices de dévotion, sans cesser toutefois de soulager les malades, se fit recevoir médecin de la Faculté de Paris en 1697, et devint docteur-régent, puis doyen de la Faculté (1712). Il exerçait sa profession avec le plus noble désintéressement, et visitait les pauvres de préférence aux riches. Il était grand partisan de la saignée; on croit que c'est lui qui est désigné dans Gil-Blas sous le nom de docteur Sangrado. Ses principaux ouvrages sont : Traité de la saignée, 1707; Traité des dispenses de carême, 1709; de la Digestion et des maladies de l'estomac, 1712; Novus medicinæ conspectus, 1722 ; la Médecine théologique, ou la Médecine telle qu'elle se fait voir sortie des mains de Dieu, 1733; le Brigandage de la Médecine, 1733; la Médecine naturelle, 1738; la Médecine, la Chirurgie, et la Pharmacie des pauvres, 1740-42. On lui doit aussi le Naturalisme des Convulsions, 1733, où il prouve que les convulsions qu'éprouvaient les Jansénistes au tombeau du diacre Pâris n'avaient rien de surnaturel.

HECTOR, le plus brave des Troyens, fils de Priam et d'Hécube, époux d'Andromaque. Pendant le siège de Troie, il soutint avec gloire plusieurs combats contre les plus redoutables guerriers grecs, Ajax, Diomède, etc., et tua un grand nombre de leurs meilleurs capitaines, entre autres Patrocle, ami d'Achille; mais il périt lui-même sous les coups d'Achille, qui sortit de son inaction pour venger la mort de son ami. Achille vainqueur attacha son cadavre à son char et le traîna trois fois autour des murs de Troie; cependant il consentit à rendre ses restes à Priam, qui était venu l'implorer. Hector laissait un fils, Astyanax, qui fut mis à mort après le siége. Luce de Lancival a fait une tragédie d’Hector.

HÉCUBE, épouse de Priam, roi des Troyens, eut de ce prince 19 enfants, entre autres Hector, Pâris, Hélénus, Polyxène, Cassandre, Polydore. Étant enceinte de Pâris, elle songea qu'elle portait un flambeau qui allait embraser l'Europe et l'Asie. Pendant la guerre de Troie, elle perdit presque tous ses enfants, et vit massacrer sous ses yeux Polyxène, sa fille, et Astyanax, son petit-fils. Après le siége, elle devint l'esclave d'Ulysse; conduite en Thrace chez le roi Polymnestor, à qui Priam avait confié le plus jeune de ses enfants, Polydore, et qui l'avait fait lâchement périr, elle punit ce traître en lui crevant les yeux et en mettant à mort ses deux enfants. Elle fut, dit la Fable, changée en chienne. Euripide a fait d’Hécube l'héroïne d'une de ses plus belles tragédies.

HÉDÉ, ch.-l. de cant. (Ille-et-Vilaine), à 22 kil. N. O. de Rennes, près d'un étang; 1000 hab. Forteresse jadis importante.

HÉDELIN, abbé d'Aubignac V. AUBIGNAG.

HEDERICH (Benj.), philologue, né en 1675 à Geithen en Misnie, mort en 1748, était recteur du gymnase de Hayn, petite ville de Saxe, voisine de Dresde. Il a composé plusieurs lexiques classiques, entre autres un Dictionnaire mythologique et un Lexicon manuale græcum, Leipsick, 1722, qui a longtemps joui de la vogue, et qui a été réimprimé en 1766 par J. A. Ernesti, en 1827 par Fr. Passow, etc.

HEDJAZ, contrée de l'Arabie, une des cinq grandes divisions de cette péninsule, est bornée au N. par le désert de Syrie, à l'E. par le Nedjed, au S. par l'Yémen, à l'O. par la mer Rouge et au N. O. par l’Égypte; il a 1500 kil. environ du N. E. au S.E., et 270 de l'E. à l'O. Dans la division vulgaire de l'Arabie, l'Hedjaz est compris, au N. O., dans l'Arabie-Pétrée et au N. E., dans l'Arabie-Déserte. Ses principales villes sont : dans l'intérieur, la Mecque et Médine (les deux villes saintes), Thaïef, Abou-Arich; sur la côte, Djeddah, port de la Mecque, Djedan, Rabagh, Jambo, Tor. L'Hedjaz est moins fertile que l'Yémen; il est montagneux, surtout au N. O., où s'élèvent les monts Horeb et Sinaï. On n'y trouve point de rivières, mais seulement quelques sources et des puits, qui se dessèchent pendant l'été. Néanmoins le sol est cultivé sur les côtes; on y recueille surtout du baume, de la myrrhe et de l'encens. Les chevaux de l'Hedjaz sont les meilleurs de l'Arabie. La population se compose partie d'Arabes sédentaires, partie d'Arabes nomades ou Bédouins : on y trouve aussi des Banians, des Turcs et des Abyssins. — L'histoire de l'Hedjaz remonte à une très-haute antiquité : c'est dans ce pays qu'habitaient les Amalécites, les Édomites ou Iduméens, les Madianites, les Nabathéens. Les traditions attribuent la fondation de la Mecque, capitale de ce pays, à Djorhan, dont la fille aurait épousé Ismaël, fils d'Abraham et d'Agar; Kidar, 2e fils d'Ismaël, lui succéda dans la possession de la Mecque. Leurs descendants continuèrent à régner pendant 27 générations jusqu'à Abd'al-Motalleb et Abou-Taleb, l'aïeul et l'oncle de Mahomet. Après Mahomet, l'Hedjaz fut la résidence des trois premiers califes, et, depuis, ce pays a toujours été gouverné par des chérifs descendants d'Ali : aussi se souleva-t-il souvent contre la domination des Ommiades et contre celle des Abassides, qu'ils regardaient comme ayant usurpé le califat. Le premier chérif, Ismaël-ben-Yousouf, entra dans la Mecque en 865. En 931 ses descendants furent chassés par les Carmathes, qui mirent à leur place les Beni-Mouça, autre branche des Alides. A ceux-ci succédèrent en 1061 les Hachémides, en 1202 les Katadahides, qui gardèrent le pouvoir près de 600 ans. En 1802 les Wahabites s'emparèrent de la Mecque; mais en 1818 le pacha d’Égypte, Méhémet-Ali, les en chassa; il donna la titre de chérif à un membre de la famille des Bouménides, Yahia, dont la famille est encore auj. en possession du chérifat. Les chérifs ont toujours été tributaires des puissances voisines, notamment de la Turquie et de l’Égypte. Le Hedjaz est la seule partie de l'Arabie qui appartienne à l'Empire ottoman.

HEDWIG (Jean), médecin et botaniste, né en 1730 à Cronstadt (Transylvanie), mort en 1799, pratiqua son art à Chemnitz (Saxe), et vint en 1781 s'établir à Leipsick, où il fut nommé professeur et intendant du Jardin des Plantes. On a de lui : Fundamenta historiæ natura lis muscorum frondosorum, Leipsick, 1782-83; Theoria generationis et fructifi-