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drona (sujet déjà traité par Pergolèse), la Pazza per amore, la Fedra, Catone in Utica. On lui doit aussi beaucoup de musique d’église. Paisiello a moins de verve que Guglielmi, moins d’abondance que Cimarosa, mais il l’emporte par l’expression.

PAISLEY, v. d’Écosse (Renfrew), à 12 kil. S. O. de Glasgow, sur la White-Cart et le canal d'Ardrossan, et sur le chemin de fer d'Ayr à Glasgow; 50 000 h. Quelques édifices : église de l'Abbaye, nouvelle église, hôtel de ville. Nombreuses écoles publiques; sociétés diverses. Mousselines, gazes, soie, linons, batistes, distilleries, fonderies, etc. — Cette ville occupe la place de l'anc. station romaine de Vanduria; elle doit son origine à un prieuré de l'ordre de Cluny, qui y fut fondé en 1160, et qui fut en 1588 converti en seigneurie. Son importance manufacturière ne date que du dernier siècle.

PAÏTA, v. du Pérou. V. PAYTA.

PAIX. Pour les principaux traités de paix, V. le nom des lieux où ils ont été conclus.

Paix de Dieu. V. TRÊVE DE DIEU. — Paix boiteuse. V. ST-GERMAIN et H. DE MESMES. — Paix des Dames. V. CAMBRAY. — Paix fourrée, nom donné à plusieurs paix trompeuses, notamment à la réconciliation qui eut lieu à Chartres, le 9 mai 1409, entre les enfants du duc d'Orléans, récemment assassiné, et son meurtrier Jean sans Peur, duc de Bourgogne, et à la paix de Lonjumeau en 1568 entre les Catholiques et les Protestants.

PAIX (la), déesse allégorique, fille de Jupiter et de Thémis, compagne de Vénus et des Grâces, était une des Heures. Elle avait à Athènes une statue, qui la représentait tenant dans ses bras Plutus ou la Richesse. A Rome, l'empereur Claude lui éleva un temple magnifique, qui fut brûlé sous Commode. On lui donne pour attributs le sceptre, la branche d'olivier, la corne d'abondance, les épis, etc.

PAIX (le Prince de la). V. GODOY.

PAIXHANS (H. Joseph), général d'artillerie, né à Metz en 1783, mort en 1854, perfectionna l'artillerie de marine et de siége et donna le modèle de canons-obusiers qui s'appliquent utilement à ce double service, et qui de son nom sont appelés canons à la Paixhans. On a de lui : Considérations sur l'artillerie (1815); Nouvelle force maritime (1821); Expériences sur une nouvelle arme (1825); Force et faiblesse de la France (1830). Il fut député de la Moselle de 1830 à 1848. La ville de Metz a donné son nom à une de ses rues.

PAJOL (Pierre, comte), général de cavalerie, né à Besançon en 1772, mort en 1844, était fils d'un avocat au parlement. Il s'enrôla en 1791 et fit avec distinction les guerres de la République et de l'Empire. Général de division en 1812, il commanda l'avant-garde du 1er corps dans la campagne de Russie, prit Minsk, Mojaïsk, où il eut un bras fracassé; contribua à la victoire de Dresde (1813), fut laissé pour mort à Leipsick, se distingua également en 1814 dans la campagne de France et contribua puissamment à la reprise de Montereau. Il fut mis à la retraite après le désastre de Waterloo. En 1830, il seconda de tout son pouvoir la révolution de Juillet, et dirigea au 3 août l'expédition des Parisiens sur Rambouillet, expédition qui détermina Charles X à partir pour Cherbourg. Il fut au retour nommé gouverneur de la 1re division militaire, et bientôt après fait pair de France.

PAJOU (Augustin), statuaire, né à Paris en 1730, m. en 1809, remporta le grand prix, passa douze ans à Rome et fut à son retour reçu membre de l'Académie de peinture et de sculpture. Par sa manière ferme et sûre, il mérita la qualification de Restaurateur de l'art. On admire ses statues de Descartes, Bossuet, Pascal, Turenne, Démosthène, son buste de Buffon, ses groupes de Psyché abandonnée de l'Amour et de Pluton tenant Cerbère enchaîné.

PALADIN, nom donné dans les vieux romans de chevalerie aux compagnons de Charlemagne, et par extension à tous les chevaliers errants. Ce nom semble être dérivé de palatin (comte du palais).

PALÆOCASTRO, c.-à-d. Vieux château, nom de plusieurs lieux de la Grèce moderne, entre autres d'un bourg de l'île de Négrepont, près de l'anc. Érétrie.

PALÆOPOLIS, c.-à-d. Vieille ville, v. de Campanie, sur la côte, près du lieu où fut depuis bâtie Néapolis (Naples), c.-à-d. la Ville neuve, était d'origine grecque. En 328 av. J.-C., elle eut à soutenir contre les Romains une guerre qui fut le prélude de la 2e guerre samnite; elle fut soumise et prise en 326.

PALAFOX (Jean de), prélat espagnol, né en 1600, dans l'Aragon, m. en 1659, fut évêque d'Angélopolis (Puebla de los Angelos) au Mexique, puis d'Osma (1653), mit tous ses soins à rendre moins dure la condition des Indiens et publia dans ce but un livre plein de charité, Virtute del l'Indio; mais il fut obligé, à la suite de démêlés avec les Jésuites, de revenir en Espagne. On a de lui une Hist. de la conquête de la Chine par les Tartares, trad. par Collé, 1678, et une Hist. du siége de Fontarabie, 1629. Ses Œuvres complètes, publ. à Madrid de 1658 à 1671, forment 7v. in-f.

PALAFOX (don José de), l'intrépide défenseur de Saragosse, né en 1780, d'une famille noble d'Aragon, m. en 1847, accompagna à Bayonne en 1808, comme officier des gardes, la famille royale d'Espagne, s'évada dès qu'il vit Ferdinand VII retenu prisonnier, souleva l'Aragon, fut proclamé par le peuple gouverneur de Saragosse, et organisa dans cette ville une vigoureuse résistance : après un siège de 61 jours, il força les Français à s'éloigner (14 août 1808) mais, ceux-ci étant bientôt revenus à la charge, il eut à subir un nouveau siége plus meurtrier que le premier, dans lequel chaque rue, chaque maison fut disputée : privé de tout moyen de défense, atteint de l'épidémie, il fut enfin contraint de capituler; ce deuxième siége avait duré deux mois, du 20 décembre 1808 au 20 février 1809. Emmené captif en France, il ne rentra en Espagne qu'en 1814. Il contribua puissamment à rétablir sur le trône Ferdinand VII, qui le nomma capitaine général de l'Aragon; mais, s'étant prononcé en 1820 pour la constitution, il fut disgracié. Il vécut depuis dans la retraite. La reine régente Marie-Christine le fit à son avénement duc de Saragosse et grand d'Espagne.

PALAIS (Comte du), officier de la cour sous la 1re et la 2e race des rois de France, était le juge de tous les officiers de la maison du roi et réunissait plusieurs offices institués plus tard (bouteiller, chambrier, échanson, connétable, etc.) Dans l'origine, le comte du palais était inférieur au maire du palais; son office grandit sous les Carlovingiens, quand la charge du maire eut disparu. Cette dignité fut elle-même abolie sous la 3e race. — V. PALATINS (comtes).

PALAIS (le), v. et port de Belle-île-en-Mer (Morbihan), ch.-l. de l'île, au N., à 68 kil. S. de Lorient ; 4896 h. Prise par les Anglais en 1762. — V. PALLET.

PALAIS-BOURBON, dit auj. Palais du Corps législatif, palais situé à Paris, entre le quai d'Orsay et la rue de Bourgogne, et en face du pont de la Concorde, était, avant la Révolution, la résidence des princes de Bourbon. Confisqué pendant la Révolution, il fut affecté, sous le Directoire, au Conseil des Anciens, sous le 1er Empire, au Corps législatif, sous les Bourbons, à la Chambre des Députés, sous la République de 1848 à l'Assemblée nationale, et sert depuis 1852 au Corps législatif. La belle façade sur le quai est l'œuvre de Poyet (1808). La salle des séances fut reconstruite de 1828 à 1832 par M. de Joly.

PALAIS DE JUSTICE, vaste palais élevé dans la Cité de Paris où l'on rend aujourd'hui la justice, fut d'abord la demeure des rois de France. Il fut habité dès la fin du IXe s. par le roi Eudes; Robert le Pieux le fit rebâtir vers 1003, et ses successeurs l'occupèrent jusqu'à Charles VII, qui l'abandonna au parlement. Il a été reconstruit plusieurs fois, et en dernier lieu en 1787; il a été complètement restauré depuis peu d'années. On y remarque la Ste-Chapelle, bâtie sous