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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/629

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fit périr la femme et les fils de ce prince, sauf Jason, qui s'enfuit. Plus tard il donna à Jason l'idée de l'expédition des Argonautes, espérant qu'il y périrait. Il expia ses crimes par une mort affreuse : ses filles ayant prié Médée de le rajeunir, elle feignit d'y consentir, leur dit qu'il fallait préalablement que tout le vieux sang sortît des veines de leur père, et les décida ainsi à l'égorger.

PÉLIGNIENS, Peligni, anc. peuple de l'Italie centrale (Samnium), de race pélasgique, habitait le revers oriental de l'Apennin, à l'E. des Marses, au-dessus du Picénum et près de la mer, et avait pour villes principales Corfinium et Sulmo. Les Péligniens formaient, avec les Vestins, les Marrucins et les Marses, une des deux confédérations samnites. Ils prirent parti pour Rome contre les Latins en 340 av. J.-C., et restèrent neutres dans la 1re guerre des Romains contre les Samnites du Sud, en 326; mais, quand ils virent les Romains menacer l'indépendance de toute l'Italie, ils voulurent secourir leurs compatriotes. Ils furent soumis une 1re fois en 305, une 2e en 290, par Curius Dentatus, qui ravagea tout leur pays. Ils prirent part à la Guerre sociale, 90, et leur ville de Corfinium fut la métropole de la confédération italienne.

PÉLION, Plessidhi et Mavro-Mouni, montagne de Thessalie, dans la presqu'île de Magnésie, au S.; son plus haut sommet a 1670m. La Fable en fait une des montagnes que les Géants entassèrent pour escalader l'Olympe.

PÉLISSANE, bg de France (Bouches-du-Rhône), à 26 kil. O. N. O. d'Aix; 2261 hab.

PÉLISSIER (Amable), maréchal de France, né à Maromme (Seine-Infér.) en 1794, mort en mai 1864; sortit de l'école de Saint-Cyr sous-lieutenant d'artillerie en 1815; fut admis avec éclat en 1819 au corps royal d'état-major; se distingua dans les expéditions d'Espagne, de Morée, d'Alger, d'Anvers; montra autant d'énergie que de bravoure en Algérie, où il servit de 1839 à 1854, et où il passa par tous les grades; s'y fit particulièrement remarquer par la prise de Laghouat et la soumission de la Kabylie (1852); fut appelé en janvier 1855 à commander un corps de l'armée d'Orient au siége de Sébastopol, et, chargé bientôt du commandement en chef, s'empara de la tour Malakoff, et par suite de la ville (8 sept. 1855); fut alors créé maréch. de France et duc de Malakoff, devint vice-président du sénat et membre du conseil privé de l'Empire, puis ambassadeur en Angleterre (1858), grand chancelier de la Légion d'honneur (1859); enfin fut promu au gouvernement général de l'Algérie (1860), poste qu'il garda jusqu'à sa mort.

PÉLISSON. V. PELLISSON.

PELLA, v. de Macédoine, dans l'Émathie, sur le Ludias, devint sous Philippe la capitale du royaume, Il en reste quelques ruines près d’Iénidjé-Vardar, dans le pachalik de Salonique. — V. de Palestine, au S. de la Pérée, est auj. El Boudsché.

PELLEGRIN (l'abbé), né à Marseille en 1663, m. en 1745, fut d'abord moine, puis aumônier de vaisseau, enfin homme de lettres. Il composa des opéras-comiques, des tragédies, des cantiques spirituels, et une trad. en vers des Odes d'Horace.

PELLEGRINI (TIBALBO de), peintre et architecte, né en 1527 à Bologne, m. en 1592, résida d'abord à Bologne, où il fit plusieurs de ses plus beaux tableaux, dont les sujets étaient tirés de l'Odyssée; devint ingénieur en chef du duché de Milan et traça le dessin de la façade de la cathédrale de cette ville; fut appelé en Espagne par Philippe II, y éleva plusieurs beaux édifices, et peignit le cloître et la bibliothèque de l'EscuriaL

PELLEGRINI (Camille), savant italien, né à Capoue en 1598, m. en 1663, est auteur de l’Historia principum longobardicorum, Naples, 1643.

PELLEGRINI (Félix), célèbre chanteur, né à Turin en 1774, m. en 1832, possédait une belle voix de basse. Il entra en 1819 au Théâtre Italien de Paris, où il remplit pendant dix ans les rôles de premier bouffe.

PELLEGRUE, ch.-l. de c. (Gironde), à 23 k. N. E. de la Réole; 1678 hab.

PELLÈNE, v. forte d'Achaïe, l'une des 12 de la Confédération achéenne, à l'E., sur les frontières de la Sicyonie, à 60 stades du golfe de Corinthe, sur lequel elle avait un petit port. Elle fut souvent prisa et reprise dans les luttes des ligues achéenne et étolienne. Ses ruines se voient près de Zugra.

PELLERIN (Jos.), antiquaire, né en 1684 à Marly-le-Roy, m. à Paris en 1782, forma le plus beau cabinet de médailles qu'ait possédé un particulier, et le vendit 300 000 fr. à Louis XVI. Ce cabinet contenait 32 500 pièces. Il le fit graver et le publia sous ce titre : Recueils de médailles des rois, peuples et villes, Paris, 1762-78, 10 vol. in-4, avec un savant et judicieux commentaire. Il introduisit la méthode historique dans la classification des médailles.

PELLERIN (le), ch.-l. de c. (Loire-Inférieure), sur la r. g. de la Loire, à 27 kil. S. E. de Paimbœuf; 1853 hab. Port où s'arrêtent les navires d'un tonnage trop fort pour remonter jusqu'à Nantes.

PELLETAN (Phil.), chirurgien de Paris, 1747-1829, succéda en 1793 à Desault comme chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu, professa à l’École de Médecine, et se distingua également comme professeur et comme opérateur : il parlait si bien qu'on l'avait surnommé Bouche d'or. Il était membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine. Il a publié une Clinique chirurgicale. — Son fils, le Dr Pierre P., 1782-1846, professa avec succès la physique médicale à la Faculté de Paris, puis au Conservatoire des Arts de Bruxelles. On a de lui un Traité de Physique générale et médicale, 1824 et 1831, et un Dictionn. de Chimie médicale, 1823. — M. Eugène Pelletan, publiciste et l'un des plus brillants rédacteurs de la Presse et du Siècle, né en 1813, est étranger à cette famille.

PELLETIER (Bertrand), pharmacien et chimiste, né à Bayonne en 1761, m. en 1797, devint membre de l'Académie des sciences en 1791, et professa la chimie à l'École polytechnique dès sa fondation. Il avança surtout la chimie pneumatique, la métallurgie et la chimie appliquée aux arts. On remarque particulièrement ses études sur le phosphore, la strontiane, le molybdène, l'or musif, les cendres bleues, les éthers, les sels de baryte, l'affinage du métal des cloches, la fabrication de la soude, des savons, le tannage des cuirs, etc. Ses écrits ont été réunis en 1798 sous le titre de Mémoires et Observations de Chimie, par le Dr Sédillot, son beau-frère. — Son fils, Joseph P., 1788-1842, professeur à l'École de pharmacie, membre de l'Académie de médecine, puis de l'Académie des sciences, a concouru puissamment aux progrès de la chimie organique : on lui doit, ainsi qu'à J. B. Caventou, la grande découverte du sulfate de quinine, à laquelle l'Académie des sciences décerna en 1827 un prix de 10 000 fr. Il réussit à extraire la strychnine, la brucine, la vératrine, les-agents les plus énergiques de la matière médicale.

PELLEVÉ (Nic. de ), cardinal, né au château de Jouy en 1518, mort en 1594. Il suivit le cardinal de Lorraine au concile de Trente comme député de l’Église de France, mais il y parla contre les libertés du clergé français qu'il était chargé de défendre : il reçut du pape en récompense la pourpre romaine (1560), et fut promu en 1592 à l'archevêché de Reims. Il présida les États que les Ligueurs tinrent à Paris en 1593; il mourut en apprenant l'entrée de Henri IV dans Paris. Il est fort maltraité dans la Satire Ménippée.

PELLICO (Silvio), écrivain piémontais, né en 1789 à Saluces, m. en 1854, passa 4 années à Lyon, étudiant la langue et la littérature françaises, fut nommé en 1810 professeur de langue française au collége des Orphelins de Milan, se lia dans cette ville avec les principaux représentants de la littérature italienne, particulièrement avec Monti et Foscolo, donna en 1819 la tragédie de Francesca di Rimini, qui fut accueillie avec enthousiasme; fonda, avec Sismondi, Romagnosi et Manzoni, un journal destiné