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giaque; ses vers sont pleins de grâce et empreints d'une mélancolie dont la source était dans une passion trompée. Outre ses Idylles, on a de lui un poëme des Saisons, un Voyage aux Antilles et des romans pastoraux. Campenon, son neveu, a réuni ses Œuvres en 3 v. in-8, 1798.

LÉONARD ARÉTIN. V. BRUNI.

LÉONARD DE PISE. V. FIBONACCI.

LÉONARD DE PISTOIE. V. PISTOIE.

LÉONARD DE VINCI. V. VINCI.

LÉONAT, Leonatus, un des généraux d'Alexandre le Grand, obtint en partage, après la mort de ce prince, la Petite-Phrygie et les côtes de l'Hellespont, marcha au secours d'Antipater lors de la guerre Lamiaque; mais fut battu par les Athéniens avant d'entrer en Thessalie, et périt dans le combat, 322 av. J.-C.

LÉONCE, patrice d'Orient, se fit proclamer empereur sous le règne de Zénon en 485, et fut mis à mort trois ans après par Théodoric, envoyé contre lui par l'empereur. — Un autre Léonce usurpa en 695 le trône de Constantinople, sous Justinien II; mais il fut 3 ans après détrôné lui-même par ses soldats qui proclamèrent Absimare; jeté en prison, il eut le nez coupé. Justinien II, remonté sur le trône en 705, le fit mettre à mort.

LEONICENUS (Omnibonus), en italien Ognibene, grammairien, né en 1420 à Lonigo (Leonicum), près de Vicence, m. vers 1500, étudia sous Victorin de Feltre, puis sous Emmanuel Chrysoloras, et dirigea l'imprimerie de Nic. Jenson à Venise. On a de lui : De octo partibus orationis; De versu heroïco: Tractatus ad scandendum (réunis sous le titre de Grammatices rudimenta, Vicence, 1506); des éditions de Lucain, de Valère Maxime, de divers ouvrages de Cicéron, etc. — Un autre Leonicenus, aussi natif de Lonigo, se distingua comme médecin, et vécut 96 ans, 1428-1523. Il a relevé les erreurs de Pline le naturaliste et a donné la 1re traduction latine de Galien.

LÉONIDAS I, roi de Sparte, 491-480 av. J.-C., de la race des Agides. Lors de l'invasion de Xerxès en Grèce, il défendit avec environ 4000 hommes le défilé des Thermopyles, qui était la clef de la Grèce; il avait déjà tué près de 20 000 Perses, lorsqu'un traître enseigna aux ennemis le moyen de tourner le défilé. Alors il renvoya la plus grande partie de ses troupes, et, ne gardant auprès de lui que 300 Spartiates, avec quelques Thespiens et Thébains, tous déterminés à mourir, il pénétra avec eux dans le camp des Perses et en fit un grand carnage; mais, accablés par le nombre, ils périrent tous égorgés. Ses ossements furent dans la suite transportés à Sparte, où un tombeau magnifique lui fut érigé; en outre, un temple fut élevé à ses trois cents compagnons. David a fait un beau tableau de Léonidas aux Thermopyles.

LÉONIDAS II, roi de Sparte, 257-238 av. J.-C., de la race des Agides, s'opposa aux projets d'Agis III qui voulait rétablir la législation de Lycurgue. Il fut en conséquence banni, et remplacé par Cléombrote (243-239), mais il parvint à remonter sur le trône et fit condamner Agis à mort.

LEONIUS, poëte latin du XIIe siècle, était, à ce qu'on croit, chanoine dans l'abbaye bénédictine de St-Victor à Paris. Il a mis en vers rimes l’Histoire de l'ancien et du nouveau Testament (resté ms.). On l'a regardé, mais à tort, comme l'inventeur des vers léonins : ces vers étaient en vogue dès le VIIe siècle.

LEONTIUM ou LEONTINI, auj. Lentini, v. de Sicile, au N. de Syracuse, était une colonie naxienne, et fut fondée vers 650 av. J.-C. Elle disputa longtemps la prééminence à Syracuse. Patrie de Gorgias.

LEONTIUM, courtisane athénienne, fut disciple, ou, selon d'autres, maîtresse d’Épicure. Elle inspira une vive passion au poëte Hermésianax, qui donna le nom de Leontium au recueil de ses élégies. Elle écrivait elle-même avec élégance : Cicéron mentionne un livre qu'elle avait dirigé contre Théophraste.

LEOPARDI (le comte Giacomo), écrivain italien, né en 1798 à Recanati (Ancône), mort en 1837, débuta par des travaux philologiques (édition de la Vie de Plotin, traduction de Fronton, dissertations sur Dion Chrysostôme, Denys d'Halicarnasse, Eusèbe, etc. Il prit rang dès 1818 parmi les meilleurs poëtes lyriques par ses Canzoni patriotiques, et se distingua aussi comme prosateur par des écrits qui sont empreints d'un certain esprit philosophique, mais où l'on regrette de trouver des sentiments désespérants. L'excès du travail, joint à une constitution maladive, abrégea sa vie. Ses Œuvres complètes (vers et prose) ont été publiées à Florence par A. Ranieri, en 1845, 2 vol. in-8; sa Correspondance, par P. Viani, 1856.

LÉOPOL, v. de Galicie. V. LEMBERG.

LÉOPOLD (S.), le Pieux, margrave d'Autriche, 1096-1136, fut en concurrence avec Lothaire pour l'empire, et lui céda ses droits pour éviter la guerre. Il adoucit les mœurs de son peuple et fonda plusieurs monastères. On le fête le 15 nov.

LÉOPOLD II, le Glorieux, duc d'Autriche, de 1308 à 1326, 3e fils d'Albert I, tenta vainement de réduire les Suisses et fut vaincu à Morgarten (1315). Il combattit les prétentions de Louis de Bavière à l'empire, et le força à partager le trône impérial avec Frédéric d'Autriche (Frédéric III), son frère.

LÉOPOLD III, le Preux, duc d'Autriche de 1350 à 1386, 3e fils et successeur d'Albert le Sage, eut la Souabe à la mort de son père, gouverna le Tyrol avec son frère Albert III, puis se fit céder ce pays, ainsi que la Styrie et la Carinthie, tenta vainement d'unir son fils Guillaume à Hedwige, héritière de Pologne, et fut tué à la bataille de Sempach contre les Suisses.

LÉOPOLD, duc de Lorraine, hérita en 1690 des droits de son père Charles IV, qui avait été chassé de ses États par Louis XIV; fut remis en possession de son duché à la paix de Ryswyk, 1697; vécut en paix avec tous ses voisins, et mourut en 1729. Il avait trouvé la Lorraine ruinée et dépeuplée : il la repeupla, l'enrichit, et ne s'occupa que du bonheur de ses sujets. Son fils, le duc François III, épousa Marie-Thérèse, et devint empereur sous le nom de François I.

LÉOPOLD I, empereur d'Allemagne, né en 1640, mort en 1705, succéda à son père Ferdinand III en 1658, et eut presque aussitôt à repousser une invasion des Turcs en Hongrie : Montécuculli, son général, les vainquit à la célèbre journée de St-Gothard (1664). En 1674, Léopold eut à soutenir une guerre contre Louis XIV, qui avait envahi le Palatinat : il fut contraint d'accepter la paix de Nimègue (1679). En 16S4, il forma contre la France, avec l'Espagne, la Bavière et la Saxe, la fameuse ligue d'Augsbourg : il ne fut guère plus heureux cette fois, perdit l'Alsace, et signa le traité de Ryswyk (1697). Pendant ce temps, la Hongrie, irritée, par des mesures tyranniques, s'était révoltée sous, la conduite de Tékéli, et les Turcs s'étaient avancés jusqu'à Vienne (1683). Cette ville ne fut sauvée que-par Jean Sobieski, roi de Pologne, qui battit le grand visir Kara Mustapha, et le contraignit à abandonner précipitamment l'Autriche. Le duc de Lorraine, Louis de Bade, et le prince Eugène achevèrent de chasser les Turcs, et la paix fut conclue à Carlowitz (1699). La Hongrie, qui s'était révoltée, fut aussi soumise. A la mort de Charles II, roi d'Espagne, Léopold voulut placer sur le trône de ce pays son fils (depuis Charles VI), et s'allia dans ce but en 1700 avec l'Angleterre et la Hollande contre Louis XIV, qui portait au trône son petit-fils (Philippe V) : les commencements de cette guerre, dite Guerre de la succession d'Espagne, furent heureux pour lui; mais il ne put en voir la fin.

LÉOPOLD II, empereur d'Allemagne, 2e fils de François I et de Marie-Thérèse, né en 1747, mort en 1792, régna d'abord comme grand-duc en Toscane (1765-90), et se montra favorable aux idées libérales. A la mort de son frère aîné, Joseph II, il lui succéda sur le trône impérial. Il trouva l'empire dans une situation critique : une grande fermentation régnait en Hongrie; la Bohême et la Basse-Autriche faisaient de vives représentations sur l'établissement de nouveaux