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SEPT
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— 1747 —


qui elle s’était révoltée, la saccagèrent. Relevée au temps des Croisades, elle fut de nouveau dévastée par Saladin après la bataille de Tibériade. C’est auj. le vge de Sefouri, qui compte à peine 600 h.

SEPT ANS (Guerre de), guerre européenne qui commença en 1756 et finit en 1763, eut pour cause la jalousie de l’Autriche, qui voyait avec regret s’élever au N. de l’Allemagne une puissance rivale de la sienne, et qui voulait reprendre la Silésie dont la Prusse s’était emparée dès 1740. Cette guerre se divise en deux parties : 1o lutte du roi de Prusse Frédéric II (appuyé par l’Angleterre) contre l’Autriche, la Saxe, la France et la Russie ; 2o lutte de l’Angleterre contre la France et l’Espagne (principalement sur mer et aux Indes). Malgré son génie et d’étonnantes victoires, Frédéric y fut souvent battu et réduit aux abois, et en 1762 rien ne pouvait l’empêcher de périr si l’impératrice Élisabeth, son ennemie, n’eût été remplacée sur le trône de Russie par Pierre III, qui soudain se déclara pour la Prusse. Les traités de Paris et de Hubertsbourg (1763) mirent fin à la guerre. Frédéric garda la Silésie ; l’Espagne, obligée de céder aux Anglais la Floride et la baie de Pensacola, ne recouvra en échange que Minorque. Les résultats de cette guerre furent surtout désastreux pour la France : elle perdit, avec sa marine, sa suprématie et les dix-neuf vingtièmes de ses possessions aux Indes, ainsi que le Canada ; elle laissa l’Angleterre commencer sur les ruines de la puissance du Grand Mogol ce vaste empire que Dupleix et La Bourdonnais avaient voulu donner à la France.

On donne aussi quelquefois le nom de Guerre de Sept ans à la guerre de la Succession d’Autriche.

SEPTANTE (Version des), traduction grecque de l’Ancien Testament faite sous les auspices du sanhédrin juif d’Égypte qui se composait de 72 membres (en nombre rond, 70, septante). On a longtemps cru, sur l’autorité d’Aristée, qu’elle était l’ouvrage de 70 ou 72 traducteurs, et qu’elle fut faite par l’ordre de Ptolémée II (Philadelphe) ; il est à peu près certain au contraire que la traduction du Pentateuque existait antérieurement, au plus tard sous Ptolémée I (Soter), que les autres livres furent traduits successivement, et les derniers sans doute très-tard ; qu’enfin les Lagides ne furent pour rien dans cette traduction, qui n’eut d’autre cause que le besoin qu’éprouvaient les Juifs hellénistes d’avoir un texte grec authentique du Pentateuque pour le lire dans leur synagogue. La version des Septante existe encore, mais le texte en est extrêmement fautif ; on en a plusieurs éditions remarquables ; celle d’Alcala, dans la Bible polyglotte de Ximénez (1514-17); celle d’Alde, 1518, in-fol.; celle de Rome ou de Vatican, 1590, in-fol. (faite par ordre de Sixte-Quint); celle de Paris, publiée en 1628 par ordre de l’Assemblée générale du clergé de France. Elle a été reproduite par l’abbé Jager dans la Bibliothèque grecque de Didot.

SEPT-CAPS (les) ou bugaroni, cap de l’Algérie, par 37° lat. N., 4° 8’ long. E.

SEPT CHEFS (les), nom donné aux sept princes qui prirent part à la 1re guerre contre Thèbes, guerre entreprise pour rétablir Polynice sur le trône de Thèbes, usurpé par Étéocle (V. étéocle). Les sept chefs étaient Polynice, Adraste, Tydée, Amphiaraüs, Hippomédon, Parthénopée, Capanée ; ils périrent tous à l’exception d’Adraste ; mais ils laissèrent des fils qui, pour les venger, firent à Thèbes une 2e guerre, dite Guerre des Épigones (V. ce mot). On place ces guerres au xiiie s. av. J.-C. Nous avons d’Eschyle une tragédie intitulée : Les Sept chefs devant Thèbes.

SEPTCHÈNES (leclerc de), littérateur, fils du 1er commis des finances, était devenu, après des voyages en Angleterre, Hollande, Italie, Suisse, secrétaire du cabinet de Louis XVI. Il m. en 1788, encore jeune. On a de lui un Essai sur la religion des anciens Grecs, et la traduction des 3 premiers vol. de l’Histoire de la décadence et de la chute de l’empire romain de Gibbon, traduction attribuée aussi à Louis XVI.

SEPT-COMMUNES (les) Sette-Communi. On nommait ainsi jadis une petite république d’Italie, dont le territoire, situé au milieu des États vénitiens de Terre Ferme, s’étendait depuis la Brenta et l’Astico jusqu’aux monts de Marostica et de St-Michel ; 40 000 hab.; ch.-l., Asiago. Les habitants se croient issus des Cimbres taillés en pièces à la bataille de Verceil ; c’est bien plutôt une colonie allemande venue dans ce pays au moyen âge à la suite des empereurs. Ils occupent la partie septentr. de la province de Vicence.

SEPT-DORMANTS (les). V. dormants.

SEPTEMBRE (Massacres de). Dans les funestes journées des 2, 3, 4 et 5 septembre 1792, une poignée d’assassins (300 env.), inspirés par Marat et dirigés par le ministre de la justice, se transportèrent dans les prisons de Paris, principalement à l’Abbaye, à la Force, aux Bernardins, à Bicètre, et y massacrèrent tous les prisonniers suspects d’être opposés à la Révolution ; on évalue le nombre des victimes à 8 ou 10 000 ; la plupart étaient des nobles et des prêtres ; la princesse de Lamballe fut du nombre : sa tête fut promenée dans les rues au bout d’une pique. Ces massacres eurent pour prétexte le bruit d’une vaste conspiration ourdie dans les prisons dans le but de massacrer les femmes et les enfants des patriotes partis pour la frontière et de livrer la France aux Prussiens, déjà maîtres de Longwy. — On nomme Septembriseurs ceux qui accomplirent les massacres : après l’exécution ils reçurent un salaire sur les caisses publiques. M. Mortimer Ternaux a écrit l’Hist. des journées de Septembre, 1862-3.

SEPTEMBRE (quatre). Le 4 s. 1870, une insurrection renversa Napoléon III et proclama la République.

SEPTEUIL, vge du dép. de Seine-et-Oise, à 12 k. S. de Mantes ; 1 300 h. Beau château ; anc. abbaye.

SEPT-FONTAINES, nom de 2 anciennes abbayes, l’une dans le diocèse de Langres, à 16 k. N. de Chaumont ; l’autre dans le diocèse de Reims, en Thiérache.

SEPT-FONTS, monastère de l’ordre de Cîteaux, dans l’ancien Bourbonnais, à 25 k. S. de Moulins, fut ainsi nommé parce qu’on y trouva sept fontaines lorsqu’il fut établi. L’abbaye fut réformée en 1663.

SEPT-ILES (République des). V. ioniennes (îles).

SEPTIMANIE, partie de la Gaule méridionale que gardèrent les Visigoths après la bataille de Vouillé (507), varia plusieurs fois d’étendue : dans sa plus grande extension, elle était bornée par les Pyrénées, les Cévennes, la Méditerranée, l’Ardèche et le Rhône, et correspondait aux dép. du Gard, de l’Hérault, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales. On dérive son nom des sept villes principales qui y étaient comprises : Narbonne, Agde, Béziers, Maguelonne, Carcassonne, Elne, Lodève ; d’autres le tirent du mot latin Septimani, soldats de la 7e légion, et pensent que ces soldats y avaient formé une colonie au commencement de l’Empire. Quoi qu’il en soit, la Septimanie prit le nom de Marche de Gothie quand les Visigoths s’en furent emparés, au ve s. Elle fut envahie dès 719 par les Sarrasins ; ceux-ci en furent chassés par Charles Martel en 732 et définitivement, en 759, par Pepin qui la réunit à l’empire franc. Ce pays forma depuis, sous le nom de Marche ou Duché de Septimanie ou de Gothie, un fief qui relevait directement de la couronne de France : Bernard fut investi de ce duché en 820 par Louis le Débonnaire. Charles le Chauve, auquel le traité de Verdun en donna la suzeraineté, partagea en 864 le duché en deux marquisats, la Marche d’Espagne ou comté de Barcelone, et le Marquisat de Septimanie proprement dit, qui eut Narbonne pour capitale. Devenu héréditaire en 878 dans la maison d’Auvergne, il passa en 918 à celle de Toulouse, à qui il resta sous le nom de duché de Narbonne, jusqu’au traité de Meaux (1229), qui en abandonna la plus grande partie à la couronne.

SEPTIME-SÉVÈRE, L. Septimius Severus, empereur romain, natif de Leptis en Afrique, avait été successivement avocat du fisc, sénateur, questeur, consul, et commandait les légions d’Illyrie à la mort