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PAMLICO-SOUND, golfe des États-Unis (Caroline du Nord), entre 35°-35° 40′ lat. N. et 77° 50′-79° long. O. ; 110 kil. du N. au S. O. et 45 de large. Il est fermé du côté de l’Atlantique par trois îles longues et étroites, dont l’une projette le cap Hatteras. Il reçoit le Tar ou Pamlico-River et la Neuse.

PAMPAS, vastes plaines de l’Amérique du Sud qui s’étendent surtout dans la partie mérid. du gouvt de Buenos-Ayres, depuis le Rio de la Plata jusqu’auprès des Andes, sont peuplées d’innombrables troupeaux de chevaux et de bœufs sauvages, dont les peaux et les cuirs font la richesse du pays. Ces plaines sont habitées par les Gauchos, d’origine espagnole, qui vivent indépendants et se livrent à la chasse.

PAMPELONNE, ch.-l. de cant. (Tarn), sur la Viaur, à 30 kil. N. E. d’Alby ; 2268 hab. Toiles.

PAMPELUNE, Pompeiopolis, Pompela chez les Latins, Pamplona en espagnol, v. forte d’Espagne, ch.-l. de l’intendance de ce nom et de la capitainerie générale de Navarre, sur l’Arga, à 310 kil. N. E. de Madrid ; 10 000 hab. Évêché, cour d’appel. Citadelle, fortifications ; cathédrale, palais du vice-roi de Navarre, promenade de la Taconera ; beau cirque pour les combats de taureaux, achevé en 1844, et pouvant contenir 8000 personnes ; chemin de fer. Tissus de laine et de soie ; forges, fonderie de projectiles de fer, fabr. de plaques en fer et en acier ; commerce de vins. — Ville très-ancienne ; fondée ou restaurée par Pompée, dont elle prit le nom. Elle fut prise en 778 par Charlemagne. Longtemps capitale de toute la Navarre, elle devint, après la division de la Navarre en N. franç. et N. espagnole (1512), la capit. de la Navarre espagnole. Enlevée aux Espagnols en 1521 par André de Foix, seigneur de Lespare, frère de Lautrec, qui la perdit la même année : c’est à ce siége que fut blessé Ignace de Loyola. Les Français entrèrent encore dans Pampelune en 1808 et 1823. Elle a été souvent prise et reprise dans les dernières guerres civiles d’Espagne (1831-1842). — L'intendance de Pampelune n’est autre que l’anc. Navarre. V. ce nom.

PAMPHILE ou PAMPHYLE, peintre grec, né en Macédoine, vivait sous Philippe, au IVe s. av. J.-C. Il fonda l’école de Sicyone et fut le maître d’Apelle. Il exigeait que le peintre possédât la géométrie et était lui-même bon mathématicien.

PAMPHILE (S.), était magistrat à Béryte lorsqu’il embrassa le Christianisme. Il remplaça Origène dans la direction de l’école d’Alexandrie et en fonda lui-même une à Césarée de Palestine. Il fut arrêté en 307 comme chrétien, resta deux ans en prison et subit le martyre en 309. On lui doit une bonne édition de la Bible, un savant commentaire sur les Actes des Apôtres et une Apologie d’Origène, en 5 livres, dont il ne reste qu’une trad. latine. On le fête le 1er juin.

PAMPHYLIE, auj. partie O. du pachalik d’Itchil ; contrée de l’Asie Mineure, au S., sur la Méditerranée, entre la Lycie à l’O. et la Cilicie à l’E., était bornée au N. par la Pisidie et était traversée par le Taurus. La côte y forme un golfe appelé golfe de Pamphylie. Attalie, Olbie, Side, Perge, Aspendus, Ptolémaïs en étaient les villes principales. — La Pamphylie fut occupée, après la guerre de Troie, par des bandes grecques, sous la conduite de Mopsus, d’où le pays fut d’abord appelé Mopsopia. Elle doit le nom de Pamphylie (de pâs, tout, et phylê, tribu) à la diversité des peuples qui l’avaient colonisée. Soumise aux Perses, puis à Alexandre et aux rois de Syrie, elle fut donnée à Eumène par les Romains après la défaite d’Antiochus le Grand et leur fit retour avec le reste du royaume de Pergame. Cédée en partie par Antoine, avec la Lycaonie et la Galatie, au Galate Amyntas, elle forma après la mort de ce dernier (24 av. J.-C.) une province impériale à laquelle plus tard Claude joignit la Lycie. Lors de la réorganisation de l’Empire par Constantin, elle fut comprise dans le diocèse d’Asie et la préfecture d’Orient, ayant Aspendus pour capitale. Elle a, depuis, subi toutes les vicissitudes de l’Asie Mineure et est passée avec elle sous le joug des Arabes, puis des Ottomans.

PAMPLONA, v. de la Nouv.-Grenade, ch.-l. de la prov. de Pamplona, sur la Zulia, à 450 k. N. E. de Bogota ; 3200 h. Évêché. Fondée en 1849. — La prov. de Pamplona, une des 4 du dép. de Boyaca, a 235 k. d’E. à l’O. sur 125 et 80 000 hab. Cacao, tabac, etc. Mines d’or, d’argent, de cuivre, de plomb.

PAN, dieu grec, fils de Jupiter et de Callisto, présidait aux troupeaux et aux pâturages, et passait pour l’inventeur du chalumeau. Épris de la nymphe Syrinx, il se mit à sa poursuite et eut la douleur de la voir se changer en roseau au moment où il allait la saisir ; il ne fut pas plus heureux auprès de la nymphe Écho. On figurait ce dieu couvert d’une peau de bouc, ou même avec les cornes, les pieds et les cuisses velues de cet animal, et tenant à la main un bâton recourbé. On lui donne pour cortège des êtres de même forme, dits pans, égipans (c.-à-d. pans-chèvres), êtres qui diffèrent peu des Satyres. Le Faune des Latins ressemble fort au Pan des Grecs ; cependant on les distinguer C’est en Arcadie surtout que Pan était adoré. Ses fêtes s’y nommaient Lycées ; à Rome, elles furent appelées Lupercales. Le bas peuple en Grèce croyait que Pan faisait des courses nocturnes dans les montagnes ; ses apparitions subites jetaient partout l’effroi ; de là le nom de terreur panique. — À l’époque de l’invasion des idées orientales en Grèce et à Rome, Pan devint un dieu suprême, identique à la nature ou à l’universalité des êtres (pan, tout). On confondait Pan ainsi envisagé avec l’Osiris des Égyptiens : de là le nom de Panopolis donné par les Grecs à une ville de la Hte-Égypte où Osiris était adoré. Pan est aussi quelquefois identifié avec le dieu Mandou des Égyptiens.

PANÆTIUS, philosophe stoïcien, né à Rhodes vers 190 av. J.-C., florissait vers 150. Il étudia d’abord à Athènes sous Antipater de Tarse, puis vint à Rome, et y ouvrit une école, qui fut fréquentée par les jeunes gens les plus distingués. P. Scipion, l’un de ses disciples, voulut que le philosophe s’établît dans sa propre maison, et l’emmena avec lui dans les diverses missions dont il fut chargé. Plus tard, Panætius retourna à Athènes pour y remplacer dans la chaire du Portique son maître Antipater : c’est dans cette ville qu’il mourut, presque nonagénaire. Ce philosophe avait composé plusieurs ouvrages fort estimés, qui ne nous sont pas parvenus, entre autres un traité des Devoirs qui a fourni le fond des Offices de Cicéron ; un livre des Sectes, où il soumettait à sa censure les diverses doctrines philosophiques, (on en trouve quelques fragments dans Diogène-Laërce) ; des traités de la Divination, de la Providence, de la Tranquillité de l’âme, etc. Il enseignait un stoïcisme mitigé, et faisait à l’Académie et au Lycée les concessions exigées par le bon sens. On peut consulter sur ce philosophe les recherches de l’abbé Sevin (dans les Mém. de l’Acad. des inscriptions, t. X) et une dissertation de Van Lynden, de Panætio, Leyde, 1802.

PANÆTOLIUM. V. ÉTOLIE.

PANAMA, v. de l’Amérique, dans la Nouv.-Grenade, oh.-l. de l’État de son nom, sur l’isthme de Panama et l’Océan Pacifique, au fond d’une vaste baie, par-81° 47′ long. O., 8° 58′ lat. N. ; 12 000 h. Évêché, collége. Ville bien bâtie, belle cathédrale, beaux couvents, hôpital. Port peu sûr. Commerce déchu de ce qu’il était jadis, lorsque Panama était l’entrepôt des trésors du Pérou. — Il a existé de 1618 à 1670 une 1re ville de Panama, à 15 k. de la v. actuelle. Cette ville, fondée par Davila, fut incendiée en 1670 par les flibustiers, conduits par l’aventurier Morgan ; en la relevant on choisit un emplacement moins accessible. En 1824 eut lieu à Panama un congrès, qui donna peu de résultats ; un autre congrès, en 1826, amena un traité d’alliance offensive et défensive entre diverses républiques de l’Amérique du S. — La v. de Panama donne son nom à un des États fédéraux de la Nouv.-Grenade, appelé aussi l’Isthme,