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persécutés par les empereurs de Constantinople ; au VIe, elle devint le siège d'un évêché; en 943, elle tomba au pouvoir des Arabes. Cette Oasis renferme les ruines de temples bâtis sous Darius Ier, fils d'Hystape, sous les Ptolémées et sous les empereurs Domitien, Trajan, Adrien, Antonin. Elle dépend auj., ainsi que les deux autres, du pacha d’Égypte et lui paye tribut.

OATES (Titus), intrigant anglais, né en 1619, m. en 1705. Condamné pour faux, il se réfugia en Hollande, s'y fit catholique et jésuite, puis apostasia dans l'espoir d'obtenir quelque riche bénéfice de l’Église anglicane. N'obtenant pas les avantages qu'il avait espérés, il imagina, sous l'inspiration des Covenantaires, une prétendue conspiration des catholiques contre Charles II et la religion protestante, et s'en fit le délateur. L'affaire fut d'abord prise au sérieux : plusieurs illustres personnages périrent, et Oates obtint une pension ; mais, la fraude ayant été découverte, Jacques II le condamna à une prison perpétuelle et à être fustigé quatre fois par an. La révolution de 1688 lui rendit la liberté et sa pension.

OAXACA, v. du Mexique, capit. de l’État d'Oaxaca, sur le Rio-Verde, à 360 kil. S. E. de Mexico ; 30 000 h. Évêché. La ville est située dans une belle vallée et bien bâtie; on y remarque la cathédrale, le palais épiscopal, l'hôtel de ville, etc. — Fondée par Nuno del Mercado au temps de F. Cortez; elle doit son nom au grand nombre d'arbres à cochenilles, appelés quaxes par les indigènes, qui croissent aux environs. — L'État d'Oaxaca a pour bornes les États de Puebla au N. et à l'O., de Vera-Cruz au N. E., le Guatemala à l'E., et le Grand-Océan au S. : 40 kil. de l'E. à l'O. sur 292; env. 600 000 hab. Climat salubre, sol fertile (coton, sucre, cochenille, etc.); mines d'or, argent, plomb, soufre, porphyre et basalte.

OBDORSK, la ville la plus septentr. de la Sibérie (Tobolsk), sur l'Obi, à 920 kil. de Tobolsk, par 66° 30' long. E., 64° 58' lat. N.

OBÉDIENCE (Pays d'), pays dans lesquels le pape nomme aux bénéfices vacants. — Dans les temps de schisme, où il y avait deux papes à la fois, le mot d’obédience servait à désigner les différents pays qui reconnaissaient l'un ou l'autre pape. Ainsi, au XIVe s., pendant le grand schisme d'Occident, on distinguait l'Ob. d'Urbain VI, comprenant l'Italie septentr., l'Allemagne, la Bohême, la Hongrie, la Pologne, la Prusse, le Danemark, la Suède, la Norvège et l'Angleterre; et l’Ob. de Clément VII, qui comprenait le reste de l'Europe.

OBÉID-ALLAH-AL-MAHDY, fondateur de la dynastie des Fatimites, né vers 882, m. en 934, prétendait descendre d'Ali et de Fatime, d'où les noms d'Alides et de Fatimites donnés à ses descendants. Il se fit passer pour le Mahdy annoncé par la tradition, conquit la province d'Afrique, en chassa les Aglabites (909), fonda Al-Mahdyab, dont il fit la capitale de son empire, détruisit en 919 l'empire des Édrisites, tenta, mais vainement, la conquête de l'Égypte, et ravagea à diverses reprises les côtes de la Calabre.

OBÉLISQUES (du grec obélos, broche, aiguille), pyramides quadrangulaires très-effilées et brusquement terminées par le haut, étaient fort communes chez les Égyptiens. Leur hauteur varie de 20 à 40 mètres ; beaucoup étaient monolithes, en granit rose de Syène. Leur place ordinaire était un peu en avant des grands temples et parmi les avenues de sphinx. Du sommet à la base, les obélisques sont couverts d'hiéroglyphes. Auguste et d'autres empereurs firent transporter plusieurs obélisques à Rome ; on en compte encore treize aujourd'hui dans cette ville. On voit depuis 1836, sur la place de la Concorde à Paris, un magnifique monolithe de cette espèce, connu sous le nom d’Obélisque de Louqsor ; il a 24m de haut.

OBERKAMPF (Christophe Philippe), créateur de la manufacture de toiles peintes de Jouy, né en 1738 à Weissenbach (Anspach), m. en 1815, était fils d'un teinturier; il se rendit à Paris à 19 ans, et, deux ans après, n'ayant pour tout capital que 600 fr., s'établit dans une chaumière de la vallée de Jouy, où il commença ses essais, se chargeant seul du dessin, de la gravure, de l'impression et de la teinture des toiles. Bientôt ces toiles, connues sous le nom d’indiennes, devinrent de mode; son établissement prit une extension prodigieuse et fit la richesse du pays. C'est aussi Oberkampf qui éleva en France (à Essonne) la 1re filature de coton. Louis XVI lui donna des lettres de noblesse; Napoléon le décora de sa main et lui offrit une place au sénat, qu'il eut la modestie de refuser.

OBERLAND (c-à-d. haut pays), nom donné à quelques contrées montueuses de la Suisse (Berne) et de l'Allemagne (Prusse orientale).

OBERLIN (Jacques), savant français, né à Strasbourg en 1735, m. en 1806, étudia la théologie et s'attacha spécialement à la partie archéologique des livres saints. Il fut successivement chargé de diverses chaires, puis de la direction du gymnase de Strasbourg(1787) ; fit avec succès un cours de bibliographie, et fut nommé correspondant de l'Institut. On lui doit, outre des Manuels élémentaires (en allemand), adoptés dans diverses écoles d'Allemagne, des éditions estimées d’Horace, 1788, de Tacite, 1801, de César, 1805, et plusieurs travaux d'érudition variée, notamment l’Alsatia litterata, Strasb, 1782, et l’Almanach historique de l'Alsace, 1782-92. — Son frère, Frédéric O., 1740-1826, pasteur au Ban-de-La-Roche (Vosges), civilisa sa paroisse, l'une-des plus incultes de la Lorraine, et fut le bienfaiteur de la contrée.

OBERNAI, ville d'Alsace-Lorraine, à 23 kil. N. de Schelestadt; 4996 hab.

OBÉRON, roi des Génies de l'air, dans la mythologie Scandinave, avait pour épouse ou pour amante Titania, ou, selon d'autres, la fée Mab. Shakspeare et Wieland l'ont chanté.

OBI, principal fleuve de la Sibérie, sort du lac Altin (Tomsk), arrose le gouvt de Tomsk et la partie septentr. de celui de Tobolsk, et se jette dans l'Océan glacial arctique, où il forme le golfe de l'Obi. Son cours est de 3200 kil. environ, presque entièrement navigable, et a deux directions, au N. O. et au N. Affluents, l'Irtich, la Tom, la Tim, la Vakh, etc.

OBIDOS, v. de Portugal (Estramadure),à 35 k. N. O. d'Alenguer; 4000 h. Prise sur les Maures au XIIe s. Combat entre les Français et les Anglais en 1808. — V. du Brésil, sur l'Amazone, à 800 kil. O. de Para.

OBLATES, — , religieuses. V. FRANÇOISE (Ste).

OBLATS, Oblati (c.-à-d. offerts). On désignait sous ce nom : 1° des religieux qui, en entrant dans un ordre monastique, faisaient à la communauté l'abandon de tous leurs biens; 2° ceux qui étaient consacrés dès leur enfance à la vie religieuse ; 3° des laïques qui venaient vivre à leurs frais dans une abbaye; 4° enfin, des soldats invalides que les rois de France faisaient loger et nourrir dans une abbaye, avant la fondation de l'Hôtel des Invalides.

OBLATS DE ST-AMBROISE, congrégation de prêtres séculiers établie à Milan en 1578 par S. Charles Borromée, fut approuvée par Grégoire XIII, qui attribua à ces religieux des revenus considérables et les destina principalement à aller en mission, à desservir des cures et à diriger des collèges et des séminaires.

OBLATS DE MARIE-IMMACULÉE, congrégation établie à Aix en 1815 par l'abbé Mazenod, et approuvée par le pape en 1826, se consacre aux missions, à la direction des grands séminaires et au service des prisons.

OBLIGADO (Punta d'), lieu situé sur le Parana, près de sa jonction avec l'Uruguay. Une escadre anglo-française y battit les troupes de Rosas, dictateur de la Plata, le 20 nov. 1845, et força l'entrée du Parana.

OBOTRITES, tribu slave de la Germanie, faisait partie des Weudes ou Venèdes, et habitait sur les bords du Haut et du Moyen Oder (auj. le Mecklembourg). Ils furent battus par Louis le Germanique (844) et soumis par Louis de Saxe (862). Ils avaient pour capitale Rereg (auj. Mecklembourg).

OBRECHT (Ulrich), jurisconsulte et philologue français, né à Strasbourg en 1646, m. en 1701, voya-