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légion dite la Mélitine et surnommée la Foudroyante ou la Fulminante, à cause de son courage ; cette légion, toute composée de chrétiens, n’était pas moins célèbre par sa piété ; on attribue à ses prières une pluie miraculeuse qui sauva l’armée de Marc-Aurèle au moment où elle allait périr de soif dans les déserts de la Germanie (174). Il se livra à Mélitène en 576 une bat. où Chosroës I, roi de Perse, fut défait par le général Justinien, cousin de Justin II.

MÉLITON (S.), évêque de Sardes, présenta vers 172 à Marc-Aurèle une Apologie de la religion chrétienne. Il avait composé un grand nombre d’écrits, entre autres un Traité de la fête de Pâques, où il fixait cette fête au 14e  jour de la lune de mars. Il ne reste de lui que quelques fragments (conservés par Eusèbe). On le fête le 1er  avril.

MÉLITUS, orateur et mauvais poëte d’Athènes, fut un des accusateurs de Socrate. On dit que les Athéniens, ayant reconnu l’innocence du philosophe, lapidèrent Mélitus comme calomniateur (400 av. J.-C.) ; cependant Platon et Xénophon ne disent rien de ce fait.

MELIUS (Spurius), chevalier romain, gagna le peuple par des distributions de blé et fut accusé d’aspirer à la tyrannie. Ayant refusé de comparaître devant le dictateur Q. Cincinnatus pour répondre à cette accusation, il fut tué au milieu du Forum par le maître de la cavalerie, C. Servilius Ahala, 438 av. J.-C.

MELKART (c.-à-d. en phénicien le Roi fort), l’Hercule de Tyr, était le dieu de la richesse, de l’industrie et de la navigation, et le dieu tutélaire des Tyriens. On le considérait comme l’image du soleil ; une flamme éternelle brûlait dans son temple : tous les ans on élevait en son honneur un immense bûcher des flammes duquel les prêtres faisaient échapper un aigle, symbole de l’année qui renaît. Melkart était adoré non-seulement à Tyr, mais dans toutes les colonies phéniciennes : à Carthage, à Gadès, à Malte, où l’on voit encore les ruines d’un de ses temples.

MELLA, affluent de l’Oglio, donnait son nom à un dép. du roy. français d’Italie ; ch.-l., Brescia.

MELLAN (Claude), habile dessinateur et graveur, né à Abbeville en 1598, m. à Paris en 1688, résida longtemps à Rome, vint en 1637 se fixer à Paris, où il obtint une très-grande vogue, surtout pour le portrait. Il avait imaginé une manière de graver d’une seule taille. Ses œuvres les plus estimées sont : S. Pierre Nolasque porté par des anges, S. François, S. Bruno retiré dans un désert et la Ste Face empreinte sur le linge de Ste Véronique, œuvre unique, gravée d’un seul trait de burin. Il a laissé aussi les portraits de Gassendi, de Peiresse, d’Urbain VIII, du cardinal Bentivoglio, du maréchal de Créqui, et nombre d’estampes d’après Vouet, Stella, le Tintoret, le Poussin, etc. Il cultivait aussi la peinture avec succès.

MELLE, Mellusum, ch.-l. d’arr. (Deux-Sèvres), près de la Béronne, à 29 kil. S. E, de Niort ; 2724 h. Trib. de 1re inst., collége, église calviniste. Toile, serge, lainages divers, grains, mulets, etc. Env. charmants ; eaux sulfureuses. Elle possédait autrefois une mine de plomb et d’argent, et un atelier monétaire, qui fut transporté à Niort. Tour remarquable de Mellezéard. On a dit que la fée Mélusine avait pris son nom de Melle.

MELLO, bg du dép. de l’Oise, à 35 kil. S. E. de Beauvais ; 600 hab. Anc. seigneurie.

MELLO, bg de Portugal (Beira), à 26 kil. N. O. de Guarda ; 800 hab. Il a donné son nom à une branche de la maison de Bragance.

MELLO (don Francisco de), général espagnol, fut battu par Condé à Rocroy en 1643.

MELLO (Pereira de). V. CADOVAL.

MELLO-FREIRE-DOS-REIS (José de), jurisconsulte portugais, grand vicaire de Crato, membre du conseil du roi et de la cour souveraine de justice, né en 1738, à Anciâo, m. en 1798, fut nommé, par le marquis de Pombal, professeur de droit à Coïmbre, 1772, et chargé en 1783 de la rédaction d’un nouveau code. Il laissa un Code de droit public, resté inédit, et un Code de droit pénal (publié en 1823). On a de lui plusieurs savants traités de droit, réunis à Coïmbre, 1815 : on y remarque les Institutions de droit public, privé et criminel du Portugal, et son Histoire du droit civil, tous deux en latin.

MELLOBAUDES, prince franc, le 1er dont l’histoire fasse mention, servait dans l’armée romaine vers 354. Commandant des gardes sous Constance, Julien, Jovien et Valentinien, il battit les Allemands en 378, et fut deux fois consul, 377 et 383.

MELLONI (Macedonio), physicien, né à Parme en 1801, m. à Naples en 1854, commença par enseigner la physique dans sa ville natale, où il perfectionna, avec Nobili, la pile thermo-électrique, fut obligé de s’expatrier en 1830 pour cause politique, se réfugia en France, enseigna la physique à Dôle, puis à Genève, vint à Paris, où l’Institut lui conféra le titre de correspondant (1835), rentra en Italie en 1839 et fut nommé professeur de physique à Naples et directeur du Conservatoire des arts et métiers. Melloni s’est attaché à comparer la chaleur rayonnante avec la lumière et a mérité par ses découvertes d’être appelé le Newton de la chaleur : il a établi l’identité des lois qui régissent ces deux ordres de phénomènes et a découvert que la chaleur rayonnante est, comme la lumière, composée de rayons inégalement réfrangibles ; qu’aux corps transparents correspondent les corps diathermanes ; aux corps opaques, les corps athermanes ; à la couleur, la thermochrose. La plupart des travaux de Melloni ont paru dans les Annales de physique et de chimie. Il a publié à part : Mémoire sur l’identité des diverses radiations lumineuses, calorifiques et chimiques, Genève, 1842 ; Traité de la Thermochrose, Naples, 1850.

MELODUNUM, v. des Senones, est auj. Melun.

MELON (Jean Franç.), économiste, né à Tulle vers 1680, m. en 1738, s’établit à Bordeaux, où il cultiva les lettres, devint secrétaire perpétuel de l’Académie bordelaise, qu’il avait contribué à fonder (1712), fut nommé par d’Argenson inspecteur général des fermes de Bordeaux, puis devint secrétaire de Law et enfin du Régent. On estime son Essai politique sur le commerce, 1734, in-12, « livre aussi plein que petit », selon Voltaire, qui l’accuse cependant d’être systématique. Il soutenait le régime prohibitif ainsi que la valeur arbitraire des monnaies, opinions qui furent vivement combattues par Dutot.

MELORIA ou MELLORIA (la), Mœnaria, île de la Méditerranée, sur la côte de Toscane, au S. O. de Livourne. Vict. des Pisans sur les Génois, 1241, et des Génois sur les Pisans, 1824.

MÉLOS, auj. Milo ou Milos, une des Cyclades, au S. O., à égale distance du cap Scyllæum en Hermionide et du cap Dictynæum en Crète. - Les Phéniciens s’y établirent les premiers ; Sparte y envoya une colonie vers 1116 av. J.-C. Mélos resta fidèle à Sparte pendant la guerre du Péloponèse : les Athéniens la prirent en 416, après sept mois de blocus et en massacrèrent la population mâle. Patrie de l’athée Diagoras. — Cette île forme auj. une éparchie du nome des Cyclades et a pour ch.-l. Mélos ou Plaka.

MELPOMÈNE (du grec Melpô, chanter des vers héroïques), Muse de la tragédie. On la représente sous la figure d’une femme jeune encore, avec un visage imposant, richement vêtue, chaussée du cothurne, tenant un poignard d’une main, un sceptre de l’autre, et portant une couronne sur la tête.

MELROSE, vge d’Écosse (Roxburgh), sur la Tweed, à 50 kil. d’Édimbourg ; 1000 hab. Station du chemin de fer du Nord. Ruines d’une célèbre abbaye gothique, fondée en 1136 par David Ier pour des moines de Cîteaux, reconstruite entre les règnes de Robert Bruce et de Jacques IV, et pillée lors de la Réformation. Près de là est Abbotsford, qui fut la résidence de Walter Scott.

MELUN, Melodunum, v. de France, ch.-l. du dép. de Seine-et-Marne, sur la Seine, qui la divise en 3 parties, et sur le chemin de fer de Lyon, à 45 kil. S. E. de Paris ; 11 170 h. Trib. de 1re inst., collége, biblio-