On ne peut évaluer la population du Soudan. Les habitants sont noirs et forment la race éthiopienne ou nègre. On les divise en un grand nombre de familles (V. nègres). Pour la religion, les uns sont mahométans ; les autres, au moins aussi nombreux, sont fétichistes. Les langues sont très-variées. Le climat est généralement brûlant (41° à l’ombre), et cependant on a sur quelques points élevés des hivers très-rudes. La saison pluvieuse commence en juin et dure très-longtemps : des fièvres endémiques la signalent. Le sol est très-fertile vers les rivières, dont les principales sont le Dioliba ou Niger, le Charry, l’Yeou , le Misselad, etc.; des sables stériles occupent presque tout le reste du pays. Maïs, riz, coton, indigo, tabac , café, dattes et autres fruits, patates, ignames, mangouses, etc. Éléphants, girafes, chameaux, buffles et bétail; nombreux animaux féroces, lions, hyènes, panthères, léopards, chacals, etc.; reptiles énormes, crocodiles, boas et autres serpents. Poudre d’or, mines d’or à Tombouctou et ailleurs. — Ce pays fut inconnu des anciens, qui niaient même la possibilité d’habiter sous la zone torride et qui plaçaient là une mer. La Nigritie a été comme entrevue au moyen âge, et Léon l’Africain en a parlé, mais elle n’a été vraiment explorée par des Européens que depuis une centaine d’années; les principaux voyageurs qui l’ont visitée sont : Browne, Hornemann, Mungo-Park Denham, Clapperton, Oudney, Laing, Ruppel, Caillié, Barth.
NIJNI, signifie en russe inférieur. Les mots commençant ainsi doivent être cherchés au mot qui suit.
NIKA, nom donné à une sédition causée dans Constantinople, sous l’empereur Justinien Ier, en 532, par les factions du cirque, dites les Bleus et les Verts. Nika (sois vainqueur) était le cri des combattants. La lutte dura 5 jours : 30 000 personnes y périrent.
NIKLASBERG, bg de Bohême, à 17 kil. N . d’Eger. Un traité de paix y fut conclu en 1622 entre l’empereur Ferdinand et Bethlem-Gabor, qui par ce traité renonça à ses prétentions sur la Hongrie.
NIKOLAÏEV, v. et port de Russie (Kherson), à 60 kil. N. E. de Kherson, au confluent du Boug et de l’Ingoul ; 40 000 hab. Palais de l’amirauté, chantiers de construction, arsenaux. Fondée en 1791 par Catherine II. Nicolas Ier en avait fait un établissement de marine militaire de premier ordre. Le traité de Paris de 1856 a réduit Nikolaïev à n’être qu’un port marchand. Près de cette ville, ruines de l’anc. Olbia. — Une ville forte du même nom a été fondée par l’emp. Nicolas I en 1853 à l’emb. de l’Amour (rive gauche).
NIKOLAISTADT, v. et port de la Russie d’Europe (Finlande), ch.-l. du gouvt de Wasa, sur le golfe de Botnie, à 360 kil. N. N. O. d’Helsingfors ; 2800 h. Tanneries ; huile de poisson, bois, goudron, résine. — Fondée en 1606 par Charles IX, roi de Suède, sous le nom de Wasa ; elle a reçu son nouveau nom en 1855, en mémoire du czar Nicolas Ier.
NIKOPOLI, v. de Turquie. V. nicopolis.
NIKSAR, l’anc. Neocésarée, v. de la Turquie d’Asie (Sivas), ch.-l. de livah, à 87 kil. N. de Sivas ; 7000 hab. Évêché grec.
NIL, Nilus, le plus grand fleuve de l’Afrique, prend sa source dans des régions voisines de l’Équateur, mais qui sont encore inconnues comme elles l’étaient au temps de Lucain ; ce qui avait fait dire au poëte :
Arcanum Natura caput non prodidit ulli,
Nec licuit populis parvum te, Nile, videre (Phars., x).
Il est principalement constitué par deux grands cours d’eau, le Bahr-elr-Abiad ou Nil blanc, qu’on regarde comme le vrai Nil, et le Bahr-el-Azrek ou Nil bleu, qui se réunissent à Khartoum, en Nubie, par 15°37’ lat. N.; il traverse la Nubie, arrosant les pays de Halfay, Chendy, Damer (où il reçoit par sa droite le Tacazzé ou Atbarah, l’anc. Astaboras), Chaykyé, Dongola, Mahas, Sukkot, Hadjar, Barabras, entre en Égypte à Assouan (24° lat. N.), court alors presque directement du sud au nord, jusqu’à ce que, par
30°12’ lat. N., il se divise en deux branches, celle de Rosette à l’O., près d’Alexandrie, et celle de Damiette à l’E., branches qui elles-mêmes, par leurs ramifications, donnaient lieu chez les anciens à sept bouches, dites Canopique, Bolbitine, Sébennytique, Phatmitique, Mendésienne, Tanitique et Pélusiaque. L’espace triangulaire compris entre ces diverses branches est appelé Delta, à cause de sa ressemblance avec la forme de cette lettre grecque. Le cours du Nil est encadré à droite et à gauche par des chaînes de montagnes ; les pluies d’été l’enflent considérablement et amènent des débordements périodiques, qui se font surtout sentir dans la Moyenne et la Basse-Égypte : c’est à ces crues régulières et au riche limon qu’elles déposent que le sol égyptien doit son extrême fécondité. La meilleure hauteur des crues du Nil est de 8 mètres. Au Caire, des canaux que ferment et ouvrent des écluses reçoivent l’eau excédante et la donnent à l’agriculture quand le fleuve n’atteint pas le niveau requis. L’ancienne Égypte avait construit, pour mesurer la hauteur des eaux du Nil, des échelles remarquables dites nilomètres. Six cataractes interrompent le cours du fleuve ; elles étaient surtout célèbres dans l’antiquité ; la seule qui soit vraiment remarquable est celle de l’anc. Philæ (auj. El-Birbé), près d’Assouan, sur les limites de l’Égypte et dela Nubie ; encore n’a-t-elle que 16m. Le cours total du Nil est évalué à 5800 kil.; sa largeur varie de 1200m à 3000. — On a discuté pour savoir lequel des deux grands cours d’eau qui forment le Nil, le Bahr-el-Abiad et le Bahr-elr-Azrek, est le Nil véritable ; mais on s’accorde auj. à donner ce titre au Bahr-el-Abiad. Il résulte des dernières recherches que le Bahr-el-Abiad est formé par la réunion de trois rivières : le Keïlak, venant de l’O. ou du Soudan central ; le Saubat, venant de l’E., des montagnes d’Abyssinie ; le Bahr-el-Abiad proprement dit, ou vrai Nil, appelé Kir par les nègres, et coulant du S. au N. entre les deux précédents. Les anciens faisaient sortir le Nil des monts Al-Kamar ou montagnes de la Lune, dont la place est indéterminée. De nos jours les frères d’Abbadie crurent avoir découvert les sources du Nil (1846) et les placèrent au S. de l’Abyssinie, par 7°49’ lat. N. et 34°38’ long. E .; mais des recherches ultérieures ont démontré qu’ils s’étaient arrêtés à l’un des affluents du fleuve, l’Uma, et que le cours principal venait de plus loin. D’après les explorations de Burton, Speke et Baker (1857-63), on croit que le Nil est l’écoulement de vastes lacs, le Nyanza et le Louta-Nzighé, et le produit des neiges éternelles qui couvrent les monts Kombirat, Kénia et Kilimandjaro, placés sous l’Équateur ou même au S. de cette ligne. — Pour le Bahr-el-Azrek, V. ce mot. — Les Égyptiens ont eu de tout temps pour le Nil un respect religieux : ils le regardent comme un fleuve sacré. Dans l’antiquité, à l’époque où le Nil sortait de son lit, on célébrait en l’honneur de ce fleuve une fête, pendant laquelle on lui immolait des taureaux noirs. Il avait à Nilopolis un temple magnifique avec une statue en marbre noir, qui le représentait sous la forme d’un dieu gigantesque couronné de lauriers et d’épis et s’appuyant sur un sphinx.
NIL (S.), moine grec, disciple de S. Jean Chrysostome, né à Ancyre au ive s., avait été préfet de Constantinople ; mais il quitta le monde pour aller s’ensevelir au couvent du mont Sinaï avec son fils Théodule. Il a laissé dix-neuf Opuscules ascétiques, des Lettres et sa propre Vie. On trouve ses écrits dans la Bibliothèque des Pères et dans la collection Migne (1860). Les Grecs le fêtent le 12 novembre.
NILGHERRI (les monts),c.-à-d. Montagnes bleues, mont. de l’Hindoustan, au S., dans l’anc. Karnatic, forment comme la jonction des Ghattes occidentales et des Ghattes orientales. Le pic le plus élevé est le Mourchourti-Bet (2682m).
NIMÈGUE, Noviomagus chez les anciens, Nymegen ou Nimwegen en hollandais, v. forte du roy. de Hollande (Gueldre), sur le Wahal, à 64 kil. S. E. d’Am-