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VAN BEEK, grammairien. V. TORRENTINUS.

VANBRUGH (John), auteur comique et architecte anglais, né vers 1672, d’une famille originaire de Gand, mort en 1726, servit d’abord dans l’armée, travailla pour le théâtre depuis 1697, dirigea quelque temps avec Congrève le théâtre d’Haymarket, qu’il avait lui-même fait construire (1706), et fut nommé en 1715 architecte des bâtiments de la couronne et inspecteur de l’hôpital de Greenwich. Ses principales pièces sont la Rechute, 1697 ; Ésope, 1698 ; la Femme poussée à bout (The provoked wife), 1698 ; la Ligue des femmes mariées. Comme auteur comique, Vanbrugh est plein de verve et de sel, mais aussi d’une licence excessive ; comme architecte, son mérite est contesté : cependant on le jugea digne de construire le palais de Blenheim, voté par la nation au duc de Marlborough. On remarque une assez grande analogie entre Vanbrugh et notre Perrault.

VANCOUVER (George), navigateur anglais, né en 1750, m. en 1798, accompagna Cook dans ses 2e et 3e voyages autour du monde, servit ensuite sous l’amiral Rodney, et fut en 1789 employé à la station de la Jamaïque. Chargé l’année suivante de rechercher s’il existe une communication maritime au N. de l’Amérique entre l’Océan Atlantique et l’Océan Pacifique, il explora, d’abord avec l’Espagnol Quadra (1792), puis seul (1793), toute la côte occid. de l’Amérique du N., depuis le 56e degré jusqu’à la Nouv. Californie, sans trouver le passage cherché ; il visita les comptoirs russes, l’archipel du roi George et du prince de Galles, la grande île de l’Amirauté, que le roi d’Owhyhée lui céda (1794), reconnut, avec Quadra, l’île qui porte leur nom, et revint en Angleterre en 1795. Il fit paraître l’année même de sa mort son Voyage de découvertes à l’Océan Pacifique et autour du monde, Londres, 1798 (trad. en français dès 1800), voyage plein de descriptions intéressantes. V. QUADRA.

VANDA, reine de Pologne. V. POLOGNE.

VAN DAEL (J. Franç.), peintre flamand, né en 1764 à Anvers, m. à Paris en 1840, avait remporté le 1er prix de dessin dans son pays lorsqu’il vint se fixer à Paris (1785). Il excella dans la peinture des fleurs et des fruits et fut en ce genre le rival de Van Spændonck. Un de ses plus beaux tableaux est la Croisée, au musée d’Anvers.

VAN DALE (Ant.), critique et médecin, né en 1638, à Harlem, m. dans la même ville en 1708, fut quelque temps prédicateur des Mennonites, puis médecin de l’hospice de Harlem. On a de lui : De oraculis veterum ethnicorum, Amsterdam, 1683 et 1700, ouvrage où il avance que les oracles sont le fruit de l’imposture et d’où Fontenelle a tiré son Hist. des oracles ; De origine et progressu idololatriæ, 1696 ; De vera et falsa prophetia, 1702. Ces ouvrages sont condamnés à Rome ; Baltus a réfuté le traité Des Oracles.

VANDALES, Vandali (nom dérivé de Wendes), peuple germain, habita successivement entre la Vistule et l’Oder, sur les côtes de la Baltique, entre l’Oder et l’Elbe, vers la Lusace des modernes, puis (au IIe s.) plus au S., au milieu des Hermundures et des Quades, se transporta au IIIe s. dans la partie sud de la Dacie Trajane, à l’E. du Tibisque inférieur (banat de Temesvar), et finit par se fixer entre le Mein et la Lippe sous la conduite de Gonderic et de Godégisile. C’est de là qu’unis aux Alains et aux Suèves, ils passèrent le Rhin à la fin de 406 : ils envahirent la Gaule, pénétrèrent en Espagne en 409, s’établirent surtout dans la Bétique qui prit d’eux le nom de Vandalusia (d’où Andalousie), et ajoutèrent bientôt à leurs conquêtes la Carthaginoise, possession des Alains, avec lesquels ils ne tardèrent pas à s’amalgamer. Pressés par les Visigoths et les Suèves, ils quittèrent l’Espagne en 428, sous la conduite de Genséric, leur roi, passèrent en Afrique, où les appelait le comte Boniface, gouverneur de cette province, s’établirent d’abord en Mauritanie, puis conquirent tout le diocèse d’Afrique, y compris Carthage, qu’ils prirent en 439 et qui devint leur capitale. Ils étendirent leurs dévastations sur tout le littoral de la Méditerranée, prirent la Sicile, la Corse, la Sardaigne, les Baléares, s’emparèrent en 455 de Rome où la veuve de Valentinien III, Eudoxie, les avait appelés contre l’usurpateur Pétrone Maxime, pillèrent cette ville pendant 14 jours, puis dévastèrent l’Istrie, la Dalmatie, l’Épire, le Péloponèse, et se signalèrent tellement par leur barbarie que leur nom ne rappelle plus que l’idée d’un peuple féroce et destructeur. Ils furent exterminés en 534 par Bélisaire, qui, ayant débarqué en Afrique, défit leur roi Gilimer à Tricaméron (en Byzacène). Ils avaient embrassé l’Arianisme et persécutèrent cruellement les Catholiques. — Voici les rois des Vandales, tant en Espagne qu’en Afrique :

Godégisile, 406 Gondamond, 484
Gonderic, 406 Thrasimond, 496
Genséric, 427 Hildéric, 523
Huneric, 477 Gilimer, 530-534

Une partie des Vandales était restée en Germanie ; on a même prétendu qu’il existe encore des débris de ce peuple entre l’Elbe et l’Oder, conservant sous la domination prussienne une apparence de nationalité, et ayant un roi de leur nation. Les ducs de Mecklembourg s’intitulent Princes des Vandales. — L. Marcus a donné l’Hist. des Vandales, Paris, 1836.

VANDALIA, v. des États-Unis, ch.-l. (jusqu’en 1836), de l’État d’Illinois, sur la Kaskaskia, à 510 k. O. de Washington ; 2000 h. Station de chemin de fer.

VANDALIE, anc. duché de la Poméranie, avait pour villes principales Stolpe, Polnow, Rungenwalden, Rumelsberg. — Anc. duché du Mecklembourg, avait pour ch.-l. Gustrow.

VANDALUSIA. l’Andalousie. V. VANDALES.

VANDAMME (le général), né en 1771 à Cassel (Nord), m. en 1830, s’engagea très-jeune et servit d’abord dans les colonies. Général de brigade dès 1793 (à 23 ans), général de division en 1799, il prit part aux glorieuses campagnes de la République, du Consulat et de l’Empire. En 1813, commandant un corps d’armée en Saxe, il s’engagea témérairement dans les défilés de la Bohême : attaqué à l’improviste par des forces bien supérieures, il fut battu et pris par les Russes à Culm. Rentré en France en 1814, il fut chargé pendant les Cent-Jours de plusieurs commandements et se distingua à l’attaque de Wavres. Après le désastre de Waterloo, il ramena sous Paris les débris de l’armée. Persécuté sous la Restauration, il se retira à Gand, puis en Amérique. Il revint en Europe en 1824 et mourut en Belgique.

VAN DEN HOECK (Jean), peintre, élève de Rubens, né à Anvers en 1608, m. vers 1650, se rendit à Rome, où il se fit bientôt remarquer, fut appelé à la cour de Vienne par Ferdinand II, puis revint dans sa patrie. On cite de lui : Pallas foulant aux pieds les vices et embrassant la Prudence et le Portrait équestre de l’archiduc Léopold Guillaume. Son dessin est très-soigné, son exécution forte et naturelle.

VAN DEN VELDE, nom de plusieurs artistes hollandais, dont les plus connus sont : Isaïe et Jean, frères, nés à Leyde, l’un en 1597, l’autre en 1598 : ils excellèrent dans le paysage et les scènes rustiques ; — Guillaume, dit le Vieux ou l’Ancien (1610-1693), natif de Leyde, et son fils, de même nom, dit le Jeune (1633-1707). Ils excellèrent dans les marines, furent appelés en Angleterre en 1675 par Charles II, qui leur fit une pension, et se fixèrent dans ce pays. Pour peindre avec plus d’exactitude les batailles maritimes, ils suivaient les flottes jusqu’au fort du combat. Le Louvre a deux toiles du second. — Adrien, paysagiste, frère de Guillaume le Jeune (1639-72), d’Amsterdam, fut élève de Wynants. Exact dans ses contours, plein de charme et d’éclat dans sa couleur, moelleux dans sa touche, spirituel et varié dans ses compositions, il se place au premier rang des paysagistes : il a surtout peint les animaux d’une manière inimitable. Il réussit également dans le genre d’histoire. Le Louvre possède 6 de ses ouvrages.