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VINDILIS, île de l'océan Atlantique, près de la côte du pays des Venètes en Gaule, est auj. Belle-Ile.

VINDOBONA, quelquefois Juliobona, auj. Vienne (en Autriche), v. de la Pannonie supérieure, sur le Danube. C'est là que Marc-Aurèle fut atteint en 180 de la maladie qui le mit au tombeau.

VINDONISSA, auj. Windisch, v. des Helvètes, près de l'Arula. Constance Chlore y battit les Germains.

VINET (Élie), savant du XVIe s., né vers 1519 près de Barbezieux, m. en 1557, fut régent d'humanités à Bordeaux sous André Govea, et remplaça ce savant comme principal du collège de Bordeaux en 1558. On lui doit des éditions estimées de Sidoine, Solin, Eutrope, Perse, Ausone, Florus, Pomponius Méla, le traité de la Sphère de Proclus, un recueil des traités de Priscien, Rhemnius Fannius, Béda, etc. sur les poids et mesures des anciens (Paris, 1565), des recherches sur l’Antiquité des villes de Bordeaux, Saintes, Barbezieux, etc.

VINET (Alex.), critique distingué, fils d'un instituteur de village, né près de Lausanne en 1797, m. en 1847, était ministre calviniste et professeur. Il fit avec un grand succès des cours de littérature française à l'Université de Bâle, puis à l'Académie de Lausanne où il enseignait en même temps la théologie. Comme pasteur, il lutta constamment contre l'intolérance, soit en chaire, soit dans ses écrits (Mémoires sur la liberté des cultes, Discours sur quelques sujets religieux, Essai sur la séparation de l’Église de l'État). Comme critique, il a laissé des Études sur la littérature française (1849 et 1857), où les auteurs sont caractérisés avec une remarquable justesse. Il a fait en outre paraître dans le Semeur un grand nombre d'articles philosophiques et littéraires, dont quelques-uns ont été recueillis sous le titre d’Essais de philosophie morale, 1837. Enfin on a de lui une Hist. de la prédication parmi les Réformés, Son style, nerveux et précis, est déparé par quelques néologismes qui trahissent l'étranger.

VIN-LONG, v. forte de Cochinchine, ch.-l. de prov., sur un affluent du Cambodge, au S. O. de Saïgon. Prise par les Français le 23 mars 1862.

VINTIMILLE, Albium Intemelium en latin, Vintimiglia en italien, v. et port d'Italie, dans les anc. États sardes, sur la Méditerranée, à 10 k. O. S. O. de San-Remo; 6000 h. Évêché. Fondée par des Ligures; importante sous les Romains, cette ville fut occupée successivement par les Goths, les Lombards, les Francs; elle eut dès le Xe s. des comtes indépendants, fut prise par les Génois en 1222 et cédée par eux en 1266 à Charles d'Anjou, comte de Provence. Les Français s'en emparèrent en 1790 et la comprirent dans le dép. des Alpes-Maritimes. Elle fut jointe aux États sardes en 1815. Ses fortifications, détruites par les Français, ont été relevées en 1831 et 1832.

VINTIMILLE (Maison des comtes de), branche des marquis d'Ivrée, rois d'Italie, était issue de Conrad, 4e fils de Béranger, empereur et roi d'Italie, et se partagea en un grand nombre de branches; une des plus célèbres fut celle des comtes de Tende qui portaient le nom de Lascaris, par suite du mariage de Guillaume-Pierre, comte de Yintimille, avec Eudoxe, fille de Théodore II Lascaris. Les autres branches les plus connues sont celles des marquis du Luc et des barons d'Ollioules.

VINTIMILLE-LASCARIS (Paul de), grand maître de Malte, issu par sa mère des Lascaris, empereurs de Constantinople, né en 1560, m. en 1657, fut élu grand maître en 1636, gouverna avec talent dans des circonstances difficiles, déjoua les entreprises d'Urbain VIII, de Ladislas IV, roi de Pologne, et de l'Espagne contre l'Ordre, éleva des fortifications formidables, combattit les corsaires et les Turcs avec avantage, secourut Candie assiégée par ces derniers, acquit pour l'Ordre l'île de St-Christophe en Amérique et établit à Malte une bibliothèque publique.

VINTIMILLE-DU-LUC (Gaspard de), né en 1655, archevêque d'Aix en 1708, fut appelé au siège de Paris en 1729, réprima les Jansénistes, ferma en 1740 le cimetière St-Médard, où les convulsionnaires opéraient de prétendus miracles, et déclara ces miracles illusoires. Il m. en 1746. — Un frère de l'archevêque, Ch. François de Vintimille-du-Luc, diplomate, né en 1653, m. en 1740, est plus connu sous le nom de comte du Luc V. LUC.

VIONVILLE, vge près de Metz, où se livra un des combats du siége (août 1870).

VIOTTI (J. B.), violoniste, né en 1753, près de Turin, m. en 1824. fut pendant un temps co-directeur de l'Opéra-Italien avec Chérubini. Aimant la France, il y revint souvent et finit par accepter la direction de l'Opéra en 1818. Les fatigues de cette gestion hâtèrent sa mort. Ce célèbre exécutant, modèle de tous les violonistes modernes, a laissé une centaine de morceaux pleins d'idées et de sensibilité, et qui se distinguent par une mélodie pure, noble, expressive.

VIRBIUS, nom que reçut Hippolyte après que Diane lui eut rendu la vie.

VIRE, Viria, Castrum Viriense, chef-lieu d'arr. (Calvados), sur la Vire, à 49 kil. S. O. de Caen; 7647 hab. Trib. de 1re inst. et de commerce, collège, bibliothèque, place d'armes ; bel hôtel de ville, vieux donjon, reste d'un anc. château féodal; belles promenades. Draps pour troupes, serges, toile fine, cordages, papeterie, moulin à foulon. Patrie du poète Olivier Basselin, qui s'est illustré par ses Vaux de Vire, de Chênedollé, etc. — Anc. ville de la Basse-Normandie; souvent prise et reprise par les Français, les Bretons et les Protestants.

La Vire a sa source sur les confins des dép. de la Manche et du Calvados, et tombe dans la Manche un peu au-dessous d'Isigny, après un cours de 100 k.

VIRET (P.), un des chefs de la réforme en Suisse, né à Orbe en 1511, m. à Orthez en 1571, contribua puissamment avec Farel à renverser le Catholicisme à Genève, fut pasteur à Lausanne et à Genève, visita, pour y propager le Calvinisme, Nîmes, Montpellier, Lyon, d'où, il se fit chasser comme séditieux, et fut appelé par Jeanne d'Albret dans le Béarn, où il mourut. Son ouvrage principal est intitulé : De origine, continuatione, usu, auctoritate, atque præstantia ministerii verbi Dei atque sacramentorum, Genève, 1554. Il a laissé un grand nombre d'autres écrits, qui ne sont guère remarquables que par leur singularité, entre autres les Satires chrétiennes de la cuisine papale, Genève, 1560.

VIREY (Jules Joseph), écrivain médical, né en 1776 à Hortes (Hte-Marne), m. en 1847, fut pharmacien en chef des hôpitaux militaires, membre de l'Académie de médecine et député de la Hte-Marne. Ses principaux ouvrages sont : Histoire naturelle du genre humain, 1801 et 1824; Traité de pharmacie, 1809-1811; Histoire naturelle des médicaments, 1820; Mœurs et instincts des animaux, 1821, De la Puissance vitale, 1823; De la Femme, 1823. Virey combattit les doctrines matérialistes et réhabilita le vitalisme. Son style est brillant et facile.

VIRGILE, P. Virgilius Maro, le prince des poëtes latins, né en 70 ou 69 av. J.-C. au village d'Andes, près de Mantoue, fut élevé à Crémone, alla se perfectionner à Milan et à Naples, et se prépara à la poésie par une étude approfondie des lettres grecques. Il s'exerça d'abord dans la poésie bucolique ; il avait 25 ans quand il composa sa 1er églogue (la 2e des éditions). Son talent poétique lui valut la protection de Pollion et de Mécène : grâce à ces protecteurs, il obtint que les biens de son père ne fussent pas enveloppés dans la mesure qui adjugeait aux soldats des Triumvirs, après la bataille de Philippes, le territoire dé Crémone et de Mantoue (43 av. J.-C.); Virgile remercia Octave de ce bienfait dans une admirable allégorie (la 1re églogue des éditions). La plupart des autres églogues parurent dans l'espace de trois ans. S'élevant bientôt à des genres plus sérieux, Virgile composa successivement les Géorgi-