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- 1553 —

sions en 933 la Bourgogne cisjurane, qui comprenait la Provence: ce nouvel État, qui prit le nom de Royaume d’Arles, subsista jusqu’en 1032. Conrad II le réunit alors à l’empire d’Allemagne tout en laissant à la Provence ses comtes particuliers. De 1112 à 1245, elle fut aux mains de princes de la maison de Barcelone. En 1245, l’héritière du comté ayant épousé Charles d’Anjou, frère de S. Louis, la Provence passa à la maison d’Anjou, et par suite fut longtemps unie au royaume de Sicile. En 1481, à la mort de Charles du Maine, comte de Provence, Louis XI se porta héritier de ce prince. La Provence fut enfin réunie à la couronne par Charles VIII, en 1487. Depuis qu’elle appartient à la France, la Provence a été envahie plusieurs fois : par le connétable de Bourbon, à la tête des Impériaux, en 1524, par Charles-Quint en 1536, par le prince Eugène de Savoie en 1707. — Louis XVIII, avant de monter sur le trône, portait le titre de comte de Provence.

Souverains de la Provence.
Boson, gouverneur, puis roi, 879
Louis l’Aveugle, 888 ou 89
Hugues de Provence, 923
Comtes bénéficiaires.

Boson I, 926
Boson II, 948
Guillaume I, 968
Rothold, 992
Guillaume II, 1er comte propriétaire, 1008
Geoffroi I, Bertrand I et Guillaume III, 1018
Comtes héréditaires.

Bertrand II, 1063
Étiennette, 1093
Gerberge et Gilbert, 1100
Douce (héritière du comté de Catalogne) et Raymond Bérenger I, 1112
Bérenger, 1130
Raymond Bérenger II, 1144
Douce II, Alphonse I, Raymond Bérenger III et Sanche, 1156
Alphonse II, 1196
Raymond Bérenger IV, 1209
Béatrix et Charles d’Anjou, frère de S. Louis, et depuis roi de Sicile, 1245
Charles II, le Boîteux, roi de Naples et de Sicile, 1285
Robert, de Naples, 1309
Jeanne, de Naples, 1343
Louis I, duc d’Anjou, fils de Jean II, roi de France, adopté par Jeanne, 1382
Louis II, 1384
Louis III, 1417
René, dit le Bon, duc de Lorraine, puis roi de Naples, 1434
Charles III, comte du Maine, 1480
Louis XI, roi de France, 1481
Réunion définitive à la France, 1487

PROVERBES (Livre des), un des livres de la Bible dans l’Ancien Testament, est un recueil de préceptes et de sentences morales ; il se compose de 31 chapitres, dont les 29 premiers sont de Salomon.

PROVIDENCE, v. des États-Unis, sur la riv. de Providence, par 41° 51’ lat. N., 73° 42’ long. O., est avec Newport un des 2 ch.-l. de l’État de Rhode-Island ; 48 000 hab. Université, bibliothèque, plusieurs établissements charitables et disciplinaires. Tissus de coton et de laine, bijouterie, clouterie, papeterie, raffinerie de sucre, etc. — La ville fut fondée en 1635 par un colon nommé Roger Williams.

PROVINCE ROMAINE (La), Provincia, l’anc. Provence et partie du Languedoc, grande prov. de la Gaule, fut ainsi nommée par les Romains parce qu’elle fut longtemps la seule partie de cette contrée qui fût soumise à leurs armes. Elle s’agrandit progressivement : dans sa plus grande étendue, elle embrassa tout l’espace compris entre la Méditerranée, la Celtique, l’Italie, les Pyrénées, la Garonne et les Cévennes ; elle avait pour capit. Narbonne. Tout l’espace compris entre les Alpes et le Rhône fut conquis par Sextius en 122 ; peu d’années après, la conquête fut étendue jusqu’à l’Aude et Narbonne fut fondée pour en être la capitale, 118 ; les conquêtes de Pompée reculèrent ses limites jusqu’à la Garonne et aux Pyrénées, 76. Sous Auguste, son nom fut changé en celui de Gaule Narbonaise, du nom de sa capitale. V. narbonnaise et provence.

PROVINCES, nom donné par les Romains aux contrées qu’ils avaient assujetties en dehors de l’I-

talie continentale, et qu’ils faisaient gouverner par des proconsuls et des propréteurs, magistrats investis d’un pouvoir presque absolu. La Sicile, la Gaule cisalpine furent les premières provinces romaines. Au moment de la chute de la République, le nombre en avait été successivement porté à 17 : 1 Sicile, 2 Sardaigne et Corse, 3 et 4 Espagne Citérieure et Ultérieure, 5 Macédoine, 6 Afrique (anc. territoire de Carthage et Numidie orientale), 7 Asie (anc. roy. de Pergame, comprenant la partie O. de l’Asie-Mineure), 8 Province romaine ou Province propremt dite, appelée plus tard Narbonaise, 9 Gaule Cisalpine, 10 Achaïe (Grèce continentale et Péloponèse), 11 Cilicie, 12 Bithynie, 13 Syrie et Phénicie, 14 Crète, 15 Gaule Transalpine, 16 Numidie, 17 Égypte. — Sous l’Empire on distingua les provinces sénatoriales et celles du prince, dites provinces impériales : celles-ci, situées sur les frontières et dans lesquelles l’appareil de la force était encore nécessaire, étaient administrées par des fonctionnaires à la nomination du prince, dits le plus souvent procurateurs, qui cumulaient pour l’ordinaire les pouvoirs civil et militaire. Dans 1es provinces sénatoriales, au contraire, les gouverneurs, nommés par le sénat, n’avaient que le pouvoir civil. Les provinces passaient quelquefois d’une de ces deux conditions à l’autre ; cependant on compta longtemps au nombre des provinces sénatoriales la Sicile, la Sardaigne, la Bétique, la Narbonaise, l’Afrique, l’Achaïe, la Macédoine, l’Asie, la Bithynie et Chypre.

PROVINCES-UNIES, état fédératif formé en 1579, par le traité d’Utrecht, aux dépens des 17 prov. qui composaient le cercle de Bourgogne, comprenait 7 prov.: la Hollande, la Zélande, Utrecht, les Gueldres avec Zutphen, l’Over-Yssel, la Frise et Grœningue avec Drenthe. Primitivement, il n’y avait que 5 provinces-unies, Over-Yssel n’ayant accédé à l’acte d’Utrecht qu’à la fin de 1579, et Grœningue qu’en 1594. La république des Provinces-Unies a cessé d’exister en 1795. (V. hollande et pays-bas). On doit à M. Lothrop-Motley une Hist. de la fondation des Provinces-Unies, Paris, 1862.

PROVINCIAL, nom donné, dans les ordres religieux, au supérieur commun de toutes les maisons d’un même pays ou d’une même langue, qui forment une province ou division de l’ordre. Le provincial est subordonné au général de l’ordre.

PROVINS, Provinum, ch.-l. d’arr. (S.-et-Marne), à 49 kil. E. de Melun, sur la Voulzie et le Durtein ; 7547 hab. Trib. de 1re inst. et de commerce ; collége, société d’agriculture ; Hôtel-Dieu, hôpital général, fondé par les comtes de Champagne. Église et tour St-Quiriace, bâtie, dit-on, sur les ruines d’un temple d’Isis, église St-Ayoul ; restes de fortifications ; boulevards, ville souterraine ; environs charmants. Eaux ferrugineuses. Fabriques de cuirs et de droguets, fours à chaux et à plâtre ; commerce de blé, grains et farines. Culture des roses, dites de Provins, employées en médecine ; conserves de violettes. Patrie du poëte Guyot de Provins. — Cette ville, qu’on a prise à tort pour Agedincum, existait dès le temps de Charlemagne. Possédée successivement par les comtes de Vermandois, de Blois, de Chartres et de Champagne, elle prospéra sous ces derniers. Elle fut brûlée en 1180, saccagée en 1280 ; prise par Charles le Mauvais en 1361 et 1378, par les Bourguignons, 1417, et les Anglais, 1432, par Henri IV, 1592. M. Bourquelot a donné une bonne Hist. de Provins, 1840.

PROVISEUR (de providere, pourvoir), dignité de l’ancienne et de la nouvelle Université. Dans l’ancienne, on désignait spécialement sous ce titre le supérieur de la Sorbonne et celui du collége d’Harcourt. Le 1er , toujours choisi parmi les hauts dignitaires du clergé, avait la direction suprême de la Sorbonne mais ne nommait pas aux chaires vacantes ; le 2e, qui appartenait à la faculté des arts, nommait les professeurs et les boursiers, dirigeait les études et administrait en chef les biens de la com-

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