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l'acheta en 1351. Philippe II, roi d'Espagne, en fit une ville en 1575; elle fut fortifiée en 1578. Les Français la prirent en 1658 et 1667; fortifiée en 1685 par Vauban, elle devint une des plus fortes places de Flandre; les alliés nous l'enlevèrent en 1706, et le traité d'Utrecht la donna à l'Autriche en 1713. Louis XV la reprit en 1744, et en rasa les fortifications. Les Français y entrèrent encore en 1792 et 1794. Rendue en 1814, elle fut annexée à la Belgique.

MENIN (de l'espagnol menino, petit, mignon), nom donné en Espagne aux jeunes nobles destinés à être les compagnons des enfants de la famille royale; et, en France, à chacun des six gentilshommes qui étaient attachés à la personne du Dauphin : on les appelait aussi gentilshommes de la manche.

MÉNINSKI (François), orientaliste, né en Lorraine en 1623, m. à Vienne en 1698, fut longtemps interprète du gouvt polonais à Constantinople, et passa, en la même qualité, au service de l'Autriche, 1661. On a de lui : Thesaurus linguarum orientalium (dictionnaire arabe, persan et turc), avec une trad. latine, 3 vol. in-fol., Vienne, 1680; ouvrage qui fut refondu par ordre de l'impératrice Marie-Thérèse (4 v. in-fol., Vienne, 1780-1802), et réimprimé à Bonn, 1853. Ce Thésaurus sert encore de base à l'étude des langues orientales, surtout pour le turc.

MENINX, dite aussi Girba et île des Lotophages, auj. Zerbi, île de la Méditerranée, près de la côte N. E. de l'anc. Numidie, dans la Petite-Syrte, produisait beaucoup de lotos.

MÉNIPPE, philosophe cynique et poëte, natif de Gadara en Phénicie, s'établit à Thèbes, y amassa par l'usure des biens considérables, selon Diogène-Laërce, et se pendit de désespoir parce qu'il avait été volé. Lucien, dans ses Dialogues, le représente au contraire comme méprisant les biens que le vulgaire estime le plus. Ménippe avait composé 13 livres de satires en prose mêlée de vers, dans lesquelles il alliait à la plus haute morale une piquante gaieté; elles ne nous sont point parvenues. V. l'art. suivant.

MÉNIPPÉE (Satire), célèbre pamphlet politique écrit du temps de la Ligue, moitié en vers, moitié en prose, à l'exemple des satires de Ménippe, et publié peu de temps après la mort de Henri III, dévoilait les intentions perfides de la cour d'Espagne contre la France, et l'ambition coupable des Guises. Cette satire se divise en deux parties: la 1re, intitulée Catholicon d'Espagne, et écrite par Pierre Leroy, flétrit ceux qui se laissaient corrompre par l'or de Philippe II : elle parut en 1593; la 2e, publiée l'année suivante sous le titre d’Abrégé des États de la Ligue, fut l'ouvrage du conseiller Gillot, du savant P. Pithou et des deux poëtes Rapin et Passerat : c'est une critique ingénieuse de ce qui se passa aux États généraux de 1593. La Satire Ménippée, grossie de nombre de pièces analogues, a été réimprimée par Leduchat (1730), par Nodier (1824), et par Labitte, avec un commentaire estimé (1841 et 1856). — Varron, chez les Latins, avait écrit des Satires ménippées.

MENNETOU-SUR-CHER, ch.-l. de c.(Loir-et-Cher), à 13 kil. S. E. de Romorantin; 800 hab.

MENNON, appelé Simonis (fils de Simon), sectaire, né en 1505 à Witmaarsum en Frise, m. en 1561, est le fondateur de la secte des Mennonites. D'abord prêtre catholique, il se sépara de l'Église en 1537 pour embrasser les erreurs des Anabaptistes en ce qui concerne le baptême. Proscrit par Charles-Quint en 1540, il mena une vie errante et agitée qui ne ralentit point son zèle : il fit un grand nombre de prosélytes. Ses Œuvres ont été publiées à Amsterdam, en 1651.

MENNONITES ou BAPTISTES, disciples de Mennon. Issus des Anabaptistes, ils en désavouent les crimes, ce qui leur a fait donner le nom d’Anabaptistes pacifiques. Ils ne reconnaissent aucune autorité en matière de croyance, et se contentent de l'interprétation individuelle de la Bible. Ils n'administrent le baptême qu'aux adultes. On en trouve encore en Hollande, en Prusse, en Russie, en Alsace et en Lorraine; ils sont surtout nombreux dans les contrées méridionales des États-Unis.

MÉNOCHIUS (Jean Ét.), savant jésuite, né en 1576 à Pavie, m. en 1655, était fils de Jacq. Ménochius, célèbre jurisconsulte de Pavie (1532-1607). Il fut longtemps chargé d'expliquer les Saintes Écritures au collége de Milan et devint provincial de Milan, puis de Venise, et enfin assistant du supérieur général. On a de lui des commentaires estimés sur la Bible, sous le titre d’Expositîo sensus litteralis toltus Scripturæ, Cologne, 1630, et Paris, 1719, 2 vol. in-fol.; De Republica Hebræorum, Par., 1648-52, 2 vol. in-fol.; De Œconomia christiana, Venise, 1656.

MÉNOT (Michel), prédicateur de l'ordre des Cordeliers, né vers 1450, m. à Paris en 1518 ou 1519, vécut sous Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François I. Comme Milliard, il affectionnait le genre macaronique, mélange de mauvais latin et de français (V. MAILLARD), et remplissait ses sermons de bouffonneries : il fut cependant surnommé de son temps la Langue d'or. Ses sermons ont été publiés sous le titre de Sermones quadragesimales, Paris, 1519 et 1525.

MENOU, législateur indien. V. MANOU.

MENOU (J. François, baron de), général français, né en 1750 en Touraine, d'une famille ancienne, était maréchal de camp au moment de la Révolution. Député aux États généraux en 1789 par la noblesse de Touraine, il se réunit au tiers état, fit partie du comité de la guerre, fit adopter plusieurs mesures énergiques pour la défense du pays, et pressa la réunion du comtat Venaissin à la France: Après la clôture de là session, il commanda en second le camp formé près de Paris (1792), fut ensuite envoyé en Vendée, mais s'y fit battre et fut rappelé. Au 2 prairial an III (mai 1795), il marcha contre les insurgés et sauva la Convention; mais il montra moins d'énergie au 13 vendémiaire an IV : traduit pour ce fait devant un conseil de guerre, il fut sauvé par Bonaparte. Il fit partie de l'expédition d’Égypte, et fut, après là mort de Kléber (1800), chargé du commandement an chef de l'armée; mais il montra peu de capacité dans ce poste important : il se laissa battre près d'Alexandrie par le général anglais Abercromby (21 mars 1801), et fut obligé de repasser en France. Pour plaire aux Musulmans, il avait embrassé l'Islamisme et même épousé une musulmane. Après son retour, Bonaparte le nomma gouverneur du Piémont, puis de Venise; il mourut dans cette ville en 1810,

MENOUF, l'anc. Momemphis, v. de Basse-Égypte, ch.-l. d'une prov. de même nom, à 55 kil. N.-N. O. du Caire ; 4000 h. — La prov., entre celles de Garbieh, de Kélyoub et de Bahireh, a 95 k. sur 26, et 230 000 hab. Sol fertile, coupé de nombreux canaux.

MÉNOVGAT, Aspendus, v. de la Turquie d'Asie (Sélefkek), à 24 kil., N. O. de Sélefkeh, à l'emb. du Ménovgat (l'ancien Mélas).

MENS, ch.-l. de c. (Isère), à 42 kil. S. de Grenoble; 1900 hab. Consistoire, école calviniste.

MENSONGE (Champ du). V. LUGENFELD.

MENTANA, vge du territ. romain, où les volontaires de Garibaldi furent défaits par les troupes pontificales et françaises (3 novembre 1867).

MENTECH, Myndus, v. d'Anatolie. à 12 kil. N. de Bodroun, donne son nom à un sandjak qui est formé en grande partie de la Carie et de la Lycie anciennes, et qui a pour ch.-lieu. Moglah.

MENTELLE (Edme), géographe, né à Paris en 1730, m. en 1815, fut professeur à l'École militaire (1760), puis aux Écoles centrales, et fut membre de l’Institut dès sa fondation. On a de lui : Géographie comparée, 1778, 7 vol. in-8 (ouvrage resté incomplet); Cours complet de Cosmographie, de Chronologie, de Géographie et d'Histoire, 1801; Atlas universel, avec Chaniaire. Il a en outre coopéré à la rédaction de la Géographie universelle de Malte-Brun. Voy. ce nom.

MENTON, v. de France (Alpes-Maritimes), ch.-l. de cant. de l'arr. de Nice, près du golfe de Gênes,