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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/346

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à Paris en 1808, morte à Londres en 1836, était fille de Manuel Garcia. Elle débuta en 1855 à l’Opéra italien de Londres, et fut accueillie par des applaudissements unanimes. Elle suivit son père à Mexico, puis à New-York, où elle épousa en 1826 un banquier nommé Malibran, qui ne tarda pas à faire faillite et dont elle fut obligée lie se séparer dès l’année suivante; vint en 1828 à Paris où elle se fit entendre successivement à l’Opéra et au Théâtre italien et où elle obtint un triomphe éclatant; elle excita le même enthousiasme à Naples, à Milan, à Venise, à Florence, etc. Elle venait de se remarier avec le violoniste Bériot et se trouvait à Manchester lorsque, à la suite d’une chute de cheval, elle fut emportée par une fièvre nerveuse. Mme Malibran réunissait les deux voix de soprano et de contralto et excellait autant comme tragédienne que comme cantatrice. Ses plus beaux triomphes étaient dans le Barbier de Séville, Otello, Tancrède, la Cenerentola, Sémiramis, la Gazza ladra, et Don Juan. — Sa sœur cadette, Pauline Garcia (Mme Viardot), est encore auj. une de nos cantatrices les plus distinguées : elle excelle surtout dans la tragédie lyrique (Orphée, Alceste, etc.)

MALICORNE, ch.-l. de cant. (Sarthe), à 13 kil. N. de La Flèche, sur la r. g. de la Sarthe; 1500 h.

MALINES, Mechlinia ou Malinæ au moyen âge, Mechelen en flamand, v. de Belgique (Anvers), sur la Dendre et la Dyle, à 20 kil. N. E. de Bruxelles; 25 000 h. Archevêché, érigé en 1559 et dont le titulaire est le primat de Belgique; académie de peinture et de dessin, fondée en 1771; université catholique, séminaires, école normale primaire; riche bibliothèque, jardin botanique; arsenal. Malines est le point central des chemins de fer de la Belgique. Cathédrale magnifique (l'église gothique de St-Rombaud), commencée en 1220, achevée en 1487, ornée de précieux tableaux, et dont la tour est haute de 97m; vaste hospice, dit le Béguinage. Fabriques de dentelles, les plus belles qui soient connues et qui s'exportent par toute l'Europe; toiles, lainages, couvertures, chapeaux, aiguilles, etc.; fonderie de canons. Grand commerce d'huiles et autres objets de ses fabriques. — Fondée au VIe siècle; détruite par les Normands en 884, reconstruite en 897 et fortifiée en 930. Elle souffrit de plusieurs incendies (notamment en 1546 par l'explosion d'un magasin à poudre), ainsi que de la peste. Saccagée par les Espagnols en 1572, par le prince d'Orange en 1578, par les Anglais en 1580; souvent prise par les Français aux XVIIe et XVIIIe siècles. Elle fut ch.-l. d'arr. dans le dép. des Deux-Nèthes jusqu'en 1814. Cette ville eut jadis un parlement et une commanderie teutonique. — Une ligue contre la France fut signée à Malines en 1513 entre le pape, l'empereur Maximilien Ier, le roi d'Angleterre Henri VIII, et Ferdinand le Catholique.

MALINES (seigneurie de), petite principauté qui se composait de la ville de Malines et du territoire environnant, existait dès le VIIIe siècle, et fut donnée en 754 par Pépin le Bref au comte Adon, son parent. Cette seigneurie fut conférée par Charles le Chauve à l'évêché de Liége, passa ensuite à diverses maisons, appartint en commun aux deux maisons de Brabant et de Flandre à partir du milieu du XIVe s., et finit par être possédée tout entière par Marguerite de Brabant, femme de Louis II de Mâle, comte, de Flandre. Le mariage de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, avec Marguerite, fille de Louis II, la fit fit entrer dans la maison de Bourgogne (1384). Elle a depuis suivi les destinées de cette maison.

MALLE ou MALL, mallum, nom donné tantôt aux grandes assemblées des Francs, tantôt aux cours ou assemblées locales devant lesquelles étaient portés les procès les plus importants. V. CHAMPS de mai.

MALLET (David), dont le vrai nom était Malloch, écrivain anglais, né en 1700, mort en 1765, fit l'éducation des fils du duc de Montrose qu'il accompagna sur le continent; puis devint sous-secrétaire du prince de Galles, père de George III. On a de lui des pièces de théâtre, des Poésies, parmi lesquelles on remarque des ballades, écrites avec simplicité et avec charme, une Vie de Bacon (mise en tête de l'édition de ce philosophe de 1740, et trad. en français, 1755). Ses Œuvres poétiques ont été recueillies en 3 vol. in-12, Londres, 1769, et trad. par Lécuy, 1798. Il était lié avec Bolingbroke et fut l'éditeur de ses œuvres.

MALLET (Edm.), littérateur français, né à Melun en 1713, mort à Paris en 1755, professa la théologie au collége de Navarre. On a de lui : Essai sur l'étude des belles-lettres, 1747; Principes pour la lecture des poëtes, 1745; Essai sur les bienséances oratoires, et Principes pour la lecture des orateurs, 1753, ouvrages où les préceptes sont appuyés d'exemples bien choisis. Il a traduit l’Histoire des guerres civiles de France de Davila, 1757, et a donné de bons articles de théologie et de littérature à l’Encyclopédie.

MALLET (Paul Henri), historien genevois, né en 1730, mort en 1807, enseigna les belles-lettres à Copenhague et l'histoire à Genève; puis fut résident de la Hesse-Cassel près les républiques de Genève et Berne. Il a laissé des ouvrages historiques estimés : Histoire du Danemark, 1788, 8 vol. in-12 ; — de la Suède, 1756; — des Suisses, 1803; — de la Hesse; — du Brunswick; — de la Ligue hanséatique, 1806 ; et des Mémoires sur la littérature du Nord, 1759-60. Il était associé de l'Académie des inscriptions.

MALLET-DUPAN (Jacques), publiciste, parent du préc., né à Genève en 1749, mort à Londres en 1800, obtint par la protection de Voltaire une chaire de littérature dans la Hesse-Cassel; vint en 1782 à Paris où il rédigea divers journaux politiques qui eurent du succès, surtout le Mercure historique et politique de Genève, 1783-92; se vit forcé de quitter la France en 1792 à cause de son attachement aux doctrines monarchiques, se retira à Genève, d'où il correspondit dans l'intérêt de la cause royaliste avec plusieurs cours de l'Europe; puis se fixa en Angleterre, où il publia le Mercure britannique (1799). On a de lui : des Considérations sur la Révolution française, 1793, des Mémoires et une Correspondance pour servir à l'histoire de la Révolution, qui ont été publiés à Paris en 1851, par M. Sayous.

MALLET (le général). V. MALET.

MALLEVILLE (Claude de), un des premiers membres de l'Académie française, né à Paris en 1597, m. en 1647, fut longtemps secrétaire de Bassompierre, puis acheta une charge de secrétaire du roi. Il cultiva avec succès le genre de poésie qui était en vogue de son temps, sonnets, stances, rondeaux, épigrammes, etc.; il faisait le vers facilement, mais avec trop de négligence. On a retenu son sonnet sur la Belle matineuse, où il vainquit Voiture. Ses poésies ont été recueillies en 1649, in-4. — V. MALEVILLE.

MALLICOLO, île du Grand-Océan Équinoxial, l'une des Nouv.-Hébrides, par 15° 50'-15° 36' lat. S., et 164° 47'-165° 26' long. E.; 90 kil. sur 35. Habitants sauvages et d'une laideur excessive. Visitée par Bougainville et par Cook. V. VANIKORO.

MALLIENS, un des anc. peuples de l'Inde, habitait sur les bords de l'Hydraote, dans le Moultan actuel. Alexandre faillit périr au siége de leur capitale.

MALLIUS (C.), un des complices de Catilina, leva pour ce conspirateur une armée en Étrurie, et commanda l'aile gauche à la bataille de Pistoia où périrent Catilina et presque tous ses partisans, 61 av. J.-C.

MALMAISON (La), Mala Domus, château et terre dépendant de la commune de Rueil (Seine-et-Oise), à 8 kil. N. E. de Versailles. C'était la résidence favorite de l'impératrice Joséphine : c'est là qu'elle se retira après son divorce et qu'elle mourut en 1814.

MALMÉDY, Malmundarium, v. des États prussiens (Prov. Rhénane), ch.-l. de carde, sur la Warge, dans la régence et à 37 kil. S. d'Aix-la-Chapelle; 5000 hab. Anc. abbaye de Bénédictins. Drap, dentelles noires, savon, filatures de coton, tanneries. — Réunie à la France en 1801, elle fut jusqu'en 1815 ch.-l. d'arr. dans le dép. de l'Ourthe.