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quier d’Édimbourg, puis contrôleur des taxes en Écosse. On lui doit plusieurs compositions pleines de grâce et de délicatesse, entre autres, l’Homme sentimental (The Man of feeling), nouvelle, 1778 ; l’Homme du monde, qui fait suite à l’Homme sentimental; Julia de Roubigné, roman en forme de lettres. Il publia deux journaux dans le genre du Spectateur qui eurent un grand succès : le Miroir et l’Oisif (the Lounger). Il s’essaya aussi, mais avec moins de bonheur, dans le genre dramatique. H. Mackenzie donna lui-même une édit. de ses Œuvres, 8 vol. in-8, Édimb., 1808.

MACKENZIE (Alex.), voyageur anglais, né vers 1760, alla de bonne heure au Canada pour y faire le commerce des pelleteries, découvrit dans ses excursions le fleuve qui a conservé son nom (1789), entreprit le premier, en 1792, de traverser l'Amérique septentrionale dans toute sa largeur, réussit à exécuter ce hardi projet : il parvint en juillet 1793 sur les côtes du Grand Océan, par 52° 21' lat. N. La relation de son voyage fut publiée à Londres en 1801, et trad. en français dès 1802, par Castéra, Paris, 3 vol. in-8.

MACKINTOSH (sir James), écrivain écossais, né à Dores (Inverness) en 1765, m. en 1832, étudia d'abord la médecine, puis les lois, prit la défense de la Révolution française contre les attaques de Burke dans un livre intitulé: Vindiciæ gallicanæ (1791), qui eut un grand succès et lui valut l'amitié de Fox; puis se produisit au barreau où il eut à plaider une cause célèbre, celle de Peltier, poursuivi pour un libelle contre le 1er consul (Bonaparte); fut envoyé en 1804 aux Indes avec le titre de juge au tribunal de Bombay; revint en Angleterre en 1811, entra au Parlement l'année suivante et fut un des promoteurs de la Réforme parlementaire. On a de lui : une Histoire de la révolution de 1688; une Hist. d'Angleterre; des Mélanges philosophiques, trad. par L. Simon; un Essai sur les progrès de la philosophie morale (trad. par Poret, Paris, 1836) : dans ce dernier ouvrage, il rapporte l'approbation morale, non à un jugement de la raison, mais à un simple sentiment, à une émotion toute spéciale.

MAC-LAURIN (Colin), mathématicien écossais, né en 1698, à Kilmoddan près d'Inverary, m. en 1746, obtint dès 1717 la chaire de mathématiques au collége Maréchal, à Aberdeen, et fut plus tard adjoint à Gregory dans l'Université d’Édimbourg. Il publia à 22 ans un traité sur les courbes, qui étonna Newton lui-même; il partagea en 1740, avec Daniel Bernouilli et Euler, le prix proposé par l'Académie des sciences de Paris pour un mémoire sur le flux et le reflux de la mer. Il a laissé, entre autres ouvrages, Geometria organica, Londres, 1720; Traité des fluxions (en anglais), 1742, trad. par le P. Pézenas, 1749; Traité d'algèbre, trad. par Lecozic, 1753; Découvertes philosophiques de Newton, 1748, trad. par Lavirotte, 1749.

MACLOU ou MALO (S.), né au pays de Galles, dans la vallée de Lian-Carvan, à la fin du Ve siècle, vint vers l'an 520 prêcher la foi dans l'Armorique (Bretagne), et se fixa près de la ville nommée à cette époque Aleth, et qui depuis reçut, en souvenir de lui, le nom de St-Malo. Après avoir éprouvé quelques persécutions de la part du roi Hoël, il fut élu en 541 évêque d'Aleth. Il se démit dans la suite de ses fonctions pastorales pour aller faire de nouvelles conversions, et mourut à Saintes en 565. D'autres le font vivre plus tard et placent sa mort en 612 ou 627. On le fête le 17 nov. De nombreuses églises lui sont consacrées.

MÂCON, Matisco, ch.-l. du dép. de Saône-et-Loire, sur la r. dr. de la Saône, à 401 kil. S. E. de Paris (411 par ch. de fer), à 67 kil. N. de Lyon; 18 006 h. Tribunaux de 1re inst. et de commerce, lycée, école normale primaire, école de dessin et d'horlogerie, bibliothèque; société des sciences, arts, lettres et agriculture. Ancien palais épiscopal (Maçon avait jadis un évêché), église de St-Vincent, hôtel de ville, Hôtel-Dieu;beau quai, pont sur la Saône, fort ancien, qu'on attribue, mais à tort, à J. César, restes d'un arc de triomphe. Fabriques d'étoffes de laine et de velours, d'horlogerie, de quincaillerie. Grand commerce de vins de Mâcon, Thorins, Pouilly et autres; raisiné dit de Cotignac, etc. Patrie de Seneçay, Dombey, Lamartine. — Ville fort ancienne, qui existait du temps de César, et appartenait aux Éduens; souvent ravagée par les Barbares, notamment par Attila, et conquise par les Bourguignons. Réunie à l'empire de Charlemagne, puis au roy. d'Arles (877), elle eut des princes particuliers à partir du Xe siècle. Alix, héritière du comté, épousa Robert de Dreux, qui le vendit à S. Louis en 1238. En 1435, Charles VII céda le comté à Philippe le Bon, duc de Bourgogne; mais Louis XI le réunit à la couronne après la mort de Charles le Téméraire (1477). Mâcon fut dès le Ve siècle le siége d'un évêché, auj. supprimé; il s'y tint 2 conciles au VIe siècle. Le Calvinisme y pénétra en 1559; aussi eut-elle à souffrir pendant les guerres de religion : enlevée par surprise par les Catholiques en 1562, elle fut reprise en 1567 par les Protestants, qui en furent chassés la même année. Le 9 mars 1814 un combat s'y livra entre les Français et les alliés.

MÂCON (Comté de) ou MÂCONNAIS, un des 4 comtés annexes du duché de Bourgogne, entre le Châlonnais au N., la Bresse à l'E., le Lyonnais au S., le Brionnais et le Charolais à l'O, Places principales : Mâcon, St-Gengoux, Tournas, Cluny. Il forme auj. l'arrond, de Mâcon dans le dép. de Saône-et-Loire.

MACORABA, nom latinisé de LA MECQUE.

MACOUBA (LE), v. de la Martinique, sur la côte N. à 20 kil. N. de St-Pierre; 2250 hab. Sucre, cacao, café, tabac fort renommés.

MAÇOUD. V. MAS'OUD.

MACPHERSON (James), écrivain, né en 1738 en Écosse, dans le comté d'Inverness, m. en 1796, publia en 1760 quelques Poésies d'Ossian, ancien barde écossais, traduites de l’ancienne langue gaélique et compléta cette publication en 1762 par le poëme de Fingal, en 1763 par celui de Témora. Ces poésies eurent un succès prodigieux et passèrent aussitôt dans toutes les langues de l'Europe; mais il s'éleva une vive controverse sur leur authenticité. Il paraît que l'existence de poésies gaéliques est incontestable; Macpherson n'eut d'autre tort que de paraphraser l'original, d'en adoucir quelquefois la rudesse, et de remplir les lacunes par des passages de son invention. Pour lever tous les doutes, il légua à H. Mackensie la somme nécessaire pour publier le texte original d'Ossian (V. ce nom). Macpherson a aussi composé une traduction de l’Iliade, espèce de paraphrase qui a eu peu de succès, une Introduction à l'Histoire de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, et une Histoire de la Grande-Bretagne, depuis la Restauration jusqu'à l'avénement de la maison de Hanovre, ouvrages estimés, mais écrits au point de vue des tories. Il avait été nommé en 1764 secrétaire du gouverneur de la Floride orientale. En 1780 il fut élu député à la Chambre des Communes, mais il y garda presque constamment le silence.

MACQUARIE, riv. de l'Australie (Nouv.-Galles mérid.), formée de la réunion du Fish-River et du Campbell's-River, par 147° 15' long. E., 33° 30' lat. S., sort des Montagnes Bleues et se perd dans des marais au centre du continent. On lui donne 1100 kil.

MACQUER (P. Joseph), chimiste, né a Paris en 1718, m. en 1784, était professeur de pharmacie à Paris, et membre de l'Académie des sciences. Il fit des découvertes importantes en chimie, mais il refusa de se rallier aux doctrines nouvelles de la science et combattit Lavoisier. Il a laissé plusieurs ouvrages qui ont été longtemps classiques. Les principaux sont : Éléments de chimie théorique et pratique, Paris, 1756, vol. in-12; Dictionnaire de chimie, 1778, 2 vol. in-4. Macquer a rédigé dans le Journal des Savants, de 1768 à 1776, tout ce qui concerne les sciences naturelles. C'est lui qui introduisit à Sèvres, en 1768, la fabrication de la porcelaine de Saxe.

MACRA, auj. la Magra, petite riv. d'Italie, formait la limite entre la Ligurie et l'Étrurie. V. MAGRA.