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de lui : Anatomie des os et des nerfs du corps humain, 1726 (trad. en français en 1759); Essai sur les injections anatomiques (trad. en latin, Leyde, 1741). — Un de ses fils, Donald, est auteur d'une Dissertation sur l'hydropisie, trad. par Savary, 1760, et de la Médecine d'armée, trad. en 1765.

MONROË (James), président des États-Unis, né en 1758 à Monroë's Creek, en Virginie, mort en 1831, s'enrôla comme volontaire dans la guerre de l'Indépendance, se distingua à la bat. de Brandywine, et fut nommé colonel par Washington. Après la guerre, il fut député au congrès, devint en 1794 ministre plénipotentiaire près la république française, puis fut élu gouverneur de la Virginie, remplit des fonctions diplomatiques auprès des gouvts français et espagnol, et coopéra au traité par lequel les États-Unis se firent céder la Louisiane. Pendant la guerre contre les Anglais (1814), il fut revêtu du commandement en chef des forces américaines. Il fut élu président en I817, et réélu en 1821 : il négocia l'acquisition de la Floride et réprima la traite des noirs. Après sa présidence, il se retira dans la Virginie et reforma la constitution de cet État. Le nom de Monroë est resté attaché à la doctrine qui repousse toute intervention européenne dans les affaires de l'Amérique.

MONROSE (Louis BARIZAIN, dit), acteur comique, né à Besançon en 1783, m. en 1843, débuta à 14 ans sur le théâtre des Jeunes Artistes de Paris, puis parcourut les départements, entra au Théâtre-Français en 1815, se consacra à l'emploi des valets, et y réussit. Il se distinguait par son jeu franc, naturel, varié, plein de verve et de mordant, par une intelligence vive et un comique de bon goût. — V. MONTROSE.

MONROVIA, v. de la Guinée sept., ch.-l. de la colonie américaine de Liberia, à l'emb. du Mesurado et à 400 kil. S. O. de Freetown. Écoles, temples, etc.; 10 000 hab. Fondée en 1821 par des noirs affranchis des États-Unis, et ainsi nommée en l'honneur du président Monroë.

MONS, Bergen en flamand, Mons Hannoniæ ou Castri locus au moyen âge, v. de Belgique, ch.-l. du Hainaut, à 52 k. S. O. de Bruxelles, sur la Trouille et un canal; 23 000 h. Ch.-l. de division militaire, arsenal; trib. civil, criminel et de commerce; école des mines, collége; académie de dessin et d'architecture; société des sciences, des arts et des lettres. Belle citadelle, église de Ste-Waudru, remarquable par ses vitraux et ses statues, hôtel de ville, hôtel du gouvt, grande place, etc. Industrie : tricot, siamoise, dentelle, draps, porcelaine, poterie, raffineries, etc. Commerce de grains, de pierres meulières et à fusil et surtout de houille : Mons est le centre d'un vaste bassin houiller dit le Borinage, dont les produits s'exportent en grande partie pour Paris. Patrie du compositeur Roland de Lassus. — Mons fut bâti sur l'emplacement d'une place d'armes de César : d'où le nom de Castri locus. La ville se forma autour d'un monastère fondé en 656 par Ste Vaudru, femme d'un comte du Hainaut. En 804, quand Charlemagne érigea le comté de Hainaut, Mons en devint la capitale. Incendiée en 1112, fortifiée par Baudoin IV en 1148, agrandie en 1420 par Guillaume de Bavière, cette ville fut prise sur les Espagnols par Louis de Nassau en 1572 et reprise la même année. Conquise par Louis XIV en 1691, elle fut rendue en 1697 et reprise par les Français en 1701 et en 1746. Les insurgés belges s'en emparèrent en 1789; les Français la prirent en 1792 et 94, et en firent le ch.-l. du dép. de Jemmapes. Ses fortifications, détruites en 1748, ont été relevées en 1818.

MONS-EN-PUELLE ou EN-PEWÈLE, village de France (Nord), à 18 kil. 5. de Lille; 1800 hab. Philippe le Bel y battit les Flamands en 1304.

MONSÉGUR, Mons securus, ch.-l. de cant. (Gironde), à 13 kil. N. E. de La Réole; 1500 h. Prise par Montluc en 1562.

MONSIEUR. Ce nom pris absolument, c.-à-d. sans être suivi d'un nom propre, servait depuis le XVIIe s. à désigner le frère ou l'aîné des frères du roi de France. Les princes qui l'ont porté sont : Gaston d'Orléans, sous Louis XIII; Philippe d'Orléans, sous Louis XIV; le comte de Provence (Louis XVIII), sous-Louis XVI; et le comte d'Artois (Charles X), sous Louis XVIII. Leur femme s'appelait Madame.

MONSIEUR (Canal de). V. RHÔNE-AU-RHIN (canal du).

MONSIGNY (P. Alex.), compositeur français, né en 1729 à Fauquembérg en Artois, mort en 1817, était maître d'hôtel dans la maison du duc d'Orléans lorsqu'il sentit naître en lui le goût de la musique à la représentation d'un opéra de Pergolèse. Il fut un des créateurs de l'opéra-comique à ariettes, et donna, à partir de 1753, bon nombre de pièces qui réussirent, entre autres le Maître en droit, 1760 ; le Cadi dupé, 1761; le Roi et le Fermier, 1762; le Déserteur, 1769; le Faucon, 1772; la Belle Arsène, 1775; Félix, 1777 (la plupart avec Sedaine, Favart ou Marmontel). Sans avoir un grand mérite de facture, sa musique se distingue par le naturel et la vérité et abonde en mélodies touchantes. Monsigny cessa de travailler pour le théâtre dès l'âge de 48 ans. Il fut nommé en 1800 inspecteur de l'enseignement au Conservatoire et en 1813 membre de l'Institut. Une rue de Paris a reçu son nom.

MONSOL, ch.-l. de cant. (Rhône), à 32 kil. N. O. de Villefranche; 1200 hab.

MONSTRELET (Enguerrand de), chroniqueur français, né en Flandre vers 1390, mort an 1453, fut prévôt de Cambrai et de Walincourt, et écrivit une relation des événements arrivés de son temps, principalement des guerres de France, d'Artois et Picardie. Sa Chronique, en 2 livres, commence où finit celle de Froissard, et va de 1400 à 1444 (un 3e livre, mais d'une autre main, va jusqu'en 1453). Elle est écrite avec la simplicité et la naïveté des auteurs de ce siècle et est surtout précieuse par les pièces originales qu'elle reproduit. Il existe plusieurs éditions de Monstrelet : les plus estimées sont celle de Buchon, dans la Collection des Chroniques, avec un mémoire de J. B. Dacier, 1826-27, et celle de Douët d'Arcq, 1857-63.

MONTABERT (PAILLOT de), peintre et écrivain, né à Troyes en 1771, d'une famille noble, m. en 1849, émigra sous la Terreur, passa plusieurs années à New-York, faisant des portraits pour vivre, alla se perfectionner en Italie, rentra en France sous le Consulat, reçut les conseils de David, et exposa plusieurs tableaux qui furent remarqués : Stratonice et Antiochus, 1804, Léda, 1810, Roustan, mamelouk de l'Empereur, Diane visitant Endymion, 1817; mais il consacra la plus grande partie de sa vie à la rédaction d'un Traité complet de la Peinture, qui parut en 1828 et 1829 (9 v. in-8 et 1 vol. de fig.) : enthousiaste des anciens, il y proclame la supériorité de l'art grec et place dans l’unité la principale règle du beau. Il retrouva la peinture encaustique des Grecs et réhabilita ce procédé. Il a laissé d'importants manuscrits, entre autres, les Beaux-Arts ou les Sept organes du principe du Beau.

MONTAGNAC, ch.-l. de cant. (Hérault), sur la r. g. de l'Hérault, à 30 kil. N. E. de Béziers; 3509 h. Église calviniste. Plant de vigne venu de Tokai. Fabriques d'eaux-de-vie et d'huiles.

MONTAGNE (la), nom qui fut donné, dans la Révolution, à la fraction la plus exaltée de la Convention (les Jacobins et les Cordeliers), parce qu'elle siégeait sur les gradins les plus élevés de la salle, était opposé à celui de Plaine que l'on donnait aux Girondins, placés au centre; on appelait Montagnards les représentants qui occupaient la Montagne. Le parti de la Montagne domina longtemps la Convention : il renversa celui des Girondins ait 31 mai 1793, et fut renversé à son tour, en même temps que Robespierre, le 9 thermidor an II (1794).

MONTAGNE (la), petit pays de l'anc. Bourgogne, au N., dans les montagnes, avait pour ville principale