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SCHA - 1719 - SCHA

SCÉLÉRATE (Porte), l’une des portes de Rome, à l’extrémité S. du Capitole, était ainsi nommée parce que c’est par là que sortirent les 306 Fabiens qui périrent à Cramera (V. fabiens). Elle s’appelait auparavant Carmentale. — Rue de Rome où Tullie fit passer son char sur le corps de son père Servius Tullius. Elle était au bas du mont Esquilin.

SCELLIÈRES, anc. abbaye de l’ordre de Cîteaux, à 2 kil. O. N. O. de Romilly (Aube), dans laquelle Voltaire put être inhumé, parce que l’abbé Mignot, son neveu, en était abbé commendataire. Le corps de Voltaire y resta jusqu’en 1791, époque où il fut transporté au Panthéon. L’abbaye a été détruite dans la Révolution. — V. sellières.

SCÉNITES (Arabes), du grec Skéné tente, nom donné par les Romains et les Grecs aux hordes d’Arabes nomades, surtout à celles qui erraient entre la Syrie et l’Euphrate.

SCEPSIS, v. de Mysie au S. O., est connue par la naissance de Nélée dit de Scepsis et parce que c’est là que furent, dit-on, retrouvés les ouvrages d’Aristote longtemps perdus. V. nélée.

SCEPTIQUES, du grec Skepsis, examen. On nommait proprement ainsi les disciples de Pyrrhon, mais on a depuis étendu ce nom à tous ceux qui ont fait profession du doute : leur nom vient de ce qu’ils prolongeaient indéfiniment l’examen, ne se décidant jamais. Les plus célèbres sceptiques sont, chez les anciens, Protagoras, Gorgias, Pyrrhon et les défenseurs de sa doctrine, Timon, Énésidème, Sextus Empiricus; les Nouveaux-Académiciens (Arcésilas, Carnéade); chez les modernes, Montaigne, Lamothe-Levayer ; Bayle, Sanchez, Huet, Berkeley, Hume, Kant, Schulze.

SCÉTÉ, désert de l’Égypte inférieure, à l’O. du Delta, près des monts Nitria. Beaucoup d’ermites s’y retirèrent dans les premiers siècles du christianisme.

SCÉVOLA, scévole. V. scævola et ste-marthe.

SCEY-SUR-SAONE, ch.-l. de c. (Hte-Saône), à 17 kil. N. O. de Vesoul ; 1712 h. Beau château, dont il ne reste que les caves. Haut fourneau, source salée.

SCHADOW (J. Godefroy), sculpteur, né en 1764, à Berlin, m. en 1850, était fils d’un pauvre tailleur. Son talent pour le dessin s’étant manifesté de bonne heure, les premiers artistes de Berlin s’intéressèrent à son sort et lui procurèrent les moyens d’étudier. Après deux années de séjour à Rome, il fut nommé en 1788 sculpteur du roi, puis professeur de l’Académie des Beaux-Arts de Berlin ; il devint en 1822 directeur en chef de cet établissement. Voici les plus célèbres de ses ouvrages : le monument funèbre du Comte de La Marck, dans l’église de Ste-Dorothée à Berlin ; les statues équestres de Frédéric le Grand, à Stettin, du feld maréchal Blücher, à Rostock, du duc Léopold de Dessau, à Berlin ; une statue de Luther, à Wittemberg ; un groupe colossal en marbre représentant la reine Louise de Prusse et sa sœur, la duchesse de Cumberland, à Londres ; les bustes de Klopstock, Kant, Haller, Jean de Muller, pour le Walhalla. — Son fils, Ridolfo Sch., né en 1786, m. en 1822, avait débuté par un chef-d’œuvre, Pâris réfléchissant avant de prononcer son jugement. Parmi ses autres ouvrages, on remarque une Jeune fille attachant ses sandales, la Fileuse, Achille protégeant le corps de Penthésilée.

SCHÆFFER (Henri), philologue, né à Leipsick en 1764, m. en 1840, était professeur de littérature grecque et bibliothécaire à l’Université de Leipsick. Il est surtout connu pour une jolie collection d’auteurs grecs stéréotypés ; on lui doit en outre de bonnes éditions d’Hérodote, de Démosthène, d’Athénée, d’Apollonius de Rhodes, de Tryphiodore, etc. — V. scheffer et schœffer.

SCHAFFHOUSE, en all. Schaffhausen, en latin Scaphusia, v. de Suisse, ch.-l. du canton de Schaffhouse, sur la r. dr. du Rhin, au-dessous de la cataracte de Laufen ; 8000 hab. Collége, gymnase. Coutellerie, soies, cotons, etc. Patrie de l’historien Jean de Mul-


ler. — D’abord simple hameau de pêcheurs (viiie s.), Schaffhouse devint ville impériale au xiiie s., tomba, en 1330, au pouvoir de l’Autriche, redevint libre en 1415, et fut admise en 1501 parmi les cantons. - Le canton de Sch., le plus septentrional de la Suisse, est presque tout entier enclavé dans le sud du grand-duché de Bade et est séparé par le Rhin des cantons de Zurich et de Thurgovie : 24 kil. sur 22 ; 36 000 hab. (presque tous Réformés et parlant allemand). Climat doux, sol fertile. Ambre, fer, excellent acier, etc. Gouvernement démocratique, organisé par la constitution de 1831, révisée en 1834 ; grand conseil de 74 membres, petit conseil de 24, investi du pouvoir exécutif. Ce canton occupe le 12e rang par ordre d’admission.

SCHAH. V. chah. - SCHAHPOUR. V. sapor.

SCHALKEN (Godefroy), peintre, élève et rival de Gérard Dow, né à Dordrecht en 1643, m. en 1706 à La Haye, réussit parfaitement dans les effets de lumière. Ses petits tableaux sont très-finis et ont conservé une assez grande valeur. Le Louvre possède de lui 4 tableaux, la Sainte Famille, Cérès cherchant Proserpine, Deux femmes éclairées par une bougie, et un Vieillard répondant à une lettre.

SCHAMMAI, docteur juif, contemporain et adversaire d’Hillel l’Ancien. V. hillel.

SCHAMS-EDDYN, roi de Delhy, tartare de naissance, fut d’abord esclave, devint gendre et fils adoptif de Gothb-eddyn-Aïbek, usurpa le trône en 1210, eut à étouffer diverses révoltes, fit la guerre au roi de Pendjab, le vainquit et joignit son royaume à ses États, ainsi que le Béhar, le Bengale, le Malwa, Oudjein. Il régna jusqu’en 1236 et fonda une dynastie qui subsista près d’un siècle.

SCHARD (Simon), assesseur à la Chambre impériale, né vers 1535, m. en 1573 à Spire, est célèbre par son Germanicarum rerum quatuor vetustiores chronographi, Francfort, 1566, in-fol., le 1er recueil qu’on ait publié des anciens historiens de l’Allemagne ; les quatre auteurs que contient ce recueil sont : Turpin, Réginon de Prum, Sigebert de Gemblours, Lambert d’Aschaffenbourg. On lui doit aussi Opus historicum de rebus germanicis, Bâle, 1574.

SCHAUMBOURG ou SCHAUENBOURG, Castrum speculationis et Theorosburgum, château situé sur les bords du Weser, entre Rinteln et Oldenbourg, bâti, dit-on, par Drusus, frère de Tibère et relevé en 1033 par Adolphe I de Sandersleben (V. l’art. suiv).

schaumbourg (Comté de), ancien État de l’empire d’Allemagne, sur le Weser, entre les comtés de la Lippe et de Ravensberg et les principautés de Kalenberg et de Minden. Il prit naissance en 1033 quand Adolphe I de Sandersleben eut relevé ou bâti le château de Schauenbourg, et forma un petit État qui fut immédiat sur-le-champ. Un des descendants de cet Adolphe, Adolphe III, fut pourvu en 1106 du comté de Holstein, mais, en 1247, sa postérité se partagea, en deux lignes, Kiel et Rendsbourg ; puis celle-ci, qui, entre autres possessions, avait Schaumbourg, se subdivisa en trois branches : c’est la 3e (issue du 3e fils de Gérard I), qui reçut Schaumbourg, avec Pinneberg (1281). Cette branche, dite 1re maison de Schaumbourg, ne s’éteignit qu’en 1640, dans la personne d’Othon VI. Élisabeth, mère de ce dernier, lui succéda, puis elle légua son héritage à son frère Philippe de Lippe (de la branche cadette), qui commença une 2e maison. Mais Pinneberg avait été pris par le Danemark ; les ducs de Brunswick s’étaient saisis de trois bailliages ; les trois cinquièmes du reste passèrent à Hesse-Cassel ; de sorte que la 2e maison de Schaumbourg (ou Schaumbourg-Lippe) ne garda que Bückebourg et Stadthagen avec leurs districts. Le comte reçut le titre de prince en 1807, quand il eut adhéré à la Confédération du Rhin.

schaumbourg-lippe (Principauté de), État du N. de l’Empire allemand, borné au N. et au N. E. par le Hanovre, à l’O. par la Prusse rhénane : 560 k. carr.; 31 000 h.; cap., Bückebourg. Grains,