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Pélopidas intervenir au nom de Thèbes, pour mettre un terme aux dissensions qui déchiraient ce pays. A la faveur de ces dissensions, Philippe soumit la Thessalie à son protectorat (352). Elle resta dans cet état jusqu'à ce qu'elle tomba au pouvoir des Romains avec le roy. de Macédoine (148). Les Thessaliens étaient spirituels, laborieux et guerriers; leur pays produisait des chevaux renommés, leur cavalerie était la première de la Grèce. — Auj. la plus grande partie de la Thessalie ancienne appartient à l'empire ottoman. La partie au N. de l'anc. Othrys forme le livah de Larisse, dans l'eyalet de Janina : on y compte env. 330 000 hab., dont 6000 juifs et 50 000 musulmans; la partie mérid., entre l'Othrys et l'Œta, appartient au royaume de Grèce : elle y forme l'éparchie de Phthiotide et a pour ch.-l. Zeitoun ou Lamia.

THESSALONIQUE, d'abord Therma, Saloniki, v. de Macédoine, en Mygdonie, sur le golfe Thermaïque, fut appelée Thessalonique en l'honneur de Thessalonice, sœur d'Alexandre et femme de Cassandre. Sous les Romains, elle devint la capit. de la Macédoine, et eut une nombreuse population. Ses habitants s'étant révoltés contre Théodose (390), cet empereur en fit massacrer 7000 (V. THÉODOSE). AU XIIe s., Thessalonique, avec son territoire, forma un royaume qui, en 1179, fut donné en dot par Manuel Comnène à son gendre Renier de Montferrat, et qui échut en 1183 au frère de celui-ci, Boniface de Montferrat; mais il fut dès 1232 réuni à l'empire de Nicée. Après diverses vicissitudes (V. SALONIQUE), ce roy. fut conquis par Amurat II. — Thessalonique avait embrassé de bonne heure le Christianisme : on a deux Épîtres de S. Paul à ses habitants.

THESTIUS, roi d'Élolie, fils d'Agénor ou de Mars, fut père d'Althée et de Léda. — V. THESPIUS.

THETFORD, Hierapolis en latin moderne, v. d'Angleterre (Norfolk), sur la petite Ouse, à 46 k. S. O. de Norwich ; 4000 h. Ville jadis pleine de couvents (d'où son nom latin, qui veut dire ville sainte); anc. capitale de l'Estanglie. Patrie de Th. Payne.

THÉTIS, la plus belle des Néréides, fille de Nérée et de Doris, était recherchée par Apollon, Neptune et Jupiter, lorsque l'oracle déclara que le fils, qui naîtrait d'elle serait plus grand que son père. Tous les dieux alors se retirèrent, et Thétis, réduite aux simples mortels, accepta pour époux Pelée, roi de la Phthiotide. De ce prince obscur elle eut Achille, le plus grand des héros grecs, et la prophétie fut ainsi accomplie. Thétis plongea son fils dans le Styx pour le rendre invulnérable. Voulant l’empêcher d'aller au siége de Troie, elle le cacha à Scyros parmi les filles de Lycomède; quand Ulysse l'y eut découvert et l'eut décidé à le suivre à Troie, Thétis fit forger pour Achille par Vulcain un bouclier et une cuirasse impénétrables. C'est aux noces de Thétis et de Pelée que la Discorde lança la pomme d'or que Pâris adjugea à Vénus comme prix de la beauté. — V. TÉTHYS.

THEUDIS, roi des Visigoths de 531 à 548, soutint deux guerres contre les Francs, l'une au N. des Pyrénées, l'autre au S., et les repoussa de Saragosse (542), mais tenta en vain de reprendre Ceuta sur les Grecs. Il périt assassiné à Barcelone. Quoique Arien, il s'était montré tolérant pour les orthodoxes. C'est le premier roi des Visigoths qui ait résidé en Espagne.

THEUX, v. de Belgique (Liège), à 24 kil. S. E. de Liège; 6000 hab. Drap, tanneries; marbreries, fonderies de fer. Ruines du château de Franchimont.

THÉVENOT (Jean), voyageur, né à Paris en 1633, m. en 1667, visita, dans divers voyages, l'Angleterre, la Hollande, l'Allemagne, l'Italie, puis Malte, Constantinople, l'Asie-Mineure, l’Égypte, Suez, la mer Rouge, l'état de Tunis, la Syrie, la Perse, et une grande partie de l'Inde. Il mourut pendant son retour, dans la ville de Miana, à 120 kil. de Tauris. Ses Voyages, publiés d'abord séparément en 1664 et 1684, ont été réunis en 1689, en 5 vol. in-12. C'est J. Thévenot qui, en 1655, introduisit le café en France. — Son oncle, Melchisédech Thévenot (1620-92), avait aussi parcouru plusieurs pays de l'Europe, et rempli diverses missions à Gênes (1645), à Rome (1625-1654). On a de lui un Recueil de divers voyages curieux, Paris. 1663-72.

THÈZE, ch.-l. de c. (Basses-Pyrénées), à22 k. N. de Pau; 469 hab.

THIAN-CHAN, c.-à-d. monts célestes, chaîne de montagnes de l'empire chinois, entre la Dzoungarie au N., la prov. de Kansou à l'E., le Turkestan chinois au S., court d'abord de l'O. à l'E., puis du S. au N., et s'unit aux monts Belour à l'O. et aux monts Sayaniens au N. E. Nombreux volcans. — Les Chinois donnent le nom de Tchian-chan-nan-lou (pays au S. des Tchian-chan) au Turkestan chinois ou Petite-Boukharie, et celui de Tchian-chan-pe-lou (pays au N. des Tchian-chan) à la Dzoungarie et au paya des Kirghiz et des Torgout.

THIANGES, vge du dép. de la Nièvre, a 26 kil. S. E. de Nevers; 400 h. Jadis titre de marquisat. — On connaît sous le nom de Marquise de Thianges une fille du duc de Mortemart, sœur de Mme de Montespan, célèbre comme elle par sa beauté et son esprit, et qui attira avant elle l'attention de Louis XIV.

THIARD (PONTUS de), un des poëtes de la Pléiade de Ronsard, surnommé de son temps l’Anacréon français, né vers 1521 au château de Bissy, dans le Maçonnais, mort en 1605, était évêque de Chalon-sur-Saône. Député aux états de Blois (1588), il défendit l'autorité royale centre les Ligueurs. On a de lui des Œuvres poétiques (1573) et deux Discours de la nature du monde (1578). Ses Œuvres ont été réimpr. en 1861 par A. Jeandet.

THIAUCOURT, ch.-l. de c. (Meurthe-et-Moselle), à 35 k. N. de Toul; 1610 hab. Grains, huiles, bois, bon vin. Anc. abbaye de l'ordre de Cîteaux.

THIBAUDEAU (Ant.), conventionnel, né en 1765 à Poitiers, m. en 1854, était fils d'un avocat distingué qui fut membre de l'Assemblée constituante, et suivit d'abord lui-même le barreau. Élu en 1792 membre de la Convention, il fit partie, après le 13 vendémiaire, des comités de sûreté générale et de salut public et eut une grande part à la Constitution de l'an III, fut porté par 32 départements au conseil des Cinq-Cents, qu'il présida quelque temps, et provoqua dans cette Assemblée des mesures réparatrices. Conseiller d’État après le 18 brumaire, il fut sous l'Empire préfet de la Gironde, puis des Bouches-du-Rhône, et fut fait comte. Commissaire extraordinaire dans la Côte-d'Or pendant les Cent-Jours, il fut proscrit par Louis XVIII à son retour, se retira à Prague, et ne put rentrer en France qu'après la révolution de 1830. Il fut fait sénateur en 1852. On a de lui des Mémoires sur la Convention et le Directoire, 1824; des Mém. sur le Consulat, 1826; et une Histoire du Consulat et de l'Empire, 1835-37, 10 vol. in-8.

THIBAUT, nom commun à plusieurs comtés de la 2e maison de Champagne, issus de Thibaut, dit le Tricheur, comte de Blois et de Chartres. — Ce Thibaut obtint par son mariage avec Leutgarde, fille d'Herbert II de Vermandois, le comté de Troyes, et y joignit ceux de Beauvais et de Meaux. Il seconda le duc de France, Hugues le Grand, et les seigneurs de la maison de Vermandois, dans tout ce qu'ils firent contre Louis d'Outremer, fut lui-même pendant un an le geôlier du roi, et mérita par une foule de perfidies le surnom de Tricheur que lui donnèrent ses contemporains. Il mourut vers 978. Quoique maître du comté de Troyes, il ne porta pas le titre de comte de Champagne : ce titre ne fut pris que par son petit-fils Eudes II, à la mort d’Étienne de Vermandois, dernier héritier de la 1re maison de Champagne. — Thibaut III, arrière-petit-fils du précéd. et fils d'Eudes II, fonda une 2e ligne qui possédait les comtés de Blois, Chartres et Brie, tandis que l'aînée avait le comté de Champagne, mais qui hérita de la branche aînée en 1125, réunissant ainsi Champagne et Brie; ces deux branches se séparèrent de nouveau en 1152. — Thibaut VI, comte de Champagne,