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pagne, commence vers les sources de l'Èbre et s'étend du N. au S., partageant le pays en deux versants, celui de la Méditerranée et celui de l'Atlantique.

IBERVILLE, bras du Mississipi. V. YBERVILLE.

IBICUY, riv. de l'Amérique du Sud (Buénos-Ayres), se forme, près de San-Luis, du Rio Boropi, uni au Rio Santa-Maria, coule à l'O. N. O. et se jette dans l'Uruguay, après un cours de 400 kil.

IBIS, oiseau aquatique, était fort révéré des Égyptiens, parce que l'on croyait qu'il se nourrissait de serpents et en détruisait une grande quantité; on l'avait même mis au nombre des divinités, ainsi que l’ichneumon, petit quadrupède qui se nourrit aussi d'animaux malfaisants et d'œufs de crocodile. L'ibis était consacré au dieu Toth. On le voit souvent représenté sur les monuments égyptiens.

IBN. Ce mot, le même que aben, ebn ou ben, veut dire fils, et forme le commencement d'un grand nombre de noms arabes.

IBN-AL-ATYR, historien arabe, né en Mésopotamie en 1160, m. en 1233, a laissé une Chronique, qui va depuis le commencement du monde jusqu'en 1158 et qui est la meilleure du moyen âge. Elle a été publiée pour la 1re fois, avec notes et trad. suédoise par Tornberg, Upsal, 1851-57. On a aussi de lui l’'Histoire des Atabeks de Syrie, analysée par Deguignes. M. Reinaud en a donné des fragments étendus, en arabe et en français, dans le recueil des Historiens des Croisades publié par l'Acad. des inscriptions.

IBN-AL-KHATIB, écrivain arabe d'Espagne, né à Grenade en 1313, m. en 1374, est auteur d'une Histoire de Grenad, d'une Chronologie des califes et des rois d'Afrique et d'Espagne.

IBN-AL-MOKAFFA, écrivain arabe du VIIIe siècle, Persan d'origine, est auteur de la 1re traduction persane du livre de Calilah et Dimnah, attribué à Bidpaï (elle a été publiée à Paris par S. de Sacy, 1816, in-4). S'étant attiré pas ses sarcasmes la haine de Mansour, neveu d'Abdallah, il fut jeté par ce prince dans une fournaise ardente (757).

IBN-BATOUTA (Abou-Abdallah-Mohammed), savant voyageur arabe, né à Tanger en 1302, m. à Fez en 1377, visita de 1325 à 1350 l’Égypte, la Perse, l'Arabie, le Zanguebar, la Boukharie, l'Inde, Ceylan, Sumatra et la Chine. De retour à Tanger, il en repartit bientôt pour parcourir l'Espagne, puis les bords du Niger et l'intérieur de l'Afrique jusqu'à Tombouctou. Le récit de ses voyages, écrit pour le sultan de Maroc, a été publié pour la 1re fois d'une manière complète, en français (avec le texte arabe), par Defrémery et Sanguinetti, Paris, 1853, 4 v. in-8.

IBN-GÉBIROL. V. AVICEBRON.

IBN-HAUCAL, voyageur de Bagdad, parcourut pendant 28 ans (942-70) les contrées soumises à l'Islamisme et en donna une description estimée, qu'il intitula : Les Routes et les Royaumes. Plusieurs parties de cet ouvrage ont été publ. à Leyde et à Bonn. Ouseley en a donné une trad. anglaise sous le titre d’Oriental geography of Ibn-Haucal, Londres, 1800.

IBN-KHALDOUN, né à Tunis en 1332, m. au Caire en 1406, remplit les plus hautes magistratures à Tunis, à Fez et en Égypte auprès du sultan Barkok. Il a laissé une Histoire des Arabes et des Berbères, regardée par les Orientaux comme la meilleure école de politique. Deux manuscrits, malheureusement incomplets, de cette grande histoire ont été récemment découverts à Constantinople et à Constantine (1840). Elle a été publiée en arabe et en français, avec notes, par de Slane, de 1847 à 1864. Quatremère avait déjà publié le texte des Prolégomènes de cet ouvrage (dans les Notices et extraits des manuscrits).

IBN-KHILCAN ou KALLIKHAN, historien et biographe arabe, né à Arbil l'an 1211 de J.-C., m. en 1282, remplit les fonctions de grand cadi à Damas. Il a laissé une Biographie très-estimée sous le titre de Décès des personnages éminents, et Histoire des hommes de ce siècle, par ordre alphabétique, éditée et trad. en anglais par M. de Slane, 1842-43.

IBN-ROCHD. V. AVERROÈS.

IBOS, bourg de France (Htes-Pyrénées), à 5 kil. O. de Tarbes; 1995 hab. Église fortifiée, qui a servi de refuge aux Protestants.

IBRAHIM. Ce nom, qui n'est qu'une forme du nom à Abraham, est fort commun en Orient.

IBRAHIM (Abou-Abdallah), fondateur de la dynastie des Aglabites, au IXe siècle. V. AGLABITES.

IBRAHIM, sultan turc, frère d'Amurat IV, lui succéda en 1640. Craignant les effets de la jalousie de son frère, il avait jusqu'alors contrefait l'imbécile : le surnom lui en resta. Il se livra à tous les excès de la débauche et de la cruauté, excita un soulèvement général, et fut déposé en (1648). Il fut relégué dans le sérail et étranglé quelques jours après. Le siège d'Azov (1641) et la guerre de Candie contre les Vénitiens eurent lieu sous son règne.

IBRAHIM-BEY, chef de Mamelouks, né en Circassie vers 1735, s'empara en 1776 du gouvernement du Caire, de concert avec Mourad-bey; partagea d'abord toute l'autorité avec lui, mais finit par rester seul maître de l'administration civile, et exerça pendant longtemps une influence toute-puissante sur les Mamelouks. Lors de l'expédition des Français en Égypte, il n'opposa qu'une faible résistance, fut vaincu en 1799 près d'Al-Arich par Kléber et Reynier et se retira en Syrie. Il fut dépouillé du pouvoir en 1805 par Méhémet-Ali, mais il échappa au massacre de ses compagnons (1811). Il mourut en 1817 à Dongola en Nubie, où il s'était réfugié.

IBRAHIM-PACHA, fils du vice-roi d’Égypte Méhémet-ali, né à la Cavale (Roumélie) en 1792, m. au Caire en 1848, seconda activement son père dans la réorganisation, de l'armée égyptienne, dirigea avec succès, de 1816 à 1818, l'expédition contre les Wahabites, mit à sac leur capitale, Derreyeh, et fit prisonnier leur chef Abdallah; soumit ensuite le Sennaar et le Darfour ; fut chargé en 1824 par le sultan de réduire la Morée, fit aux Grecs une guerre d'extermination, mais fut forcé par l'arrivée des Français d'évacuer ce pays (1828); envahit la Syrie en 1831 par ordre de son père, prit Jaffa, Kaïffa, st-Jean-d'Acre, et battit l'armée turque à Hems (19 juill. 1832), puis à Konieh (21 déc.); il marchait sur Constantinople, quand il fut arrête à Kutayeh, par l'intervention des puissances européennes (1833). Chargé de gouverner la Syrie, qu'il venait de conquérir, il établit l'ordre dans ce malheureux pays, mais sa rigueur souleva les Naplousains et les Druses. Quelques années après, le sultan ayant recommencé la guerre, Ibrahim remporta à Nézib (24 juin 1839) une victoire décisive sur les Turcs; mais le traité de Londres (15 juill. 1840) et le bombardement des ports de Syrie par la flotte anglaise le forcèrent une seconde fois d'abandonner sa conquête. Depuis lors, il ne s'occupa plus que de l'administration intérieure de l’Égypte, qu'il gouverna même pendant la démence de son père (1847-48). Ibrahim avait visité la France en 1846 : il y reçut le plus brillant accueil.

IBRAHIM (NAHR-), petite riv. de Syrie. V. ADONIS.

IBRAHIM-ROUD, dit aussi Kerman ou Sirdjan, riv. d'Asie, naît près de Kars, sur les limites du Béloutschistan, traverse le Kerman et tombe dans le golfe Persique, près de l'île d'Ormus. Cours, 450 k.

IBYCUS, poëte lyrique grec, de Rhégium, florissait vers 540 av. J.-C. et vécut quelque temps à la cour de Polycrate, tyran de Samos. On conte qu'assassiné par des voleurs sur une grande route, il prit à témoin de sa mort une troupe de grues qui volaient au-dessus de sa tête. Quelque temps après, un de ses meurtriers voyant passer des grues, dit à ses compagnons sur une place, de Corinthe : Voilà les témoins d'Ibycus. Ces paroles furent rapportées aux magistrats, qui firent mettre les voleurs à la question. Ils avouèrent leur crime, et furent punis. Les poésies d'Ibycus avaient beaucoup de rapport avec celles de Stésichore; il n'en reste que quelques fragments, publiés par Fulvius Ursinus, Anv., 1568, par Schneidewin,