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de Gap ; 818 hab. On en expédie des caisses d'excellentes prunes dites brignoles ou pistoles.

ORRERY. V. BOYLE.

ORSINI, célèbre famille des États romains, était rivale de celle des Colonna, tant par la grandeur de ses possessions que comme parti politique. Elle était guelfe et soutenait en général la cause des papes et de l'indépendance italique. Le 1er membre connu de cette famille est Jordano Orsino, qui rendit comme général de grands services à la cour de Rome. Il entra dans l'Église, fut fait cardinal en 1145, et envoyé comme légat près de l'empereur Conrad en 1152. — Matth. O., son neveu, fut préfet de Rome en 1153. — J. Gaétan Orsino devint pape en 1277 sous le nom de Nicolas III. — Un autre O. fut pape en 1724 sous le nom de Benoît XIII. — V. URSINS.

ORSINI (Fulvio), Fulvius Ursinus, antiquaire et philologue, fils naturel d'un commandeur de l'ordre de Malte, né à Rome en 1529, m. en 1600, fut abandonné par son père, embrassa l'état ecclésiastique, fut choisi pour bibliothécaire par le cardinal Farnèse et se vit honoré des bienfaits du pape Grégoire XIII. Il consacra toute sa fortune à la formation d'un magnifique cabinet qu'il légua au cardinal Odoard Farnèse, neveu de son protecteur. On a de lui des éditions des poésies des femmes grecques sous le titre de Novem feminarum illustrium carmina, Rome, 1568; de Verrius Flaccus et de Festus, 1580; d’Arnobe, 1583; Virgilius collatione scriptorum græcorum illustratus, 1568; Familiæ romanæ, 1577; Imagines et elogia virorum illustrium ex antiquis lapidibus et numismatibus expressa, 1579, traduit par Baudelot de Dairval sous le titre de Portraits d'hommes et de femmes illustres, Paris, 1770.

ORSOVA, nom de deux villes situées près de l'emb. de la Cserna dans le Danube. L'une, dite Vieille-Orsova, sur la r. g. du fleuve, dans le Banat valaque, appartient à l'Autriche; l'autre, Nouv.-Orsova, en Servie, dans une île du Danube, à 10 k. N. E. de la précéd. et à 72 k. de Widdin, appartient à la Turquie. On y compte 3000 h. Forteresse. Longtemps disputée entre l'Autriche et la Turquie, elle appartint à la 1re de 1738 à 1789; à cette dernière époque, elle a été abandonnée à la Turquie.

ORSOY, v. de la Prusse rhénane, à 40 k. S. E. de Clèves, sur la r. g. du Rhin ; 2000 hab. Prise et démantelée par Louis XIV en 1672.

ORTA, Horta et Hortanum, v. de l'Italie centr., à 26 k. N. E. de Viterbe, au confluent du Nar et du Tibre; 1800 h. Évêché (créé en 330).

ORTA, v. de la Hte-Italie (Novare), à 52 kil. N. N. O. de Novare, sur la rive orient. d'un lac de son nom, au pied d'une montagne que couronne un célèbre monastère de S. François d'Assise. — Le lac d'Orta, Hortanus lacus, a 13 kil. sur 3.

ORTÉGAL (cap), le cap le plus septentr. de l'Espagne (Galicie), à la pointe N. N. O., sur l'Atlantique, par 10° 14 long. O. ; 43° 46' lat. N., ainsi nommé par corruption de Norte de Galicia.

ORTELIUS (Abraham), géographe, né à Anvers en 1527, mort en 1598, avait beaucoup voyagé. Il composa le premier atlas, connu, sous le titre de Theatrum orbis terrarum, Anvers, 1570, auquel il faut joindre le Theatri orbis terrarum parergon sive Veteris geographiæ tabulæ, 1595. On lui doit encore : Synonymia geographica, 1578: c'est le 1er dictionnaire géographique; Itinerarium per nonnullas Galliæ Belgicæ partes, 1584. Ces savants ouvrages lui valurent, en 1575, le titre de géographe de Philippe II, roi d'Espagne.

ORTELSPITZE, vulg. ORTLER, mont. des États autrichiens, la plus haute des Alpes Rhétiques, sur la limite du Tyrol et de la Vénétie, près de Bormio, a 3908m de hauteur. Neiges éternelles.

ORTHEZ ou ORTHES, Orthesium, ch.-l. d'arr. (B.-Pyrénées), près du Gave de Pau, à 40 kil. N. O. de Pau; 6724 h. Trib. de 1re inst., collège, église calviniste. Beau sel blanc, jambons (dits de Bayonne), plumes d'oie, flanelle ; teintureries, tanneries, mégisserie, etc. — Orthez appartint d'abord aux vicomtes de Dax; elle fut sous la maison de Moncade la capit. du Béarn : Gaston VII de Moncade y fit bâtir le Château de Moncade ou Château Noble, qui fut, jusqu'en 1460, la résidence des vicomtes de Béarn. Au XVIe s., Orthez devint un foyer du Protestantisme; les Catholiques s'en emparèrent; Montgomery la reprit et. y massacra tous les prêtres. La reine Jeanne III (d'Albret) y fonda une université calviniste, qui fut supprimée par Louis XIII. En 1814 Welliugton y remporta un avantage sur le maréchal Soult.

ORTHEZ (H. D'APREMONT, vicomte d'), gouverneur de Bayonne sous Charles IX. Selon une tradition accréditée, ayant reçu l'ordre d'égorger le jour de la St-Barthélemy tous les Calvinistes de son gouvernement (1572), il aurait répondu au roi : « Sire, j'ai communiqué la lettre de Votre Majesté à la garnison et aux habitants de cette ville. Je n'y ai trouvé que de braves soldats, de bons citoyens, et pas un bourreau. » Malheureusement, l'authenticité de cette belle réponse est contestée : on sait qu'au contraire le vicomte d'Orthez se montra cruel envers les protestants, au point de les faire poursuivre par des chiens.

ORTLER, montagne. V. ORTELSPITZE.

ORTOCIDES, c.-à-d. fils d'Ortok, dynastie turcomane, qui en 1082 s'établit en Syrie et en Arménie. Mélik-Chah leur abandonna Jérusalem, mais ils s'en laissèrent dépouiller par les Fatimites lors de la 1re croisade. Les fils d'Ortok, Soliman et Il-Ghazi, avaient, à la même époque, fondé deux principautés, l'une à Miafarékin, l'autre à Marédin; ils régnèrent aussi à Alep de 1117 à 1126.

ORTONA, v. d'Italie (Abruzze Cit.), à 14 kil. N. de Chieti, sur la mer, entre les embouch. du Sangro et de la Pescara : 7000 hab. Évêché.

ORTYGIE, Ortygia, nom célèbre dans la mythologie, semble avoir été donné à plusieurs lieux à cause de l'abondance des cailles (ortyges) qui s'y trouvaient. Délos porta ce nom. C'était aussi celui d'un îlot de la rade de Syracuse où était la fontaine d'Aréthuse, et d'un lieu voisin d'Éphèse, près du Cenchrius, où Latone se reposa.

ORURO, v. de Bolivie, ch.-l. du dép. qui porte son nom, à 100 kil. S. O. d'Oropesa; 5000 hab. — Le dép. est au S. de celui de La Paz, à l'O. de celui de Cochabamba et à l'E. du Pérou : 400 kil. sur 320; 35 000 hab. Très-hauts plateaux; on y remarque le Cerro-d'Oruro, qui a 4134m. Moutons, lamas. Mines d'argent, d'or, d'étain, de plomb.

ORVIÉTAN, anc. pays des États romains qui avait pour ch.-l. Orviéto, est auj. compris dans les délégations d'Orviéto et de Viterbe.

ORVIÉTO, Urbs vetus ou Herbanum, v. du roy. d'Italie,anc. ch.-l. de délégation dans les États romains, à 95 k. N. N. O. de Rome et à 35 k. N. de Viterbe ; 7000 hab. Évêché ; belle cathédrale gothique, bâtie en 1290, ornée de peintures fort anciennes, palais épiscopal; puits très-profond et très-large au fond duquel on descend-par un double escalier en spirale, creusé dans le roc par A. San-Gallo. C'est dans cette ville que Lupi inventa la préparation médicinale dite Orviétan (V. ce mot au Dict. des Sciences). — La délégation d'Orviéto, au N. de celle de Viterbe, avec laquelle elle formait jadis une province appelée l'Orviétan, a 167 750 hect. et 30 000 h. Excellent vin.

ORVILLE (Jacques Philippe d'), érudit, né à Amsterdam en 1696, de parents français protestants qui avaient été forcés d'émigrer, m. en 1751, avait beaucoup voyagé. Il remplit avec succès de 1732 à 1742 la chaire d'humanités à l'Athénée d'Amsterdam. Collaborateur de Burmann pour les Observationes miscellaneæ, il publia avec lui 10 vol. de ce recueil, puis il le continua seul et en donna encore 12 vol. (1732-50). On lui doit de plus un voyage en Sicile intitulé: Sicula, et publié par Burmann II, des éditions d'auteurs anciens, et l'écrit intit. Critica vannus in inanes Corn. J. Pavonis (de Pauw) paleas, 1737.