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SERM
SERR
— 1750 —


Sergius consentit à sacrer roi des Lombards Louis, fils de ce prince. Sous son règne, les Arabes pillèrent les environs de Rome. — iii, pape de 904 à 911, Romain de naissance, fut porté sur le trône pontifical par les intrigues de Marozie : élu une 1re fois en 898 en concurrence avec Jean IX, il eut le dessous dans la lutte provoquée par cette élection et s’enfuit en Toscane ; mais, en 904, sa faction le ramena en triomphe. Il se prononça contre la mémoire de Formose. Selon Luitprand, Sergius III aurait déshonoré la papauté par ses vices et aurait eu un commerce criminel avec Théodora ; Flodoard fait au contraire l’éloge de ce pape. — iv, pape de 1009 à 1012, se nommait d’abord Pietro Bocca di Porco (groin de porc), et changea son nom en arrivant au St-Siége.

SERIEYS (Ant.), compilateur, né en 1755 à Pont-de-Cyran (Aveyron), m. en 1819, remplit plusieurs emplois dans l’enseignement et fut censeur des études aux lycées de Douai et de Cahors. On a de lui : les Décades républicaines ou Histoire de la République française, 1795 ; Mémoires pour servir à l’histoire secrète de la Révolution, 1798 ; Anecdotes inédites de la fin du xviiie siècle, 1801 ; Dictionnaire de l’Écriture Sainte, 1804 ; Bibliothèque académique ou Choix de mémoires des académies françaises et étrangères, 1810-1811 ; Vie de Joachim Murat ; — de Fouché, — de Carnot, 1816 ; Hist. de Marie-Charlotte Louise, reine des Deux-Siciles, 1816. Il a en outre publié des Lettres inédites de la marquise Duchâtelet, et la Correspondance de l’abbé Galiani.

SERINAGOR. V. sirinagor.

SERINGAPATAM ou sri-ranga-patana (c.-à-d. Ville de vichnou), v. forte de l’Inde anglaise (Madras), dans le Maïssour, à 430 k. O. S. O. de Madras, dans une île du Kavery ; env. 30 000 h. Beau palais d’Haïder-Ali (auj. en ruines), temple de Sri-Ranga ou Vichnou, plusieurs mosquées, dont une remarquable ; arsenal, fonderie de canons. Aux env., superbe mausolée d’Haïder. — Seringapatam était la capitale de l’empire de Maïssour depuis 1610 ; sous Haïder et Tippou-Saïb, son fils, elle jouit d’une haute prospérité. On y comptait alors 150 000 hab. Tippou-Saïb, assiégé dans cette ville par les Anglais en 1792, fut contraint de signer une paix qui lui enlevait la moitié de ses États. La guerre ayant éclaté de nouveau, Seringapatam fut prise en 1799 par le général Harns, et Tippou périt en la défendant.

SÉRIO (le), riv. de Lombardie, naît dans les Alpes, passe près de Bergame et à Crema, tombe dans l’Adda, r. g., à Montodine : cours, 110 k. Elle donna son nom à un dép. du roy. d’Italie, qui avait pour ch.-l. Bergame.

SERIPHOS, auj. Serfo, île de l’Archipel, une des Cyclades, entre Siphnos et Cythnos, a 50 k. de tour. C’est là, suivant la Fable, que s’arrêta le coffre où étaient renfermés Danaé et son fils Persée. C’est une île couverte de rochers et stérile : la pauvreté de ses habitants était passée en proverbe. Seriphos fut, avec Mélos et Siphnos, la seule île de ces parages qui refusa le tribut lors de l’invasion des Perses. Sous les Romains, elle devint un lieu d’exil. Après avoir appartenu aux Grecs, aux Francs et aux Turcs, elle fait auj. partie du roy. de Grèce, et est comprise dans le nome des Cyclades ; on n’y compte guère que 1000 h.

SÉRIQUE, c.-à-d. pays des Sères. V. sères.

SERLIO (Séb.), architecte, né en 1475 à Bologne, m. en 1552, voyagea dans les États de Venise, puis en Dalmatie, et fut attiré en France par François I, qui le nomma architecte de Fontainebleau et surintendant des bâtiments de la couronne. On cite comme étant de lui, au palais de Fontainebleau, la grande cour sur la pièce d’eau. Ses Œuvres complètes ont été publiées a Venise, 1584 (en ital., avec trad. lat.).

SERMAIZE, bg du dép. de la Marne, sur la Saulx et le chemin de fer de Strasbourg, à 26 kil. N. E. de Vitry-le-François, 2800 hab. Source ferrugineuse.

SERMANO, ch.-l. de cant. (Corse), à 10 k. de Corte ; 286 hab.

SERMENRAÏ, v. de la Turquie d’Asie (Irak-Araby), sur le Tigre, à 50 k. de Bagdad, par 72° 30′ long. E. et 34o lat. N., fut bâtie en 842 par le calife Motassem. C’est là que naquirent les derniers imams. C’est aussi de là, selon les Chyites, que doit sortir le Mahdi.

SERMENT DU JEU DE PAUME. V. jeu de paume.

SERMIONE, Sirmio, bg de Lombardie, sur une presqu’île du lac de Garda, à 10 kil. N. E. de Lonato. Port, château fort. Patrie de Catulle.

SERMONETTA, Sulmo, bourg d’Italie, sur un rocher escarpé, à 30 kil. E. S. E. de Frosinone ; 2000 hab. Titre de duché.

SERNIN (S.). V. saturnin.

SEROUX D’AGINCOURT. V. agincourt.

SERPENTAIRE (le), constellation boréale. V. cet art. dans notre Dict. univ. des Sciences.

SERPENTS (les), tribu indigène des États-Unis (Missouri), fait partie des Indiens que les Anglais appellent Têtes-Plates. Ils sont surtout ichthyophages.

serpents (Ile des) ou fidonisi, l’anc. Leuce, île de la mer Noire, en face des bouches du Danube, n’est qu’un rocher aride, qu’habitent quelques pêcheurs ; mais a quelque importance au point de vue militaire. Phare. Le traité de Paris, de 1856, en a assuré la propriété à la Turquie. V. leuce.

SERRA, ch.-l. de c. (Corse), dans l’arr. de Sartène ; 629 h. — serra capriola, v. d’Italie, dans l’anc. roy. de Naples (Capitanate), à 22 k. N. O. de San-Severo, 5000 h. — Fondée en 1090. Titre de duché.

SERRA CAPRIOLA (Ant. maresca donnorso, duc de), diplomate, né à Naples en 1750, m. en 1822, fut ambassadeur du roi des Deux-Siciles en Russie (1782-1806), obtint la confiance de Catherine II, de Paul I et d’Alexandre I, agit de tout son pouvoir contre la France, fut, tant que Murat régna sur Naples, le chef d’un cabinet occulte qui épiait toutes les occasions de lui nuire, parla un des premiers, au congrès de Vienne, en faveur de la restauration des Bourbons à Naples, et fut, après leur rétablissement, nommé de nouveau ambassadeur à St-Pétersbourg.

SERRAGGIO, ch.-l. de cant. (Corse), à 5 kil. de Corte ; 1099 hab.

SERRANUS. V. cincinnatus et serres (J. de).

SERRAVALLE, v. de Vénétie, à 46 kil. N. de Trévise ; 5600 h. Palais, collége militaire (établi en 1855). Draps, soieries, lainages, vin, miel, etc.

SERRE (Hercule, comte de), homme d’État, né en 1777 à Pagny près de Pont-à-Mousson (Meurthe), m. en 1822, servit dans l’armée de Condé, rentra en 1802, se fit avocat à Metz, devint sous l’Empire procureur impérial à Hambourg, se prononça contre Napoléon aux Cent-Jours et alla rejoindre Louis XVIII à Gand, fit partie de la Chambre de 1815, s’y opposa aux réactions, en fut élu président en 1817, fut ministre de la justice dans les ministères Decaze et Richelieu, puis ambassadeur à Naples. De Serre se fit remarquer aux affaires par ses idées libérales et à la tribune par son éloquence.

SERRES, ch.-l. de c. (Htes-Alpes), sur le Buech, à 36 k. S. O. de Gap ; 1025 h. Pépinière de mûriers.

SERRES (Jean de), Serranus, savant calviniste, né en 1540 à Villeneuve-de-Berg, était pasteur évangélique. Échappé au massacre de la St-Barthélemy, il se retira à Lausanne, où il traduisit Platon en latin ; cette traduction, justement estimée, parut à Paris en 1578, in-fol. Rentré en France peu après, il devint ministre à Nîmes en 1582, jouit de la confiance de Henri IV, qui le nomma historiographe de France et fut employé par ce prince, soit en France, soit à l’étranger, pour les affaires des Protestants. Il tenta, mais inutilement, de rapprocher les différentes communions. Il mourut empoisonné, à ce qu’on croit, en 1598. On a de lui : De fide catholica ; De statu religionis et reipublicæ in Francia ; Mémoires de la 3e guerre civile et des derniers troubles de France sous Charles IX ; Recueil des choses mémorables advenues sous Henri II, François II, Charles IX et Henri III, et un Inventaire de l’Histoire de France, 1597, souvent réimprimé avec des continuations.