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PERIZONIUS (Jacques), philologue, né en 1651, à Dam (Groningue), m. en 1715, professa l’histoire, l’éloquence et le grec à Delft, à Franeker et à Leyde. On a de lui : Animadversiones historiæ, Amst., 1685 (il y traite surtout de l’histoire romaine et élève des doutes sur les premiers temps de cette histoire), Origines babylonicæ et ægyptiacæ, Utrecht, 1636 ; des Comment. historiques sur le XVIe s. (en latin), 1710, des éditions estimées d’Élien, Dictys, Quinte-Curce, Valère-Maxime, ainsi que de la Minerva de Sanchez.

PERKIN WAERBEK, dit le faux duc d’York ou le faux Richard IV, imposteur, était fils d’un Juif de Tournay, mais naquit à Londres. La duchesse douairière de Bourgogne, Marguerite, sœur d’Édouard IV, imagina de le faire passer pour son neveu, Richard d’York, 2e fils d’Édouard IV, qui avait été assassiné à la Tour en 1483 par Glocester (Richard III), afin de l’opposer à Henri VII, et le reconnut publiquement pour tel en 1490. Il tenta, mais sans succès, un débarquement en Irlande, puis sur la côte de Kent, et se jeta enfin dans les bras du roi d’Écosse Jacques IV, qui, feignant de croire à tout ce qu’il disait, lui donna en mariage une de ses parentes, et entra en armes avec lui dans le Northumberland (1496) ; mais ils furent repoussés tous deux. En 1498, Perkin débarqua dans la baie de Whitesand et se joignit à des rebelles de Cornouailles ; repoussé de nouveau, il s’enfuit, se réfugia dans l’abbaye de Beaulieu, et consentit enfin à se remettre aux mains de Henri VII ; ce prince, après l’avoir exposé publiquement, l’enferma à la Tour. Il réussit à s’en échapper ; mais, s’étant laissé reprendre, il fut pendu à Tyburn, en 1499.

PERKINS (Élie), médecin américain du dernier siècle, m. à New-York en 1799, exerçait d’abord à Plainfield en Pensylvanie. Il fit du bruit par son tracteur métallique, appareil formé de deux aiguilles coniques de métaux différents qu’on promenait sur les parties malades, et qui, suivant lui, étaient un remède universel. Il appliqua cette méthode avec quelque succès à Philadelphie et elle fut pendant un temps à la mode. Son fils, Benjamin Perkins, apporta les Tracteurs métalliques à Londres en 1798 et y obtint une grande vogue. Les effets obtenus par le perkinisme, analogues a ceux du magnétisme de Mesmer, sont rapportés par les uns à une action électrique, par les autres à l’imagination seule. Le docteur Haygarth, de Bath, soutint cette seconde opinion.

PERLEBERG, v. des États Prussiens (Brandebourg), ch.-l. de cercle, sur la Stepenitz, à 126 kil. N. N. O. de Berlin ; 5000 hab. Brasseries, drap, lin.

PERM, v. de la Russie d’Europe, ch.-l. du gouvt de Perm, sur la Kima, à 2005 kil. E. de St-Pétersbourg, par 58° 1′ lat. N. et 56° 6′ long. E. ; 12 000 h. Archevêché, trib., gymnases, séminaire. Grand commerce de métaux provenant des mines voisines. — Perm n’était qu’un bourg avant le XVIIIe s. ; la découverte faite en 1723 d’une riche mine de cuivre voisine de ce bourg lui donna un rapide accroissement ; en 1781, il fut érigé en ville.

PERM (gouvt de), partie en Russie d’Europe, partie en Russie d’Asie, est partagé en deux par la chaîne de l’Oural et a pour bornes les gouvts de Vologda au N. O., de Tobolsk au N. E., de Vlatka à l’O., d’Orenbourg au S. ; 700 k. de l’E. à l’O. sur 668 ; 1 800 000 h. (Permiaks, Mordouins, Tchouvaches, Russes) ; ch.-l., Perm. Climat très-froid ; sol peu fertile ; plusieurs lacs. Moutons de race espagnole, chevaux, rennes, martres, ours ; élève de bestiaux et d’abeilles. Riches et nombreuses mines (or, argent, platine, diamant, fer, plomb, cuivre, sel, marbre).

PERMESSE, Permessus, auj. Panitza, petite riv. de Béotie, prenait sa source vers l’Hélicon et tombait dans le lac Copaïs. Ce fleuve était consacré aux Muses : les poëtes puisaient l’inspiration dans ses eaux.

PERMIE ou BIARMIE, anc. et vaste contrée, située dans le N. E. de la Russie d’Europe, embrassait probablement, outre le gouvt actuel de Perm, ceux de Vologda ef d’Arkhangel. — Un royaume de Permie, État finnois ou tchoude, aurait fleuri, dit-on, entré le temps d’Auguste et l’invasion des Huns. Au moyen âge, il y eut un roy. de Biarmie qui finit par être soumis à Novogorod. Ivan IV le subjugua en 1543. Les Permiaks furent convertis à partir de 1375 par S. Étienne de Perm, qui établit le premier siége épiscopal de ce pays au couvent d’Oustvimsk, et qui, pour transcrire les livres évangéliques, inventa un alphabet particulier dit permien.

PERNAMBOUC, vulgt Femambouc, v. et port du Brésil, ch.-l. de la prov. de Pernambouc, sur l’Atlantique, à 1910 kil. N, E. de Rio-Janeiro, par 37° 25′ long. O., 8° 19′ lat. S. ; 30 000 hab. Elle se compose de trois parties, qui sont comme trois villes distinctes : 1o Recife ou le Port (sur une presqu’île au S. d’Olinde) ; 2o San-Antonio, siége du gouvernement (sur une île de la riv. de Capibaribe, joints par un pont au Recife) ; 3o Boa-Vista (sur le continent). On y fait quelquefois entrer aussi la ville d’Olinde. Ville très-commerçante, surtout le quartier du Recife. Le port, assez bien fortifié du côté de la mer, est le plus fréquenté du Brésil après Rio-Janeiro et Bahia. Chantiers de la marine militaire. — La prov. de P., la plus orientale du Brésil, entre celles de Céara, Parahiba et Rio-Grande au N., de Minas-Geraës au S., de Goyaz à l’O., et l’Atlantique à l’E., a 1300 kil. (du N. E. au S. O.) sur 625, et compte 625 000 hab. On la divise en trois comarques : Recife (ch.-l., Pernambouc), Olinde (ch.-l., Olinde), et Sertao ou le Désert.

PERNES, ch.-l. de cant. (Vaucluse), sur la Nesque, à 5 kil. S. de Carpentras ; 5278 h. Vins, garance, amandes ; magnaneries. Patrie de Fléchier.

PERNETTE DU GUILLET. V. GUILLET.

PERNETY ou PERNETTI (Ant. Jos.), Bénédictin, né à Roanne en 1716, mort en 1801, quitta le cloître, suivit Bougainville comme aumônier dans son voyage de circumnavigation, donna une relation de ce voyage sous le titre d’Histoire d’un voyage aux îles Malouines en 1763 et 1764, Paris, 1770, puis se retira en Prusse et fut quelque temps bibliothécaire à Berlin. De retour en France en 1783, il s’occupa d’alchimie, crut avoir trouvé la pierre philosophale et fonda à Avignon une secte qui en 1787 comptait une centaine d’affiliés. Il a traduit plusieurs écrits de Swedenborg et a donné un curieux Dictionnaire mytho-hermétique. — L’abbé Jacques P., son oncle, 1696-1777, a écrit des Lettres philosophiques sur les physionomies et des Recherches historiques sur Lyon.

PERNETY (Jos. Marie), général d’artillerie, né à Lyon en 1766, m. en 1856. Chef d’état-major de l’artillerie de la grande armée d’Allemagne en 1805, il se distingua à Ulm, à Austerlitz, à Iéna, fut nommé en 1807 général de division et baron de l’Empire, organisa le passage du Danube à l’île de Lobau, et rendit les plus grands services à Wagram. En 1812, à la tête de l’artillerie du 1er corps, il eut une grande part à la prise de Smolensk, et réussit, pendant la retraite, à ramener presque tout son matériel jusqu’à la Bérézina. Appelé sous la Restauration à la direction de l’artillerie au ministère de la guerre, il fut nommé pair en 1835, et sénateur en 1855.

PERNOV, v. forte et port de la Russie d’Europe, dans l’anc. Livonie (Riga), sur la riv. de Pernov, à son embouchure dans la Baltique, à 230 kil. N. de Riga ; 12 000 hab. Citadelle. Lin, chanvre, cuirs, etc. Grand commerce maritime. — Cette ville appartint longtemps aux chevaliers Porte-Glaive ; elle fut cédée à la Pologne avec toute la Livonie. Les Russes l’occupèrent une 1re fois de 1575 à 1582 ; ils la reprirent en 1710 sur les Suédois, qui s’en étaient emparés. Pernov était jadis le siége d’un évêché, transféré auj. à Œsel.

PERO E CASE-VECCHIE, bourg de l’île de Corse, ch.-l. de cant., à 29 kil, de Bastia ; 663 hab.

PÉROLLA, fils de Pacuvius. V. ce nom.

PÉRON (François), naturaliste et voyageur, né à Cérilly (Allier), en 1775, m. en 1810, fut attaché comme médecin-naturaliste à l’expédition aux Terres