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villes principales. Cette Phrygie répondait à peu près aux livahs actuels de Konieh, Ak-seraï, Ak-chehr, Koutaïeh, Kara-hissar. Au IVe s. de J.-C. la Phrygie fut partagée en Phrygie salutaire, au N., capit. Synnade ; Phrygie pacatiane, au S., capit., Laodicée ; Isaurie, au S. de celle-ci ; Lycaonie, au S. E. de la Pacatiane. — Les habitants de la Phrygie se nommaient Phryges ou Bryges ; ils se prétendaient autochthones ; cependant on peut croire qu’ils venaient de la Thrace et qu’ils étaient de race pélasgique. Le pays formait dans l’origine plusieurs États : la Fable met au nombre des rois qui y régnèrent Tantale, père de Pélops, et Midas, qui résidait à Célènes. Il passa successivement sous la domination des rois de Lydie (au temps de Crésus), des Perses, d’Alexandre, de Lysimaque, des Séleucides. Après avoir été de plus en plus réduite, la Phrygie fut en 190 av. J.-C. ajoutée par les Romains au roy. de Pergame ; après l’extinction de ce royaume (129), elle échut aux Romains, qui la comprirent dans la province d’Asie. Les Phrygiens passaient pour mous, serviles et peu guerriers ; mais ils étaient amis des arts, surtout de la musique : les Grecs leur avaient emprunté le mode phrygien. C’est en Phrygie qu’où fait vivre Marsyas et Ésope. Cybèle était la déesse par excellence de la Phrygie ; on lui adjoignait Atys ; leur culte, dont les prêtres étaient nommés Galles (V. ce mot), était environné de mystères et accompagné de danses frénétiques. Deux siècles av. J.-C., ce culte fut porté à Rome ; il y partagea la vogue, sous l’Empire, avec d’autres superstitions.

PHRYNÉ, de Thespies, célèbre courtisane de la Grèce, vivait au IVe s. av. J.-C. Aimée de Praxitèle, elle lui servit de modèle pour ses statues de Vénus. Elle était si riche qu’elle offrit, dit-on, de rebâtir Thèbes à ses frais, mais à condition qu’on placerait sur les murs cette inscription : Alexandre a détruit Thèbes et Phryné l’a rebâtie ; son offre fut refusée. Accusée d’impiété, elle fut sauvée par l’orateur Hypéride.

PHRYNICHUS, d’Athènes, poëte tragique du VIe s. av. J.-C., auteur de 9 tragédies auj. perdues, fut couronné en 511. Il introduisit les rôles de femmes, l’usage du masque, ainsi que l'ïambe tétramètre, et réussit surtout par le pathétique. Ayant mis sur la scène la Prise de Milet, il attendrit vivement les Athéniens, mais il fut condamné à une amende pour avoir ainsi rappelé le souvenir d’un événement regardé comme un malheur public. — Poëte comique d’Athènes, contemporain d’Aristophane ; on a de lui quelques fragments (dans les recueils de G. Morel, de Grotius, Bothe, Meinecke, etc.). On trouve aussi les fragments des deux Phrynichus dans la collect. Didot.

PHRYNICHUS ARRBABIUS, grammairien bithynien, auteur d’un recueil des mots du dialecte attique, dont on a l’abrégé : Eclogæ nominum et verborum atticorum, Rome, 1517 ; Leipsick, 1820.

PHRYNIS, de Mitylène, poëte et musicien, né vers 480 av. J.-C., fut le rival de Timothée. Il ajouta deux cordes aux sept qu’avait déjà la cithare, et mit en vogue un mode efféminé.

PHRYXUS, fils d’Athamas et frère d’Hellé, avait inspiré à Ino, sa belle-mère, un amour coupable, qu’il dédaigna. Calomnié par elle auprès d’Athamas, il fut condamné à mort ; mais il se sauva avec Hellé, sa sœur, porté sur un bélier à toison d’or que Jupiter leur envoya, et parvint ainsi en Colchide. Il immola le bélier et offrit sa toison au dieu Mars. V. HELLÉ.

PHTHA, divinité égyptienne. V. FTA.

PHTHIE, Phthia, capit. de la Phthiotide, près de Pharsale, était la patrie d’Achille. Elle avait perdu toute importance dès les temps historiques.

PHTHIOTIDE, Phthiotis, petit État de la Thessalie au temps de la guerre de Troie, comprenait toute la partie méridionale de cette région, et renfermait, outre les Phthiotes, la nation des Maliens et celle des Énianes. Elle avait pour ch.-l. Phthie.

PHUL, fils de Sardanapale, roi d’Assyrie. Après la chute de Sardanapale, il ne conserva que le roy. de Ninive, où il régna de 759 à 742 av. J.-C. Il soumit Tyr, Sidon, Damas et fit la guerre aux Juifs : le roi Manahem acheta de lui la paix 1000 talents.

PHURNUTUS, maître du poëte Perse. V. PERSE et CORNUTUS.

PHYSCON (PTOLÉMÉE). V. PTOLÉMÉE.

PHYSIOCRATES, secte d’économistes, V. ce mot au Dict. univ. des Sciences, et dans celui-ci : QUESNEL.

PIALI, capitan-pacha, Hongrois de naissance, fut dans son enfance trouvé sur le champ de bataille de Mohacz par des Turcs, qui le sauvèrent (1526). Élevé au sérail par ordre de Mahomet II, il parvint au grade de capitan-pacha, prit, avec la flotte turco-française, Messine et Reggio, ravagea Majorque, Minorque, Iviça, et battit en 1559 la flotte de Philippe II, mais il assiégea en vain Malte (1565), et fut peu après disgracié par Sélim II.

PIANOZA, Planasia, île de la mer Tyrrhénienne, sur les côtes de la Toscane, au S. O. de l’île d’Elbe ; elle a 8 kil. sur 4, et ne renferme que quelques familles de pêcheurs. C’était un lieu d’exil sous les Romains : Posthumius Agrippa y fut exilé par Auguste, et y périt par ordre de Tibère,

PIARISTES, ou Pauvres de la mère de Dieu, congrégation vouée à l’éducation gratuite des enfants pauvres ; leurs maisons sont connues sous le nom d’Écoles pieuses. Joseph Calasanzio en donna la 1re idée dès 1621 en rassemblant de rue en rue les enfants des pauvres pour les instruire chez lui ; le nouvel ordre fut approuvé par le pape en 1624. Il est surtout répandu en Autriche et en Hongrie.

PIAST, tige de la dynastie polonaise des Piasts, était un simple cultivateur de la Cujavie. Ses concitoyens, appréciant ses vertus, lui confièrent le suprême pouvoir avec le titre de duc (842). Il fit fleurir la justice, le commerce et l’agriculture, conserva, au milieu des grandeurs, la simplicité de ses mœurs premières, et fit pendant 19 ans(842-61) le bonheur de la Pologne. Il résidait à Gnesne.

PIASTS (les), dynastie polonaise issue de Piast, régna de 842 à 1370. — Une branche des Piasts conserva le duché de Silésie jusqu’en 1675.

PIAT (S.), né à Bénévent, accompagna S. Denys en Gaule, fit par son éloquence et sa charité de nombreuses conversions dans le Tournaisis et souffrit le martyre à Seclin en 286. On le fête le 1er oct.

PIAUHY, riv. du Brésil, naît dans les monts Piauby, coule 500 kil. au N., traverse la prov. qui prend son nom et tombe dans la Parnahiba, par 6° 8′ lat. S., après un cours d’env. 600 k. — La prov. de Piauhy, entre la mer et les prov. de Céara, de Pernambouc, de Goyaz et de Maranhao, a 970 kil. du N. E. au S. O. sur 565 ; 160 000 hab. ; ch.-l., Oeiras ; autres villes, Parnahiba, Piraruca, etc. Très-montagneuse à l’O. et au S. ; vastes plaines à l’extrémité. Climat très-chaud, sol fertile : le bétail est la principale richesse du pays.

PIAVE, Plavis, riv. d’Italie, dans la Vénétie, sort des Alpes Noriques, coule au S. O. en arrosait Pieve-di-Cadore et Bellune, puis tourne au S. E., traverse les prov. de Trévise et de Venise, et sa jette dans l’Adriatique par 2 branches, après un cours de 225 kil. — Dans le roy. français d’Italie, elle donnait son nom à un dép. dont Bellune était le chef-lieu.

PIAZZA, v. de Sicile, à 30 kil. E. S. E. de Calatanisetta ; 14 000 hab. Évêché.

PIAZZI (Joseph), astronome, né en 1746 à Ponte (en Valteline), m. à Naples en 1826, entra chez les Théatins, professa les mathématiques à Malte, la philosophie et la théologie à Rome, puis à Ravenne, fut appelé en 1780 à Palerme pour y enseigner les hautes mathématiques, fit construire dans cette ville un observatoire, dont il fut nommé directeur, découvrit en 1801 la planète Cérès, qui porte aussi son nom, et forma un catalogue de 7646 étoiles. Il fut chargé par le gouvernement napolitain de diverses missions scientifiques, notamment d’établir un système métrique uniforme pour la Sicile, et fut nommé