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On lui attribue encore cent autres inventions qui paraissent fort douteuses. On le fait vivre plus de 100 ans.

HOBART-TOWN, capit. de la terre de Van-Diémen, sur la côte S. et sur le Derwent, à 14 kil. de son emb. ; env. 30 000 hab. Évêché anglican. Port franc. Cette ville a été fondée vers 1804; elle s'accroît tous les jours.

HOBBEMA (Meindert), paysagiste hollandais, qui n'est guère connu que par ses ouvrages. On le fait naître vers 1601, soit à Harlem, soit à Anvers, soit à Hambourg, et mourir en 1663. Il habita le plus souvent la Hollande : les sujets qu'il traite sont tirés des provinces de Drenthe et de Gueldre. Élève et rival de J. Ruysdael, il connaissait l'art difficile d'employer des nuances claires, tout en donnant beaucoup de vigueur à son coloris. Ses toiles sont éclatantes de lumière dans les endroits où tombe le soleil, et conservent une douce pénombre dans le reste du paysage; nul n'a su mieux faire usage des teintes fuyantes. Van de Velde, Berchem, Lingelbach et d'autres peintres ont souvent peint les figures de ses tableaux.

HOBBES (Thomas), philosophe anglais, né en 1588 à Malmesbury, m. en 1679, était fils d'un ministre anglican. Il se distingua dès son enfance par ses heureuses dispositions pour l'étude : n'étant encore qu'écolier, il traduisit en vers latins la Médée d'Euripide. Il fut chargé de l'éducation des enfants de Cavendish, comte de Devonshire, et les accompagna sur le continent. A son retour, il fut présenté au chancelier Bacon, et l'aida dans la rédaction latine de quelques-uns de ses écrits. Pendant les guerres civiles, il embrassa chaudement la cause royaliste, et s'efforça de la servir par ses écrits. En 1640 il se réfugia en France, et fut chargé d'enseigner la philosophie au prince de Galles. Il se lia à cette époque avec Mersenne, Gassendi, Sorbière, et entra en relation avec Galilée et Descartes; il adressa à ce dernier des objections fort pressantes contre ses Méditations. Hobbes rentra dans sa patrie dès 1653 ; après la Restauration (1660), il reçut de Charles II une pension de 100 livres sterling. Ses opinions exagérées et son caractère intolérant lui ayant fait de nombreux ennemis, il quitta Londres et passa ses dernières années dans la retraite. Il mourut à 92 ans dans la famille Devonshire. Hobbes s'est rendu célèbre par des doctrines paradoxales, et par la rigueur avec laquelle il tira les conséquences des principes qu'il avait une fois posés. Méprisant les travaux de ses devanciers, il voulut penser par lui-même et prétendit refaire toute la science. Il définit la philosophie, la science des effets par leurs causes, et des causes par leurs effets; il la borne à l'étude des corps, aux faits qui sont directement observables à nos sens, renvoyant à la foi la connaissance de l'âme et de Dieu. On connaît surtout son système de politique : selon lui, il n'y a d'autre droit que la force; tous les hommes, dans l’état de nature, ont un droit égal à toutes choses, et sont nécessairement dans un état de guerre perpétuel; il faut, pour faire régner la paix, établir au-dessus d'eux une autorité une et despotique; rien n'est juste ou injuste en soi : ce sont les princes qui font la justice ou l'injustice par leurs commandements ou leurs prohibitions. Hobbes voulait soumettre au prince l’Église aussi bien que l’État. Il poussa l'amour du paradoxe jusqu'à attaquer la certitude de la géométrie et à vouloir réformer les mathématiques; mais il ne réussit qu'à se rendre ridicule. Ses principaux ouvrages sont : De cive, 1642 et 1647; De la nature humaine (en anglais), 1650; Leviathan, ou du pouvoir ecclésiastique et civil (en anglais), 1651, puis en latin, 1668; Éléments de philosophie, comprenant trois sections; Du corps, de l'homme, du corps politique, 1658-59, publiés d'abord en anglais, puis en latin; De libertate, contra Bramhallum, 1656. Il donna lui-même une collection de ses œuvres latines en 1668, 2 vol. in-4. Une édit. plus complète a paru à Londres en 1844, et ann. suiv., en 16 vol. in-8. On a en français le Traité du citoyen, traduit par Sorbière, Amst., 1649; le Corps politique, par le même, Leyde, 1653; la Nature humaine, trad. par d'Holbach, 1772. Hobbes a aussi laissé quelques ouvrages historiques; il a traduit Thucydide et même a mis Homère en vers anglais, mais avec fort peu de succès. Il a écrit sa propre vie en vers latins, 1679.

HOCEIN. V. HUSSEIN.

HOCHBERG (margraves de), une des lignes de la maison margraviale de Bade, ainsi nommée du château de Hochberg, prés de Fribourg en Brisgau, eut pour tige Henri (2e fils du margrave de Bade Herman III), qui en 1190 partagea l'héritage de son père avec son frère Herman IV. En 1300, la maison de Hochberg se divisa en 2 branches, dont la 1re s'éteignit en 1418 et la 2e on 1503. Toutefois, le titre de margrave de Hochberg fut renouvelé en 1796 en faveur de la baronne Louise Geyer de Geyersberg, qu'avait épousée morganatiquement le margrave de Bade Charles-Frédéric- Charles-Léopold-Frédéric, l'aîné des fils de Louise, est monté sur le trône ducal de Bade en 1830, après la mort de son dernier frère, le grand-duc Louis-Guillaume-Auguste.

HOCHE (Lazare), général en chef des armées de la république française, né en 1768 à Versailles, était simple sergent dans les gardes françaises lorsque la Révolution éclata. Après avoir passé rapidement par différents grades, il reçut, à peine âgé de 25 ans, le commandement en chef de l'année de la Moselle; il avait été préféré pour ce poste à Pichegru, qui dès ce moment lui voua une haine mortelle. Hoche attaqua aussitôt les Autrichiens : malgré un échec éprouvé à Kaiserslautern, il les battit sous Weissembourg, leur prit Germersheim, Spire et Worms, et les chassa de toute l'Alsace (1793-94). A la suite de différends avec Pichegru, que favorisait St-Just, il fut jeté en prison par ordre du comité de Salut Public. Redevenu libre au 9 thermidor (27 juillet 1794), il fut bientôt après placé à la tête de l'armée de la Vendée. Guerrier intrépide, mais en même temps homme généreux, il sut à la fois repousser les bandes royalistes et respecter les droits des citoyens paisibles : il battit les émigrés débarqués à Quiberon (21 juillet 1795), défit les corps des deux principaux chefs de la chouannerie, Charrette et Stofflet, s'empara de leur personne, rétablit partout le calme, et mérita ainsi le glorieux titre de Pacificateur de la Vendée. Il fut à la fin de 1796 chargé d'opérer un débarquement en Irlande; mais cette expédition, contrariée par les vents, n'eut aucun résultat. A son retour, il fut appelé au commandement de l'armée de Sambre-et-Meuse, qui comptait 80 000 hommes (février 1797). Il passa aussitôt le Rhin, gagna successivement sur les Autrichiens les batailles de Neuwled (17 avril), d'Ukerath, d'Altenkirchen. Les préliminaires de Léoben interrompirent ses succès. Il fut chargé ensuite du commandement en chef des armées de Sambre-et-Meuse et du Rhin (réunies sous le nom d'armée d'Allemagne), mais il mourut peu après, à la suite d'une courte maladie d'entrailles (sept. 1797). La rumeur publique imputa sa mort au poison, et les partis s'accusèrent réciproquement. Ce grand général, dont la vie si courte a été si bien remplie, avait pris pour devise : Res, non verba. Un monument fut élevé en son honneur à Wissenthurm, près de Neuwied; Versailles lui a érigé une statue. A. Rousselin de St-Albin a laissé une Vie de Hoche, avec sa Correspondance administrative. M. Cl. Desprez a donné L. Hoche d'après sa Correspondance, 1858.

HOCHFELD, ville d'Alsace-Lorraine, près de la Zorn, à 17 kil. E. de Saverne ; 2500 h. Station. Tourbe.

HOCHHEIM, bourg de Prusse (Nassau), près du confluent du Mein et du Rhin, à 28 kil. S. O. de Francfort; 2000 hab. Station. Vins excellents.

HOCHKIRCH, v. du roy. de Saxe (Lusace), à 9 k. S. E. de Bautzen. Frédéric II y fut battu par Daun