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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/8

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gènes, est le pied de Bouddha, et selon les Chrétiens, celui d'Adam ou de S. Thomas.

HAMBOURG, Hamburgium, Hammonia et Hochburi castellum, v. libre et port franc d'Allemagne, sur la r. dr. de l'Elbe, à 112 kil. de son emb. dans la mer du Nord : 246 359 h. dont 100 000 luthériens, 15 000 juifs, et le reste catholiques, réformés ou moraves. Chemins de fer, 4 canaux. Rues étroites et tortueuses, excepté dans la nouvelle ville (Neustadt). Parmi les édifices, on cite les églises St-Michel, St-Nicolas et St-Pierre ; la Synagogue, en style byzantin, la Banque, la Bourse, l'hospice des orphelins, le nouvel Hôtel-Dieu, l'Observatoire, les 2 théâtres, le Baumhaus, l'hôtel de l'Amirauté, la bibliothèque, le musée, etc. Anc. archevêché, fondé en 831 par saint Anschaire, auj. supprimé. Plusieurs établissements scientifiques : gymnase Johannæum, école de navigation; institution de sourds-muets. Grand commerce maritime, surtout avec l'Angleterre : Hambourg est l'entrepôt du commerce du N. de l'Allemagne; son port, en forme de croissant, fait des armements pour la pêche de la baleine et du hareng. Communications régulières par bateaux à vapeur avec le Havre, Bordeaux, Amsterdam, Londres et les deux Amériques. Banques importantes, raffineries, brasseries, etc. Patrie de Gronovius, Hagedorn, Holstenius, Basedow. — Le territoire de Hambourg s'étend peu au delà des limites de la ville, et est restreint entre les duchés de Holstein et de Lauenbourg et l'ancien royaume de Hanovre. La république possède, en outre, les bailliages de Kitzobuttel et de Bergedorf. La population totale de l'État de Hambourg est de 357 483 habitants. Le gouvernement est démocratique : il est composé d'un Sénat (16 membres) et d'un Conseil des bourgeois (192 membres). Le pouvoir exécutif appartient à 2 maires et à 3 syndics. Hambourg a une voix au Conseil fédéral et trois au Reichstag. Son contingent est de 1300 hommes.

— Charlemagne jeta en 808 les fondements de la ville. Au XIIe siècle, elle était déjà une place de commerce importante : au XIIIe, elle forma avec plusieurs autres villes la célèbre ligue Hanséatique. Jusqu'en 1618, elle fut sous la dépendance des ducs de Holstein ; mais à cette époque elle se fit reconnaître ville libre et impériale : cependant elle ne fut totalement affranchie de l'hommage que réclamaient les ducs de Holstein qu'en 1770. A partir de ce moment, le commerce de Hambourg prit le plus grand essor, et cette ville devint une des plus florissantes de l'Allemagne; mais le blocus continental (1806) porta un coup funeste à son commerce. Elle fut occupée militairement par les Français de 1806 à 1809, et réunie à l'Empire en 1810; elle devint alors le ch.-l. du dép. des Bouches-de-l'Elbe. En 1813, le maréchal Davoust y soutint un siège mémorable : il s'y maintint pendant un an, et ne la rendit qu'en mai 1814, après le retour des Bourbons en France. Hambourg reprit aussitôt son ancien gouvernement. En 1842, la ville fut en partie détruite par un terrible incendie; mais elle se releva promptement de ce désastre.

'HAMELIN (Ferd.-Alph.), amiral français, né à Pont-Lévêque, m. en 1864; était neveu du contre-amiral Hamelin, m. en 1839; s'embarqua comme mousse à onze ans; devint aspirant en 1808, et conquit tous ses grades par une suite de campagnes et d'actions d'éclat pendant les guerres de l'Empire, de la Restauration, du gouv. de Juillet et du 2e Empire; fut ministre de la marine (1855-60).

HAMELN, v. de Prusse (Hanovre), sur le Weser, à 40 kil. S. O. de Hanovre; 6000 h. Maison de détention. Jadis défendue par le fort George, que les Français détruisirent en 1806.

HAMILCAR. V. AMILCAR.

HAMILTON, v. d’Écosse (Lanark), sur la Clyde et l'Avon, à 59 kil. S. O. d’Édimbourg et à 19 kil. N. O. de Lanark; 9500 h. Casernes de cavalerie, beau château des ducs d'Hamilton, contenant de riches collections. Manufacture de tissus de coton. — Cette ville se nommait d'abord Cadyow; elle prit le nom d'Hamilton au XIIIe siècle, lorsque la famille de ce nom vint s'y établir. Elle reçut le titre de baronnie en 1456.

HAMILTON, célèbre famille écossaise, issue, dit on, d'une branche cadette de la famille anglaise de Leicester. On raconte qu'un gentilhomme de cette famille, Gilbert d'Hamilton, ayant tué en duel un seigneur anglais, se réfugia vers 1272 en Écosse, où il fut accueilli par le roi, et que ce prince lui donna le domaine de Cadyow qui prit depuis son nom. Il fut la souche d'une famille qui devint bientôt puissante, et qui reçut successivement les titres de comtes d'Arran (1503) et de ducs d'Hamilton (1643).

HAMILTON (James d'), 1er comte d'Arran, prêta au roi d’Écosse Jacques III un puissant appui contre les projets ambitieux des Douglas, fut en récompense comblé de faveurs par ce prince, épousa sa fille Marie (1474), fut fait en 1503 comte d'Arran, titre qui depuis fut toujours porté par le chef de la famille et fut chargé plus tard de la lieutenance générale du royaume. Il mourut en 1519.

HAMILTON (James), 2e comte d'Arran, duc de Châtelleraut, tuteur de Marie Stuart. V. ARRAN.

HAMILTON (Patrick), issu de la noble famille écossaise de ce nom, né en 1503, reçut les ordres, voyagea en Allemagne au moment où naissait la Réforme et voulut à son retour propager en Écosse les idées nouvelles; mais il souleva contre lui le clergé par la violence de ses attaques : saisi dans son lit par ordre de l'archevêque de St-André, il fut condamné comme hérétique à être brûlé vif; il subit le supplice à St-André, en 1527, et montra beaucoup de courage. Il avait à peine 24 ans. Les Réformés le regardent comme un martyr.

HAMILTON (James, 1er duc d'), né en Écosse en 1606, fut un des plus fidèles serviteurs de Charles I; mais la haine qu'il conçut contre Montrose, autre défenseur du trône des Stuarts, l'empêcha de rendre à la royauté tous les services qu'il aurait pu. Presbytérien modéré, il désirait concilier les intérêts de sa religion avec ceux de la couronne; Montrose voulait sans restriction le rétablissement de l'ancien ordre de choses. Celui-ci l'ayant emporté dans l'esprit de Charles I, Hamilton fut jeté dans une prison (1645). Rendu à la liberté peu après, il ne se vengea qu'en levant pour le roi une armée de 20 000 hommes; mais il fut battu, par Cromwell, fait prisonnier à Preston, et décapité peu de jours après Charles I (1649). Il avait été fait duc en 1643. — Un de ses descendants, James, comte d'Arran, créé pair en 1711, m. en 1730, reprit le titre de duc d'Hamilton qui avait été aboli par Cromwell, après le supplice du précèdent.

HAMILTON (Ant., comte d'), écrivain spirituel, né en Irlande en 1646, et issu de la famille écossaise de ce nom, fut amené jeune en France par son père qui avait émigré après le supplice de Charles I, y passa tout le temps de l'exil des Stuarts, rentra en Angleterre avec Charles II (1660), et obtint de Jacques II un régiment, ainsi que le gouvernement de Limerick, en Irlande. Il revint en France avec Jacques, et fit l'ornement de la petite cour de ce prince à St-Germain; il mourut dans cette ville en 1717. Le comte de Gramont avait épousé sa sœur. Hamilton a écrit en français plusieurs ouvrages qui se font remarquer par une plaisanterie fine, par la causticité et la gaieté; le plus connu est celui qu'il publia sous le titre de Mémoires du comte de Gramont dont son beau-frère est le héros : ce livre original, qui est un chef-d'œuvre en son genre, offre une peinture fidèle des mœurs corrompues de la cour à cette époque. On doit également à Ant. Hamilton plusieurs jolis contes mêlés de vers : le Bélier, Fleur d'Épine, les Quatre Facardins, Zénéïde, composés par gageure à l'imitation des Mille et une Nuits. Il a aussi laissé des vers charmants. La meilleure édition de