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decine pratique, qui exerça une utile influence. Au milieu des doctrines contradictoires qui se combattaient, Hufeland se fit remarquer par son impartialité et son éclectisme : il fut un des premiers à reconnaître les phénomènes du magnétisme animal.

HUGO (Ch. L.), historien lorrain, né en 1667 à St-Mihiel, mort en 1739, entra dans l'ordre des Prémontrés, devint en 1722 abbé d'Étival et en 1728 évêque in partibus de Ptolémaïde. On a de lui, en latin : la Vie de S. Norbert, fondateur des Prémontrés, les Annales de l'ordre des Prémontrés, et en français : l’Origine de la maison de Lorraine, Nancy, 1711, ouvrage hostile à la France, qui fut condamné par le parlement de Paris.

HUGO (Gust.), jurisconsulte allemand, né en 1764, à Lœrrach (Bade), mort en 1844, enseigna le droit romain à Goettingue et suivit dans son enseignement l'ordre des matières et non plus celui des titres des Pandectes. On lui doit : le Droit naturel considéré comme philosophie du droit positif, Gœtt.,1809, et l’Histoire du droit romain, 1810.

HUGO (Jos. Léopold Sigisbert), général français, né en 1774 à Nancy, mort en 1828, s'enrôla à 14 ans, se distingua dans les campagnes de la République sous Moreau, Kléber et Masséna, puis entra au service de Joseph Bonaparte, alors roi de Naples, et le suivit en Espagne, où il rendit de grands services : il combattit sans relâche l’Empecinado, redoutable chef de guérillas, contribua puissamment à la victoire d'Ocana, fut en 1812 gouverneur de Madrid, et commanda l'arrière-garde lors de la retraite. Il a publié des écrits estimés sur l'art militaire et des Mémoires, 1825. — Il est père du célèbre poëte Victor Hugo, né en 1802, et d'Abel Hugo, homme de lettres, 1788-1855, qui écrivit dans les petits journaux et travailla pour le théâtre, et qui publia, en outre, plusieurs compilations qui eurent un succès populaire : France pittoresque, 1833, France militaire, 1834, France historique et monumentale, 1836-43.

HUGUENOTS, nom donné en France aux partisans de la Réforme et plus spécialement aux disciples de Calvin. Les uns font dériver ce nom d'un certain Hugues, chef d'un parti religieux et politique à Genève ; les autres, avec plus de raison, de l'allemand eidgenossen, associés par serment, nom donné d'abord aux habitants de Genève soulevés et ligués contre le duc de Savoie.

HUGUES LE GRAND, dit aussi le Blanc et l’Abbé, comte de Paris, duc de France et père de Hugues Capet, était fils de Robert, comte de Paris, qui disputa la couronne à Charles le Simple. Hugues était, comme son père, plus puissant que le roi, son suzerain, et fut aussi presque toujours en guerre avec lui. Après la bataille de Soissons, où Robert avait été tué (923), il fit nommer roi Raoul, duc de Bourgogne, son beau-frère. En 936, il fit reconnaître Louis IV, d’Outremer, mais il ne tarda pas à avoir des démêlés avec lui : il le vainquit devant Laon, le fit prisonnier, et ne lui rendit la liberté qu'après avoir obtenu la cession de cette ville. Cependant, menacé des foudres de l'Église, il prêta serment de fidélité au roi. A la mort de celui-ci (954), il contribua puissamment à faire reconnaître son fils Lothaire, mais en même temps, il ajouta à ses domaines la Bourgogne et l'Aquitaine. Il commençait de nouveau à devenir menaçant lorsqu'il mourut, en 956. Il dut son surnom de Grand à sa taille ou à l'étendue de ses domaines plutôt qu'à ses actions. On le surnommait le Blanc à cause de son teint pâle, l’Abbé parce qu'il possédait les abbayes de St-Denis, de St-Germain des Prés et de St-Martin de Tours.

HUGUES CAPET, chef de la 3e dynastie des rois de France, fils de Hugues le Grand, était déjà duc de France et comte de Paris lorsqu'en 987, après la mort de Louis V, dans une assemblée de ses vassaux tenue à Noyon, il se fit proclamer roi au détriment de Charles, duc de Basse-Lorraine et oncle du feu roi. Il choisit Paris pour sa résidence, associa son fils Robert à la royauté (988), fit de nombreuses concessions au clergé pour se le concilier, et marcha ensuite contre Charles de Lorraine, qui avait été proclamé roi à Laon (988). Après quelques hostilités sans importance, la trahison de l'évêque Adalbéron lui livra le prétendant (991) : Hugues l'enferma dans la prison d'Orléans, où il mourut un an après. Il mourut lui-même en 996, laissant la couronne à son fils Robert. Pour l'origine de son surnom de Capet, V. CAPET.

HUGUES, comte de Vermandois, 3e fils de Henri I, roi de France, né en 1057, fut un des principaux chefs de la 1re croisade, se couvrit de gloire à la bat. de Dorylée (1097) et aux sièges de Nicée et d'Antioche, puis repassa en France; mais, touché des reproches qui lui étaient faits au sujet de son retour, il alla de nouveau en Asie combattre les infidèles : blessé à la bat. d'Héraclée, où les Chrétiens furent vaincus, il mourut peu après, 1102. Par son mariage avec Adélaïde, fille d'Herbert de Vermandois, il devint la tige de la 2e maison de Vermandois.

HUGUES DE PROVENCE, roi d'Italie, fils de Théobald, comte de Provence, et de Berthe, fille de Lothaire II, roi de Lorraine, régna d'abord en Provence. Il enleva en 926 la couronne d'Italie à Rodolphe, roi de Bourgogne transjurane, que les Italiens avaient chassé, et se fit proclamer roi à Pavie. Il contint les rebelles par les supplices, fit arracher les yeux à son propre frère Lambert, duc de Toscane, et le dépouilla; il se disposait à faire éprouver le même sort à Béranger, marquis d'Ivrée, son neveu, quand celui-ci prit les armes et le força à se réfugier en Provence, où il mourut l'année suivante (947). Pour s'assurer la domination de l'Italie centrale, Hugues avait épousé la fameuse Marosie, alors toute-puissante à Rome. Son fils Lothaire, qu'il avait associé à la couronne dès 931, soutint quelque temps la lutte contre Béranger.

HUGUES (S.), abbé de Cluny, né à Semur en Briénois, vers 1024, mort en 1109, était fils de Dalmace, seigneur de Semur, et descendait des anciens ducs de Bourgogne. Il se fit une grande réputation de sainteté, et fut élu en 1049 abbé et général de l'ordre de Cluny. Il imposa à ses religieux une discipline sévère et fit fleurir parmi eux les sciences et les lettres. Il se vit recherché par l'empereur Henri III, qui le choisit pour parrain de son fils; d'Alphonse, roi de Castille, qu'il réconcilia avec son frère Sanche, et des papes Léon IX, Victor II, Étienne X, Alexandre II, Grégoire VII; il fut légat de ce dernier. On le fête le 29 avril. — Un autre S. Hugues, contemporain et ami du préc., né en 1053, mort en 1132, était évêque de Grenoble (1080) : c'est lui qui mit S. Bruno et ses compagnons en possession de la Grande-Chartreuse. On le fête le 1er avril.

HUGUES DE FLEURY ou DE SAINTE-MARIE, moine de Fleury ou St-Benoît-sur-Loire, m. vers 1120, a laissé un Traité de la puissance royale et de la dignité sacerdotale, publié par Baluze, et une Chronique en 6 livres, connue sous le nom de Chronicon Floriacense, publiée à Munster en 1638. Elle va jusqu'en 840.

HUGUES DE ST-VICTOR, religieux de l'abbaye de St-Victor à Paris, surnommé le second Augustin, né près d'Ypres à la fin du XIe s., mort en 1140, se fit remarquer par l'élégance de son style et par sa tendance mystique. Il a laissé des Commentaires sur l'Écriture sainte; une Somme des sentences, des traités des Sacrements, de la Manière d'étudier, de la Sagesse du Christ, ainsi qu'une Chronique qui va jusqu'en 1128. Ses écrits, tous en latin, ont été publiés à Rouen, 1648, 3 vol. in-fol. On lui a attribué plusieurs ouvrages, notamment les traités De Claustro animaæ et De Medicina, animæ, qui sont de Hugues de Fouilloi, moine contemporain. L'abbé Migne a réuni en 1854 les œuvres de St-Victor.

HUGUES DES PAYENS, de la maison des comtes de Champagne, est un des chevaliers qui fondèrent en 1118 l'ordre des Templiers. Il mourut en 1136.

HUGUES (Victor), né à Marseille vers 1770, mort