queue, chèvres innombrables; mais aussi beaucoup d'animaux malfaisants : lions, tigres, léopards, panthères, hyènes, ours, etc. Un peu de cuivre, argent, fer, marbre; turquoises, les plus belles du monde (on les tire surtout des mines de Nichapour); sel en quantité, naphte au Nord. Industrie jadis florissante, mais fort déchue : tapis, soieries, châles, maroquins, armes, etc. Ce sont surtout les étrangers qui font le commerce : les Russes par Recht et Astrakhan, les Anglo-Indiens par Bender-Boucher, les Boukhares par Asterabad et le Khoraçan. Les Persans sont braves, déliés, polis et spirituels, mais ils passent pour faux, paresseux et très-vicieux; ils sont très-amis du luxe des habits. Ils professent l'Islamisme, mais sont de la secte Chyite (V. ce mot), ce qui entretient leur haine contre les Turcs, qui sont Sunnites; on y compte aussi depuis peu beaucoup de Sofites. Avant le triomphe de l'Islamisme, la majeure partie de la population professait le Magisme ou religion de Zoroastre; il ne reste plus auj. qu'un petit nombre de sectateurs de cette religion (V. GUÈBRES). Aux IIIe et IVe siècles, il s'y trouvait aussi beaucoup de Chrétiens; mais à partir du Ve siècle, les rois de Perse s'attachèrent à les exterminer. Les Chrétiens qui subsistent encore en Perse sont pour la plupart des Nestoriens ou des Arméniens schismatiques. L'instruction est très-répandue chez les Persans, mais ils aiment surtout la poésie et les fables : la Perse compte un assez grand nombre de poëtes célèbres : Firdouci, Saadi, Djâmi, Hâfiz, Féryd-eddin-Attar, et de grands historiens : Mirkhond, Khondémir, etc. La forme de gouvernement est la monarchie absolue et héréditaire. Depuis 1828, le roi reconnaît pour héritier le fils aîné de son fils aîné.
L'histoire de la Perse ne commence réellement qu'à Cyrus, au VIe s. av. J.-C. Avant cette époque, les annales de la Perse racontent une série d'événements qui donnent à la nation persane une antiquité exagérée; on y place la dynastie fabuleuse des Pichdadiens ou Kaiomariens, à laquelle succéda celle des Kaianiens ou Achéménides, d'où sortit Cyrus. Ce qu'il y a de certain, c'est que, pendant les bouleversements des empires d'Assyrie et de Médie, les Perses, restreints alors à la Perside (le Farsistan actuel), se maintinrent indépendants. Le mariage de Mandane, fille d'Astyage, roi des Mèdes, avec Cambyse, roi des Perses, qui fut le père de Cyrus, prépara la réunion de la Perside et de la Médie, qui eut lieu après la mort de Cyaxare II (536); les victoires de Cyrus et ses conquêtes en Lydie, en Asie-Mineure, en Assyrie, créèrent le vaste empire des Perses. De 530 à 330 av. J.-C., cet empire grandit encore, s'augmente de l’Égypte, achève la conquête de l'Asie-Mineure, puis il entre en lutte avec la Grèce. Dans le Ve s. av. J.-C., les Guerres médiques (V. ce mot) commencent à l'ébranler; amolli par le luxe et s'affaissant sous le poids de sa puissance même, l'empire médo-persan s'épuise à comprimer des révoltes (V. CYRUS le Jeune), et finit par tomber sous les coups d'Alexandre. Après le règne éphémère de ce dernier (330-323), l'empire est démembré pour être partagé entre ses lieutenants; il devient en grande partie la possession des Séleucides. Mais presque aussitôt les rois parthes le leur disputent : profitant des guerres que se faisaient Antiochus Théos et Ptolémée Philadelphe, Arsace s'empara de la Parthie et y fonda l'empire des Arsacides, 256 av. J.-C. Finalement, après la ruine totale des Séleucides, dont les débris grossirent l'empire romain (64 av. J.-C.), l'ancien empire des Achéménides se trouva divisé en provinces romaines (à l'O. de l'Euphrate), royaume des Parthes ou des Arsacides (à l'E.), Arménie (vassale de Rome), et provinces au N. des monts Paropamises (indépendantes ou soumises à des hordes sauvages souvent hostiles aux Romains). — L'an 226 après J.-C. commence la dynastie des Sassanides, qui renverse celle des Arsacides, réunit les possessions de l'ancien empire des Perses dans la Haute-Asie, et forme un second empire persan. Les Sassanides portent des coups terribles aux Romains, mais ils sont eux-mêmes renversés par les Arabes (652). Pendant la période du califat (652-1258), l'empire arabe englobe toute la Perse et le nom de Perse disparaît le plus souvent, du moins pendant trois siècles : mais à partir du VIIIe s., cet empire perd successivement de ses provinces, non-seulement à l'O., mais aussi à l'E. Les Tahérides, les Soffarides, les Samanides, les Bouides, les Gaznévides créent sur diverses points du territoire de la Perse, aux dépens des califes, des États indépendants; les Gourides, les Seldjoucides (1037), puis Gengiskhan (1235), assujettissent les califes à leur tutelle, jusqu'à ce qu'enfin le Mongol Houlagou-khan, petit-fils de Gengiskhan, les renverse tout à fait et mette fin au califat (1258). La Perse ou Iran est alors soumise à des khans mongols issus les uns de Houlagou, les autres de Tamerlan; pendant le même temps, les Ilkhaniens (1336-1390), les Turcomans du Mouton Noir (1407-1468), et enfin les Turcomans du Mouton-Blanc (1468-1499) règnent sur divers points de la Perse; mais nulle de ces maisons ne fonde une puissance vraiment durable. En 1499 apparaissent les Sophis : d'abord faibles, ils sont forcés de céder aux Turcs tout le pays à l'E. du Kerkah; mais, en 1587, Abbas le Grand, l'un d'eux, rétablit la monarchie : il bat les Turcs, leur reprend Tauris, s'empare de la Géorgie et enlève Ormuz aux Portugais. A partir du XVIIe s. une série d'invasions et d'usurpations, parmi lesquelles celle des Afghans en 1722 et du fameux Nadir, 1736-47, viennent déchirer la Perse, qui finit par être démembrée (1779). En 1794, Aga-Mohammed-chah, prince Kadjar, met un terme à l'anarchie, et bientôt son fils Feth-Ali-chah reconstruit dans la partie occid. de l'ancienne Perse l'empire d'Iran (1797); mais les guerres de ce prince avec la Russie ont encore fait perdre à la Perse une partie de son territoire : par le traité de Tourkmantchaï (1828), elle fut forcée de céder aux Russes les khanats d'Érivan et de Nakhitchevan. Néanmoins la dynastie des Kadjars réussit à s'affermir sur le trône et c'est elle qui règne encore auj. sur la Perse.
Dynastie fabuleuse. |
Narsès, | 296 | |||
Pichdadiens ou Kaïomariens. | Hormidas II, | 303 | |||
1° Achéménides ou Kaïaniens. | Sapor II, | 310 | |||
............... | Artaxerce II, | 380 | |||
Cyrus, av. J.-C., | 536 | Sapor III, | 384 | ||
Cambyse, | 530 | Varane IV, | 389 | ||
Smerdis le Mage, | 523 | Yezdedgerd I, | 399 | ||
Darius I, | 521 | Varane V, | 420 | ||
Xerxès I, | 485 | Yezdedgerd II, | 440 | ||
(Artaban), | 472 | Hormisdas et Perosès, | 457 | ||
Artaxerce I, | 471 | Balascès, | 484 | ||
Xerxès II, | 424 | Cabad (dép. 498-501), | 491 | ||
Sogdien, | 424 | Chosroès le Grand, | 531 | ||
Darius II, Nothus, | 423 | Hormisdas III, | 579 | ||
Artaxerce II, Mnénon | 404 | Chosroès II, | 590 | ||
Artaxerce III, Ochus | 362 | Siroès, | 628 | ||
Arses, | 338 |
| |||
Darius III, Codoman, | 336 |
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2° Rois étrangers. |
Yezdedgerd III, | 632-652 | |||
Alexandre le Grand, | 330-323 | ||||
Intervalle de 323 av. J.-C. à 226 ap. J.-C., rempli par les dynasties des Séleucides et des Arsacides. | 4° Califes depuis Othman (652-1258). V. CALIFES. | ||||
3° Sassanides. |
5° Concurremment avec les califes, mais sur quelques points seulement : | ||||
Artaxerce, | 226 | Tahérides, | 820-872 | ||
Sapor I, | 238 | Soffarides, | 872-902 | ||
Hormidas I, | 271 | Samanides, | 902-999 | ||
Varane I, | 273 | Bouides, | 932-1056 | ||
Varane II, | 276 | ||||
Varane III, | 293 |