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TEXEL (Le), île du roy. de Hollande (Hollande sept.), dans la mer du Nord, à la pointe N. O. du Zuyderzée, a 20 k. sur 12, et 6000 h. ; ch.-l., le Bourg de Texel. Divers combats se sont livrés dans ses eaux : en 1653, l’amiral Tromp y fut tué dans un combat contre les Anglais ; en 1794, la cavalerie française y prit la flotte hollandaise, bloquée par les glaces.

TEXTOR (RAVISIUS). V. RAVISIUS.

TEZCUCO, v. du Mexique (Mexico), près du lac de Tezcuco, à 26 k. E. N. E. de Mexico ; 5000 h. Tissus de coton ; grand commerce avec Mexico. Avant la conquête espagnole, Tezcuco était une ville riche et populeuse, capitale d’un petit État tributaire des rois de Mexico. — Le lac de Tezcuco, entre cette ville et Mexico, a 22 kil. sur 15 ; il communique avec celui de Xochimilco. Ses eaux sont très-salées. Il est célèbre par ses jardins flottants (chinampas), et par ses inondations, qui ont nécessité la création du desague de Huehuetoca, ouvrage hydraulique considérable.

THABOR (mont), l’Itabyrius mons des anciens, le Djebel-Tour des Arabes, mont. de Syrie (Acre), au S. O. du lac Tabarieh, à 11 kil. S. E. de Nazareth, a env. 1000m de haut. C’est là qu’eut lieu le miracle la Transfiguration de N. S. Jésus-Christ. Près de cette montagne, Bonaparte et Kléber, avec 4000 hommes, battirent 35 000 Turcs en 1799. — V. TABOR.

THACKERAY (W.), romancier anglais, né en 1811 à Calcutta, m. en 1863, était fils d’un employé de la Compagnie des Indes. À la fois habile écrivain et bon dessinateur, il appliqua ce double talent dans plusieurs publications périodiques, notamment dans le Frazer’s Magazine et le Punch, qu’il enrichit d’une série d’esquisses et de charges dont la réunion a formé depuis le Livre des Snobs ; il donna en 1847 la Foire aux vanités, qui consolida sa réputation, et que suivirent bientôt Pendennis, les Souvenirs de Barry Lindon, etc. Il fit avec non moins de succès en 1851 et en 1852, en Angleterre et aux États-Unis, un cours de lectures sur les Humoristes anglais (publié en 1853). À un style vif, leste et élégant, Thackeray joint un esprit original et cette verve satirique que les Anglais désignent sous le nom d’humour. La plupart de ses romans ont été traduits dans la Biblioth. des romans étrangers.

THADÉE ou THADDÉE. V. JUDE (S.).

THÆR (Albert), agronome allemand, né en 1752 à Zell (Hanovre), m. en 1828, créa l’établissement agricole de Zell, 1799, et l’Institut pratique de Mœglin (régence de Potsdam). Il a laissé : Introduction a la connaissance de l’économie rurale en Angleterre, Hanovre, 1798-1801 ; Principes raisonnés d’agriculture, Berlin, 1809-1810, trad. en franç. parle baron Crud, 1811-16 ; Description des nouveaux instruments d’agriculture, trad. par Mathieu de Dombasle, 1821.

THAGARA, v. forte de l’Hindoustan, dans les États du Nizam, près d’Aurengabad. Cette ville était regardée comme la clef du Décan ; cependant elle a été souvent prise par les Musulmans, notamment en 1294, 1306, 1595, 1634, 1758. Au XIVe s., l’empereur afghan Mohammed III voulut en faire sa capitale au lieu de Delhi ; mais à sa mort les deux villes reprirent chacune leur rang.

THAHMAS ou THAHMASP, 2e sofi de Perse, fils de Chah-Ismaïl, monta sur le trône à 10 ans (1524). Quand il put régner par lui-même, il battit les Uzbeks qui avaient envahi le Khoraçan (1528). L’année suivante, il prit Bagdad ; mais, cette conquête l’ayant engagé dans une guerre avec les Ottomans, il se vit enlever par eux, outre Bagdad, les villes de Van, Tauris, ainsi qu’une portion de la Géorgie (1533-36) ; cependant il conquit le Chirvan (1538). Dans une nouvelle guerre contre les Ottomans, il recouvra Bagdad et le pays à l’E. de Kars (1554). Dans ses dernières années, il eut à comprimer les révoltes de ses frères ; il mourut en 1577, à 63 ans, empoisonné, dit-on, par une de ses femmes, qui voulait assurer le trône à Ismaël II. — THAHMASP II, 12e sofi de Perse (1729-34), fut proclamé à Kazbin en 1722. Attaqué de tous côtés par les Afghans, les Russes, les Turcs, il fut obligé de se mettre sous la protection de Nadir-chah (1729), qui réussit à lui faire restituer la Perse méridionale ; mais, ayant voulu s’affranchir de cette tutelle, il n’éprouva plus que des revers et se vit contraint de signer une paix honteuse, après laquelle il fut déposé par Nadir (1732). On croit qu’il fut tué 7 ans plus tard, par ordre du fils de Nadir.

THAMHASP-KOULI-KHAN V. NADIR-CHAH.

THAÏS, courtisane d’Athènes, réussit, quand Alexandre le Grand entra dans cette ville, à captiver ce prince par sa beauté, et le suivit en Asie. Elle prit, dit-on, part à l’orgie à la suite de laquelle le conquérant aurait mis le feu à Persépolis. Elle devint ensuite la maîtresse de Ptolémée, qui même, lorsqu’il fut devenu roi d’Égypte, la mit au nombre de ses femmes.

THAI-YOUAN, v. de Chine, ch.-l. de la prov. de Chan-si, à 400 kil. S. O. de Péking. fut longtemps la résidence d’une des dynasties chinoises.

THALASIUS, dieu de l’Hyménée chez les Romains. Il y eut, dit-on, un jeune Romain de ce nom, recommandable par sa valeur, à qui ses compagnons, lors de l’enlèvement des Sabines, réservèrent une jeune fille d’une rare beauté ; ce mariage ayant été fort heureux, on souhaita par la suite aux nouveaux mariés le bonheur de Thalasius ; on finit même par diviniser ce personnage.

THALEHRENBREITSTEIN, forteresse de la Prusse Rhénane. V. EHRENBREITSTEIN.

THALÈS, célèbre philosophe grec, qu’on croit originaire de Phénicie, né vers l’an 640 av. J.-C., voyagea pour s’instruire, visita la Crète, une partie de l’Asie et l’Égypte, étudia surtout la géométrie et l’astronomie, vint vers 587 se fixer à Milet (qu’on lui donne quelquefois pour patrie), et y fonda une école connue sous le nom d’École ionienne. Il mourut vers l’an 548, à 90 ans selon les uns, à 100 ans selon d’autres. On le met au nombre des sept sages : sa devise était : Connais-toi toi-même. Thales avança la géométrie : il mesura la hauteur des pyramides par leur ombre, découvrit quelques-unes des propriétés du triangle sphérique, et démontra le premier l’égalité des deux angles adjacents à la base du triangle isocèle. Il est aussi un des premiers qui aient expliqué les éclipses, et il en prédit une qui est placée par les uns à l’an 601, par les autres à l’an 585 av. J.-C. Recherchant l’origine du monde, il admit comme principe matériel des choses l’eau ou plutôt l’état liquide ; il y ajoutait un principe moteur, l’esprit ; il reconnaissait ainsi la divinité, et disait que tout est plein de Dieu. Il eut pour disciples Anaximandre et Phérécyde. On doit à Canaye des Recherches sur la philosophie de Thalès (Mém. de l’Académie des inscriptions), et à Ploucquet un traité De Dogmatibus Thaletis, 1763.

THALIE, Thalia (du grec thaleia, réjouissance), une des 9 Muses, présidait à la comédie et à l’épigramme. On la représente sous les traits d’une jeune fille folâtre, couronnée de lierre, chaussée de brodequins, et tenant à la main soit le pedum ou bâton pastoral, soit un masque grotesque. — Thalie est aussi le nom d’une des trois Grâces.

THALOUEN, riv. de l’Indo-Chine. V. SALOUEN.

THAMAR, femme chananéenne, épousa successivement les deux fils aînés de Juda, Her et Onan, qui par des manœuvres coupables l’empêchèrent de devenir mère. Restée veuve, elle eut avec son beau-père un commerce furtif, d’où naquirent Pharès et Zara. — Une seconde Thamar était fille de David. Amnon, son frère, en étant devenu amoureux, lui fit violence : Absalon, autre frère de Thamar, vengea cet outrage en tuant Amnon.

THAMAS. V. THAHMASP.

THAME, riv. d’Angleterre, naît dans le comté de Buckingham, à l’E. de Winslow, coule au S. O., passe dans le comté d’Oxford, et se joint à l’Isis, à Dorchester, pour former la Tamise. Cours, 65 kil.

THAMMOUZ, dieu assyrien identifié avec ADONIS.