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anc. Grecs à tout chef d'armée, désigna spécialement dans les derniers temps de leur indépendance les chefs des deux ligues achéenne et étolienne.

STRATON, de Lampsaque, philosophe péripatéticien, disciple de Théophraste, lui succéda dans la direction du Lycée vers 289 av. J.-C., et mourut vers 270. Il avait passé une partie de sa vie en Égypte, et avait élevé Ptolémée Philadelphe, qui se montra fort reconnaissant envers lui. Ce philosophe expliquait tout par la force productrice de la nature (physis, en grec) et par les lois de la physique et de la mécanique, ce qui le fit surnommer le Physicien. N'accordant à la nature ni intelligence, ni conscience d'elle-même, il fut regardé comme athée.

STRATONICE, princesse grecque d'une grande beauté, fille de Démétrius Poliorcète, épousa Séleucus Nicator, roi de Syrie (vers 299). Antiochus Soter, fils de ce prince, devint amoureux de sa belle-mère au point d'en tomber gravement malade : le médecin Érasistrate, qui avait deviné la cause de son mal, quoiqu'il la cachât avec soin, ayant déclaré que le seul moyen de le sauver était de l'unir à la princesse, Séleucus consentit à rompre son propre mariage pour la lui céder.

STRATONICÉE, auj. Eski-hissar, v. de Carie, au centre, à 110 k. S. E. de Smyrne, fut ainsi nommée en l'honneur de Stratonice. C'est dans cette ville qu'on a trouvé l'original latin de la loi de Maximum publiée en 301 par Dioclétien.

STRATOS, anc. v. d'Acarnanie, près de l'Achéloüs et de la frontière d'Étolie, était un poste militaire important ; aussi fut-elle occupée par les Étoliens dans leurs guerres contre les rois de Macédoine et les Romains. On en trouve des ruines près du village actuel de Lépéton.

STRAUBINGEN, Castra Augustana, v. de Bavière (Bas-Danube), sur le Danube, à 85 kil. N. O. de Passau; 8000 hab. Tribunaux, école latine, école normale. Église St-Jacques, avec une tour de 91m. — Jadis capit. de la Basse-Bavière et titre de duché. Plusieurs fois assiégée. Prise en 1743 par les Autrichiens qui la rendirent en 1745, mais démantelée.

STRÉLITZ, nom de 2 villes du duché de Mecklembourg-Strélitz, qui ont donné leur nom au duché : Neu-Strélitz (Nouv.-Strélitz), capit. du grand duché, à 140 kil. S. E. de Schwérin; 6500 hab. Château ducal, gymnase dit Carolinum, bibliothèque, cabinet de médailles. — Alt-Strélitz (Vieux-Strelitz), à 6 kil. S. E. de Neu-Strélitz; 4000 h. Fabriques de tabac , tanneries. — La Nouv. Strélitz fut bâtie en 1733.

STRÉLITZ, c.-à-d. en russe, chasseurs, tireurs, corps d'infanterie russe institué vers 1545 par le czar Ivan IV, montait à 40 000 hommes et fournissait la garde impériale. C'étaient des troupes permanentes, célèbres par leur bravoure; elles formaient la garde du czar, et avaient beaucoup de privilèges; mais elles en abusèrent et s'insurgèrent souvent, surtout au commencement du règne de Pierre le Grand, à l'instigation de sa sœur Sophie. Pierre, pour les punir, les décima en 1698, et bannit le reste : ils furent relégués à Astrakan. Une nouvelle tentative de révolte des Strélitz contre Pierre le Grand amena la destruction complète du corps en 1705.

STRENGNÆS, v. de Suède (Nykœping), sur le lac Maelar, à 65 kil. N. de Nykœping; 1200 hab. Évêché luthérien ; gymnase. Lycée où fut élevé Gustave Vasa.

STRIDO, Stridonia, bg de Hongrie (Szalad), à 25 kil. N. N. O. de Warasdm. Patrie de S. Jérôme.

STRIEGAU, v. des États prussiens (Silésie), ch.-l. de cercle, à 57 kil. O. S. O. de Breslau. Tribunaux. Le grand Frédéric y battit les Austro-Saxons en 1745.

STRIGONIE, ville de Hongrie. V. GRAN.

STRIVALI, nom moderne des Strophades.

STRŒMOE (île), la principale des îles Féroë, par 9° 30' long. O., 62° 10' lat. N. : 60 kil. sur 22; 2500 h.; ch.-l., Thorshaven. Très-montueuse; côtes échancrées.

STROGONOF ou STROGANOF, anc. famille russe, connue dès la XVIe s., a fourni plusieurs personnages distingués : le comte Alexandre, né vers 1750, m. en 1811 : il habita longtemps Paris, fut à son retour nommé président de l'Académie des beaux-arts de de St-Pétersbourg, et fut le Mécène des artistes et des gens de lettres; — le comte Paul, neveu d'Alexandre, qui fit avec éclat les campagnes d'Autriche (1805), de Prusse (1807), de Moldavie contre les Turcs (1809), de France (1813-14), et fut tué sous les murs de Laon (1814); — le comte Grégoire, 1770-1857, successivement ambassadeur à Madrid, à Stockholm, à Constantinople (1822) : dans ce dernier poste, il défendit avec fermeté les intérêts religieux et politiques des Grecs; — le comte Serge, gouverneur de Riga où il se fit remarquer par sa bienfaisance, puis curateur de l'Université de Moscou, à qui on doit la publication de travaux archéologiques importants.

STROMBOLI (île), Strongyle, une des îles Lipari, la plus septentr. du groupe, par 12° 52' long. E., 38° 43' lat. N. : 6 kil. sur 3; lieu principal, Inostra (1000 h.). Ile volcanique : on y remarque un cratère haut de 700m, qui vomit sans cesse une fumée rougeâtre. Sol très-fertile; pêche active; soufre, pierre ponce. Duquesne et Ruyter se livrèrent un combat naval près de Stromboli, 1676.

STRONGOLI, Pétilies, v. d'Italie (Calabre Ultér., 2e), à 60 kil. N. E. de Catanzaro; 2000 hab. Évêché. Aux env., mines d'or, d'argent, de mercure, de soufre.

STRONGYLE. V. STROMBOLI et NAXOS.

STRONTIAN, vge d’Écosse (Argyle), à 50 kil. S. O. du Fort-William. Aux env., mines de plomb dans lesquelles Kirwan et Hope ont découvert, en 1790, le minéral qui a reçu de là le nom de strontiane.

STROPHADES, auj. Strivali, groupe de 4 petites îles de la mer Ionienne, près de la côte O. de la Messénie et au S. de Zacynthe, étaient censées la demeure des Harpyies depuis que Calaïs et Zéthès, fils de Borée, les avaient chassées de la Thrace.

STROUD, v. d'Angleterre (Glocester), à 14 k. S. de Glocester, sur la Frome et la Stroud-Water; 45 000 h. Importantes fabriques de draps et de lainages, fouleries, teintureries renommées : les eaux de la Stroud sont excellentes pour la teinture. Commerce actif que favorise un canal.

STROZZI, anc. famille de Florence, qui eut longtemps la régence de cette république, s'est distinguée dans les sciences et les lettres aussi bien que dans la politique et les armes. Elle avait des possessions en Toscane, dans les États de l'Église, et à Naples. Alliés aux Valois, les Strozzi recevaient des rois de France le titre de cousins.

STROZZI (Pallas), savant et homme d'État, né à Florence en 1372, m. en 1462, consacra sa grande fortune à recueillir et faire copier des manuscrits grecs qu'il tirait à grands frais de la Grèce même : c'est à lui qu'on doit l’Almageste de Ptolémée, les Vies de Plutarque, les Œuvres de Platon, la Politique d'Aristote. Placé en 1428 à la tête de l'Université de Florence, il l'éleva au plus haut degré de splendeur. Ennemi déclaré des Médicis, il fut contraint, quand ils eurent usurpé le pouvoir, de se réfugier à Padoue, où il mourut. — Son petit-fils, Philippe, né en 1488, épousa une parente des Médicis (Clarice, fille de Pierre et sœur de Laurent II), mais n'en fut pas moins le défenseur des libertés publiques contre cette famille : il refusa une principauté que lui offrait Léon X (qui était un Médicis), et eut la principale part à la révolution de 1527, qui enlevait Florence à l'influence des Médicis et y rétablissait l'ancienne forme du gouvernement; cependant, fatigué de l'anarchie, il aida au triomphe du duc Alexandre de Médicis (1530), qui le créa sénateur; mais il se brouilla bientôt avec ce mauvais prince et s'éloigna. Réfugié à Venise, il tenta en 1537, à la tête d'émigrés florentins, de rentrer dans sa patrie, mais fut surpris à Montemurlo par Vitelli, et enfermé dans la citadelle de Pistoie : il s'y coupa la gorge (1538), en apprenant qu'on allait remettre la place à Cosme I, successeur d'Alexandre. — Pierre, fils aîné du préc., et