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teau et dites avenue de Paris, de St-Cloud, de Sceaux ; château magnifique, élevé par Louis XIV, qui de 1680 à 1789 fut la résidence ordinaire des rois, et qui a été transformé par Louis-Philippe en un immense musée consacré à toutes les gloires de la France; parc et jardins superbes, d'une vaste étendue, remplis de belles statues, de jets d'eau et de vastes pièces d'eau (pièce de Neptune, salle d'Apollon; pièce des Suisses, etc.); admirable orangerie ; salle de spectacle (dans le palais). Au parc attiennent deux palais moins vastes : le Grand-Trianon, bâti par Louis XIV vers 1676, et le Petit-Trianon, créé par Louis XV, qui tous deux ont aussi des jardins délicieux (le Petit-Trianon était le séjour favori de Marie-Antoinette). La ville, percée de rues larges et bien aérées, offre en outre un grand nombre de beaux édifices : les églises St-Louis et Ne-Dame, la préfecture, la mairie, l'hôtel des gardes, les hôtels de la chancellerie, de la guerre, les écuries du roi, la fameuse salle du Jeu de Paume, les fontaines de la place Hoche et de l'abbé de l'Épée. Versailles était sans eau, mais la célèbre machine de Marly fut construite pour lui en fournir. Fabriques d'armes, d'horlogerie, de châles-cachemire ; taillanderie, chaudronnerie; nombreuses pépinières, etc. A Versailles sont nés, outre les princes de la famille royale depuis Louis XIV, Ducis, l'abbé de l'Épée, Houdon, Kreutzer, Berthier, Hoche, Miot. — Versailles n'était qu'un rendez-vous de chasse sous Louis XIII, qui y bâtit en 1632 un petit château (la partie centrale du château actuel). En 1661, Louis XIV y commença des travaux d'agrandissement sous la direction de Levau, frère de J. Hardouin-Mansard ; la belle façade sur le parc n'a pas moins de 450m de long ; la construction du palais et des jardins coûta plus d'un milliard. La ville ne se composait d'abord que de quelques maisons du quartier St-Louis ; le séjour de la cour en fit bien vite une ville opulente ; sous Louis XV et Louis XVI, on y comptait près de 100 000 hab. A Versailles furent signées, sous Louis XIV, la paix avec Gênes, 1685; sous Louis XV, l'alliance avec l'Autriche, 1756; sous Louis XVI, 1783, la paix de Versailles, par laquelle l'Angleterre reconnaissait l'indépendance des États-Unis. Les États généraux ouvrirent leurs séances à Versailles le 5 mai 1789; c'est là qu'eurent lieu les journées du 17 juin, où les députés se constituèrent en assemblée nationale; du 20 juin, où ils firent serment de ne se séparer qu'après avoir donné une constitution à la France (serment du Jeu de paume), et celles des 6 et 7 octobre, où Louis XVI et la cour se virent contraints par le peuple de venir habiter Paris. L. Philippe y ouvrit un Musée historique (1837), l'Empire allemand y fut proclamé le 18 janv. 1871, et l'Ass. nationale s'y installa le 20 mars 1871. On doit à A. de Laborde Versailles ancien et moderne, 1839 ; à Ch. Fortoul les Fastes de Versailles, 1839 ; et à Gavard les Galeries historiques de Versailles, 1837-47.

VERSEAU (le), l'un des signes du Zodiaque. V. VERSEAU dans notre Dict. univ. des Sciences.

VERSECZ, v. de Hongrie (Témesvar), à 78 kil. S. de Témesvar, sur le canal de Versecz; 16 000 h. Évêché grec, gymnase grec. Moulins à soie, vins.

VERSOIX, petite ville de Suisse (Genève), sur la riv. de Versoix, à 8 k. N. de Genève; 1000 h. Fondée en 1770, elle appartenait à la France avant 1816.

VERT (le Cap), Arsenarium prom., le cap le plus occid. de l'Afrique, dans la Sénégambie, par 14° 44' lat. N. Découvert en 1445 par D. Fernandez, Portugais. — A 500 k. O. de ce cap, par 13°-17° lat. N., 24°-27° long. O., sont les Iles du Cap-Vert, dont les principales sont : au S. Santiago et Fogo, à l'O. Boa-vista, au N. S.-Antonio, l'Ile de Sel, etc. ; 80 000 hab. Ces îles appartiennent au Portugal. Elles ont été découvertes en 1456 par Cadamosto.

VERT (le Comte). V. SAVOIE (Amédée VI de).

VERTAIZON, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), à 20 k. N. O. de Billom; 2296 hab.

VERTEILLAC, ch.-l. de c. (Dordogne), à 14 kil. N. de Riberac; 1188 hab.

VERTES (Montagnes), en anglais Green mountains, chaîne de mont. des États-Unis, au N. E., dépend des monts Alleghanis. Elle commence dans le Connecticut à l'E. de West-Rock, traverse du S. au N. les États de Connecticut, Massachusetts, Vermont, et se termine vers les frontières du Canada; 490 k. de long. Son plus haut sommet a 1426m. Elle est ainsi nommée des vastes forêts d’arbres verts qui la couvrent.

VERTOT (René AUBERT, abbé de), historien, né en 1655 au château de Bennetot dans le Pays de Caux, m. en 1735, fut successivement capucin, prémontré, prieur de Joyenval, curé de Croissy-la-Garenne près de Marly, curé de Marly, curé aux environs de Rouen, fut admis en 1705 à l'Académie des inscriptions, vint alors se fixer à Paris, fut secrétaire des commandements de la duchesse d'Orléans, ce qui lui valut, avec un beau traitement, un logement au Palais-Royal, et vécut dès lors dans l'aisance. Il consacra 40 années de sa vie à la composition d'un petit nombre d'ouvrages historiques qui ont été très-goûtés de leur temps; ces ouvrages sont en effet fort élégamment écrits et offrent en général un grand intérêt; mais on n'y trouve ni instruction profonde, ni couleur locale, et l'auteur ne paraît pas se soucier assez de la vérité. Ce sont: l’Histoire de la conjuration de Portugal (1689) ; l’Hist. des révolutions de Suède (1696) ; l’Hist. des révolutions de la république romaine (1719); l’Hist. de l'Ordre de Malte (1726), écrite à la demande des Chevaliers.

VERTS (les), faction du cirque. V. BLEUS (les).

VERTUMNE, Vertumnus (de Vertere, changer), dieu étrusque et latin, présidait aux transformations, mais surtout à celles que subit la végétation, et par suite aux jardins et vergers, à l'année et aux saisons. On lui donnait pour épouse Pomone, déesse des fruits. On le représentait jeune, couronné d'herbes, tenant des fruits et une corne d'abondance.

VERTUS, ch.-l. de c. (Marne), à 28 kil. O. S. O. de Châlons-sur-Marne; 2469 hab. Jadis ch.-l. du Pagus Virtudisus et d'un comté créé pour le prince Philippe, oncle de Louis XII. Quelques-uns placent les Catalauni campi dans la plaine des Vertus.

VÉRULAM, Verulamium, v. de la Bretagne romaine, auj. en ruines, au N. de St-Alban, devint plus tard une baronnie. Bacon était baron de Vérulam.

VÉRUS, L. Aurelius Ceionius Commodus Verus, empereur romain, fils d'Ælius Vérus qui avait été adopté par Adrien en 135, mais qui était mort dès 138, fut lui-même adopté par Antonin avec Marc-Aurèle, et fut à l'avènement de ce dernier associé par lui à l'empire en même temps qu'il épousait sa fille. Il commanda l'armée envoyée contre les Parthes et prit Ctésiphon; mais, après ce succès, il laissa à Avidius Cassius le soin de poursuivre l'ennemi. Il ne se signala que par ses débauches, son faste et son ineptie, et mourut d'apoplexie à 39 ans, en 169, à Altinum en Vénétie, pendant qu'il marchait avec Marc-Aurèle contre les Marcomans.

VERVIERS, Verveviæ, v. de Belgique (Liége), sur la Vesdre, à 32 kil. E. de Liège; 24 000 hab. Chemin de fer. Trib. de 1re inst. et de commerce, collége. Drap renommé, couvertures de laine, savon, vitriol.

VERVINS, Verbinum, ch.-l. d'arr. (Aisne), à 40 kil, N. E. de Laon; 2748 hab. Trib. de 1re inst. et de commerce; collége. Toiles, huile, vannerie, bonneterie, chaussons. — Vervins était jadis ville forte et titre de marquisat. Elle appartint jusqu'au XVe s. à la maison de Coucy. Le 2 mai 1598 y fut signé un fameux traité de paix entre Henri IV et Philippe II : l'Espagne rendait à la France les places qu'elle avait prises en Picardie, ainsi que Blavet (auj. Port-Louis) en Bretagne; la France cédait Cambray et le Charolais. Prise en 1653 par les Espagnols, cette ville fut reprise en 1654 par les Français.

VERZY, ch.-l. de cant. (Marne), à 15 kil. S. E. de Reims ; 1030 hab. Bon vin de Champagne.