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petits ports. Climat très-chaud et malsain dans quelques parties ; fréquentes invasions de la fièvre jaune. Plusieurs sources minérales, mais point de mines. Les bois occupent la plus grande partie de l'intérieur de l'île ; on ne cultive guère que les côtes. L'île produit en grande quantité du sucre, du rhum, du café fort estimé (dont la culture ne date que de 1723), du cacao, du coton, du tabac dit macouba, etc. La Martinique est sujette aux tremblements de terre ; les plus funestes ont été, depuis un siècle, ceux de 1776, 79, 80, 88, 1813, 17, 23 et 39. — Découverte par Christophe Colomb en 1493. Occupée au nom de la France en 1635 par L'Olive et Duplessis ; colonisée un mois après par D'Énambuc, gouverneur de St-Christophe. Les Hollandais l'attaquèrent vainement en 1674 ; les Anglais la prirent en 1762, 1802 et 1809 ; mais ils l'ont toujours rendue à la France. Les esclaves ont été affranchis en 1848. Un évêché y a été créé en 1850.

MARTINISTES, disciples de Martinez Pasqualis.

MARTIUS. V. le surnom qui suit ce nom.

MARTOS, Tucci, Augusta Gemella, v. d'Espagne (Jaën), à 17 kil. S. O. de Jaën, sur une montagne ; 12 800 hab. Anc. évêché. Colonie romaine sous Auguste ; inscriptions et antiquités romaines. Ferdinand III la prit sur les Maures en 1225 et la donna aux chevaliers de Calatrava.

MARTYN (John), botaniste anglais, né à Londres en 1699, m. en 1768, allia longtemps au négoce la culture de la science et la pratique de la médecine, enseigna la botanique à l'Université de Cambridge à partir de 1727, contribua à la création du jardin botanique de cette ville, et publia, entre autres ouvrages : Historia Plantarum rariorum, Londres, 1728-36, in-fol., avec de beaux dessins de Van Huysum ; Virgilii Georgica, 1741, ouvrage capital, où il éclaircit toutes les difficultés relatives à l'agriculture et à la botanique. — Son fils, Thomas M., 1735-1825, naturaliste distingué, le remplaça dans sa chaire à Cambridge. On a de lui : le Conchyliologiste universel, en anglais et en français, Londres, 1784 ; Flora rustica, 1792-94; English entomologist, 1792 ; Aranei or a Natural hisiory of Spiders, 1793.

MARTYR (Pierre) d'ANGHIERA, historien italien, né en 1465 à Arona, sur le lac Majeur, m. en 1526, se fixa en Espagne, y obtint la protection de Ferdinand et d'Isabelle, fut chargé de l'instruction des pages, remplit plusieurs missions importantes et fut nommé en 1505 prieur de la cathédrale de Grenade. On a de lui : De rebus Oceanicis et de Orbe novo decades, ouvrage publié en plusieurs parties qui ont été réunies dans l'édition de Paris, 1587, et qui renferme de précieux détails sur les voyages de Christ. Colomb et sur les premières découvertes faites en Amérique ; Legatio Babylonica, relation d'une ambassade en Égypte (c'est le Caire qu'il désigne sous le nom de Babylone), et un recueil de Lettres, en latin, riche en anecdotes sur la cour d'Espagne.

MARTYR (Pierre VERMIGLI, dit Pierre), théologien protestant, né à Florence en 1500, entra fort jeune chez les chanoines réguliers de St-Augustin à Fiesole, en sortit pour embrasser la Réforme, se maria en 1546, enseigna quelques années la théologie à Oxford, mais dut quitter l'Angleterre à l'avènement de Marie Tudor, 1553. Il voulait réunir les différentes sectes séparées de l'Église romaine. On a de lui : Loci communes theologici, Bâle, 1580-83.

MARTYRS (Ère des), ère qui date du 29 août 284, fut établie par les Égyptiens à l'avénement de Dioclétien, et fut d'abord nommée Ère de Dioctétien. On l'appela depuis Ère des Martyrs à cause de la persécution que les Chrétiens subirent sous ce prince.

MARV-CHAH-DJIHAN, Antiochia Margiana, ville de la Tartarie (Boukharie), à 380 k. S. O. de Boukhara, près des frontières de la Perse ; 3000 hab. — Fondée par Alexandre, et longtemps la résidence des sultans séldjoucides ; ravagée par les Uzbeks en 1786 ; prise en 1860 par le chah de Perse.

MARVEJOLS, Marologium, ch.-l. d'arr. (Lozère), à 20 kil. N. O. de Mende ; 4025 hab. Trib., collége, école ecclésiastique. Filatures de laine ; serges, lainages. — Ville ancienne. Elle souffrit beaucoup dans, les guerres de religion, fut prise et ruinée par le duc de Joyeuse en 1586, et rebâtie par Henri IV en 1592. Dépeuplée par la peste en 1701.

MARWAR, principauté de l'Inde médiate, dans l'ancien Adjmir, à l'E. de l'État de Djesselmire, a pour ch.-l. Djoudpour, v. de 60 000 h., au S. O. d'Adjmir). Cet État, tributaire de l'Angleterre, compte environ 1 600 000 hab.

MARYBOROUGH, v. d'Irlande, ch.-l. du comté de la Reine (Queen's county), à 80 kil. S. O. de Dublin ; 3600 hab. Chemin de fer. Maison d'aliénés.

MARYLAND, un des États-Unis de l'Amérique du Nord, sur l'Atlantique, dans la région du centre, et l'un des plus petits (318 kil. sur 195), a pour bornes la Pensylvanie au N., le Delaware à l'E., la Virginie au S. O., et l'Atlantique au S. E. et au S.; 690 000 h. (dont un quart d'esclaves); ch.-l. Annapolis. Au N. O. monts Alleghany. Rivières, le Potomak, la Susquehannah, la Severn. Nombreux canaux, plusieurs chemins de fer. Chaleur très-forte, surtout dans les vallons. Tabac très-estimé; froment en quantité ; coton de qualité inférieure, lin, chanvre, etc. Houille et fer. — Annexé d'abord à la Virginie, ce pays fut colonisé en 1633 et ann. suiv. par des catholiques anglais, conduits par lord Baltimore, et qui lui donnèrent le nom de Maryland (terre de Marie), en l'honneur de la reine Henriette-Marie, femme de Charles I. Il se constitua dès 1776 en État indépendant, mais n'entra dans la confédération qu'en 1788. En 1790 il céda à l'Union une petite partie de son territoire sur la rive gauche du Potomak, pour former le district Fédéral, siége du gouvernement.

MARYPORT, ville et port d'Angleterre (Cumberland), sur la mer d'Irlande ; 3877 hab. Tissus de coton, fonderie de fer ; manufacture de glaces (une des plus belles de l'Angleterre); houille.

MARZA-SOUZA, Sozusa, puis Apollonia, port de la régence de Tripoli (Barca), à 80 k. O. de Derne. Ruines nombreuses.

MASACCIO, appelé aussi Tomaso Guidi di San-Giovanni, peintre, né près de Florence en 1401, m. dès 1443, fut un des premiers réformateurs de la peinture et connut l'art des raccourcis. Il se distingua en outre par la splendeur du coloris, la suavité du clair-obscur, par des attitudes pleines de mouvement et des expressions fortes et naturelles. Il dessinait au fond de ses tableaux des monuments en perspective, qui produisaient une complète illusion. On admire ses peintures dans une chapelle des Carmes à Florence, et dans la chapelle Ste-Catherine de l'église de St-Clément à Rome, surtout le groupe d’Adam et Ève, le Baptême de S. Pierre. On soupçonne qu'il mourut empoisonné par des jaloux.

MASANIELLO (pour Tomaso Aniello), pêcheur de Naples, né en 1623 à Amalfi, se mit en 1647 à la tête du peuple insurgé contre les receveurs des impôts, assiégea le vice-roi espagnol (duc d'Arcos) dans son palais, le força à abolir l'impôt sur les denrées et à le reconnaître comme gouverneur et fut pendant sept jours maître absolu dans Naples. Ébloui de sa fortune subite, il devint arrogant et cruel et remplit la ville de massacres ; mais il fut bientôt abandonné des siens et assassiné par des émissaires du vice-roi. Il est le héros de deux opéras : Masaniello, par Caraffa, et la Muette de Portici, par Auber (paroles de Scribe).

MAS-CABARDÈS (Le), ch.-l. de cant. (Aude), sur l'Orbiel, à 22 kil. N. de Carcassonne ; 750 hab.

MASCAGNI (Paul), anatomiste, né en 1732, près de Sienne, mort en 1815, enseigna l'anatomie et la physiologie à Sienne, à Pise, à Florence, se recommanda surtout par ses travaux sur les vaisseaux lymphatiques et fut élu associé de l'Institut de France. Il compléta la belle collection de pièces anatomiques en cire du Museum de Florence. On lui doit une Anatomie universelle, qui parut après sa