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QUAT — 1568 — QUED
ticus sinus des anciens, golfe de l’Adriatique, entre l’Illyrie à l’O., la Croatie à l’E. et au N., la Dalmatie au S. Beaucoup d’îles : Cherso, Veglia, Pago, Osero.

QUARRÉ-LES-TOMBES, ch.-l. de cant. (Yonne), à 15 kil. S. E. d’Avallon ; 2098 hab. Il doit son nom à des tombes antiques dispersées aux environs, particulièrement sur les rives du Cousin.

QUARTENIER, commandant de quartier dans l’ancien Paris, commandait la milice bourgeoise d’un quartier et exerçait certaines fonctions de police pour la sûreté et la tranquillité de la ville. Supprimés après l’insurrection des Maillotins, en 1382, les Quarteniers furent rétablis en 1411. En 1681, leurs charges furent érigées en titre d’office. En 1703, Louis XIV supprima leurs attributions militaires, et ils devinrent de simples magistrats de police.

QUASIMODO (la), dimanche de l’octave de Pâques, est ainsi appelé parce que la messe commence ce jour-là par les mots : Quasi modo geniti infantes.

QUATRE-BRAS (Les), hameau de Belgique (Brabant mérid.), à 9 kil. S. E. de Nivelle, à l’intersection de 2 routes (d’où son nom). Il s’y livra le 16 juin 1815 un combat acharné entre les Français et les Anglais, où périt le duc de Brunswick.

QUATRE-CANTONS (Lac des), lac de Suisse, entre les 4 cantons de Schwytz, Uri, Unterwald et Lucerne, n’est qu’un sinus formé par la Reuss au-dessus de Lucerne ; il a 38 kil. sur 5 et 11 560 hect. de superficie. Il est divisé par deux rétrécissements en 3 parties : lac d’Uri ou de Brunnen, au S. E. ; lac de Buochs, au milieu ; lac de Lucerne, au N. O., et est entouré presque partout de rochers perpendiculaires. Il est sujet à de violentes tempêtes et ne gèle jamais dans toute son étendue. La navigation y est très-active.

QUATRE-CENTS (les), conseil institué à Athènes en 411 av. J.-C., pour remplacer l’assemblée du peuple. Les Quatre-Cents devinrent bientôt de vrais tyrans : ils s’entourèrent de satellites, supprimèrent le sénat, et se refusèrent au rappel d’Alcibiade et des autres bannis, dans l’intérêt desquels ils avaient cependant été établis. Ayant laissé battre la flotte athénienne par les Lacédémoniens et enlever l’Eubée, ils perdirent tout crédit : l’armée qui stationnait à Samos se révolta contre eux, prit pour chef Alcibiade, et le peuple d’Athènes les chassa, après 4 mois de pouvoir.

QUATREMÈRE, ancienne famille parisienne, qui a fourni à la capitale plusieurs échevins et a produit plusieurs savants distingués.

QUATREMÈRE DE QUINCY (Ant. Chrysostome), 1755-1849. Déjà connu dans les lettres et les arts avant 1789, il fut élu représentant de la Commune de Paris, puis membre de l’Assemblée législative (1791), et y combattit les mesures révolutionnaires, ce qui le fit incarcérer sous la Convention ; fut député au Conseil des Cinq-Cents (1797), et inscrit sur la liste de déportation au 18 fructidor ; devint sous le Consulat membre, puis secrétaire général du Conseil municipal de la Seine ; fut nommé en 1815 intendant des arts et monuments, et en 1818 professeur d’archéologie. Admis de bonne heure à l’Académie des inscriptions et à celle des beaux-arts, il fut élu en 1816 secrétaire général de cette dernière compagnie, fonctions qu’il remplit jusqu’en 1839. À la connaissance de l’art et de son histoire, Quatremère unissait un goût pur, un esprit juste ; mais son style est diffus et l’on a quelquefois suspecté la sûreté de son érudition. On remarque parmi ses écrits : De l’Architecture égyptienne comparée à l’Architecture grecque, 1785 ; Considérations sur l’Art du dessin, 1791 ; le Jupiter olympien, 1815 ; Dictionnaire d’Architecture, 1795-1825 (dans l’Encyclopédie méthodique) ; De l’Imitation dans les beaux-arts, 1823 ; Histoire de la Vie et des ouvrages des plus célèbres architectes, 1830 ; Histoire de la Vie et des ouvrages de Michel-Ange, — de Raphaël, — de Canova, 1824-35 ; enfin de nombreuses Notices historiques lues à l’Académie des beaux-arts (réunies en 2 vol. in-8, 1834-37). Il a fourni au Journal des savants, aux Mémoires de l’Académie, etc., un grand nombre de savantes dissertations. — Son frère aîné, Quatremère d’Isjonval, 1754-1830, s’est singularisé par ses excentricités. D’abord livré aux sciences physiques, il fit plusieurs travaux qui furent couronnés par l’Académie des sciences et découvrit les sels triples, ce qui le fit admettre de bonne heure dans cette compagnie. Ayant épuisé sa fortune dans des expériences ruineuses, il embrassa la carrière militaire et devint chef d’état-major. On a de lui, sous le titre d’Aranéologie, un livre curieux sur le travail des araignées et le rapport de ce travail avec les variations du temps (1775 et 97) ; il le fit suivre d’un Calendrier aranéologique. — Quatremère de Roissy, cousin des précédents, 1754-1834, ancien conseiller au Châtelet, a composé des romans et quelques écrits historiques : Hist. de Mme de La Vallière, 1823 ; — de Ninon de Lenclos, 1824 ; — d’Agnès Sorel, 1825 ; — de Jeanne d’Arc, 1827.

QUATREMÈRE (Étien. Marc), orientaliste, né en 1782, m. en 1857, était fils d’un échevin de Paris, guillotiné en 1793. Membre de l’Académie des inscriptions dès 1815, il fut nommé professeur d’hébreu et de syriaque au Collège de France en 1819, et, à la mort de de Sacy, son maître, le remplaça comme professeur de persan à l’École des langues orientales (1838). On lui doit de savantes recherches sur la langue copte, sur l’histoire et la géographie de l’Égypte ancienne, publiées en 1808, des lexiques de diverses langues orientales, des traductions de l’Histoire des Mongols de Perse, de Raschid-Eddin (1836), ainsi que de l’Hist. des Sultans mamelouks de l’Égypte, de Makrizy (1837-1845) ; la publication du texte des Prolégomènes d’Ibn-Khaldoun, 1852, et de savants Mémoires sur les Nabathéens (1855), sur le Périple d’Hannon (1857), etc. Ce savant était doué d’une mémoire prodigieuse et possédait une immense érudition. Il avait formé une riche bibliothèque orientale qui, après sa mort, a été achetée par le roi de Bavière.

QUATRE-NATIONS (Collège), anc. collège fondé à Paris en 1661, par testament du cardinal Mazarin, pour y élever gratuitement 60 enfants de gentilshommes pauvres appartenant aux provinces des quatre nations espagnole, italienne, allemande et flamande récemment réunies à la couronne par la conquête du Roussillon, du territoire de Pignerol, de l’Alsace et de la Flandre. Ouvert en 1688, ce collège a subsisté jusqu’à la Révolution. En 1806, il est devenu le Palais de l’Institut.

QUATRE-TEMPS, temps de jeûne au commencement de chacune des quatre saisons. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.

QUÉBEC, v. forte de l’Amérique anglaise, anc. capit. de tout le Canada, auj. capit. du Bas-Canada, par 46° 47’ lat. N., 73° 30’ long. O., sur la r. g. du St-Laurent et le St-Charles ; 60 000 hab. Archevêché catholique, évêché anglican, collège français, school anglaise ; plusieurs sociétés savantes. Port très-vaste et très-fréquenté, fortifications importantes. On distingue dans Québec la haute-ville (mal bâtie, rues étroites et irrégulières) et la basse-ville (maisons spacieuses et commodes) ; deux cathédrales, les églises des Ursulines et des Écossais, de belles casernes, l’arsenal. Grand commerce d’importation et d’exportation. — Fondée par les Français en 1608, prise par les Anglais en 1629, rendue par eux en 1632, et assiégée vainement en 1690 et 1711, cette ville resta aux Français jusqu’en l759. La paix de 1763 l’assura à l’Angleterre. En 1775, les Américains firent sur cette place une tentative infructueuse.

QUEDLINBOURG, v. murée des États prussiens (Saxe), sur la Bode, à 90 kil. S. O. de Magdebourg ; 15 000 h. Tribunaux, gymnase ecclésiastique, école de sourds-muets, bibliothèque. Château, où sont les restes de l’emp. Henri I. Lainages, toile, cire à cacheter, eau-de vie de grains, bière. Patrie de Klopstock, à qui un monument a été élevé dans la ville. — Quedlinbourg avait une célèbre abbaye de femmes,