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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/125

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prise par Lysandre en 403 et livrée aux Perses par le traité d'Antalcidas, 387 ; mais elle fut rendue aux athéniens par Timothée. Plus tard, elle fit partie du roy. de Pergame et passa avec ce royaume entre les mains des Romains, 129. Depuis Auguste jusqu'à Vespasien, elle redevint indépendante. Vespasien l'annexa à la prov. des Îles. Elle fit partie de l'empire grec et fut le ch.-l. du 16e thème de l'Orient; elle appartint ensuite aux Arabes, aux Vénitiens, aux Génois, et tomba enfin au pouvoir des Turcs, 1550. En 1821 et 1824, les Samiens prirent une part active à la guerre de l'Indépendance, mais, trop voisins de la Turquie d'Asie, ils ne purent se soustraire complètement au joug ottoman; cependant l'île a obtenu une demi-liberté : elle a une constitution, un sénat, une chambre des députés, une administration propre; son gouverneur est nommé par la Porte, mais choisi parmi les Grecs. On doit à M. V. Guérin la Description de l'île de Samos, 1856.

SAMOSATE, auj. Samisat, anc. capitale de la Comagène, sur l'Euphrate, au N. E. d'Antioche, est célèbre pour avoir donné le jour à Lucien.

SAMOTHRACE, auj. Semendraki, île de la mer Égée, sur les côtes de Thrace, au N. O. d'Imbros et en face de l'embouch. de l'Hèbre, a 20 kil. de long, de l'O. à l'E., sur 12 de large. Elle n'avait point de bons ports; sa seule ville, nommée aussi Samothrace, était sur la côte N. O. Elle eut successivement pour habitants des Pélasges, des Phéniciens, enfin des Hellènes venus de Samos, ce qui lui valut son nom. Elle est célèbre surtout par le culte mystérieux des Cabires, qui semble avoir été un reste des religions primitives des Pélasges. Lors de la célébration des mystères cabiriques, l'île était comme le rendez-vous de tout ce qui prétendait à une origine pélasgique en Grèce, en Italie et en Asie. Indépendants jusqu'aux guerres médiques, les Samothraciens furent assujettis par Darius en 508 av. J.-C. Ils devinrent ensuite sujets des Athéniens. Philippe, père d'Alexandre, enleva l'île à ces derniers, et elle resta à la Macédoine jusqu'à la défaite de Persée, 168. Les Romains la laissèrent se gouverner elle-même jusqu'à Vespasien, qui la réunit à la province des Îles, 70 de J.-C. Elle fit partie de l'Empire grec jusqu'en 1204, puis passa aux Vénitiens, et aux princes génois de Lesbos, sur lesquels Mahomet II la conquit en 1462. Elle prit part à la guerre de l'Indépendance et fut impitoyablement dévastée par les Turcs, qui l'ont gardée : on y compte à peine auj. 1500 hab.

SAMOYÈDES, peuple septentrional de la Russie, de race tchoude ou finnoise, est surtout répandu dans les gouvts d'Arckhangel et de Vologda, en Europe, et dans ceux de Tobolsk et de Tomsk, en Asie. Ils sont petits et très-laids, habitent sous des tentes dites yourtes, et payent le tribut en peaux d'isatis et autres fourrures; ils sont idolâtres. Leur nombre ne s'élève guère qu'à 1000 familles. Les Russes les confondent avec les Lapons.

SAMPIETRO D'ORNANO, célèbre chef corse, né en 1501 à Bastelica, m. en 1567, servit en France sous François I et Henri II avec la plus grande bravoure, et alla avec le maréchal de Thermes arracher la Corse aux Génois (1552). Après la paix de 1559, qui rendit l'île à ces derniers, il se réfugia en Turquie, y recruta quelques soldats déterminés et vint débarquer en Corse avec 25 hommes; il voyait déjà grossir sa troupe quand un traître, gagné par les Génois, le poignarda, en 1567. Il venait lui-même de tuer sa femme, Vanina d'Ornano, parce qu'elle avait demandé sa grâce au sénat de Gênes.

SAMPIGNY, village du dép. de la Meuse, à 9 kil. N. O. de Commeroy; 1000 hab. Érigé en comté en 1730 en faveur du financier Paris de Montmartel.

SAMSCRIT. V. SANSCRIT.

SAMSOEE, île du Danemark, dans le Cattégat, entre le Jutland et l'île de Seeland; 26 kil. sur 10; 5000 h.; ch.-l., Norbye. Agriculture, pêche.

SAMSON, 12e juge d'Israël, naquit pendant la 6e servitude des Hébreux, fut consacré à Dieu par sa mère, s'abstint de vin et de toute liqueur fermentée pendant sa jeunesse, et acquit néanmoins une force prodigieuse. Il terrassa un lion, étant encore fort jeune; puis il fit contre les Philistins diverses expéditions, dont il revint sans cesse victorieux. Il fut élu juge en 1172 av. J.-C. Pendant vingt ans que dura son pouvoir, il combattit toujours avec succès les ennemis de sa patrie : enfin pourtant les Philistins, aidés par la trahison de sa maîtresse Dalila, réussirent à s'emparer de sa personne; il le conduisirent à Gaza et lui crevèrent les yeux. Dans cet état, ils se servaient de lui comme de bouffon; un jour, dans une de leurs fêtes, Samson ébranla une des colonnes qui soutenaient le temple de Dagon où étaient rassemblés les principaux de la nation, et en fit ainsi périr un grand nombre ; mais il périt lui-même, écrasé sous les ruines. La force de Samson tenait à ses cheveux : Dalila, gagnée par les Philistins, les lui avait rasés pendant son sommeil; mais ils avaient repoussé lorsqu'il ébranla la colonne. L’Écriture rapporte de Samson plusieurs faits fort merveilleux; il assomma 1000 Philistins avec une mâchoire d'âne et fit ensuite sortir d'une des dents de cette mâchoire une eau abondante qui étancha sa soif. Enfermé un jour dans Gaza par les Philistins, qui voulaient le tuer, il leur échappa en emportant sur son dos les portes de la ville. — V. SANSON.

SAMSOUN, Amisus, v. murée et port de la Turquie d'Asie (Sivas), sur la mer Noire, à 65 kil. N. E. d'Amasieh; env. 2000 hab. Prise par Mahomet II.

SAMUEL, 14e et dernier juge d'Israël, né à Ramatha (tribu d'Éphraïm) vers 1132 av. J.-C., était de la tribu de Lévi et se fit de bonne heure remarquer par ses vertus et par le don de prophétie, fut proclamé juge en 1092, délivra les Israélites du joug des Philistins, et fit pendant plusieurs années le bonheur de la nation; mais, ayant dans la suite laissé à ses fils le soin de l'administration, ceux-ci mécontentèrent le peuple, qui alors demanda un roi. Samuel, après avoir vainement tenté de détourner les Israélites de ce projet, sacra Saül (1080), tout en conservant pour lui-même les fonctions sacerdotales. Saül ayant en plusieurs circonstances désobéi à Dieu et voulu empiéter sur les droits du grand prêtre, Samuel sacra David à sa place; toutefois, cette nouvelle nomination resta secrète, et Samuel mourut 3 ans avant la chute de Saül, l'an 1043. La veille de la bataille de Gelboé, l'ombre de Samuel, évoquée par la pythonisse d'Endor, apparut à Saül et lui annonça son funeste sort. On attribue à Samuel le livre des Juges, celui de Ruth, et les 24 premiers chapitres du 1er livre des Rois.

SANA, v. forte de l'Arabie (Yémen), capit. de l'imamat de Sana et de tout l'Yémen, par 41° 39' long. E., 15° 21' lat. N., à 245 kil. N. E. de Moka; env. 40 000 hab. (dont 2000 Juifs). C'est une des plus belles villes de l'Orient. Citadelle, murs en briques; nombreuses mosquées, bains publics, caravansérails. Aux env., fruits délicieux (surtout les raisins). — Sana joua un grand rôle avant Mahomet; elle avait un temple rival de la Kaaba; l'année même où naquit Mahomet, les habitants de Sana marchèrent sur la Mecque pour la détruire. Cette ville devint sujette des Turcs sous Soliman II.

SANADON (le P. Noël Étienne), jésuite, né à Rouen en 1676, m. à Paris en 1733, professa la rhétorique dans différents colléges, fit l'éducation du prince de Conti, et devint en 1728 bibliothécaire du collége Louis-le-Grand. On a de lui une traduction d’Horace, 1728 (2 vol. in 4, ou 8 vol. in-12), qui a été longtemps estimée ; les pièces du poëte latin y sont disposées dans l'ordre chronologique; il y a joint des notes aussi ingénieuses que savantes. En outre, Sanadon a composé lui-même quatre livres de poésies latines (1715), remarquables par leur élégance et leur pureté.

SAN-AGOSTINO DE LAS CUEVAS. V. TLALPAN.

SAN-ANTONIO-DE-BEJAR, v. du Texas, anc. ca-