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au combat d'Eglesford (auj. Ailsford), avant que la domination des Saxons fût bien établie.

HORSLEY (Samuel), prélat anglais, né en 1733, mort en 1806, fut successivement évêquede St-David, de Rochester, puis de St-Asaph. Il était membre de la Société royale de Londres, et quitta cette compagnie à la suite de vives discussions avec son président, sir Joseph Banks. Il a donné des édit. d’Euclide et d’Apollonius de Perge, Oxford, 1770, ainsi que des Œuvres de Newton, 5 vol. in-4, 1785 ; a laissé plusieurs ouvrages d'érudition (entre autres Britannia romana, 1782), a trad. de l'hébreu les Prophéties d'Osée, 1801, et a combattu avec force les doctrines de Priestley sur le matérialisme et la nécessité.

HORTENSE (la reine), Hortense Eugénie de Beauharnais, née à Paris en 1783, morte en 1837, était fille d'Alexandre de Beauharnais et de Joséphine Tascher de la Pagerie, depuis impératrice. Après le mariage de sa mère avec Bonaparte, elle fut, par sa grâce, son esprit et ses talents, l'ornement de la cour consulaire et de la cour impériale. Elle fut mariée en 1802, presque malgré elle, à Louis-Bonaparte; mais ce mariage, mal assorti pour les humeurs, ne fut heureux ni pour l'un ni pour l'autre des deux époux. Devenue reine par l'élévation de Louis Bonaparte au trône de Hollande (1806), elle ne se rendit qu'avec répugnance dans son royaume. Après l'abdication de Louis (1810), elle se fixa à Paris, où son salon devint le rendez-vous de tout ce qu'il y avait de plus distingué. Elle resta dans la capitale après le 1er retour des Bourbons, et fut accusée d'avoir préparé la rentrée de Napoléon : aussi fut-elle forcée de quitter la France en 1815. Après avoir erré quelque temps en Allemagne, en Suisse et en Italie, elle se retira en 1817, sous le nom de duchesse de St-Leu, au château d'Arrenenberg (Thurgovie), sur les bords du lac de Constance. Elle avait eu de son mariage avec Louis trois enfants : Napoléon Charles (né en 1802), Nap. Louis (1804), Ch. Louis Napoléon (1808) : le dernier seul a survécu : c'est l'emp. Napoléon III. Cette princesse cultivait avec succès la musique et la poésie : elle a composé des romances, paroles et musique, dont on a retenu quelques-unes, notamment le Départ pour la Syrie. Elle a rédigé des mémoires dont elle fit paraître elle-même quelques extraits en 1834. Son corps a été déposé à Rueil, auprès de celui de Joséphine.

HORTENSIUS (Q.), orateur romain, né l'an 113 av. J.-C., mort vers 48, occupa le 1er rang au barreau de Rome jusqu'à ce que Cicéron y parût. Il se distingua comme militaire dans la guerre des Marses, pendant laquelle il servit en qualité de tribun des soldats ; il fut ensuite préteur et devint consul l'an 70. Il ne joua du reste aucun rôle politique. C'était un épicurien, ami du luxe et du repos. On n'a plus aucune de ses harangues. Il paraît qu'elles plaisaient peu à la lecture : ce qui lui conciliait des admirateurs, c'était le luxe de son style et surtout un débit séduisant, bien plus que la force des pensées. Cet orateur était doué d'une mémoire prodigieuse. Cicéron eut Hortensius pour adversaire dans plusieurs causes célèbres, et gagna sur lui entre autres celle des Siciliens contre Verrès. Du reste, les deux rivaux furent toujours amis : Hortensius défendit chaudement Cicéron à l'époque de son exil, et celui-ci, dans le Brutus, apprécie son talent avec une justice bienveillante, et déplore éloquemment sa mort. Cicéron avait donné le nom d’Hortensius à un traité de philosophie, qui est auj. perdu.

HORUS, en égyptien, Hor, Haroéri, dieu égyptien, fils d'Osiris et d'Isis, est le symbole du soleil printanier. Conçu par Isis, tandis qu'elle était encore dans le sein de sa mère, il fut après sa naissance élevé secrètement dans les lagunes de Bouto. Devenu grand, il attaqua Typhon, le dieu des ténèbres et l'ennemi de sa famille et le tua. Puis, suivi de neuf musiciennes, il parcourut l'Égypte, portant partout la civilisation. On le représentait ordinairement jeune, la chevelure tressée, avec le pchent et l'épervier sur la tête, ou armé du fouet et du fléau, le sceptre augural à la main. Horus a de grands rapports avec l'Apollon-Phœbus des Grecs.

HORUS APOLLO. V. HORAPOLLO,

HOSPITAL (l'). V. L'HÔPITAL.

HOSPITALIERS (ordres), ordres religieux qui avaient pour but de recevoir et de soigner les voyageurs, les pèlerins, les pauvres et les malades. Le plus ancien fut fondé à Sienne à la fin du IXe siècle par un pieux habitant de cette ville, appelé Soror, qui y ouvrit l'hôpital dit Della Scala. On connaît surtout parmi les ordres hospitaliers les chevaliers de St-Jean de Jérusalem, dits spécialement Frères hospitaliers (V. l'art. suiv.); les chevaliers Teutoniques; la congrégation de St-Jean de Dieu ou des Frères de la Charité ; celles des Bons-Fils, fondée en 1615 à Armentières, et les religieux de St-Lazare. — Il existait aussi de nombreuses congrégations de Sœurs hospitalières : les Sœurs hospitalières de St-Jean de Jérusalem (aussi anciennes que les chevaliers de même nom) ; les Sœurs de l'Hôtel-Dieu, les Sœurs de Notre-Dame de Paris, fondées en 1624 par Françoise de la Croix, les Haudriettes, les Sœurs grises ou de la Charité.

HOSPITALIERS (Frères), nommés aussi Chevaliers de St-Jean de Jérusalem, Chevaliers de Rhodes, Chevaliers de Malte. Cet ordre fut établi à Jérusalem après la prise de cette ville par les Croisés en 1099, par Gérard Tom, né à Martigues, en Provence : il avait pour but de recevoir les pèlerins, de pourvoir à leurs besoins et de les soigner dans leurs maladies ; il se chargea bientôt (1121), sur la proposition de Raymond Dupuy, 2e grand maître, de les défendre par les armes contre les attaques des Infidèles, et devint ainsi un ordre à la fois religieux et militaire. Il suivait la règle de St-Augustin. Après la prise de Jérusalem par Saladin (1188), les Hospitaliers se retirèrent successivement à St-Jean d'Acre, puis en Chypre, et, en 1310, à Rhodes, où ils repoussèrent pendant plus de 2 siècles toutes les attaques des Sarrasins. Chassés de cette île en 1522 par Soliman, après un long siége et une défense mémorable, ils se réfugièrent à Candie, puis en Sicile, et s'établirent enfin en 1530 dans l'île de Malte, que Charles-Quint leur avait cédée. Ils sont depuis connus sous le nom de Chevaliers de Malte. Dans ce nouvel asile, ils eurent encore à subir les attaques des Turcs : en 1565, La Valette s'illustra en repoussant victorieusement l'une d'elles. Depuis les chevaliers ont été longtemps encore la terreur des Infidèles. Ils conservèrent Malte jusqu'en 1798, époque à laquelle Bonaparte, allant en Égypte, leur enleva l'île, obtint l'abdication du dernier grand maître (V. HOMPESCH) et mit ainsi fin à l'existence, politique de l'ordre. Toutefois, l'empereur de Russie Paul I, qui s'en était déclaré le protecteur, en fut élu grand maître, quoique n'étant pas catholique. L'ordre n'exista plus dès lors que de nom. Son siège fut transféré en 1801 à Catane, puis à Ferrare (1826), enfin à Rome (1834). On a tenté en 1850 de le reconstituer sous la protection du pape : il devait résider en Terre-Sainte, et se vouer, comme dans l'origine, à l'hospitalité, mais ces projets sont restés sans exécution. Le chef nominal de l'ordre réside actuellement à Rome. — Brillant à la fois par l'éclat des armes, par la noblesse et par les richesses, cet ordre rendit de grands services. Parmi ses grands maîtres, on connaît surtout Raymond Dupuy, qui succéda à Gérard ; Pierre d'Aubusson qui défendit Rhodes pendant trois mois contre toutes les forces de Mahomet II ; Villiers de l'Ile-Adam, qui commandait quand Rhodes fut prise ; La Valette, qui fonda dans l'île de Malte la cité de La Valette ; Dieudonné de Gozon; Rohan-Polduc — Pour l'organisation de l'ordre de Malte, V. MALTE.

HOSPODAR, nom que portent depuis le XIIIe s. les souverains de Valachie et de Moldavie. Il vient, dit-on, de deux mots slaves qui signifient maître d'une terre ; d'autres le font dériver par corruption du mot grec despotès, seigneur. Les hospodars relevaient d'abord de la Hongrie ; mais ils ne tardèrent